Nécrologie de M. Louis Liard
Nécrologie
M. Liard, Vice-Recteur de l’Académie de Paris est mort, à la Sorbonne, le 21 septembre. Depuis plusieurs mois, M. Liard, vaincu par la maladie, avait dû renoncer à l’exercice de ses fonctions ; il avait voulu par un effort surhumain assister au mois de mai dernier à la réunion des Recteurs et des Inspecteurs généraux afin de soutenir les intérêts de son personnel ; mais on sentait bien qu’il était à bout de forces ; il dut en effet demander un congé, puis sa retraite ; il a pu ainsi connaître la désignation de son successeur, conférer avec lui presque chaque jour, et remettre en bonnes mains les destinées de l’Université de Paris.
La personnalité de M. Liard est trop connue dans le monde universitaire pour qu’il soit besoin d’en rappeler les traits ; on sait la place prépondérante qu’il occupait dans les conseils de l’Instruction publique ; dès qu’il intervenait, il clarifiait la discussion, il en précisait l’orientation, il poussait à la décision avec une éloquence logique, incisive et ferme ; on regrettera plus d’une fois son absence…
L’action de M. Liard s’est exercée principalement dans l’Enseignement supérieur, qu’il a réorganisé et rénové ; il a pris, également, une part très importante à la réforme des programmes de l’Enseignement secondaire, en 1902. L’Instruction qu’il a rédigée, comme Recteur, pour en déterminer l’esprit et en marquer la portée, constitue un document pédagogique de premier ordre.
Un homme d’esprit aussi réaliste que M. Liard ne pouvait manquer de se préoccuper du développement de l’éducation populaire ; il fut un grand ami de l’école et de ses extensions, largement ouvert à toutes les idées, mais partisan résolu de l’ordre et de la discipline.
À diverses reprises, M. Liard avait collaboré à cette Revue, il s’y intéressait, et ses encouragements nous étaient précieux. En attendant que nous puissions rappeler, avec plus de détails, ses conceptions pédagogiques, nous saluons avec un respect profond, l’éminent universitaire qui vient de disparaître, et nous adressons à sa famille, au nom de la Revue, l’expression la plus sincère de nos condoléances.