Ne veux-tu pas bien, mignonne,
Mignonne, ne veux-tu pas,
Puisqu’ Amour ainsi l’ordonne
Que nous prenions nos ébats ?
Ma pucelette
Follette
Veux-tu pas
Que je t’accole à plein bras ?
Mille fois
Tu me dois
Baiser,
Apaiser
Tu peux
Si tu veux
Par ce moyen l’ardeur
Qui tourmente mon cœur ;
Tu ne me dois éconduire,
Tu ne me dois débouter,
Tu ne me dois point dédire
Mais tu me dois écouter :
D’amour extrême
Je t’aime,
Prends pitié
De recevoir ta moitié :
C’est le don
Et guerdon
Tant cher
Dont l’Archer
Nous fait
Par effet
Un présent gracieux,
Et ne peut donner mieux.
Le Ciel nous est favorable,
Nous sommes au beau printemps,
Amour nous est secourable,
Nous voyons fleurir nos ans,
Toute allégresse
Nous presse
A présent
D’aller au verger plaisant.
C’est le lieu
Où le Dieu
D’amour
Fait séjour
Qui peut
Quand il veut
Donner aux amoureux
Contentement heureux.
Viens tôt doncques, ma mignarde,
Viens tôt et ne tarde plus
M’accoler toute gaillarde,
Ne me fais point de refus,
Car la jeunesse
Nous laisse
Sans déduit,
Et la vieillesse nous suit ;
Ote-nous
Mon cœur doux
D’émoi,
Viens à moi
M’amour,
Ce beau jour
Te doit donner désir
De prendre ton plaisir.
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