Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges. Tome III

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Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges. Tome III
par l’abbé Joseph Nadaud, curé de Teyjac ; publié sous les auspices de la Société archéologique et historique du Limousin par l’abbé A. Lecler
3
Texte établi par André LeclerVe H. Ducourtieux.


 
NOBILIAIRE

DU DIOCÈSE ET DE LA GÉNÉRALITÉ
DE LIMOGES
PAR L’ABBÉ JOSEPH NADAUD
CURÉ DE TEYJAC
PUBLIÉ
SOUS LES AUSPICES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE
ET HISTORIQUE DU LIMOUSIN
PAR

L’ABBÉ A. LECLERC

Ne turbata volent rapidis ludibris ventis.
Virgile





TOME III



LIMOGES
Ve H. DUCOURTIEUX, LIBRAIRE-ÉDITEUR

7, RUE DES ARÈNES, 7
––
1878



Corps du document[modifier]

LAUX, p. 57[modifier]

DU LIMOUSIN 57
1690, fit un partage (signé Gandois) avec son frère Gabriel ; 2° Gabriel, Sr de Saviniac, qui se maria ; 3° ....., mariée à ....., Sr de Narbonne ; 4° ....., mariée à ....., Sr du Maine ; 5° ....., religieuse, Fontaines, diocèse de Périgueux.

Armand du Lau, chevalier, marquis d’Allaman, Sgr de Champnier, Montardi, écuyer de la reine, mourut à Champnier, le 16 janvier 1726, épousa Susanne du Lau, sa cousine germaine, par contrat du 19 janvier 1675 (signé Gandois) ; elle mourut a soixante-dix-huit ans, a Champnier, le 2 novembre 1733, dont vinrent dix ou onze enfants, dont un fils et trois filles muets : l° Sibille-Marie, baptisée a Champnier, le 2 septembre 1677 ; 2° Jean-Armand qui suit ; 3° ....., né en 1680 ; 4° Marie, baptisée, à Champnier, le 20 mai 1685 ; 5° Marie-Catherine, dite Thèrèse, née en 1687 ; 6° ....., né en 1689 ; 7° ....., né en 1690 ; 8° ....., né en 1693 ; 9° ....., muet, né en 1675, mort en bas-âge ; 10° ....., né en 1676, mors en bas-âge.

Marie Poupart (Causes célèbres, T. Il, p. 259), fille publique, prétendue muette et mariée soi-disant à ....... Lafond de Montfort, écuyer, officier de cavalerie, dans la chapelle du couvent des Fontaines, entreprit, en 1700, de se dire fille du marquis d’Alleman ; elle le soutint pendant trois années entières contre le père et la mère. Le marquis d’Alleman et la dame son épouse, très-estimés dans leur province, eurent la douleur de voir le peuple soulevé contre eux. Il leur en coûta plus de 100,000 livres, et enfin, après un arrêt qui déclara qu’elle était une supposée, et que son procès lui serait fait pour crime d’imposture, ses émissaires la firent disparaître.

Jean-Armand du Lau, né le 8 septembre 1679, lieutenant au régiment du roi, chevalier, comte d’Allemans, baron de Champnier, marquis de Coutures, Celles, Bertrie, Montardi, mourut à Champnier, a soixante-douze ans, le 9 septembre 1746, épousa Julie-Antoinette de Beaupoil de Sainte-Aulaire, dont : 1° Jean-Louis-Antoine, qui suit ; 2° Henri-Louis, lieutenant-colonel de cavalerie, chevalier de Saint-Louis ; 3° Susanne-Anne, mariée, par contrat du 27 mars, et dans l’église de Champnier, le 6 avril 1734, à Pierre-Louis Chapt de Rastignac, chevalier, comte de Puyguilhem, Villars, Miliac, l’Encontrade, de la paroisse de Villars, diocèse de Périgueux (1), fils de feu Jacques-François et de Françoise Chapt de Rastignac, dame de Firbeix (2), la Glaudie ; elle mourut le ... septembre 1750.

Jean-Louis-Antoine du Lau, marquis d’Allemans, baron de Milly, Sgr de Champnier-aux-Boux, Montardi, la Rivière, épousa : 1° Marie-Madelaine le Coigneux ; elle mourut a trente-cinq ans, le 15 mai 1752, fut inhumée à Champnier ; fille de Jacques, marquis de Belabre en Berri, mestre de camp du régiment de dragons de son nom et de Madeleine Neyret de la Ravoye, dont : 1° ..... ; 2° Pierre-Marie, né à Champnier le 25 mars 1752 ; 3° Madeleine-Antoinette, mariée, en 1763, à Louis-Gabriel de la Ramière ; 4° Louise-Victoire, morte au berceau.

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1. Villars, canton de Champagnac-de-Belaix, arrondissement de Nontron (Dordogne).
2. Firbeix, canton Saint-Pardoux, arrondissement de Nontron (Dordogne).


LESTRADE-LESTRANGE, p. 83[modifier]

DU LIMOUSIN 83

Jean de Lestoile, sénéchal de Blanzac (1), demeurant à Angoulême, y est élu maire le 30 mars 1664, continué le 20 mars 1665, et encore le 11 avril 1665 ; est reçu conseiller à l’échevinage de la maison de ville, par la démission d’Etienne Chillou, le 11 mars 1667 ; fait la déclaration de vouloir vivre noblement, le 24 mars 1667.

LESTRADE (2).

Annet de Lestrade, fils de noble François, paroisse d’Ars (3), fut tonsuré en 1599.

François Philibert de Lestrade, Sr de la Causse et de Colaures, du village des Leiges, paroisse de la Roche-l’Abeille (4), épousa Marguerite Boni, dont : Charles, baptisé le 8 février 1701.

LESTRANGE, vicomté en Périgord, que Marie de Lestrange, vicomtesse de Lestrange, porta avec d’autres terres à son mari, René de Hautefort, second fils de Gilbert, Sgr de Hautefort, et de Louise Bonneval. (Dict. généal. de 1757, T. Il, p. 407.)

Roger de Lestrange, chevalier, fut envoyé par Edouard, roi d’Angleterre, avec des lettres de créance, l’an 1292, vers le pape, pour lui demander les décimes. (FLEURY, Hist. ecclés., liv. 89, n° 20.)

Bernard de Lestrange, abbé de Saint-Benoît-sur-Loire 1374. (Voyez mes Mém., T. I, p. 3.)

Guillaume de Lestrange, archevêque de Rouen, 1378.

Noble Radulphe [ou Raoul] de Lestrange, Sgr de Bologne [vivait en] 1387 (BALUZE, Hist. de la Mais. d’Auv., T. Il, p. 612). [Etait écuyer du pape Grégoire XI, et son parent. Il vivait entre 1370 et 1378. (JUSTEL, Hist. de Turen., preuv., p. 100).]

Gui, Sgr de Lestrange, chevalier, 1456, épousa Jeanne de Joyeuse, fille de Louis et de Jeanne Loubette. (BALUZE, Hist. de la Mais. d’Auv., T. Il, p. 431, 422).

Guillaume de Lestrange, chevalier, mourut vers 1457, et laissa 1500 livres de rente en Vivarez et en Limousin. Il épousa ....., dont : 1° Gui de Lestrange, chevalier ; 2° Raymond, chevalier ; Sgr de Davignac et de Durac, qui servit le roi pendant longtemps ; plus quatre filles, dont une, Marguerite, épousa, en 1420, Bec ou Begon d’Estaing, gouverneur de la ville et château de Pezenas, fils de Jean, vicomte d’Estaing, et d’Elie de Pierrefort. (MORERI, 1759).

Louis, Sgr de Lestranges, épousa Jeanne de Joyeuse, fille de Louis, vicomte de Joyeuse, et de Jeanne Louvet. (SIMPLIC., T. III, p. 837).

Le sire Jean de Lestrange servait le roi en la conquête de la Guyenne, sur l’Anglais, en 1451 ; fut fait chevalier le 24 juin de la même année. (MONSTRELET.)

Dans le testament de Charles, comte de Provence, le roi légua au

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1. Blanzac, chef-lieu de canton, arrondissement d’Angoulême (Charente).
2. La page 366, qui est déchirée, contenait la généalogie de la famille de Lestrade.
3. Ars, canton de Saint-Sulpice-les-Champs ; arrondissement d’Aubusson (Creuse).
4. La Roche-l’Abeille, canton de Nexon, arrondissement de Saint-Yrieix (Haute-Vienne).


LESTRANGE, p. 84[modifier]

84 NOBILIAIRE
Sgr de Lestrange, en 1481, un vaisseau appelé Sainte-Marthe, avec ses fourniments, etc. (CARPENTIER, Glos. lat., art. Furnimentum.)

François de Lestranges, prieur de Saint-Nicolas-d’Acy, mort en 1525. (Voyez mes Mém., T. I, p. 73).

François de Lestranges, évêque d’Alet en I564. (Voyez mes Mém., T. I, p. 17).

Louis de Lestranges, baron de Boulogne, chevalier de l’ordre du roi, épousa Marie de Langeac [ou Langheac], dont : Susanne, mariée : 1° à Antoine de Vogué, Sgr de Sainte-Colombe ; 2° , [avant 1628] à Jean de Montcalm, baron de Montclus, [juge-mage de Nîmes, en Languedoc], vers 1560. EIle vivait encore en 1714. (MORÉRI, 1759, [et de COMBES. Tabl. de la nobl., 1786, 2° part., p. 258, 259].)

Le prince de Condé pensa, en juin 1563, attaquer M. de Lestranges, touchant certaines lettres qu’il avait écrites à sa. femme, qui parlaient de ce prince et de l’état présent des affaires. (Mém. de Condé, T. II, p.158.)

Lestrange fut député, en 1569, par les princes du sang pour présenter une requête de la part de tous les huguenots rte France : il fut trouver le duc d’Anjou (depuis le roi Henri III) de la part des princes, pour avoir son passeport ; mais iI ne put tirer autre réponse, sinon qu’il en donnerait avis à Sa Majesté. (CASTELNAU, Mém., liv. VII, drap. VI ; THOU, liv. XLIII.)

Anne de Lestrange, dame de Saint–Privat, épousa, en 1584, Jean d’Apchier, vicomte de Vareilles (1), dont elle n’eut point d’enfants. (Simplic., T. III, p. 821.)

Noble François de Lestrange, Sgr de Magnac-Lestrange (2), épousa ....., dont : Antoine, tonsuré en 1599, commandeur de Saint-Antoine de la Chassagne en 1603.

Marie de Lestranges, vicomtesse de Lestranges, Cheylane, Bologne et Saint-Massal (Dict. généalog., 1759, T. II, p. 267), épousa René d’Hautefort, chevalier, Sgr de Teil, vicomte de Cheylone, gentilhomme de la chambre du roi, 1583, depuis gouverneur de Puy-en-Velai, et conseiller du roi en ses conseils d’État et privé, 1614. Il ne vivait plus en 1622 ; était second fils de Gilbert, Sgr d’Hautefort, chevalier de l’ordre du roi, et de Louise de Bonneval, dont : 1° Claude, qui suit ; 2° Gabriel, qui suit après son frère.

Claude d’Hautefort, chevalier, vicomte de Lestranges et gouverneur du Puy-en-Velai sur la démission de son père en 1620, fut décapité à Toulouse, au mois de septembre 1632, lui et les officiers de son régiment, pour avoir pris les armes en faveur du parti de M. le duc d’Orléans contre Sa Majesté. Il avait épousé Marie de Chambaud, vicomtesse de Privas, en Vivarez, dame de Coulange et de Vacherille (SIMPLIC., T. VII, p. 342), dont deux filles : 1° Marie de Hautefort (Idem, T. IV, 893), fille aînée, mariée avec Charles de Saint-Nectaire, marquis de Châteauneuf, mort le 24 avril 1667, âgé de plus de soixante ans. Elle se remaria à

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1. Vareilles, canton de la Souterraine, arrondissement de Guéret (Creuse).
2. Magnac-Lestrange, canton de la Courtine, arrondissement d’Aubusson (Creuse).


LESTRANGE-LEVEQUOT, p. 85[modifier]

DU LIMOUSIN 85
Guillaume de Maupeau, président à mortier au parlement de Metz, et fut soupçonnée d’avoir eu part à l’assassinat de son fils aîné ; dont : (sic) 1° Henri de Saint-Nectaire, qui suit ; 2° Jean-Gabriel, chevalier de Malte, dit le comte de Lestranges, mort en 1710 ; 3° Henri, comte de Lestranges, mort en 1713.

Henri de Saint-Nectaire, vicomte de Lestrange, fut assassiné à l’occasion d’un différend qu’il eut avec sa mère, et mourut, à Privas, le 13 octobre 1671, à l’âge de vingt-sept ans, ne laissant que des filles d’Anne de Longueval.

Gabriel de Hautefort, chevalier, dit le baron de Lestranges, Sgr de Montréal, de Jonnas, etc., fait capitaine d’infanterie dans le régiment d’Annonay le 22 janvier 1625, capitaine dans le régiment de Lestrange le 18 août 1628, dans celui de Castrevielle le 8 juillet 1638, fut maintenu dans sa noblesse par jugement de M. Bezons, intendant en Languedoc, du 2 septembre 1669. Il avait épousé, le 3 novembre 1638, Marie de Balazuc, dame de Montréal, de Sévillac, en Vivarez, etc., dont : 1° Louis-Jacquees, mort sans alliance ; 2° Henri, dit le Chevalier ; 3° François, qui suit, et plusieurs autres enfants.

François de Hautefort de Lestranges, Sgr de Montréal, de Jonnas, etc., épousa, le 3 février 1693, Catherine de Chananeilles, fille de François, Sgr du Buisson, Chais, etc., et de Gabrielle de Tissier de Salvas, dont : Jean-Baptiste.

Annet-Marie de Lestranges, baron de Magnac, épousa Anne d’Arfeuille, dont : 1° Henri, tonsuré en 1658 ; 2° Jean-Louis, tonsuré en 1667.

Joseph, marquis de Lestranges, paroisse de Magnac, épousa Anne-Catherine de Soudeilles, dont : Michel, tonsuré en 1724.

Alexandre-Charles, comte de Lestranges, paroisse de Magnac-Lestranges, épousa, en 1770, Alberte-Gabrielle de Montaignac, paroisse de Ayeidin, diocèse de Bourges.

Voir Favars, T. II, p. 115.

LE TEMPLE. – V. Temple.

LEVEQUOT, Sr des Nobles, des Chariers et de Peytouret, paroisse de Vars (1), élection d’Angoulême, porte : d’azur, à un rocher d’argent, surmonté d’un coq de même, cresté et gorgetté de gueules.

I. – Hélie Levequot est reçu conseiller à l’échevinage de la maison de ville d’Angoulême, par la mort de Pierre de la Combe, lieutenant-général de Coignac, le 18 septembre 1627 ; puis échevin par la mort de Abraham Jameux, le 20 novembre 1638 ; Jean Boisson, maire, est reçu par la mort dudit Levequot, le 24 mai 1642.

