Mosaïque/10
LE CONSCRIT IMPÉRIAL
NAPOLÉON BONAPARTE — Déguisé en bourgeois.
GAMACHE — Grenadier de la Vieille Garde.
JEAN d’ARVON — Fiancé de Reine.
LE COLONEL GRIFFARD — Rival de Jean d’Arvon.
REINE — Petite-fille de Gamache.
La scène se passe à Paris, en 1812, quelques jours avant la
campagne de Russie.
Huit heures et pas encore arrivé !…
Ah ! quand cesseront ces bruits de guerre ? La guerre ! la guerre ! toujours la guerre !… Et pourquoi tout ce sang versé, ces héros massacrés, ces bourgades incendiées, ces villes rasées ?… Je comprends. La France, dit-on, plane au-dessus de toutes les autres nations, comme l’aigle, qui s’élève au-dessus de tous, soutenant de sa prunelle flamboyante les éblouissants rayons du soleil. Rois, empereurs, potentats, califes, tous les monarques du monde se font infimes pour n’être pas broyés entre les serres impériales. Mais à quel prix, grand Dieu ! cette gloire est-elle achetée, et qui paie le plus cher les victoires de notre glorieuse France ?
Nous, pauvres femmes, nous, dont toute la vie est dans le cœur, qui meurt chaque fois que l’ennemi nous enlève un fils, un époux, un père, un frère, un fiancé.
Chaque goutte de sang, laissée sur le champ de bataille par nos soldats, est cause que nous pleurons toutes les larmes de nos yeux.
Que dis-je ? la vocation, la destinée de la femme n’est-elle pas la souffrance, le sacrifice. J’ai déjà perdu mon père, mon frère, peut-être me prendront-ils aussi mon Jean. Mais qu’importe ! la France est belle, la France est grande ! Vive la France !
Vous encore, monsieur !
Oui, encore moi.
Je croyais vous avoir interdit l’entrée de ma maison. Qui vous a permis d’en franchir le seuil ?
Si je me suis introduit sous ce toit sans votre autorisation, c’est que je n’ai pu résister à une force invincible qui m’y pousse, c’est que je vous aime !
Je vous défends de prononcer cette parole que je tiens pour une insulte !
Vous pouvez ne pas m’aimer, surtout ne pas me l’avouer, mais rien au monde ne m’empêchera de dire que je vous aime !
Je vous hais et je vous méprise.
Si je ne vous aimais tant, je me vengerais sur-le-champ de cet affront. Mais je vous aime, Reine, je vous adore, et pour vous, je sacrifierais ce que j’ai de plus cher au monde. Je sacrifierais mon avenir, je briserais mon épée, je…
Assez ! monsieur, assez !
Et pour qui me repoussez-vous ? Qui me préférez-vous, moi, colonel des Hussards de l’Empereur, moi, protégé de Bonaparte, qui me préférez-vous ? Ce blanc-bec, ce pékin qui frémirait de crainte à la vue seule d’une épée sortie du fourreau, au seul sifflement d’une balle ennemie.
Silence ! Jean a plus de cœur et de courage, sous son veston sans médailles, que vous avec toutes vos décorations, dorures et galons. Encore une fois, je vous hais et vous méprise. Votre cœur, je n’en voudrais pas pour le donner en pâture à un chien.
Puisque vous le voulez, soit ! Mais, par mon épée, cette taille qui se cambre si fièrement, je l’enlacerai de mes bras, ces lèvres dédaigneuses je les piquerai de ma moustache.
Au secours ! Jean, à moi !
Qu’entends-je !
Lâche !
Le tenant à la gorge renversé)
Misérable ! infâme ! tu mériterais que je te fisses sortir la langue jusqu’à ce que tu rendisses l’âme. Mais je ne veux pas que ton sang souille mes mains. Que tes pieds ne salissent plus le parquet de cette maison !
