Ninon et son cortège/1

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Arthème Fayard et Cie, éditeurs (p. 10-27).


CHAPITRE PREMIER


Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux.
A. Chénier.


Le Père et la Mère


À côté de quelques grandes figures de femmes dont s’illustre le dix-septième siècle, il en est plusieurs qui, pour n’être pas du même rang, furent et demeurent éminemment caractéristiques de l’époque. Celle que nous avons le dessein d’étudier ne se révèle, ni comme Mesdames de La Fayette et de Sévigné écrivain de génie, ni chevaleresque et guerrière comme Mademoiselle de Montpensier, Mesdames de Longueville et de Chevreuse. La naissance et la fortune de Ninon de Lenclos étaient médiocres et, si éclatante que fût sa beauté, elle ne l’éleva point jusqu’au lit royal. Son nom cependant est célèbre à l’égal presque de ceux que nous venons de citer, et dépasse dans la sympathie de l’opinion ceux que, par l’intrigue, Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/11 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/12 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/13 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/14 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/15 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/16 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/17 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/18 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/19 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/20 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/21 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/22 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/23 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/24 Page:Ferval - Ninon et son cortege.pdf/25 maîtresses, éprouvaient le regret subit de quelque bonheur inconnu que pouvait seule donner cette adorable créature. Les autres femmes auprès d’elles, de sa vénusté, semblaient sottes ou flétries ; elle attirait les regards. C’est ainsi qu’heureuse, enveloppée d’hommages et de désirs, Ninon s’avançait vers un avenir qui avait tous les chatoiements, toutes les promesses de l’aurore.