II. – Michel Levequot épousa, le 19 décembre 1616, Anne Romanet, dont : 1° Pierre, Sr des Nobles ; 2° Hélie, qui se maria ; 3° autre Hélie, Sr des Chariers ; 4° Christophe, qui se maria ; ces quatre frères partagèrent la succession de leurs père et mère, le 17 mars 1661.

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1. Vars, canton de Saint-Amand-de-Boisse, arrondissement d’Angoulême (Charente).


LOUAUD-LOUBERT, p. 125[modifier]

DU LIMOUSIN 125
le 1er mai 1714 ; 3° Jean., né le 27 septembre 1715 ; 3° autre Marie ; 5° Françoise ; 6° Louis ; ces trois derniers morts au berceau.

LOUBENS.

Louis Loubens de Verdalle, écuyer, Sr de Thaury, paroisse de Saint-Sornin près Chambon (1), épousa Antoinette Forgeron, dont : Jean-Gilbert-Baptiste, sous-diacre en 1771.

Françoise Loubens de Verdalle, paroisse de Chambon en Combraille (2), épousa, en 1773, François- Augustin Pichard, écuyer, Sr de Saint-Julien-le-Chatel, veuf de Marthe de Breton du Mas.

LOUBÈRE. – V. Bertrand de Salignac, Sgr de la Motte-Fénelon, baron de Loubére.


LOUBERT. – V. Noble François de Salignac, Sgr de Maignart, baron de Loubert, etc.

LOUBERT. – [Baronnie dont la justice s’étend sur quatre paroisses, et qui valait, en 1698, environ 3,000 livres de revenu.]

Jourdain Loubert ou Libert, chevalier, avait rendu au roi Charles IV des services signalés, dont il n’avait reçu aucune récompense : ce prince, par reconnaissance, lui accorda et à ses hoirs, en 1326, la seigneurie de Laurière en Limousin (3), qu’il avait fait saisir. Loubert épousa, en 1352, Marguerite de la Celle, dont une fille unique, Blanche, mariée, avant 1381, à Alain de Montandre en Angoumois, auquel elle porta la terre de Laurière. (Mss. du château de Laurière.)

[N...., marquis de Fénelon, neveu de l’archevêque de Cambrai, était Sgr de Loubert en 1698.]

LOUBERT, Sr de Marchis, paroisse de Saint–Georges d’Oléron (4), élection de Saintes, porte : d’azur, à cinq épis d’orge d’or, posés 3 et 2. (Hozier, Arm. gén., Ire partie, p. 353.)

I. – Blaise Loubert, Sr de Neuilli, Martinville, Longuehaie, qualifié du titre de noble par lettres du 16 du mois de juin 1544, épousa Adrienne de Moyne, dont : Jean, qui suit, qui à fait la branche des Martinville.

II. – Jean Loubert épousa, en septembre 1544, Anne Grenet.

III. – Nicolas Loubert épousa, le 29 octobre 1577, Marguerite Carradas.

IV. – Jean de Loubert épousa, le 21 novembre 1619, Marguerie Faure.

V. – Louis de Loubert épousa, le 24 juin 1647, Marie d’Orgis.

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1. Saint-Sornin-près-Chambon, ancienne paraisse réunie à Chambon.
2. Chambon, chef-lieu de canton, arrondissement de Boussac (Creuse).
3. Lauriière, chef-lieu de canton, arrondissement de Limoges (Haute-vienne).
4. Saint-Georges-d’Oléron, canton de Saint-Pierre-d’Oléron, arrondissement de Marennes (Charente-Inférieure).


LA MARCHE-MARCHE (comtes de la), p. 153[modifier]

DU LIMOUSIN 153

François de la Marche, Sgr de Verny (1), épousa Marguerite d’Archiac, dont : Anne, mariée le 20 mai 1515 avec François de la Grange, Sgr de Montigny. (SIMPLIC., T. VII, p. 425.)

Antoine de la Marche, écuyer, Sr de Puygillion et du Fé (2), paroisse de Fresselines, épousa Anne Dassy, dont : 1° Honorate, baptisée le 11 juin 1628 ; 2° Silvine, baptisée le 13 mai 1629.

Silvain de la Marche, écuyer, Sr de Puygillon, paroisse de Fresselines, épousa Marguerite Darnat, dont : 1° Gabrielle, baptisée le 1er juin 1651 ; 2° Estienne, baptisé le 10 juillet 1652 ; 3° Marie, née le 23 novembre 1653 ; 4° Léonarde, née le 20 mars 1655, mariée, le 27 décembre 1676, à Robert de Saint-Mort ou Maur, écuyer, Sr de Lourdoüe-Saint-Pierre (3) et de Vervy ; 5° Marguerite, née le 3 juin 1656 ; 4° François, né 1er juillet 1657 ; 7° Catherine, née le 23 juillet 1658 ; 8° Gabrielle, née le 22 décembre 1659 ; 9° Jean, në le 5 novembre 1661 ; 10° Barthélemy, né le 19 janvier 1663 ; 11° autre Gabrielle, née après la mort de son père le 23 octobre 1664.

MARCHE (comtes de la).

[Sur le nom et l’origine de la Marche et des marquis, v. DE COMBLES, Tabl. de la noblesse, 1786, IIe part., p. 8 et suiv.]

V. Notice du diocèse, p. 3.

Semé de France à la cottice de gueules chargée de trois lionceaux d’argent. (Dict. généal., 1757, T. III, p. CIII.)

[La Marche limousine est un des grands fiefs mouvants de la couronne de France. Dès l’origine de ces fiefs, les marquis de la Marche, qui n’étaient que bénéficiaires, trouvèrent moyen de s’approprier ce marquisat, et de se le rendre héréditaire. Ils le firent alors ériger en comté. Or, comme ces marquis descendaient des comtes d’Angoulême, il faut savoir que Turpion, comte d’Angoulême, ayant été tué en octobre 863 par Maur, roi ou capitaine des Normands, Charles le Chauve donna le comté d’Angoulême à Vulgrin, son parent. Ce Vulgrin eut deux enfants, dont le cadet devint, dans la suite, la souche des comtes de la Marche. V. là-dessus le P. BONAVENTURE, Annal. du Limousin, T. III, p. 341, 342, etc.

Comtes de la Marche, de la maison d’Angoulême.

I. – Vulgrin, comte d’Angoulême, fils de Roricon, avait épousé, le 3 mai 866, Rogelindes, fille de Guillaume Il, comte de Toulouse, qui vivait sous Charles le Chauve. Elle eut pour dot le comté de Périgueux. Vulgrin en eut :

II. – Alduin, mort le 25 mars 916, qui fut père de :

III. – Guillaume I, dit Taillefer, surnom qui demeura à tous ses des-

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1. C’est Vervy.
2. Le Fé n’est pas de Fresselines : il est en Berry.
3. Lourdoueix-Saint-Pierre, canton de Bonnac, arrondissement de Guéret (Creuse).


MARCHE (comtes de la), p. 154[modifier]

154 NOBILIAIRE
cendants, fils du précédent, comte de Périgueux, marié avec N....., fut père de : 1° Bernard, qui suit ; 2° Emme ; 3° Saucie.

IV. – Bernard I, fils du précédent, comte de Périgueux, eut quatre fils et deux filles, savoir : 1° Guillaume, dit Talerand ; N..... ; 3 N..... ; 4° N..... ; tous morts sans postérité ; 5° Emme ou Anne, qui suit ; 6 N.....

V. – Emme ou Anne, fille, ou, selon d’autres, sœur de Bernard I, épousa Bozon I, comte de la Marche, dont on parlera plus bas.]

On ne sait point l’époque où les marquis de la Marche prirent le titre de comtes, ni quand ils s’approprièrent cette province, ni quand elle fut démembrée du Limousin.

Il est certain que Lantarius, comte de Limoges, bâtit à Guéret, qui était alors du domaine de sa comté, un monastère, où saint Pardoux mourut l’an 737.

Ces premiers comtes n’avaient que la garde et la défense des confins et limites de la province. Hélie, fils de Bozon, comte de la Marche, appelle Guillaume, comte de Poitiers, son seigneur ; Bozon lui-même ne signa, en 958, qu’après Rainald, vicomte d’Aubusson.

Le cartulaire de Champagne intitulé : Liber principum, à la Chambre des comptes, a des chartes des comtes de la Marche.

Un anonyme composa vers 1670 l’histoire que j’écris ; il y dit avoir fait un commentaire sur la coutume de la Marche.

Robert ou Rubert, comte de la Marche, qui alla contre les Normands en 867, était comte de cette Marche appelée depuis le duché de France. La comté de la Marche, telle qu’on l’appelle aujourd’hui, n’a été établie que longtemps après.

Un Robert, comte de la Marche, fit bâtir, dit-on, un hôpital à Moulins.

[Comtes de la Marche. – 1re race, issue des comtes de Charroux.]

I. – Sulpice ou Sulpic, fils de Geofroi, Goffredi, comte et seigneur de Charroux, est le premier comte de la Marche que l’on connaisse ; il eut pour fils : Bozon, qui suit.

IX. – Bozon le Vieil ou le Vieux (968, 987, 993).

Bozon, surnommé le Vieux pour le distinguer d’un autre du même nom qui ne fut comte de la Marche qu’après lui [mourut vers l’an 988]. Ce n’est qu’à lui que remonte la chronique du Maillezais, apud Labbe, T. II, p. 207. Il y manque quelque chose (RECT., Hist. Fr., T. II, p. 218). Il fut comte de la Marche et du Périgord. Il fit bâtir le château de Rancon (1). Aimoin (L. I, de Mirac. Sti Bened., c. 16) fait mention de Bozon, Markam possidens.

En 987, il fit aussi bâtir l’église de Saint-Pierre Doracensis, apparemment mieux du Dorat (2). Le P. Simplicien dit qu’il la fonda en 944, du consentement de sa femme et de ses enfants ; qu’il eut de grands démêlés

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1. Rancon, canton de Châteauponsac, arrondissement de Bellac (Haute-Vienne).
2. Le Dorat, chef-lieu de canton, arrondissement de Bellac (Haute-Vienne) : ancienne capitale de la Basse-Marche.


DU LIMOUSIN 155
avec Giraud, vicomte de Limoges, et assiégea le château de Brosse, qui était un domaine du vicomte, et fut secondé dans cette entreprise par Guillaurne IV, duc de Guyenne ; mais Gui, fils du vicomte, ayant assemblé ses amis et ses alliés, l’obligea de lever le siège. Un écrivain le fait mourir en 993. Il épousa Emme ou Ayne [ou Eyna], mieux Agine, fille de Guillaume Ier du nom, comte de Périgord, et fit par là la tige des deux maisons de Périgueux et de la Marche. Elle était sœur et héritière de Bernard, comte de Périgord, selon la chronique de Maillezais. (SIMPLIC., T. III, p. 60) Il laissa cinq enfants : 1° Elie, comte de Périgord, qui appelle Guillaume, comte de Poitou, son seigneur ; [n’eut pas de postérité, fut privé de ses états pour avoir fait crever les yeux à Benoît, chorévêque de Limoges, mort vers l’an 978 ou 979] ; 2° Audebert, qui suit ; 3° Bozon II, dont je parlerai ; 4° Gauzbert, clerc, qui fut pris dans un choc par Arnaud, fils du vicomte d’Angoulême : Arnaud le donna à Guillaume, comte de Poitou, et consentit que, pour venger l’outrage fait à Benoît, chorévêque de Limoges, on le privât de la vue ; [d’autres (Tablett. Hist., p. 272) disent que ce fut Elie qui eut les yeux crevés] ; Gauzbert signa l’acte de fondation du monastère d’Ahun (1) l’an 997 ; 5° Martin, qui fut évêque de Périgueux en 992, mourut l’an 1000, enterré à Saint-Front dans la même ville ; 6° Almodis, mariée d’abord à Hugue le Pieux de Lezignan, qui la quitta à raison de parenté ; elle épousa depuis Ponce, comte de Toulouse. Vaissette (Hist. du Langued., T. II) dit Almodis fille de Bernard, comte de la Marche en Limousin, et seconde femme de Pons, comte de Toulouse.

III. – Audebert I (99) .

Adalbert ou Audebert Ier du nom, comte de la Marche et du Périgord, fut un des plus ambitieux et des plus emportés seigneurs de son temps. Se voyant soutenu des forces de Fouques Nerra, comte d’Anjou, il fit une entreprise sur la ville de Poitiers. Comme le même comte d’Anjou avait quelques prétentions sur la ville de Tours, Audebert fut l’assiéger. Robert, roi de France, mal satisfait de sa conduite, et ne voulant point cependant le pousser à bout, se contenta de lui envoyer demander qui l’avait fait comte. A quoi il répondit avec hauteur et insolence : « Ceux-là mêmes qui vous ont fait roi » ; puis continua son dessein, prit la ville l’an 992, la mit entre les mains de Fouques, qui ne la garda pas longtemps. Pendant la minorité de Guillaume IVe du nom, duc de Guyenne, Audebert, qui était un prince d’un grand et généreux courage, tout en faisant la guerre au duc de Guyenne, se jeta aux champs, et prit d’emblée le château de Gençay en Poitou, et le démantela, parce qu’il se vit faible pour le garder. Le duc, l’ayant fait rebâtir à neuf, y mit des gens pour conserver la place. Cela n’empêcha pas le comte Audebert d’y mettre une seconde fois le siège. Et, comme il croyait en être déjà le maître, se promenant un jour tout autour à cheval, par trop de présomption, il fut tué sur la place d’un coup de flèche, détaché par ceux de dedans, et fut enterré à Charroux (2).

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1. Ahun, chef-lieu de canton, arrondissement de Guéret (Creuse).
2. Charroux, chef-lieu de canton, arrondissement de Civray (Vienne).


156 NOBILIAIRE
Audebert était défenseur séculier, ou avoué, advocatus, du monastère de Charroux, où est sa sépulture.

Il avait épousé Almodie, fille de Gérald, vicomte de Limoges, et de Rothilde, et non pas du vicomte Gui et de sa femme Aimée, comme l’a dit Besly. Almodis ou Almodie était extrêmement superstitieuse, ayant recours aux caraios et maléfices ; elle se vantait que le démon lui avait prophétisé qu’elle serait bientôt comtesse de Poitiers. Le hasard avait fait réussir plusieurs de ses prédictions. Son premier mari pensa donc qu’elle ne pouvait sans lui monter à cette qualité ; il fut réjoui de cette nouvelle, et dès ce moment il devint ennemi du comte de Poitou, assiégea son château de Gençay, espérant que, s’il le prenait, tout le reste se rendrait. On à vu la finale.

Almodie se remaria à Guillaume IV, surnommé le Grand, depuis élu roi d’Italie.

Audebert laissa : 1° Bernard, qui suit ; 2° Gauzbert, dont on ne trouve que le nom ; on lui donne Almodie, femme de Guillaume VIl, duc de Guyenne, qu’il répudia l’an 1058 à cause de parenté.