Non ! Non ! Je me vengerai autrement et le même coup vous frappera tous deux. Au revoir, mademoiselle, au revoir, monsieur, ah ! ah ! ah !
Jean, j’ai peur de cet homme. C’est un démon, il nous sera fatal.
Pourquoi t’alarmer, Reine ? tu m’aimes, je t’aime. L’amour n’est-il pas plus fort que la mort ?
S’il t’arrivait malheur, j’en mourrais,
Ne prononce pas ce mot. Qui possède ton cœur ne saurait être malheureux. Et je t’aime, je t’adore. Tu es la lumière de mes yeux, tu es le sang qui fait battre mon cœur, tu es le souffle qui anime ma vie, irise mes jours, m’empêche de mourir. Reine, si tu le veux, nous nous marierons dans la quinzaine.
Si je le veux ! mon Jean !
Tu es ma vie ! je t’adore ! tu es tout pour moi !
Mille millions de tonnerres ! Mon régiment qui passe et moi qui suis là, cloué daas ma maison comme une vieille femme. Ah sacrebleu ! si ce n’eût été de ce maudit boulet de canon à Austerlitz. Belle journée tout de même.
Grand-père, vous jurez encore.
Mais non morbleu !
Alignement à droite, par le flanc gauche, marche ! Rataplan, plan, plan, rataplan, plan, plan. Halte ! Vive le p’tit Caporal.
desserrer les rangs un peu. Allons vite ! marche !
Grenadier, vous savez combien j’aime votre petite-fille. Avez-vous objection à ce que les épousailles soient célébrées dans la quinzaine ?
Avez-vous objection, grand-père ? GAMACHE Hum ! hum ! Comment ! jeune homme, sacrebleu, vous… Serrez les rangs. Embrassez-vous et soyez heureux.
Et maintenant, fillette, verse-nous une bonne rasade à votre bonheur et à votre prospérité.
Grand-père ?
Eh bien ?
Plus une seule goutte.
Plus une goutte ! Ah ! nom d’une bombe ! Faut aller en acheter, alors.
J’y cours, grenadier.
Oui, et reviens vite.
Excusez-moi, grand-père, je vous prie, votre petite Reine va aller se faire aussi belle que possible pour que vous soyez fier d’elle et pour que Jean soit content de moi.
C’est bien, ma fille, va revêtir cette robe avec laquelle tu ressembles tant à ta chère mère.
La petite, elle mérite d’être heureuse. Bonne, que ça ne voudrait pas faire de peine à une mouche et gentille à croquer ! Et quel charmant garçon que Jean. Je lui donnerais ma petite-fille les yeux fermés. Mais je l’ai entendu parler, tout à l’heure, d’une voix courroucée que je ne lui connaissais pas. À qui diable en voulait-il ? Bah ! je le lui demanderai lorsqu’il rentrera.
Que disent les journaux de ce soir ? Je vais culotter une pipée de tabac avec ma vieille amie d’Austerlitz.
Mille millions de tonnerres ! C’est encore la faute à ce maudit boulet d’Austerlitz. Ah ! ma pipe, tu es une excellente amie, toi. Maintenant lisons. Duel. « Deux officiers de l’artillerie se sont battus en duel »… Ça, c’est leur affaire. La prochaine campagne. « On dit dans les cercles militaires que l’Empereur se mettra en campagne dans une quinzaine de jours. Pour écraser le Czar, il a ordonné une levée en masse de tout Français en état de porter les armes. Trois cent mille hommes seront mobilisés en quelques jours… »
Oh ! le Czar ! le Czar ! va-t-il en faire une affreuse grimace. C’est très bien ça, c’est très bien. Vive l’Empereur ! Vive la France !
Ho ! ho ! grenadier ! et quel empereur acclamez-vous de la sorte ?
Comment ! mais de quel empereur voulez-vous que je parle, sinon de l’empereur, du P’tit Tondu, cré nom d’un nom ! Il n’y a qu’un empereur, nom d’une pipe. Et qui êtes-vous d’abord ? Vous avez une drôle de manière de vous présenter.
