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Néologie, ou Vocabulaire de mots nouveaux/Arietteur

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Arietteur. Je conviens que la musique n’est pas seulement l’accent d’une langue, qu’elle peut et doit exprimer d’autres choses que les passions de l’ame, telles qu’une tempête, le bruit d’un orage, le ramage des oiseaux ; mais je soutiens que c’est la musique instrumentale seule qui doit peindre ces choses à l’imagination ; que c’est un monstrueux abus de l’art, que faire chanter un homme ou une femme comme une tempête mugit, comme la foudre roule et gronde, ou comme les oiseaux gazouillent. Pour chanter en être raisonnable, l’homme ou la femme ne peut que suivre l’accent de la passion qui l’agite. Ces roulades, ces cadences que fait au théâtre Arietteur le joli gosier des demoiselles Laruette, Colombe, etc. sont des invraisemblances qui révoltent l’esprit sensé, et ne peuvent plaire qu’aux musiciens qui les ont faites, ou aux efféminés de Paris. (Rétif.)

Arietteur. Comme l’on s’est aperçu que le jeu des comédies-ariettes était contraire au véritable actricisme, on ne permettra, dans la réforme du théâtre français, ni aux comédiens, ni aux tragédiens de s’y exercer. L’on choisira parmi les jeunes gens des voix agréables pour ce genre particulier, et ces acteurs-citoyens ne seront que des Arietteurs. (Rétif.)