IV. – Bozon IIe du nom (997-1010).

Bozon IIe du nom, prit la tutelle de Bernard, son neveu, et le nom de comte de Périgord et de la Marche. En 997, il fonda le monastère d’Ahun. La même année, il donna une église au monastère d’Uzerche. Il mit le siège devant le château de Bellac. En 1001, le duc Guillaume, comte de Poitou, assiégea le château de Rochemeaux, prés Charroux, qui appartenait à Bozon : le duc l’emporta, et fit Bozon son prisonnier, ainsi que sa femme Almodie, qui s’y trouva, et qu’il fit garder exactement. Les jeunes seigneurs qui accompagnaient le duc voulaient abuser de la beauté de cette dame ; mais ce prince eut égard à sa noblesse : il la fit garder par des gens choisis, et la fit conduire honorablement chez sa mère, appelëe Candide ou Blanche. Peu de jours après, Bozon fut saisi d’une grosse maladie, qui l’enleva de ce monde. Il avait été empoisonné par sa femme, et fut enterré à Périgueux, l’an 1010. [Il fut père de :

Hélie Rudel, comte de Périgord.]

V. – Bernard Ier du nom (1019-1039).

Guillaume, duc d’Aquitaine, fut tuteur du fils de Bozon II. Il donna à Elie, fils de Bozon, la ville de Périgueux, et il rendit la Marche à Bernard, fils d’Aldebert. Jusqu’a ce que ce dernier eut l’âge, le duc fit gouverner cette province par deux frères, seigneurs trés-puissants, savoir : par Pierre, abbé des chanoines de Scotoire, c’est-à-dire du Dorat, et par Umbert Drut, dont le père, Abbon Drut, avait vaillamment défendu le château de Bellac contre le roi Robert.

Cet Abbon, du consentement du comte Aldebert, fit bâtir dans son propre fonds le château de Mortemar (1).

Ces deux frères défendirent très-bien la province de la Marche jusqu’à la mort de Umbert. L’abbé Pierre, qui depuis la gouverna seul, prit pour collègue Ainard, prévôt du monastère de Saint-Pierre de

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1. Mortemart, chef-lieu de canton ecclésiastique (le canton civil est à Mézières), arrondissement de Bellac (Haute-Vienne).


DU LIMOUSIN 157
Scotoire, homme fort attaché au seigneur suzerain, et de très-bon conseil. Du vivant d’Ainard, l’abbé Pierre gouverna très-bien, et réprima les envieux de sa gloire ; mais, Ainard étant mort à Rome, et son frère Raymond à Jérusalem, Abbon étant malade, le célèbre Pierre n’eut aucun conseil de confiance ; il fit tout à sa guise, et se rendit parmi les siens terrible comme un lion ; il fit brûler le châteaux de Mortemar, que son père avait fait bâtir, et cela malgré l’avis de ses parents. Ils en furent si outrés que les marquis, le comte Bernard et le duc Guillaume s’élevèrent contre lui, le regardant comme un tyran, et peu à peu il fut déchu des pouvoirs des marquis.

V. le P. BONAVENTURE, Annal. de Limog. ; p. 385.

Bernard signa une charte de l’an 1028 ou 1029 ; une autre de 1031.

Il mourut à Constantinople le 24 juin, on ne dit pas l’année, 1047 suivant la chronique de Maillezais, chez le P. Simplic., T. III, p. 70.

Il avait épousé Amélie, qu’on dit, je ne sais sur quel fondement, héritière du comté de la Marche. Dont : 1° Audebert, qui suit ; 2° Odon, témoin dans des chartes de 1068 et 1079, où il est dit père d’Audebert ; 3° Almodis ou Adalmodie, mariée 1° à Hugue V du nom, dit le Pieux, seigneur de Luzignan, dit aussi le Débonnaire, dont elle fut séparée à cause de parenté après avoir eu deux enfants ; mariée 2° à Ponce, comte de Toulouse, entre les années 1040 et 1045 : Pons en eut trois fils et une fille, et la répudia aussi ; 4° Rangardis, femme de Pierre Raymond, comte de Baziers ; 5° Luce, comtesse de Paillas.

VI. – Audebert IIe du nom (1039-1088).

Audebert ou Hildebert IIe du nom assista à un acte d’environ l’an 1040 et à la dédicace du monastére de Charroux l’an 1049. Il assista aussi au sacre du roi Philippe le 23 mai 1059, et à un acte passé à Loroir, sur les confins de la Touraine et du Poitou, le mardi de la semaine de Pâques 1068. Il signa l’acte de fondation du monastére de Saint-Etienne-de-Vaux en 1075, ainsi qu’une charte pour le monastère de Moûtier-Neuf, à Poitiers, aux ides d’octobre 1076, et une autre en 1077. Pris pour arbitre, il décida un procès entre Gui, comte de Poitou, et le monastère de Saint-Cyprien de Poitiers, du temps de l’abbé Raynald, qui siégeait en 1088 ; il fit aussi des dons à ce monastère. Il signa encore une charte à Saint-Maixent, en Poitou, le 6 février 1080, vieux style, et une autre en 1083.

Ce comte et Etienne de Magnac (1) étant en querelle, les soldats de ce dernier ravagèrent la ville du Dorat, brûlèrent l’église, où il ne resta rien que le crucifix dont parle le P. Bonaventure, T. III, p. 355.

Audebert pilla aussi le monastére de Lesterp (2), ce qui le fit excommunier : il alla à Rome oû il fut absout, et à son retour il rebatit l’église, dont il ne restait que le clocher ; il donna de grands revenus, entre autres la seigneurie de Bonnefont.

Il mourut en 1088.

Il avait épousé Mahaut ou Mathilde. (Le P. Simplicien lui donne pour

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1. Magnac-Laval, chef-lieu da canton, arrondissement de Bellac (Haute-Vieune).
2. Lesterp, canton et arrondissement de Confolens (Charente).


158 NOBILIAIRE
1re femme Aina, fille de Gérard de Montagnac, dont il eut Eudes et Audebert, morts sans postérité, et une fille religieuse ; pour 2e femme, Ponce, qui vivait en 1076.) Dont : 1° Bozon, qui suit ; 2° Adelmodie, qui fut aussi comtesse de la Marche ; 3° une fille, d’une belle figure et d’un excellent caractère, qui, en 1076, fut fiancée avec Simon, comte de Crépi dans le Vexin français, fils de Rodulphe et de la comtesse Adela de Bar-sur-Aube. Il l’aimait, et avait souvent avec elle des entretiens particuliers, mais qui ne roulaient que sur l’amour de Dieu et sur le mépris des biens de la terre. Il l’exhortait à se faire religieuse, lui promettant aussi d’embrasser l’état monastique pour assurer leur salut. Cependant on préparait tout pour la noce, et le jour était pris lorsque la généreuse fille s’enfuit de la maison paternelle. Elle se retira d’abord à Saint-André de Cumes, appelé depuis Valle Dei, la Vau-Dieu, à présent sur le diocèse de Saint–Flour, monastère de filles dépendant de la Cheize-Dieu, en Auvergne ; puis, la nuit suivante, et en cachette, accompagnée de deux de ses parents, dont l’un, Aldebert, fut depuis archevêque de Bourges, elle se jeta dans le monastère de la Cheize-Dieu en 1075 (mieux 1076). On croit qu’elle fut transférée à Larey, près du château de Dijon, ou à Saint-André de Cumes. Elle persévéra jusqu’à la fin dans l’humilité et l’état monastique.

Simon, qui se croyait libre, ne songeait qu’à l’imiter ; mais on lui préparait d’autres combats. Guillaume, roi d’Angleterre, qui l’avait élevé, ayant appris que son mariage était rompu, voulut lui faire épouser la princesse Adèle, sa fille. Simon, qui ne pouvait refuser l’honneur d’une si glorieuse alliance sans irriter un prince auquel il avait les plus grandes obligations, prétexta la parenté pour s’en défendre, et, feignant d’aller à Rome consulter le Pape, il entra, l’an 1077, avec quelques seigneurs qu’il avait gagnés à Dieu au monastère de Saint-Eugend, c’est-à-dire de Saint-Claude, soumis alors à la congrégation de Cluny. Il se retira depuis dans une solitude voisine, et mourut à Rome, le 30 septembre 1082, à la fleur de son âge. On lui donne la qualité de bienheureux.

Un manuscrit de sa vie appelle le père de sa fiancée Hildebert, consul, et le fait un des plus grands seigneurs de l’Auvergne, ce qui ne paraîtrait guère convenir à notre comte de la Marche. Aussi M. Baluze, qui appelle cette fille Judith, lui donne pour parents Robert IIe du nom, comte d’Auvergne, et Judith Melgueil sa femme. Ce savant prétend que le P. Chifflet s’est trompé en ce qu’il a cru que la demoiselle était fille Heldeberti, Marchia Arvernica comitis. Cependant le moine Albéric, qu’il cite, la dit fille du comte Hildebert, et non pas Robert. Il ajoute que Simon de Crépi la prit en mariage en Auvergne, dum filiam comitis Hildeberti de Arvernia sortiretur in conjugium ; ce qui pourrait s’entendre qu’elle demeurait alors sur cette province, mais non que le comte Robert fût son père.

VII. – Bozon III (1088–1091).

Bozon IIIe du nom, fut tué, en 1091, devant le château de Confolens (1),

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1. Confoleus, chef-lieu d’arrondissement (Charente).


DU LIMOUSIN 159
qu’il avait assiégé, et ne laissa point d’enfants. Après sa mort, Hugues VIe du nom, sire de Luzignan, son cousin, prétendit la comté de la Marche.

VIII. – Eudes (1091-1134).

Odon ou Eudes, oncle de Bozon et son successeur dans la comté de la Marche, donna une terre aux moines d’Uzerche ; à ceux de Tulle, du consentement du comte Aldebert, son frère, un village et une forêt ; quelques biens dans la paroisse de Saint-Hilaire-de-las-Corbas (1) aux moines de Vigeois (2) ; aux mêmes, l’église de Riom en 1116 ; à l’église de Notre-Dame de Rocamadour en Querci, une forêt, l’an 1119, du consentement de son frère Aldebert, consentement que celui-ci devait avoir donné auparavant, puisqu’il mourut dès 1088.

Eudes ou Hugue, étant élu archevêque de Tours l’an 1134, remit la comté de la Marche à Adelmodie sa nièce. Il mourut en 1149.

IX. – Adelmodie (1134).

Adelmodie, sœur de Bozon, lui succéda dans la comté de la Marche ainsi cette maison fondit en quenouille, et passa dans peu de temps à celle de Luzignan ; car cette dame épousa Roger de Montgommeri, comte de Lancastre, qui s’intitula comte de la Marche, à cause de sa femme. Mais Hugue VIe du nom, sire de Lezignan, surnommé le Diable, fils d’une tante de la comtesse, leur disputa ce comté. Ils moururent tous deux avant la fin de cette guerre, qui fut continuée par leurs enfants .

Il est fait mention d’elle dans une charte de l'hôpital de Montmorillon. Elle eut : 1° Audebert, qui suit ; 2° Odon ou Eudes, nommé dans un titre de 1119 ; 3° Bozon, nommé dans deux titres de 1115 et 1135 ; 4° Ponce, première femme de Vulgrin IIe du nom, comte d’Angoulême.

X. – Audebert IIIe du nom (1150) .

Audebert IIIe du nom, comte de la Marche, se trouve nommé en plusieurs titres des années 1115, 1135 et 1145 ; il continua contre Hugues de Lusignan VIIe du nom, dit le Brun, la guerre commencée par son père pour la comté de la Marche.

Il épousa Orengarde, ainsi nommée dans un titre de 1145, dont 1° Audebert, qui suit ; 2° Bozon, dont on ne trouve que le nom ; 3° Gerald, doyen du chapitre de Saint-Iriez (3) en 1183, omis par le P. Simplicien ; 4° Marguerite, mariée à Gui, vicomte de Limoges, qui mourut à Antioche, sans enfants, au rapport de la chronique de Geoffroi. C’est ce qu’assure le P. Simplicien.

Geofroi de Luzignan, fils de Hugues VIII dit le Brun, seigneur de Lezignan, mort depuis l’an 1165, et de Bourgogne de Rancon, avait porté quelque temps le titre de comte de la Marche ; il le fut aussi de Japhé, en Levant.

XI. – Audebert IVe du nom (1150-1177).

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1. Saint-Hilaire-les-Courbes, canton de Treignac, arrondissement de Tulle (Corrèze).
2. Vigeois, chef-lieu de canton, arrondissement de Brive (Corrèze).
3. Saint-Yrieix, chef-lieu d’arrondissement (Haute-Vienne).


160 NOBILIAIRE

Audebert IVe du nom, dernier comte de la Marche de la souche de Bozon, se souleva contre le roi d’Angleterre en 1167 ; ne voulant pas le reconnaître pour son souverain, en qualité de duc d’Aquitaine, il fit hommage de sa comté au roi de France.

Il confirma les coutumes manuscrites de la ville de Bellac. Un article porte qu’on doit couper les oreilles à ceux qui arracheront les vignes ou qui y porteront quelque dommage ; il y est parlé d’une église de Saint-Germain.

Audebert, avec Mirabilis, sa femme, Marquis, leur fils, avec Geniosa sa femme, fondèrent une chapelle dans leur château près la ville du Dorat, l’an 1174. (ESTIENNOT, Antiq. Benedict. Lemov., part. I.)

Audebert, privé du seul fils qu’il avait, tomba dans une grande tristesse ; car, outre sa fille Marquise, qui était stérile, il n’avait ni frères, ni sœurs, ni neveux, ni nièces. Il avait répudié sa femme, que Chalo de Pons épousa ensuite. Le sujet de cette répudiation venait de ce que Bernard Dauric, garde du comte, ayant vu, à Guéret, Geofroi Panet, chevalier, qui parlait trop secrètement à la comtesse, le tua. Le corps de Panet fut porté à Saint–Vaulri (1) ; mais, dans la suite, Guillaume Panet, son oncle, vint avec des lettres du pape Alexandre, pour le chercher, et le fit emporter dans son pays.

Le comte Audebert, désespérant de conserver ce qui lui restait du comté de la Marche contre le sire de Luzignan, le vendit à Henri, roi d’Angleterre, quinze livres, monnaie d’Angers, vingt mulets et vingt palefrois ; d’autres disent cinq mille marcs d’argent, d’autres six mille, et ajoutent qu’elle en valait vingt mille, de l’aveu même du roi. L’acte fut passé à Grandmont (2) le...... après la fête de Saint-Martin, l’an 1177.

Audebert s’en alla à Jérusalem., et mourut à Constantinople le 29 août 1180.

XII. – Gaufredus de Luzignan (1177).

Gaufredus de Luzignan et ses frères s’opposèrent à la vente de la comté de la Marche : Gaufredius disait qu’il lui appartenait en qualité d’héritier, et il l’obtint.

Aymar Taillefer, comte d’Angoulême, mort en 1218, avait quelques prétentions sur le comté de la Marche : le roi lui promit de lui faire rendre justice en la cour de France.