Ayant entendu parler de votre bravoure sur les champs de bataille, j’ai tenu à vous serrer la main. Mais je ne comprends pas quel intérêt vous pousse à montrer tant de dévouement pour un homme à qui vous ne devez rien, après tout ?
À qui je ne dois rien. Il n’est pas un homme en France qui ne doive donner sa vie pour l’Empereur, non seulement s’il l’exige, mais même, morbleu, s’il en témoigne le désir.
Votre Empereur, cependant, n’est-il pas un barbare qui met tout à feu et à sang, contre lequel des milliers de pauvres femmes crient vengeance, un barbare qui…
Dites-donc, vous, de quel droit venez-vous insulter ici, dans ma maison, dans la maison d’un vieux troupier, le grand Empereur ? Morbleu, nom d’une pipe, mille millions de tonnerres, un mot de plus contre le P’tit Caporal, et, je vous casse, sur le dos, cette jambe de bois que vous voyez.
Qu’y a-t-il, grand-père, vous me paraissez en courroux ?
Il y a, ma fille, que cet individu à mine louche…
Gamache ! quelle est cette jolie fille ?
Que vous importe ?
Gamache ! quelle est cette belle enfant ?
C’est ma petite-fille dont le père, capitaine d’infanterie, a été tué à Wagram. Et vous, comment vous appelez-vous ?
Moi… comment je m’appelle ?… Pierre Latouche.
M’aimes-tu toujours, Reine ?
Si je t’aime !…
Consentirais-tu à me perdre ?
Si la patrie réclamait ton bras et exigeait ton sang, je te dirais, étouffant mon cœur : « Va » La France ne veut pas et ne peut avoir de rivale.
Ton père et ton frère sont morts au champ d’honneur.
Le sacrifice a été dur, mais mes larmes ont été séchées par mon amour pour la France.
Prie le Ciel pour moi, ma Reine, car moi aussi je dois te quitter.
Toi ! oh ! mon Dieu !
Oui. Le sort m’appelle sous les armes. Oui, le sort, mais un sort inique, criminel. Voici. Je me rendais chez le marchand de vin, lorsque soudain, je suis accosté par un soldat qui me conduit devant le colonel Griffard, présidant le tirage au sort des conscrits. Je vois encore son sourire railleur et sardonique à mon entrée dans la salle. On m’interroge, âge, qualités, conditions physiques et mentales. Je réponds franchement. Bref, je suis bon pour la guerre. Arrive le moment de tirer au sort. Le colonel, j’ai tout vu, fait une substitution de numéros inaperçue de tous, excepté de moi, et je suis enrôlé.
Murmurant entre ses dents de chacal « je suis vengé, » le colonel Griffard me dit d’un ton mielleux et sarcastique : « Pauvre garçon, que va dire votre fiancée ? » Allez au diable, répondis-je, et je sortis comme un fou. Mais qu’on n’aille pas croire que la guerre me fait peur, non, je serai heureux de verser mon sang pour la France et pour l’Empereur. Seulement, Reine, je dois te dire adieu, à toi, qui pourrais bien être veuve avant d’être épouse.
Ah ! pour ça, jamais ! Nous te remplacerons.
Et par qui ? Nous sommes, tu le sais, pauvres tous deux.
Que ta volonté soit faite, France, et non la mienne !
Tu vas faire la campagne de Russie, veinard va ! tôpe-là, mon ami.
Et vous ne pensez pas à moi, grand-père ?
Ah ! sacrebleu, c’est vrai ! Eh bien ! mille millions d’une bombe, je m’engagerai à ta place, mon garçon. Tu es jeune, toi, et plus en état que moi, de protéger la petite.
Et votre jambe de bois, grand-père ?
Nom d’une pipe, c’est vrai. Ah ! si ce n’eût été de ce maudit boulet d’Austerlitz. Une belle journée tout de même.