XIII. – Hugue de Luzignan (1185-1215).

Luzignan porte : burelé d’argent et d’azur (Dict. généal. 1757) à 6 lions de...... brochant sur le tout, posés 3, 2 et 1. – Burelé d’argent et d’azur de 10 pièces. (LABBE, Blason royal, p. 94 et 95.)

En 1199, Hugue IXe du nom, sire de Lezignan, usurpa le comté de la Marche sur Aliénor, duchesse de Guyenne. (ALBÉRIC., Chronic.)

Hugue dit le Brun et le Vieux, IXe du nom, prince de Luzignan, seigneur de Fougières, était comte de la Marche l’an 1185, éett un des

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1. Saint-Vaultry, chef-lieu de canton, arrandissement de Guéret (Creuse).
2. Grandmont, célèbre abbaye, qui. était paroisse de Saint-Sylvestre, canton de Laurière, arrondissement de Limoges (HauteVienne).


DU LIMOUSIN 161
chevaliers qui portaient bannière du temps du roi Philippe-Auguste.

Le dimanche avant l’Ascension 1200, ce comte avec plusieurs autres seigneurs pillèrent la ville de Tours.

En 1201, il fut fait prisonnier par le roi Jean, à Mirambeau ; après quelque temps, il fut mis en liberté.

En 1207, il détruisit les murs de la ville de la Souterraine (1), posséda depuis cette ville avec la justice, et exigea des habitants chaque année 80 livres de taille. Mais Raymond Gaucelin, abbé de Saint-Martial, obtint, en 1226, du roi saint Louis, contre cette usurpation, et fit ainsi entrer la ville dans le domaine de son monastère.

En 1211, il avait fait fondre une nouvelle monnaie appelée marquis, marchiones, marcs, marchenses.

Il alla avec plusieurs autres seigncurs dans la Terre-Sainte, y fut fait prisonnier, conduit en Egypte, où il demeura longtemps dans les fers ; mourut à Damiette en 1218. [D’autres mettent sa mort en 1208, en 1220 ou 1228.]

Il avait épousé Mahaut, fille unique de Vulgrin IIIe du nom, comte d’Angoulême, aux droits de laquelle il prétendit les comtés de la Marche et d’Angoulême, dont : 1° Hugue, qui suit ; 2° Aimeric, qui paraît être la souche des Bruni de Montbrun (T. I. p. 273) : on dit en effet que la maison de Montbrun était issue de la maison royale de Lusignan ; 3° peut-être une fille promise au roi d’Arragon. – V. l’article de saint Dominique.

XIV. – Hugue Xe du nom (1218-1249).

Hugue Xe du nom, dit le Brun, sire de Luzignan (mal Levignon) et comte de la Marche, fut accordé en 1200 avec Isabeau d’Angoulême, fille et héritière d’Aymar, comte d’Angoulêine, et d’Alix de Courtenay, princesse du sang, dame d’une rare beautè et d’une humeur altière. Elle lui avait été fiancée, et il devait l’élever, suivant l’usage du temps ; mais Jean dit Sans-Terre, roi d’Angleterre, la lui enleva en 1202, et l’épousa, ce qui causa la guerre entre ces deux princes.

En 1217, après la mort de Jean-Sans-Terre, il épousa ladite Isabeau d’Angoulême, âgée de 32 ans ; elle prenait la qualité de reine d’Angleterre, et non pas de comtesse de la Marche ; femme impérieuse, qui porta aux Luzignan plus d’orgueil encore que de grandeur et de bien.

En 1222, il fit proposer au roi quelque accord, où il n’y à rien pour le diocèse de Limoges.

En 1223, il donna des trèves au roi depuis le mois de septembre, jusqu’à, l’octave de Pâques prochaine ; il alla à la croisade de la Terre-Sainte la même année 1223.

Vers ce temps-là, le roi d’Angleterre se soumit toute l’Aquitaine, et passa un accord avec notre comte.

Au mois de mai 1224, dans la ville de Bourges, il fit hommage lige au roi de France de toutes les terres et forteresses qu’il avait dans le comté de la Marche, excepté des fiefs qu’il tenait des églises. La comtesse sa femme lui en fit reproche comme d’une lâcheté.

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1. La Souteraine, chef-lieu de canton, arrondissement de Guéret (Creuse).


162 NOBILIAIRE

Au mois d’août suivant, étant à la Rochelle, il reconnut que le roi pour le dédommager des droits qu’il avait sur Mauziac, lui avait donné les fruits et rev-enus de l’évéché de Limoges. Mais il n’en devait plus jouir au mois de janvier 1225, vieux style. Jusqu’à ce terme, il donna quittance au roi de tous les droits qu’il avait sur Mauziac. Il était à Guéret en 1225.

En 1226, il se joignit aux comtes de Bretagne et de Champagne, et conspira contre Louis, roi de France. Ce prince le cita au Parlement : le comte s’en moqua d’abord, mais depuis il se soumit. Quoique invité au couronnement de Louis, son fils, qui fut la veille de saint André, il ne voulut point y paraître, et ne donna pour excuse que des paroles outrageantes. Il ne tramait rien moins que la destruction du royaume.

Cependant, par conventions faites avec Louis, roi de France, en 1227, Hugue, fils aîné du comte, devait épouser Elisabeth, sœur du roi, et Elisabeth, fille du comte, épouserait Alphonse, comte de Poitou, frère du roi. Pour plus grande sûreté, le comte de la Marche fit hommage-lige au roi de toutes les terres qu’il possédait dans cette province.

Il se trouva avec ce prince à Loudun, en Poitou, le 21 février 1227, vieux style. Voyant enfin que les autres seigneurs l’avaient abandonné, il rendit au roi l’hommage à Vendôme, le 16 mars suivant, et, par traité passé entre le roi et lui, le comte remit entièrement et quitta le roi de la dot de sa femme, jadis reine d’Angleterre, et des conventions faites avec le roi Louis, son père ; le roi lui donna une grande somme d’argent.

En mai 1230, il fit hommage-lige au roi saint Louis des terres qu’il tenait en Poitou, la Marche, etc.

Au mois de décembre de la même année 1230, il signa à Melun un statut du roi saint Louis, touchant les Juifs.

Au mois de septembre ou de décembre 1235, au colloque tenu à Saint-Denis, il souscrivit à la plainte des princes et barons du royaume, portée au Pape contre les ecclésiastiques.

En 1240, saint Louis voulut que ce comte fit hommage à son frère Alphonse, comte de Poitou, pour la terre qu’il avait dans cette province, ce que Hugue refusa opiniâtrement. Il se fiait sur un roseau cassé, c’est-à-dire Henri, roi d’Angleterre, dont Hugue avait épousé la mère, et prétendait se servir de lui pour se révolter contre saint Louis.

Dans une charte de 1241, il dit : « Pour la mangerie au repas que nous avions de reste et de droit, sur la ville et les hommes de Magnac (apparemment en Angoumois), le prince de Botteville donnera à nous et à nos successeurs cent sols de rente ».

Au commencement de 1242, saint Louis mit sur pied toutes ses troupes, et cette année, nombreuse comme des sauterelles, fondit sur les terres du comte de la Marche, lui prit des places dans le Poitou et la Saintonge. Hugue, chevalier, fils du comte, vint se soumettre au nom de son père : on donna pour ôtages trois châteaux trés-forts, Melinum, Crozant (1) et Château-Achard, où le roi mit garnison aux

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1. Crozant, canton de Dun-le-Palleteau, arrondissement de Guéret (Creuse).


DU LIMOUSIN 163
dépens du comte, au mois de mars 1242 (1243) ; il partagea, du consentement de sa femme, ses biens entre ses enfants : il donna à Guillaume (mieux Gui) dit de Valence, Bellac (1), Champagnac (2).

On fit un accord près la ville de Pons, au mois d’août 1243 ; Hugue s’y dit comte de la Marche et d’Angoulême, et sa femme Ysabelle, par la grâce de Dieu, reine d’Angleterre, corntesse desdits lieux : il y est encore porté que Monsterol et le fief de Gaufridus de Rancon, ou Rancogne, de Ranconio (mal Rancon), conquis par le roi, demeurera à son frère le comte de Poitou. Le comte de la Marche fit hommage au roi de tout ce qu’il possédait dans cette comté.

La comtesse Ysabelle fut enterrée dans le monastère de la Couronne, près d’Angoulême, en 1245.

Le comte se croisa la même année 1245. Ses actions ne permettent pas de lui supposer une grande dévotion ; il fit un testament où il ordonna que, s’il retient injustement le bien d’autrui, on le restitue après sa mort, pourvu que la chose soit bien prouvée en présence des exécuteurs testamentaires.

Il fut tué au siége de Damiette en 1249, heureux, s’il eut en vue de donner son sang pour la foi, d’avoir effacé aux yeux de Dieu des fautes que la postérité, qui ne sait point pardonner, reprochera éternellement à sa mémoire.

La mort de Hugue, comte de la Marche et d’Angoulême, est le 25 mai dans le nécrologe de Glandiers.

Guillaume le Breton lui rend témoignage qu’il gouvernait très-bien sa comté :

Hugonis Bruni, comitatus Marchia cujus
Rite regebatur, sponsam rapit, etc.

Dès 1230, il avait fondé l’abbaye de Valence en Poitou., ordre de Cîteaux.

Il fit aussi beaucoup de présents au monastère de Grandmont, où il voulut être enterré. On voyait autrefois, dans le cimetière, du côté du nord, une pierre élevée, sur laquelle était gravée 1’inscription suivante. Le vers Marchia me facili moderamine sensit, ajusté avec l’expression de Guillaume le Breton, Comitatus Marchia cujus rite eegebatur, m’a fait croire qu’il s’agit de Hugue Xe du nom, et non pas de son père, ainsi que l’ont annoncé les annalistes de Grandmont. Les testaments des comtes d’Angoulême et de la Marche, depuis 1238 jusqu’en 1289, dans les manuscrits de M. de Brienne, n° 308 et 312, éclairciront ce fait.

Voici l’inscription de Grandmont telle qu’on la lit dans les manuscrits, et que MM. de Sainte-Marthe l’ont donnée :

EPITAPHIUM
D.ii Huginis principis de Lezignaco et Marchie Comitis tandem religiosi.
Disce hospes contemnere opes, et te quoque dignum
Junge Deo, quisquis nostra sepulchra vides ?

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1. Bellac, chef-lieu d’arrondissement (Haute-Vienne).
2. Champagnac, paroisse de Bussière-Poitevine, canton de Mézières (Haute-Vienne).


164 NOBILIAIRE
Marchia me facili comitem moderamine sensit,
Hugonem, antiqua nobilitate virum.
Contempsi tandem fastus, et inania mundi
Gaudia, convertens membra animumque Deo.
Hic inter reliquos spatioso tempore vixi,
Moribus, ac victu, verte animoque pari.
Huic ego sponte loco comitatus jura ferebam,
Sed prior et fratres hoc renuere pii.
Nos vitream dedimus, quœ constat in œde, fenestram,
Letaque cum fructu prœdia multiplici,
Nos inter scopulos et alba fluenta Vigennœ
Christifere matri struximus ecclesiam.
Jamdudum cinis, ossa sumus, quicomque legetis,
Dicite : Sint animœ regna becta meœ.
Anima ejus in æterna pace
Requiescat. Amen.

Sur la fenêtre qui était derrière l’autel de Grandmont, on voyait sur le verre son portrait, ses armes, et ces mots en gros caractére : Hugo Comes Marchie (hanc) fenestram vitream dedit beate Marie.

Son contre-scel lui donne pour armes : burelé d’argent et de gueules de quatorze pièces, à six lions posés 3, 2 et 1, brochants sur le tout. (D. MORICE, Hist. de Bretag., T. I, preuv. n° 78.) Celui d’Yoland de Bretagne, en 1247, est le même. (Ibidem, n° 79.)

On pense à Grandmont que l’église qu’il fit bâtir est Saint-Marc-de-l’Ecluse, sur la paroisse des Eglises-en-Doignon (1), et aujourd’hui en ruine ; mais elle est sur la rivière de Taurion. Il est vrai qu’à Limoges, le peuple est dans l’usage d’appeler Vignane presque toutes les rivières, parce que celle-ci est la plus considérable ; mais l’église bâtie par ce comte sur la Vienne, entre des rochers, paraît étre plutôt Etricor, de Stricto cornu, sur la paroisse d’Etagnac (2), près de Chabanais, et dans la province d’Angoumois.

Au reste, le comte Hugue était un des bons poètes. Voyez le Cahier des écrivains. Voulant faire le voyage d’outre-mer, il fit un testament le samedi après la fête de saint Sixte 1248 ; était veuf d’Isabelle ; fait des légats à l’abbaye de la Règle, sur le marché de Saint-Yrieix, à l’abbaye du Palais (3), sur la prévôté de Muret, à celle d’Aubepierre (4), sur la prévôté de Guéret, aux moniales de Blessac (5).

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1. Les Eglises-en-Dognon, aujourd’hui Saint-Laurent-les-Eglises, canton d’Ambazac, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).
2. Etagnac, canton de Chabanais, arrondissement de Confolens (Charente).
3. Le Palais, abbaye située paroisse de Thoron, canton de Pontarion, arrondissement de Bourganeuf (Creuse).
4. Aubepierre, abbaye située paroisse de Nouzerolles, canton de Bonnat, arrondissement de Guéret (Creuse).
5. Blessac, canton et arrondissement d’Aubusson (Creuse).


DU LIMOUSIN 165
Il laissa : 1° Hugue XI, qui suit ; 2° Gui de Luzignan, Sgr de Coignac, Archiac et Merpins, mort sans postérité ; 3° Gaufridus, Sgr de Jarnac, Châteauneuf, Châtel-Archer et Bois-Poirreau, qui se disait comte de la Marche, et mourut à Damiette en 1249 : on dit qu’il avait épousé Clémence de la Rochefoucaud, vicomtesse de Châtelleraud ; il laissa un fils nommé Geofroi en 1297 (Mss. 6010. Bibl. roy.) ; 4° Gui de Valence, parce qu’il naquit dans cette petite ville du Poitou, ou à cause qu’elle lui fut donnée en apanage avec Montignac, Bellac, Rancon et Champagnac en la Marche. Duchesne (Hist. Castill., p. 284) l’appelle mal Guillaume ; il est dit Gui de Valence dans le testament de son père, et chevalier ainsi que ses aînés. Henri III, son frère utérin, roi d’Angleterre, l’attira près de lui en 1247 (MATHIEU PARIS. Vie de Henri III), le créa chevalier, et lui donna la seigneurie de Wæshford. Depuis il lui fit épouser Jeanne de Montchausey, fille de Guérin, très-noble et très-sage baron anglais, et de l’une des filles de Guillaume, maréchal, comte de Pembroc, à cause duquel mariage il fut aussi institué comte de Pembroc, et assista le roi dans la guerre qu’il eut contre les seigneurs de son royaume.. Quelque temps après, il repassa en Poitou, où il était en 1280. Mais enfin, étant retourné en Angleterre, il y mourut en 1304, et fut inhumé dans l’église de Westminster à Londres. (V. Guillaume CAMBDEN, Description d’Angleterre). Il eut : A. Guillaume de Valence, Sgr de Bellac et de Rancon en 1295 ; B. Aymar, qui suit ; C. Jean, mort jeune et enterré à Westminster ; D. Marguerite, morte. aussi en bas-âge ; E. Elisabeth, mariée à Jean, Sgr de Hastings, chevalier anglais ; F. Agnez, mariée à Jean d’Avesner, fils de Beaudoin, Sgr de Beaumont en Hainaut, et de Félicité de Coucy.

Valence de Luzignan porte : burelé de dix pièces d’argent et d’azur, les burelles d’azur chargées de dix merlettes de gueules, 3, 2, 2, 2, 1.

Aymar de Valence, successeur de Guillaume (ou Gui) de Luzignan aux terres de Valence, Montignac, Rancon, Bellac, Champagnac, etc., vice-roi en Ecosse sous Edouard I, roi d’Angleterre.

Après la mort de Gui de Luzignan, dernier comte de la Marche et d’Angoulême, arrivée en 1307, il prétendit lesdites comtés comme plus proche héritier mâle, nonobstant le don que Gui en avait fait au roi Philippe. Mais depuis, il s’accorda avec ce prince touchant ses prétentions, ainsi que portent ses lettres du 24 novembre 1308.

Il épousa, en premières noces, Béatrix. dite Jeanne, fille de Raoul de Clermont, Sgr de Nesle, connétable de France, et d’Alix de Dreux, vicomtesse de Châteaudun ; elle mourut sans enfants.

Il épousa, en secondes noces, l’an 1320, Marie, fille de Gui de Chatillon, comte de Saint-Paul, et de Marie de Bretagne ; mais il n’eut point d’enfants de l’une ni de l’autre, et fut enterré dans l’église de Westminster. Sa femme, Marie de Chastillon de Saint-Paul, comtesse de Pembroc, possédait les terres de Bellac, Rancon et Champagnac ; 5° Adémar, clerc en 1248, puis évêque de Westminster en Angleterre. Les filles qui suivent ne sont point mentionnées dans le testament de leur père en 1248 : 6° Marguerite, que le comte de Toulouse fiança à Angoulême solennellement en 1243 ; mais, comme ils étaient parents du 3e au 4e degré, ce fut sous condition qu’ils obtiendraient dans un


166 NOBILIAIRE
an la dispense du Pape. Raymond nomma ensuite ses ambassadeurs à Rome, mais la dispense ne vint point. Un cardinal commis par le Pape donna la sentence de dissolution de ce mariage, le 3 des nones d’août 1345, à raison de la parenté, et permit aux parties de convoler en d’autres noces. Il paraît que Marguerite de la Marche consentit volontiers à la dissolution de son mariage, qui, à ce qu’il paraît, n’avait pas été consommé. Le P. Vaissette cite ainsi la parenté..

Philippe de France, dont :

   I. – Pierre de Courtenay, marié à ....., dont :
   II. – Adalmuel, mariée à ...., comte de la
Marche, dont :
   III. – Ysabelle, reine d’Angleterre, enterrée à Fontevrault, où elle se fit religieuse, après avoir été mariée à Hugue, comte de la Marche, dont :
   IV. – Marguerite de la Marche.

   I. – Constance, mariée à ......, dont :
   II. – Raymond, comte de Toulouse, marié à ....., dont :
   III. – Raymond, comte de Toulouse.

Marguerite épousa bientôt après Aimeric VIIIe du nom, vicomte de Thouars, et ensuite, en troisièmes noces, Geofroi, Sgr de Châteaubriant. – 7° Agathe, mariée à Guillaume de Chauvigny IIe du nom, Sgr de Châteauroux ; 8° Allais, mariée, l’an 1247, à Jean Ier du nom, comte de Varennes, morte le 9 février 1290 ; 9° Isabeau, alliée : 1° à Geofroi de Rancon, Sgr de Taillebourg ; 2° à Maurice IVe du nom, Sgr de Craon, sénéchal d’Anjou. XV. – Hugue de Luzignan, XIe du nom (1249-1260). Hugue le Brun XIe du nom, sire de Luzignan, comte de la Marche et d’Angoulême, Sgr de Chaillac et de Longjumeau en 1258. Il fut fiancé avec Elisabeth, fille de Louis VIII, roi de France, et de Blanche de Castille, née au mois de mars 1225 ; mais le mariage ne se fit pas à cause des guerres de saint Louis avec le comte de la Marche. Elle fonda le monastère de Longchamp, mourut le 31 août 1270, et est reconnue pour sainte. Il mourut en 1260, et fut enterré dans l’abbaye de Valence, diocèse de Poitiers. Il avait épousé, en 1235, Yolande de Bretagne, qui avait été promise à Richard d’Angleterre, comte de Cornouaille ; elle était fille de Pierre de Braine-Dreux, surnommé Mauclerc, et d’Alix, comtesse de Bretagne. Elle lui porta en dot le comté de Penthièvre. Elie mourut au château de Bouteville en Angoumois, le dimanche après la fête de saint Denis, 16 octobre 1272, et fut portée inhumer dans l’abbaye de Villeneuve-lez–Nantes, ordre de Cîteaux. Dans son épitaphe, on exalte ses vertus : Marchensis flore, comitatus floruit ora, etc. De leur mariage vinrent : 1° Hugue XII, qui suit ; 2° Gui de Compnhac, mort sans enfants, qui testa le jour de saint Luc 1281 ; veut être inhumé dans l’abbaye de Valence, près de son père ; fait héritier son neveu Hugue le Brun, comte de la Marche et d’Angoulême ; fit un second testament le mardi après l’Assomption de la sainte Vierge 1288, par lequel il choisit sa sépulture dans l’église des Frères mineurs de


DU LIMOUSIN 167
Compnhac : il était mort en 1297 ; 3° Gui de la Marche, de l’ordre des Frères mineurs, mentionné dans les testaments de Gui, son frère, de 1281 et 1288 ; comme il était très-savant et de très-bonnes mœurs, à la demande du général de l’ordre, le pape Nicolas IV lui accorda quelques faveurs l’an 1291 ; 4° Iolande, mariée : 1° au comte de Glocester ; 2° à Pierre, Sgr de Preaux ; 5° Marie, femme de Robert de Ferrières, comte de Nothingam ; 6° Isabelle, mariée au seigneur de Belleville et de Beauvoir.

XVI. – Hugue de Luzignan XIIe du nom (1260-1282).

Hugue li Bruns XIIe du nom, comte de la Marche et d’Angoulême, sire de Fougères en Bretagne par sa femme. Pour obliger à venir habiter le lieu d’Aubusson (1), où il avait un fort château, il donna quelques petits priviléges en 1262.

Ses tantes, filles de Hugue et d’Isabeau de Taillefer, furent déboutées du partage qu’elles prétendaient ez comtés de la Marche et d’Angoulême, par deux arrêts de 1267 et 1269, en jugeant que ces sortes de dignités et fiefs sont indivisibles et non sujets à partage.

La veille de l’Ascension 1268, il déclara que les bourgeois du château d’Ahun (2) sont libres et francs, et que leurs hèritages, qui étaient mouvants en servitude, ont été affranchis. Il fit un testament la veille de la Purification 1269 (1270) ; donna à sa femme le château d’Ahun avec ses appartenances.

Dans le dènombrement des pairs de France en 1275, le comte de la Marche est le 8e des laïques.

La même année, Renaud de Montrocher et Pierre de Saint-Martin, chevaliers, firent un duel en sa présence dans la ville du Dorat.

En 1280, il fit battre une nouvelle monnaie, fit construire un couvent de Frères mineurs à Cognac, diocèse de Saintes, où il est enterré devant le grand-autel du chœur (WADINGH, Annal. FF. min., an 1288). Il mourut en 1282, et est enterrè dans l’église de la Couronne. Une chronique de Limoges met sa mort en 1272. (LABBE, Alliance chronolog., T. II, p. 211.)

Dès le 29 janvier 1253 (vieux style), il avait épousé, dans le château de Fougères, Jeanne, fille unique de Raoul, baron dudit lieu, et d’Isabeau de Craon. Par son testament du lundi après le 20e de la Pentecôte, au moais de mai 1269, elle institua héritier son fils Hugue, et veut être enterrée dans l’abbaye de Savigny, diocèse d’Avranches ; donne cent sols aux nonains de Bobon (3). Il eut pour enfants : 1° Hugue XIIIe du nom, qui suit ; 2° Gui, dont il sera parlé après son frère, car il n’est pas mentionné dans le testament de sa mère ; mais elle était enceinte, et son père en fait mention en 1269 ; 3° Yolent ou Iolande de Lezignan, qui prit la qualité de comtesse de la Marche et d’Angoulême, dame de Fougères, née le 2 mars 1257 (vieux style). Dans son

––––––––––
1. Aubusson, chef-lieu d’arrondissement (Creuse).
2. Ahun : chef-lieu de canton de l’arrondissement de Guéret (Creuse).
3. Bobon : il faut apparemment lire Boubon, monastère de l’ordre de Fontevrault fondé en 1119, dans la paroisse de Cussac, canton d’Oradour-sur-Vayres, arrondissement de Rochechouart (Haute-Vienne).


168 NOBILIAIRE
testament fait le lundi avant la fête de l’Assomption 1314, institue héritier Hélie Rudellus, Sgr du Pont et de Bragerac, marié à sa nièce Marthe, et lui substitue Jeanne, sa sœur ; lègue Robert de Mastas, son neveu ; était veuve de Hélie Rudelli ; choisit sa sépulture chez les Frères mineurs de Pons. Yolande était morte depuis peu, le 12 octobre de la même année 1314 ; 4° Jeanne, mariée : 1° à Pierre de Joinville-Vaucouleur ; 2° à Bernard Ezi, Ier du nom, sire d’Albret, qui vivait en 1289, époque à laquelle elle fit son testament ; 5° Marie, mariée, en 1288, à Etienne IIe du nom, comte de Sancerre, Sgr de Charenton, mort sans enfants ; 6° Isabelle, religieuse à Fontevrault, 1314.

XVII. – Hugue de Luzignan, XIIIe du nom (1282-1303).

Hugue li Bruns, né le 25 juin 1259, XIIIe du nom, comte de la Marche et d’Angoulême, sire de Fougères dès 1266 ; le lundi avant l’Ascension 1283, il fit un testament à Tours ; s’il n’a point d’enfants, il institue héritier son frère Gui de Luzignan ; lui substitue son oncle Gui de Luzignan, Sgr de Compnhac ; veut être enterré dans l’abbaye de Valence, son cœur aux Frères mineurs d’Angoulême ; donne 10 livres à l’abbaye d’Ahun pour son anniversaire : autre testament le mercredi après saint Barnabé, apôtre, 1297 ; il institue héritier son cousin Geofroi de Luzignan ; deshérite, pour ses mauvais emportements, Guïard de Luzignan ; veut être enterrè dans l’abbaye de Valence, et son cœur dans l’église des Frères prêcheurs d’Angoulême ; lègue 20 livres aux nonains de Blessac près d’Aubusson ; enfin un codicille le jeudi avant la huitaine de Notre-Dame d’août 1302, substitue à Geofroi de Lezignan Renaud de Pons, son neveu, et à celui-ci Aymar de Valence, son cousin ; fonde une chapellenie au Dorat, Guéret, Ahun, Aubusson.

Permit, en 1286, à ceux d’Oleron (peut-être Ahun), de se marier sans le consentement du seigneur.

Le 10 avril 1302, il signa la lettre que tous les barons du royaume envoyèrent au collège des cardinaux, quand le roi Philippe le Bel fit appel contre le pape Boniface.

Il mourut en novembre 1303, et fut enterré dans l’église de Valenee en Poitou.

Dès le 8 juillet 1276, il avait épousé à Paris Béatrix de Bourgogne, fille de Hugon IVe du nom, duc de Bourgogne, et de Béatrix de Champagne, sa seconde femme, et lui donna pour son douaire le châtel du Dorat avec la châtellenie. Il n’en eut point d’enfants : elle mourut à Coignac, en 1298, et fut inhumée chez les Cordeliers d’Angoulême.

XVII bis. – Gui de Luzignan (1303).

Gui ou Guïart de Luzignan, ou Giraud, Sgr du Couhé ou Cohyec, de Peyrat (ou Peyrat-le-Château (1)), et de Frontanay, frère du précédent, lui succéda aux comtés d’Angoulême et de la Marche en 1301. Il engagea au roi le comté de la Marche pour de grosses sommes d’argent, et remit, en 1302 (son frère ne mourut qu’en 1303), ses terres au roi Philippe le Bel, qui réunit le comté de la Marche à la couronne.

Dans son testament du lundi après l’octave de la fête de saint André

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1. Peyrat-le-Château, canton d’Eymoutiers, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).


DU LIMOUSIN 169
1303, fait à Angoulême, il se dit comte de la Marche et d’Angoulême ; que son frère Hugue Bruni, comte de ces comtés, était mort depuis peu, et l’avait déshérité. Il en fit un second le mardi avant la fête de saint Michel, au camp devant Lille en Flandre, en 1304, et prend les mêmes qualités, avec celle de Sgr de Fougères ; institue Iolande, sa sœur aînée, mère de Renaud du Pont, Sgr dudit lieu ; veut être enterré dans l’église de Valence. Il porta l’évêque de Poitiers à son entrée, le 3 mai 1307. Il ne mourut pas la même année, puisqu’il fit un troisième testament, le mardi 4 juin 1309, au château de Coyec ; fait des légats au prieur de Sainte-Marie de Soubrebost, de Superbosco (1), sur les fiefs de Peyrat et de Saint-Hilaire (2) ; nomme exécutrice sa sœur, dame de Belnio-sur-Mer et de Quennequient. Il mourut à Poitiers, ne laissant pas d’enfants, et fut enterré, suivant sa volonté, avec une tombe comme celle qui avait été faite pour son frère dans l’abbaye de Valence, chez les Jacobins de cette ville, où l’on voyait sa riche sépulture. Il n’avait point été marié.

XIX. – Charles de France (1316-1321).

Par lettres du 7 mars 1315 (1316) du roi Jean Hutin, qui déclare que, quoiqu’il ait octroyé à son frère Charles, comte de la Marche, que toutes les terres qu’il avait eues en apanage soient du ressort du Parlement de Paris sa vie durant, il n’a pas entendu que cette grâce s’étende aux cas esquels les pairs de France ont à ressortir devant les sénéchaux et baillifs. Lettres du roi Philippe le Long, par lesquelles il érige le comté de la Marche en titre de pairie, en faveur de son frère Charles, comte de la Marche et de Bigorre, à lui donné, en accroissement d’apanage, les bois de Lecon, Roncon, les bois de la terre de Courton, etc., à Paris, au mois de mars 1316.