Le P’tit Caporal, crânement assis sur son cheval blanc, embrassait, du haut d’un monticule, toute l’étendue du champ de bataille. Soudain, nous voyons venir à nous un des aides-de-camp de l’Empereur. L’ordre était donné aux grenadiers de percer une muraille de soudards autrichiens. Mille millions de bombes ! ça chauffait fort, vous dis-je. Mes braves compagnons, autour de moi, sont fauchés par la mort. Qu’importe, cré mille tonnerres, nous avançons toujours. Ce n’est plus qu’une horrible boucherie. Un grand diable de cuirassier veut me pourfendre d’un coup de sabre. Je lui réponds par la crosse de mon fusil, bien appliquée sur la tête, et lui arrache le drapeau qu’il tenait à la main. Nous avons franchi la redoutable ligne, mais voici que contre nous, cent bouches à feu vomissent la mort. C’est alors que ce maudit boulet vient me fracasser une jambe. Le lendemain, le P’tit Tondu me disait devant tout le régiment : « Gamache, tu es un brave, le drapeau que tu as enlevé à l’ennemi, garde-le. »
Ce drapeau le voici suspendu au mur. Quand je mourrai, on m’ensevelira dans ce glorieux linceul.
Mes enfants, je vous le dis, cré nom d’une bataille, c’est la dernière fois que j’ai vu le feu et c’est la seule fois qu’il m’a parlé.
Bravo ! grand-père, je vous admire.
Très bien ! Très bien ! Gamache.
Allons ! allons ! mon garçon, il ne faut pas se laisser abattre. C’est bien malheureux pour toi et pour notre petite Reine, mais puisque c’est pour l’Empereur, il n’y a pas à discuter. Et puis, sacrebleu, on en revient de la guerre. Pour preuve, j’ai pris part à trente-six batailles, et après tout, morbleu, je ne me sens pas si mal. Il est vrai que je suis un peu éclopé, mais la caisse et le caisson ne sont pas endommagés.
Grand-père, mon cœur de femme me dit que si Jean part, il ne reviendra pas.
Vous épouserez votre Jean, mademoiselle, et vous serez heureuse.
Qui vous le dit ?
Je vous en donne ma parole.
Voyons, petite, pas de sensiblerie. En avant ! pour l’Empereur et pour la France !
Verse-nous à boire au succès des armes de Jean pour qu’il nous revienne avec les galons.
La pauvre petite, elle est brave, je le sais, mais la mort de Jean la tuerait.
Bien que vous m’ayez insulté en insultant l’Empereur, vous êtes mon hôte et comme tel, je vous invite à boire à la santé de ce jeune homme qui va bientôt aller combattre sur le champ de bataille pour le salut de l’Empire.
Enchanté, grenadier.
Cependant, je regrette infiniment que ce charmant garçon aille se faire sauter la cervelle pour ce conquérant sanguinaire que vous appelez votre Empereur.
Cré mille millions de tonnerres, monsieur, un mot de plus et je vous chasse de ma maison, avec le fusil que vous voyez accroché, là. Il faut que vous soyez ou fou ou Cosaque pour proférer de tels blasphèmes contre lui.
Monsieur, êtes-vous Français ?
Sans doute.
Comment donc un Français, auquel il reste une parcelle de cœur dans la poitrine, peut-il tenir ce langage déplacé à l’adresse d’un homme qui a fait la France belle, grande, enviée, qui a placé notre patrie à la tête de toutes les nations du monde ? Moi qui vous parle, je ne suis qu’une faible femme, et cependant, ai-je murmuré lorsque l’Empereur m’a pris et mon père et mon frère me laissant seule au monde avec ce vieux héros. Je ne suis qu’une faible femme, et cependant Dieu m’est témoin que le cœur me saigne horriblement en étant obligée de dire adieu à mon Jean que j’adore. Oui, si je le pouvais, je partirais en même temps que lui pour aller mêler mon sang au sien. Mais la France l’exige, l’Empereur le veut et je lui dis : « Pars. » Peut-être ne survivrai-je pas à ma douleur, mais du moins j’aurai la satisfaction d’avoir fait mon devoir. Si le cœur de la femme est souvent de cire, il est quelquefois dur comme le diamant quand elle l’immole à la patrie !