Le roi Philippe le Long érigea donc le comté de la Marche en duché-pairie au mois de mars 1316, en faveur de Charles de France, son frère, en ce qu’elle retournerait à la couronne, défaillant les hoirs masles.

En 1318, les Artésiens s’étant révoltés contre la comtesse Mahaut, elle appela à son secours les comtes de Valois et de la Marche, etc.

Dans des actes du 21 février et du mois de mai 1319, il se qualifie comte de la Marche et de Bigorre, sire de Crècy et de Fougères.

Le procureur général du roi fit certaines demandes contre ses amés et féaux le comte de la Marche, son cher frère, etc., pour raisons de leurs monnaies qu’il voulait retirer à soi, comme une marque de souveraineté.

Le 13 juin 1320, les procureurs desdits comtes se submirent sur ce, de haut et de bas, à toute la volonté du roi.

En 1321, accord entre le comte de la Marche et les chanoines du Dorat.

Le roi Philippe le Long étant décédé le 1er janvier 1321 (vieux style),

––––––––––
1. Soubrebost, canton et arrondissement de Bourganeuf (Creuse).
2. Saint-Hilaire-Château, canton de Pontarion, arrondissement de Bourganeuf (Creuse).


170 NOBILIAIRE
le comte de la Marche lui succéda, sous le nom. de Charles le Bel : ainsi la pairie fut éteinte. Im mourut le 1er février 1327 (1328).

XX. – Louis de Bourbon (1327-1342).

Le roi Charles le Bel donna, en 1327, la comté de la Marche en échange à Louis de Bourbon, surnommé le Boîteux et le Grand, au lieu de la comté de Clermont en Beauvoisis : ainsi celle de la Marche fut érigée de nouveau en duché-pairie au mois de décembre de la même année. Il est réuni à la couronne.

Louis, comte de Clermont et de la Marche, premier duc de Bourbon, pair et grand-chambrier de France, était fils de Robert de France, cinquième fils de saint Louis et de Béatrix de Bourgogne, morte le 1er ociobrc 1310.

En 1328, Philippe de Valois, pour dédommager Philippe, comte d’Evreux, et Jeanne, sa femme, de la comté de Champagne, sur laquelle ils avaient des prétentions, et qu’il venait d’unir à la couronne, leur assigna des revenus dans la comté de la Marche auprès d’Angoulême. Méreray dit même qu’il leur donna la comté de la Marche.

En 1331, il confirma les petits privilèges d’Aubusson, fit une grande donation au monastére de Bonlieu. La même année, il passa une transaction avec l’abbé et les chanoines du Dorat.

Il mourut le 22 janvier 1341, et est inhumé dans l’église des Dominicains de Paris, dans la rue Saint-Jacques, où est cette épitaphe : Messire Loys, duc de Bourbon, comte de Ctermont et de la Marche, qui fut fils dudit Robert, lequel trépassa le vingt-deuxième jour de janvier, l’an mille trois cent quarante et un. D’après le P. Simplicien, son testament serait daté du 27 janvier.

En 1311, il avait épousé Marie Hainaud, morte au mois d’août 1354, dont : 1° Pierre, qui suit ; 2° Jacques, dont il sera parlé après son frère.

XXI. – Pierre de Bourbon (1342-1356).

Pierre de Bourbon fut inhumé au même endroit que son père, avec cette inscription : Lieutenant et capitaine souverain de la Marche, messire Pierre, duc de Bourbon, comte de Clermont et de la Marche, pair et chambrier de France, lequel fut fils dudit Louis, et trépassa le 19 septembre 1356. Dieu ayt son âme !

Un chroniqueur dit que Sancie, fille d’une femme de Catane nommée Philippe, épousa, vers l’an 1348, Charles, comte de la Marche. Selon lui, cette Philippe, quoique lavandière dans son jeune âge, avait su si bien s’insinuer dans les bonnes grâces de Robert, roi de Sicile et de Jérusalem, qu’on l’appelait la nourrice et même la mère de la reine. Il y avait dans l’imprimé : Carolo, comiti Marconis, conjugio juncta ; l’errata rétablit comiti Marchiœ. Mais ce Charles, fils dudit Robert, doit avoir été comte d’ailleurs que de la Marche du Limousin.

On fait tuer, à la bataille de Mauron en Bretagne, en 1352, un comte de la Marche.

XXII. – Jacques de Bourbon (1356-1361).

Bourbon-la-Marche et Ponthieu porte : de Bourbon, la bande au cotice de gueules, chargée de trois lionceaux d’argent. (LABBE, Blason royal, p. 14).

Jacques de Bourbon Ier du nom, comte de la Marche, Ponthieu et


DU LIMOUSIN 171
Charolais, Sgr de Montaigut en Combraille (1), Condé, Carenci, connétable de France, eut différend avec Pierre de Bourbon, son frère aîné, pour la succession de leur père ; mais, par accord entre eux, Pierre donna à son frère 4,000 livres de rente, dont la moitié fut assignée sur la ville et seigneurie du Dorat.

Il fut nommé, en 1349, souverain et général capitaine pour le roi en toutes les parties du Languedoc.

Il chassa les Anglais de la Chapelle-TaiIlefer (2) et des autres endroits de la Marche ; fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers, le 19 septembre 1356.

Par une lettre du 4 janvier 1356, le duc Louis de Bourbon promet faire assiette de 4,000 livres de rente à Jacques de Bourbon, comte de Ponthieu, à cause de son partage, savoir, 2,000 livres de rente assises par coutume du pays, et les autres 2,000, évaluées selon la coutume du pays où elles seront assises. L’assiette devait commencer en la comté de la Marche par prud’hommes, et, au cas où elle ne s’y pourrait asseoir, le reste sur les châtellenies et seigneuries de Montaigu en Combraille. Le 1er décembre 1357, le duc Louis de Bourbon bailla ses lettres de commission à Mre Jean Griveau, chevalier, sénéchal de la Marche, contenant que, du consentement et volonté du duc de Normandie, il baille à son oncle Jacques de Bourbon, comte de Ponthieu, et ez siens, la comté de la Marche, avec tous les droits, châteaux, châtel et châtellenie de Montaigu en Combraille, pour raison de droit d’apanage dont il dit lui être tenu, et mande au sénéchal de lui en bailler la jouissance et faire obéir les vassaux et sujets. Le lundi après la féte de saint André 1357, Jean Griveau, chevalier, fit délivrer aux gens de Jacques de Bourbon la comté de la Marche, suivant le contenu des lettres de sa commission.

Je rapporterai l’èpitaphe de Jacques de Bourbon à l’article de son fils. Ils moururent de leurs blessures le 6 avril 1362.

En 1335, iI avait épousé Jeanne de Saint-Paul, fille de Hugue de Chatillon, Sgr de Leuses, Condé, Aubigni, Carenci, Buguoi, etc., et de Jeanne, comtesse de Soissons. Elle mourut en 1371, dont : 1° Piere, qui suit ; 2° Jean, qui succéda, son frère, etc.

XXIII. – Pierre de : Bourbon (1361).

Pierre de Bourbon, comte de la Marche, est enterré avec son père, dans le sanctuaire des Jacobins de Lyon, où on voit leur épitaphe à main droite du grand-autel, en ces termes :

Cy gist messire Jacques de Bourbon, comte de la Marche, qui mourutt à Lyon, de la bataille de Brignais, qui fut l’an mil trois cent soixante-deux, le mercredi devant les rampos (3).

Item, cy gist messire Pierre de Bourbon, comte de la Marche, son fils, qui mourut à Lyon, de cette même bataille, l’an dessus dit.

XXIV. – Jean de Bourbon (1361-1397).

Jean de Bourbon, Ier du nom, comte de la Marche, Vendosmes,

––––––––––
1. Montgut-en-Combraille, chef-lieu de canton, arrondissement de Riom (Puy-de-Dôme).
2. La Chapelle-Taillefer, canton et arrondissement de Guéret (Creuse).
3. Le mercredi avant les Rameaux.


172 NOBILIAIRE
Castres, Sgr de Condé, de Montaigut en Combraille, etc., lieutenant général pour le roi en Limousin, connétable de France, confirma l’affranchissement de la ville d’Ahun, le vendredi 10 décembre 1362.

En 1366, fut nommé capitaine de l’armée française qui alla en Castille ; se trouva au siège de Sancerre en Berri.

Le 15 janvier 1372 (vieux style), le roi donna les terres de Bellac, Rancon et Champagnac au duc de Bourbon, et en reçut les foi et hommage.

Pour les années 1384 et 1385, voyez Froissard.

En 1389, il était à la première table à laquelle le roi Charles VI festoya Gaston-Phœbus, comte de Foix.

Le 19 juin 1391, jugé en pairie que, si en pairie a reversion de fief, on ne plaide qu’en parlement en la cause du comte de la Marche.

Le 15 septembre 1396, ..... et sa femme firent un partage de leurs biens : Jacques, l’aîné, eut la vicomté de la Marche avec les châtellenies de Montaigut et la terre de Bellac, etc.

Il mourut le 11 juin 1393, et est enterré dans la chapelle du château deVendosme, où l’on voit son tombeau et son épitaphe.

Il avait épousé, le 28 septembre 1364, Catherine, comtesse de Vendosme, fille de Jean, comte de Vendosme, et de Jeanne de Ponthieu, laquelle mourut le 1er avril 1412 ou 1411, et fut enterrée avec son mari. Il en eut : 1° Jacques, qui suit ; 2° Louis, tige de la branche de Vendosme ; 3° Jean, tige de la branche de Carency en Artois, qui mourut en 1458 ; 4° Charlotte, mariée, à Melun, l’an 1409, à Jean de Luzignan, roi de de Chypre : c’était une des plus belles princesses de son temps ; elle mourut en 1434 ; il laissa un fils naturel nommé Jean, bâtard de la Marche.

XXV. – Jacques de Bourbon (1391-1436). (V. SAINT-ANTONIN, IIIe partie, § 6.)

Jacques de Bourbon IIe du nom, comte de la Marche, Charolais, Castres, Sgr de Montagut et de Bellac, grand-chambellan, obtint, le 19 juin....., arrêt, par lequel le privilège de la comté-pairie de la Marche, de ne plaider qu’au parlement, fut déclaré avoir lieu pour les terres retournées et réunies par reversion de fief.

Il alla en Hongrie, à l’armée que le roi de France envoya contre le Turc, et fut fait prisonnier dans une bataille donnée en septembre 1396. A son retour, il fut gratifié par le roi de l’office de grand-chambellan en 1397.

En 1403, il conduisit un secours envoyé de France à ceux de Galles révoltés contre Henri, roi d’Angleterre ; il avait avec lui Louis et Jean de Bourbon, ses frères. Ayant reçu des sommes considérables du roi pour les frais d’une descente en Angleterre, il consuma les fonds, et fut obligé de revenir sur ses pas : « Il avoit dépensé tout ce que reçu avoit en fols usages, tant entour les dames comme au jeu de dez ». Il passa à Orléans au retour de cette belle expédition ; les écoliers s’attroupèrent sur son passage, chantant autour de lui : « Mare vidit, et fugit : Il a vu la mer et il a pris la fuite ».

En 1404, il nettoya le Limousin de quantités de châteaux par le moyen desquels les Anglais tiraient de grosses contributions,


DU LIMOUSIN 173

Il assista, le 22 janvier 1407, dans le monastère de Saint-Julien de Tours, à l’élévation des reliques de saint Laure, prêtre et abbé.

[Il fut un des témoins présents à la paix qui se fit entre les maisons d’Orléans et de Bourgogne, et qui fut jurée, le 9 mars 1408, dans l’église cathédrale de Chartres. Il aida aussi, en 1409, au duc de Bourbon, à chasser les bandits qui ravageaient ses terres.]

Le 17 avril et le 9 juin 1410, il était du conseil du roi.

En 1411, il alla avec le duc de Bourgogne assiéger Etampes. Après la prise de cette ville, il se jeta dans le duché d’Orléans et dans la Sologne ; mais il fut défait et pris prisonnier près la ville de Tours, et mené à Orléans, et jura la paix en 1415.

Dès 1414, il poursuivait la canonisation de dame Marie de Mailly, sa proche parente.

Il épousa : l°, le 15 août 1405, ou à Pampelune le 14 septembre 1406, Béatrix de Navarre, quatrième fille de Charles IIIe du nom, roi de Navarre, et d’Eléonor de Castille, dont : 1° Eléonor, qui suit ; 2° une autre fille nommée Marie de Bourbon, qui se mit sous la conduite de sainte Colette, imita ses vertùs, et mourut à Amiens l’an 1455. On la regarde comme une sainte dans l’ordre de Saint-François, le 7 septembre.

Il épousa : 2°, le 5 novembre 1412, Marguerite de Bretagne, fille de feu Jean, comte de Penthièvre, vicomte de Limoges, et de Marguerite de Clisson, morte sans hoirs.

Il épousa : 3°, en 1415, la reine Jeanne de Naples, seconde du nom, fille de Charles de Duras, roi de Naples et de Hongrie, et de Marguerite de Sicile, et veuve de Guillaume dit l’Ambitieux, duc d’Autriche. Par cette alliance, il prit le titre de roi de Hongrie, de Jérusalem et de Sicile. Il n’eut point d’enfants de ce mariage. La reine mourut le 2 février 1435. En Angleterre, on conspira, en 1415, de le mettre sur le trône ; mais il révéla le complot au roi, quand il vit l’impossibilité de l’exécution.

Après de facheux accidents qui lui arrivèrent, ne pouvant plus souffrir ni les mépris ni les débauches de sa femme, il fut chassé de Naples, et, s’étant réfugié dans l’état de Venise, il donna procuration à Trévise, le 16 de mai de l’an 1421, à Tassin Gaudin, chevalier, de vendre une partie de ses domaines des comtés de la Marche et de Castres, pour le soutenir sur le trône. Il fut contraint de s’en retourner en France, où il abandonna le monde, soit par dévotion, soit par chagrin et par dépit d’en avoir été maltraité. Il alla se rendre frère mineur. Dans ce voyage, on lui fit une entrée singulière, l’an 1465, dans la ville de Pontarlier.

L’année suivante, il fit héritier Jacques, son petit-fils, fils ainé de la même Eléonor, à la charge de porter son nom et armes, et les titres de comte de la Marche et de Castres ; se réserve la somme de deux mille écus d’or chancun an, sa vie durant. Il prit l’habit de franciscain à Besançon, où il est enterré chez les sœurs de Sainte-Claire, avec cette épitaphe :

Cy gist Jacques de Bourbon, tres-haut prince et excellent de Hongrie, Hiérusalem et Sicile, roy tres-puissant, comte de la Marche et de Castres et,


174 NOBILIAIRE
seigneur d’autres pays, qui, pour l’amour de Dieu, laissa frères, parents et
amis, et, par dévotion, entra en l’ordre de Saint-François ; lequel trépassa
le 23 jour de..... l’an 1438. Priez Pieu pour son âme dévotement.

Taveau dit qu’il avait été chanoine et archidiacre de l’église de Sens.

Il avait eu un bâtard appelé Claude d’Aix, qui mourut novice chez les Cordeliers de Dôle en Franche-Comté.

Après le trépas de Jacques de Bourbon, comte de la Marche, sans laisser d’hoirs mâles, Louis de Bourbon, son frère, comte de Vendosme, poursuivit en parlement de Paris Bernard d’Armagnac et Aliénor, sa femme, fille unique dudit feu Jacques de Bourbon ; soutenant que ces terres, baillées par apanage au fils aîné de la maison de France, ou descendu de cette maison, les filles ne succèdent point, mais que ces terres viennent aux mâles plus prochains. Il disait pour raisons : 1° que saint Louis eut deux fils : Philippe, l’aîné, qui fut roi après lui, et Robert ; 2° que Robert, pour partie de son apanage, eut la comté de Clermont en Beauvoisis ; 3° que de Robert vint Louis, depuis duc de Bourbon et de Clermont ; 4° que le pays de Bourbonnais lui fut érigé en duché, relevant de la couronne de France, et que, entre autres seigneuries du Bourbonnais dont fut faite la duché, était la châtellenie de Montaigut en Combraille, tenue et possédée par longtemps par les ducs, comme membre et partie de leur duché de Bourbonnais. Pour ces raisons, le comte Louis de Bourbon, requit que le comte de Perdriac et sa femme fussent condamnés à se départir de la comté de la Marche, à lui en rendre les fruits depuis le trépas dudit Jacques de Bourbon. Le comte de Perdriac et sa femme répondirent que : 1° par les partages faits par Jean de Bourbon, comte de la Marche, et Catherine, comtesse de Vendosme, sa femme, fut baillée à Louis de Bourbon la comté de Vendosme, pour tous droits échus et à échoir. Le comte de Vendosme répliqua que jamais le comte Louis ne renonça aux successions qui pourraient advenir par le décès de ses père et mère, et même à la comté de la Marche, qui est apanage de France. Le procureur du roi, dans ses conclusions par écrit, dit aussi que le comté de la Marche est domaine de France, et que, après le trépas du roi Jacques, décédé sans hoirs mâles. le retour en était au roi, et non à son frère, qui n’est que collatéral. Le comte Jean répondit que les frères, en tel cas, succèdent l’un à l’autre ; qu’il s’est ainsi pratiqué en la duché d’Anjou, comté du Maine et plusieurs autres. Cependant Léonor de Bourbon fut comtesse de la Marche.

Sous Charles VIl, entre 1422 et 1461, le dauphin possédait la Haute et Basse-Marche, le Limosin, etc. ; il prenait, en 1415, les titre et qualité de régent du royaume. C’était Charles, troisième dauphin.

XXVI. – Léonor de Bourbon (1436-1471), femme de Bernard d’Armamagnac (1436-1462).

Léonor ou Eléonor de Bourbon, comtesse de la Marche et de Castres, duchesse de Nemours, querella les royaumes de Naples, de Sicile et de Navarre, et 4,000 livres sur le comté de la Marche.

Elie vivait encore en 1471.

Elle fut mariée, au château de Roquecourbe, diocèse de Castres, le

27 juillet 1424, et non le 25 juillet 1429, à Bernard d’Armagnac, comte


DU LIMOUSIN 175
de Perdriac, vicomte de Sarlat et de Murat, second fils de Bernard, comte d’Armagnac, connétable de France, et de Bonne de Berri. Depuis cettc alliance, on l’appelait monseigneur de la Marche. Elle vivait encore en 1464.

Son beau-père l’établit son lieutcnant général en son comté de la Marche, et, en cette qualitè, il donna quittance, le 24 avril 1426, de 500 livres tournois, à lui accordées par les Etats de la Marche et châtellenie de Montaigut en Combraille, en récompense des dépenses qu’il avait faites. Son beau-père lui donna plein pouvoir, le 17 juillet 1432, dans toutes les terres et seigneuries qu’il avait en France. Les Etats du pays de la Marche et châtellenie de Montaigut lui accordèrent 1,780 livres pour pareille sommc qu’il avait employêe à les défendre contre les gens de guerre qui avaient voulu les endommager, et il en donna quittance le 12 mai 1435, se qualifiant de comte de la Marche, gouverneur pour le roi du Haut et Bas-Limousin ; il donna diverses autres quittances pour différentes sommes à lui accordées par les Etats de ce pays et par le roi en 1440, 1441, 1442, 1443, 1444.

Le vendredi 16 novembre....., il confirma l’affranchissement de la ville d’Ahun.

En 1438, iI assista à l’assemblée de Bourges, où fut établie la pragmatique sanction.

En 1440, il accompagna le roi Charles VII à Poitiers, la Souterraine, Guéret, Chambon, Evaux, Montaigut en Combraille ; il passa au Dorat. En 1442, il était à Limoges avec le mêmc prince aux fêtes de la Pentecôte.

Le 19 janvier 1442 (1443), il traita de la terre de Donzenac (1) avec le Sr de Fimarcon.

Le 7 août 1456, il ètait, Bellac.

Il quitta, le 3 septembre 1457, la justice de Pérouse et de Beauvoir au Sr de Beauvoir, à condition du ressort au château de Mardoigne en Combraille.

Ce Bernard d’Armagnac, qualifié três-noble et très-puissant, avait un respect particulier pour sainte Colette, réformatrice de l’ordre de Sainte-Claire à Gand, et morte l’an 1447. Elle le fit avertir par son aumônier, nommé Jean de Molis, de mettre ordre à son âme à cause du danger qu’il allait courir. En effet, trois ou quatre jours après, le comte fut blessé à mort à une lieue et demie de la ville d’Auxerre, par des gens d’armes, et il ne fut guéri que cinquante jours aprês, par l’intercession de la sainte. Après sa mort, elle préserva aussi le prétre Jean Moulines de se noyer à Moneton, sur le Cher.

Le comte était mort en 1462 ; mais le P. Vaissette dit qu’il était mort le 4 mai 1456. Sa femme était vivante le 18 mai 1462. Il laissa : 1° Jacques, qui suit ; 2° Jean, évêque de Castres, abbé d’Ahun et de Lesterpt ; 3° un bâtard nommé Jérôme, auquel Jean d’Armagnac, duc de Nemours, son neveu, légua, par son testament du 23 novembre 1500, 10,000

––––––––––
1. Douzenac, chef-lieu de canton, arrondissement de Brive (Corrèze).


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livres et la jouissance des terres d’Aixe (1) et d’Ayen (2) en Limousin (peut-être mieux en Marche), jusqu’a ce qu’on en eut été payé.

XXVII. – Jacques d’Armagnac (1471-1477).

Jacques d’Armagnac, duc de Nemours, comte de la Marche et de Castres, fut payé, de la part du roi, en 1451, de certaines sommes, pour ce qu’il avait distribué aux gens d’église, nobles et autres du pays du Limosin et de la Marche, qui étaient venus à Tours, au mois de février de la même année, trouver le roi. Le 14 mars 1456, il s’accorda avec le duc de Bourbon, touchant les limites de la seigneurie de Montaigu en Combraille.

Il était à Bellac le 7 août 1456.

La comtesse sa mère lui fit don de tous les droits qu’elle avait au comté de la Marche. Le 5 novembre 1465, il eut procès, conjointement avec la comtesse, sa mère, contre Jean de Bourbon, comte de Vendosme, pour le comté de la Marche, que le roi lui adjugea le 21 janvier suivant.

Le 20 juin 1470 (MORICE, Hist. de Bretagne, T. III, preuv., col., 192), il est.appelé Sgr de Montaigu en Combraille.

Il acquit, par acte du 15 janvier 1459, de Marie de Bourbon, dame de Croye, tous les droits qu’elle avait sur les comtés de la Marche, Vendosme, Castres, etc.

Il fit plusieurs dons et concessions aux habitants de la ville de Guéret et autres villes et lieux de sa dépendance.

Il fut accusé d’avoir promis au duc de Bourgogne de faire prendre prisonnier le roi Louis XI et le Dauphin. Le roi lui avait pardonné par deux fois ; mais, par arrêt du 4 septembre 1470, il avait été condamné par contumace à avoir la tête tranchée. Le roi le fit prendre au château de Carlut en Auvergne, puis conduire à celui de Pierre-Encise à Lyon, et de là à la Bastille, comme criminel de lèze-majesté. Il fut décapité aux halles de Paris le 1er ou le 3, ou le 4 août 1477, enterré chez les Cordeliers, et ses terres confisquées au roi. Il fut fort plaint du peuple.

Le 11 août 1477, déclaration du roi Louis XI pour l’exemption de la comté et pairie de la Marche, du ressort du Parlement, transféré de Bordeaux à Poitiers, encore qu’il fût spécialement compris sous l’attribution donnée audit parlement de Poitiers, le tout en faveur du duc de Nemours, comte de la Marche, et de ses sujets en ladite comté, pour ne déroger en la pairie. Le duc Nemours avait demandé cette déclaration. Louis XI voulait donc qu’on ignorât qu’il avait été décapité depuis peu.

Ce prince donna, au mois de septembre même année 1477, au sire de Beaujeu, qui avait instruit le procès du défunt duc, les comtés et seigneuries de la Haute et Basse-Marche et de Montagut en Combraille, sauf l’opposition du duc de Bourbon et du comte de Vendosme.

Pierre de Bourbon, gendre du roi, eut depuis la Marche.

Jacques d’Armagnac avait épousé, le 12 juin 1452, Louise d’Anjou,

––––––––––
1. Aixe-sur-Vienne, chef-lieu de canton, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).
2. Ayen. chef-lieu de canton, arrondissement de Brive (Corrèze).


DU LIMOUSIN 177
fille de Charles, comte du Maine, et d’Isabelle de Luxembourg. En faveur de ce mariage, Léonor de Bourbon, sa mère, lui fit don du droit par elle prétendu au comté de la Marche. Louise mourut à Carlat, du chagrin qu’elle eut de la poursuite qu’on faisait contre le duc son mari.

De ce mariage vinrent deux fils morts sans lignée : 1° Jean, duc de Nemours, qui mourut à la bataille de Perpignan ; 2° Louis, qui fut comte du Maine, et mourut à la guerre de Naples, l’an 1503.

XXVIII. – Pierre de Bourbon (1477–1503), mari de Anne de France (1503-1522).

Pierre IIe du nom, duc de Bourbonnais et d’Auvergne, comte de Clermont, Forez et la Marche, vicomte de Carlat et Murat, Sgr de Beaujeu, pair, grand-chambrier et régent de France, naquit, en novembre 1439, de Charles, duc de Bourbon, et d’Agnez de Bourgogne.

Le 3 novembre 1374, il épousa Anne de France, fille aînée du roi Louis XI, à, cause de la proximité du lignage. Le roi, pour l’amour qu’il portait à sa fille, par lettres datées d’Arras en septembre 1477, pour reconnaître les grands services que Pierre de Bourbon a rendus à la couronne, lui donne, à sa femme et à leurs successeurs, tant mâles que femelles, nés de leur chair et loyal mariage, les comtés, terres et seigneuries de la Haute et Basse-Marche, et de Montagut en Combraille, qui avaient appartenu à Jacques d’Armagnac, criminel de lèse-majesté. Le roi ne se réserve que les foi et hommage, la souveraineté, avec la garde des églises qui sont de fondation royale.

Il était au Dorat le 23 décembre 1478 ; assista au sacre de Charles VIII, où il représenta le comte de Flandre.

Par lettres du mois d’avril 1485, le roi donna au Sgr de Beaujeu le comté de la Marche : ce seigneur y unit les seigneuries de Charroux, Doyac, Saint-Germain et Calais.

En 1484, la comtesse de Beaujeu, sœur aînée du roi Charles VIII, et qui voulait avoir l’administration du royaume, leva deux corps considérables, l’un sous la charge de Graville, pour occuper le duc de Bourbon, son beau-frère, dans ses provinces du Bourbonnais et de la Marche, où il était alors, de sorte qu’il ne les osât perdre de vue, de crainte qu’elles ne lui fussent enlevées.

Le 12 mai 1489, Pierre, duc de Bourbon, et la duchesse Anne, sa femme, achetèrent de Jean d’Armagnac, fils de Jacques et de Louise d’Anjou, les vicomtés de Carlat et de Murat, et lui donnèrent en paiement les terres d’Aixe et d’Ayen en Limousin. Charlotte d’Armagnac, sa sœur, donna, par son testament du 12 août 1504, à Charles de Rohan, Sgr de Gia, son mari, les seigneuries d’Aixe et d’Ayen en Limosin.

Il mourut, le 8 octobre 1503, à Moulins, où son cœur fut enterré dans l’église de Notre-Dame. On mit son corps dans la chapelle neuve du prieuré de Souvigny.

Il ne laissa qu’une, fille nommée Susanne, dont je parlerai.

Les châtellenies de Bellac, Rancon et Champaignac furent distraites du comté de la Marche par le partage des biens de Jean de Bourbon, entre Jacques IIe du nom de Bourbon et Louis de Bourbon, auquel


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elles furent délaissées ; elles furent réunies au vicomté de Châtellerault, et le tout érigé en pairie, par lettres-patentes du 15 février 1514, enregistrées au parlement le 4 avril 1515, en faveur de François de Bourbon, à la charge que, à défaut d’hoirs mâles, la dignité de pairie demeurerait éteinte.

Anne de France, fille et sœur du roi, posséda la comté de la Marche en 1497, après la mort de son mari. Elle la donna à son gendre et à ses hoirs, avec le pays de Combraille, par son testament cité ci-dessous.

Le 6 avril 1520, elle donna aux prêtres de Guéret des lettres de sauvegarde et de protection.

Le 27 avril 1521, à Guéret, furent publiées les nouvelles coutumes de la Marche ; l’article 2e porte : « S’il est débat d’aucune chose entre Madame et son sujet, etc, » ; ce qui fait voir qu’Anne de France possédait le comté de la Marche en propriété.

Elle fit son testament à Chantelle, le 1er juillet 1521, et un codicille le 12 novembre 1522, qui porte institution d’héritier universel au profit de Charles de Bourbon, son gendre, et confirmation de tous les avantages qui lui avaient été faits. Elle mourut le surlendemain.

XXIX. – Susanne de Bourbon, morte avant sa mère : Charles de Bourbon, son mari (1522-1527).

Susanne de Bourbon, comtesse de la Marche, n’étant âgée que de dix ans, fut, du vivant de son père, fiancée à Charles, dernier duc d’Alençon ; mais elle épousa, le 10 mai 1505, au Parc-lez–Moulins, Charles de Bourbon, né le 27 janvier 1489, duc de Bourbonnais, d’Auvergne, Anguyen, Châtelleraud, etc., fils de Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier, et de Claire Gonzague. Le contrat de mariage contenait une donation réciproque de tous biens : ainsi il devint comte de Clermont en Beauvoisis, Montpensier, Forez, la Marche, Gien et Clermont en Auvergne, dauphin de la même province, vicomte de Carlat et de Murat, baron de Mercœur, Sgr de Beaujolais, Combraille, Annonay, Roche-en-Regnier et de Bourbon-Lanci ; il fut aussi premier prince du sang, pair, grand-chambrier et connétable de France, gouvernenr de Languedoc et de Milan. Par le moyen de cette alliance, tous ces grands biens furent conservés ou retenus en la même famille.