Viens m’embrasser, Reine, voilà ce qui s’appelle parler en Française, en fille de soldat.
J’ai l’honneur de vous saluer, mademoiselle, et vous aussi, messieurs. Mais qu’avez-vous, mademoiselle, vous me semblez toute triste ?
Misérable, viens-tu repaître tes yeux du triomphe de ta bassesse et de ta vilenie.
Du calme, monsieur.
Du calme ! vous voulez que je demeure de glace en présence de ce lâche qui me force à me séparer de ma fiancée. Je serais calme en face de cet insulteur, qui saisissant Reine dans ses bras, a voulu l’outrager en lui volant un baiser. Laissez-moi, vous dis-je, le souffleter comme le plus dégradé des hommes.
Il a fait cela, Reine ?
Oui, grand-père.
Mille millions de tonnerre, vas-y mon garçon !
Non, je vous le défends.
Et de quel droit ?
Du calme, jeune homme.
Silence ! colonel Griffard.
Mademoiselle, votre beauté et votre courage me touchent, et si…
Une autre conquête pour vous, mademoiselle, et pour vous, monsieur, un autre rival.
Un rival qui vous brisera les os, colonel Griffard.
Et si vous voulez pardonner à mes questions indiscrètes, dites-moi, depuis quand êtes-vous fiancée ?
Depuis six mois, monsieur.
Et les épousailles ?
Dans quinze jours. Hélas ! peut-être n’auront-elles jamais lieu. Mais pourquoi ces interrogations, pourquoi retourner, à plaisir, le fer dans la plaie ?
Gamache, donne-moi du papier et de l’encre.
Qui commande ici ?
La même voix que celle de l’Empereur.
Gamache, j’ai dit : « Donne-moi du papier et de l’encre. »
Voilà, monsieur.
En récompense des services insignes rendus à sa patrie et à l’Empereur par le grenadier Gamache, je m’engage à remplacer le nommé Jean d’Arvon comme conscrit durant la prochaine campagne de Russie, le susdit Jean d’Arvon devant épouser et protéger la petite-fille du grenadier Gamache, orpheline, son père, le capitaine Charles d’Aubigny, commandant la 5ième Compagnie du 2ième Régiment d’Infanterie, étant mort à la bataille de Wagram, et sa mère n’ayant pu survivre à son chagrin.
Mais, qui diable vous a tout conté ça, vous ?
Que t’importe, Gamache, acceptes-tu pour ta petite-fille, oui ou non ? C’est à prendre ou à laisser »
C’est que…
Quel motif vous fait agir ainsi, monsieur. Doutez-vous, par hasard, que j’aie peur de faire le coup de feu pour mon pays.
La patrie a encore besoin d’enfants pour ses guerres futures. Voici une héroïne inconnue qui, avec votre protection et votre attachement, donnera de beaux et braves soldats à la France.
Permettez-moi de vous faire remarquer que ce papier n’est pas signé.
Ah ! j’oubliais.
Napoléon Bonaparte.
L’Empereur !
(Le vieux grenadier se redresse et fait le salut militaire. Reine et Jean se tiennent étroitement unis tandis que Griffard fait une tête)
Vos galons, colonel Griffard.
Vous rendrez votre épée à votre général, et jamais vous ne reparaîtrez devant les hommes avec le costume militaire que vous avez déshonoré en insultant une femme, une Française. Ce ne sont pas des lâches que je veux dans mon armée, mais des héros !
Une prise, Gamache ?
Ah ! Sire !