Par transaction du jeudi 29 février 1513, Marie de Luxembourg, comtesse de Vendosme et de Saint-Paul, Charles de Bourbon, comte de Vendosme, François, comte de Saint-Paul, et Louis de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, cèdent à Anne de France, duchesse de Bourbonnais et d’Auvergne, pour elle et pour Susanne de Bourbon, sa fille, femme de Charles, duc et duchesse dudit duché, et pour Charles de Bourbon, leur fils, tout leur droit sur la comté de la Marche et seigneurie de Montaigut, pour 4,000 livres de terre et 1,750 livres de revenu annuel, dont sera faite assiette dans un an.

A la bataille de Marignan, 1515, le connétable eut infailliblement perdu la vie sans dix ou douze cavaliers du Bourbonnais et de la Marche, qui se serrèrent autour de lui, et reçurent la plupart des coups qu’on lui portait.


DU LIMOUSIN 179
Susanne de Bourbon mourut sans hoirs le 28 avril 1521, avant sa mère, à Châtellerault, et fut enterrée à Souvigny.

Trois fils qu’elle avait eus de ce mariage étaient morts en enfance. Charles de Bourbon, par son testament du 1er juillet 1521, institue héritiers ses enfants, leur substitue Anne de France ; veut être enterré au prieuré de Souvigni en Bourbonnais. On trouve son épitaphe dans l’église des Cordeliers de Vichy en Bourbonnais.

Cy gist haut et puissant seigneur Mre Charles de Bourbon, comte de la Marche, prince de Carenci, d’Aubigny, l’Ecluse de Bucon, Beauvigny, Essangonelle, Combs, Puiseux, Annale, Abret, Vandat, Rochefort, Cirat, Banis, Saint-Georges-le-Beage et Tarnat, qui décéda en son château d’Abret.

Mre Bertrand de Bourbon, chevalier, son fils, qui hérita desdits bien, et mourut à la bataille de Marignan sans hoirs (1515).

Pour l’année 1523, V. le P. Bonaventure, T. III, p. 758.

Tous les biens du comté de la Marche furent séquestrés par arrêt du Parlement du mois d’août 1523, à la poursuite de Louise de Savoie, mère du roi François Ier, fille de Marguerite de Bourbon, sœur de Pierre, duc de Bourbon et comte de la Marche, et alors régente du royaume. Elle prétendait que toute la succession de Bourbon lui appartenait ab intestat, par le décès de ladite Susanne, sa cousine germaine. Le connétable allégua inutilement la donation par son contrat de mariage, et le testament de Susanne, sa femme, fait à Montluçon en 1519.

Dês lors il chercha l’occasion de se venger, et commença ses pratiques avec les ennemis de l’Etat. Ils conclurent, à Montbrison en Auvergne, un traité de révolte, par lequel le connétable devait être créé roi de Bourgogne, en joignant au duché et comté de ce nom les provinces de la Marche, Beaujolais, etc. Mais le tout fut découvert.

Le 6 septembre 1523, le roi donna commission à M. Brinon, premier-président du parlement de Rouen, d’aller à Tarare, en compagnie du maréchal de Chabannes, etc., pour interroger Antoine de Chabannes, évêque du Puy et partisan du connétable. Par la déposition de cet évêque, on eut quelques lumières. François des Cars, Sgr de la Vauguyon (T. I, p. 374), qu’on avait arrêté parce qu’on le soupçonnait d’être dans la même trame, fut interrogé, le 9, par M. de la Trémouille, en présence de trois hommes de sa compagnie, par ordre du roi et de Madame la régente. Des Cars savait peu de chose, et, sur ce qui lui fut demandé pourquoi il n’avertissait pas le roi de ce qu’il savait, il dit qu’il ne savait rien au vrai, et que, comme le connétable ne lui avait rien déclaré, il croirait faire une grande méchanceté de donner avis d’une chose qu’il ignorait. Ce qui se passa sur la fin du procès du connétable témoigne assez l’innocence de des Cars, et le rude traitement qu’il reçut, soit en justice, soit en prison, est une preuve certaine que le connétable était mal informé de l’accuser de l’avoir trahi.

Le roi renvoya l’instruction de ce procès à Jean de Salve, premier-président du parlement de Paris, par lettres du 2 septembre, avec charge expresse de faire le procès extraordinaire au connétable, à l’évêque du Puy et aux autres de la conspiration. Les commissaires se transportè-


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rent à Loches, où avaient été conduits les prisonniers. Des Cars, l’évêque du Puy, etc., furent de nouveau interrogés, et le roi, par ses lettres-patentes du 20 septembre, renvoya au parlement pour faire et juger le procès, sans plus parler de l’évêque du Puy. Des Cars eut arrêt d’élargissement ; mais il devait demeurer dans une ville du royaume telle qu’il plairait au roi. Son arrêt est du 7 juillet 1524, prononcé seulement le 24 mars suivant. La ville d’Orléans lui fut donnée pour y être deux ans. Mais il fut fort maltraité à la question, où il témoigna de grandes faiblesses. Depuis, et en juillet 1524, il eut permission d’aller en une de ses maisons, où il fut déclaré non coupable du cas à lui imposé, en juillet 1526.

La procédure contre le connétable fut suspendue par la prise du roi François Ier. Dans le traité de Madrid de 1526, il est dit : « Item, parce ; que haut et puissant prince Mr Charles, duc de Bourbonnais et d’Auvergne, avec autres ses amis, alliés ou serviteurs, pour aucunes causes et raisons, s’étoient absentés du royaume de France, du service du roi très-chrétien, à l’occasion de laquelle absence, et durant icelle, ont été pris, saisis et occupés les comtés de la Marche, etc., et géné-ralement tous et chacuns ses biens, terres et seigneuries, a été traité et accordé que ledit roi très-chrétien fera, incontinent après la publi-cation de ce traité, rendre et restituer audit Sgr de Bourbon, ou à ses députés, toutes lesdites comtés, etc., et sera réintégré en la possession et jouissance de ses biens ».

Varillas prétend que ce comte Charles de Bourbon s’était opposé pour les cinq provinces de son patrimoine, la Marche, etc., lorsque le roi François Ier voulut les soumettre à prendre le sel au même prix que les étrangers le payaient.

Il fut tué en montant des premiers à l’assaut de Rome, le 6 mai 1527, et est enseveli à Cajette, au royaume de Naples, dans la chapelle de la Roque. Il était passé en Allemagne, au service de l’empereur, qui le fit général de ses armées en Italie.

Par arrêt du 27 juillet 1527, trois mois après sa mort, il fut déclaré criminel de lèse-majesté, et tous ses biens réunis à la couronne, par le roi, tenant son lit de justice en la cour du parlement de Paris. Néanmoins, lorsque son cousin Charles de Bourbon, premier duc de Vendomois, assista à ce jugement, rendu par les princes et les pairs, le roi lui donna lettres-patentes, par lesquelles il déclara que l’assistance qu’il rendait à ce jugement ne pourrait nuire ni préjudicier aux prétentions qu’il avait sur les comtés de Clermont et de la Marche, et la seigneurie de Montagut en Combraille.

XXX. – Louise de Savoie (l527-1531).

La postèrité de Pierre de Bourbon étant éteinte, le comté de la Marche revint à la couronne.

Par transaction du 25 août 1527, Louise de Savoie, mère du roi

François Ier, fut duchesse d’Angoumois, Anjou, Bourbonnais, Nemours, Châtelleraud, comtesse du Maine, Gien, Civrai, Clermont. en Beauvoisis, Clermont d’Auvergne, la Marche, Forez, Montpensier, et dauphine d’Auvergne, vicomtesse d’Aulnay, Carlat, Murat, dame de Beau-


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jolais et de Mercœur, pays de Combraille, sans qu’elle puisse en rien démembrer.

Par autre transaction du 27 août 1527, entre François Ier et Louise de Savoie, sa mère, le comté de la Haute et Basse-Marche et autres terres qui ont appartenu à Charles, duc de Bourbonnais, sont destinés pour l’apanage de Charles de France, duc d’Angoulême.

Elle mourut, âgée de cinquante-cinq ans, le 22 septembre 1531, à Gretz en Gatinois.

Par lettres du mois de janvier 1531 (vieux style), données à Dieppe, le roi unit à la couronne les comtés de la Marche, etc.

Par une ordonnance de la cour de parlement de Paris, publiée en 1534, il y à six semaines pour les assignations venant de la Marche.

XXXI. – Charles de France, duc d’Orléans (1540-1545).

Charles de France, fils du roi François Ier et de Claude de France, duc d’Orléans, de Bourbon, et Châtelleraud, comte de Clermont en Beauvoisis, la Marche et de Mesle, vicomte d’Aulnay, baron de Civray, Chizay, Usson et Saint-Maixent, eut toutes ces seigneuries pour les tenir en pairie, par lettres-patentes du 12 juin 1540. Il fut pair et grand-chambrier de France, gouverneur de Champagne et de Brie.

Il mourut sans alliance le 9 septembre 1545. Son corps fut porté à Saint-Denis avec celui du roi son père en 1547.

François Hubert, poète d’Issoudun en Berri, dans ses poésies imprimées en 1541, a des « Etrennes aux demoiselles circonvoisines au pays de la Marche ».

En 1553, la Marche et le Limousin achetèrent du roi le droit de gabelle.

XXXII. – Louis-Charles de Bourbon.

Louis-Charles de Bourbon, fils d’Antoine de Bourbon, duc de Vendosme, et de Jeanne d’Albret, rèine de Navarre, comte de la Marche, né le 15 février 1554, mourut de la chute qu’il fit d’une fenêtre, par l’imprudence de sa nourrice.

Après de grandes procédures avec le duc de Montpensier, il fut dit, par avis des commissaires de la cour, le 9 septembre 1560, que les comtés de la Haute et Basse-Marche sont du vrai domaine de la couronne de France, réunis et consolidés par la mort de Charles de Bourbon sans hoirs mâles.

Statut et édit donné à Saint-Germain-en-Laye, en janvier 1561, (vieux style), vérifié en parlement le 16 avril 1562, par lequel le roi ordonne que le siége de la sénéchaussée de la Basse-Marche, qui était ambulatoire, demeurera dorénavant assis et stable en la ville du Dorat.

En 1562 et 1564, M. Charles du Moulin vint à Guéret, et y visita lui-même le livre en forme de la coutume de la Marche, qui y était conservé ; il en a donné une édition imprimée dans le Coutumier général de 1604, et à Moulins, 1618.

Par ordonnance donnée à Compiègne le 5 août 1567, le roi ordonne la cour des grands jours à être tenue cette année à Poitiers, depuis le


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9 septembre jusqu’au 9 novembre, pour expédier les procès de toutes les sénéchaussées de la Haute et Basse-Marche, etc.

XXXIII. – Jean, duc d’Anjou (1572-1574).

Jean, fils et frère du roi, duc d’Anjou, de Bourbonnais et d’Auvergge, comte de Forez, la Marche, etc., apanage qui lui fut laissé, les possédait en 1572. Il le céda à la reine Elisabeth, sa belle-sœur, pour partie de son douaire, lorsque, en 1574, il monta sur le trône, sous le nom de Henri III.

En 1572, deux sièges royaux établis au Dorat et à Bellac.

XXXIV. – Elisabeth d’Autriche (1574–1592).

Par lettres-patentes du 21 novembre 1575, le roi abandonne le comté de la Haute et Basse-Marche à Elisabeth d’Autriche, reine de France, pour son douaire.

Elisabeth ou Isabelle d’Autriche, fille de l’empereur Maximilien II et de Marie d’Autriche, née le 5 juin 1554, épousa, le 26 novembre 1571, Charles IX, roi de France. Après la mort de ce prince, arrivée le 30 mai 1574, on lui donna pour douaire la Haute et Basse-Marche, etc.

Déclaration donnée à Paris, le 7 avril 1578, vérifiée en la Chambre des comptes le 30, par laquelle le roi n’entend comprendre les élections en Montluçon et Bellac, ez-lettres de suspension et réduction des élections ci-devant faites.

En 1586, les revenus englobés dans les châtellenies de Bellac, Rancon et Champagnac, furent enchéris, exempts de toutes charges, 1150 livres.

La reine Elisabeth d’Autriche ne voulut jamais permettre qu’on vendît les offices de judicature qui étaient à sa disposition.

Elle refusa de se marier à Philippe II, roi d’Espagne, puis à Sébastien, roi de Portugal, quoique l’un et l’autre l’eussent recherchée avec de grands empressements. Elle se retira auprès de son père, passa le reste de sa vie à prier Dieu nuit et jour, jusqu’à sa mort, arrivée à Vienne, le 22 janvier 1592. Elle fut regrettée de tous les gens de bien, particulièrement des pauvres. On l’enterra dans le chœur du monastère de Sainte-Claire, qu’elle avait fondé, et où elle assistait à tous les offices. On lui grava cette épitaphe si simple :

Cy gist, sœur Elisabeth, reine de France.

XXXV. – Louise de Lorraine (1592-1601),

Louise de Lorraine de Vaudemont, après la mort de Henri III, roi de France, son mari, arrivée le 2 août 1589, se retira à Moulins, où elle fit son testament le 28 janvier 1601. Elle y prend la qualité de reine douairière de France et de Pologne, duchesse de Bourbonnais, Berri et Auvergne, comtesse de Forez, Haute et Basse-Marche, et dame de Montmorantin. Elle mourut le lendemain 29 janvier, et fut enterrée dans l’église des Capucines de Paris, qu’elle avait fondées au faubourg Saint-Honoré, et qui, depuis, à été transportée près la place Louis-le-Grand.

XXXVI. – Marie de Médicis (1610-1642).

Lettres-patentes du 25 juillet 1611, portant don à Marie de Médicis, reine de France, du comté de la Marche pour son douaire.

Marie de Médicis, seconde femme du roi Henri IV, assassiné le 14 mai 1610, et mère de Louis XIII, posséda la comté de la Marche, et mourut,


DU LIMOUSIN 183
le 3 juillet 1642, à Cologne, dans la dernière misère, âgée de soixante-huit ans.

XXXVII. – Anne d’Autriche (1643-1666).

Lettres-patentes du 12 octobre 1643, portant don à Anne d’Autriche, reine de France, du comté de la Haute et Basse-Marche pour son douaire.

Anne d’Autriche, femme de Louis XIII, mort le 14 mai 1643, et mère de Louis XIV, posséda le comté de la Marche, et mourut le 20 janvier 1666, âgée de soixante-quatre ans.

XXXVIII. – Henri de Bourbon (1675).

Henri de Bourbon, comte de Clermont, fils de Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, et d’Anne de Bavière, né le 3 juillet 1672, fut comte de la Marche, puis de Clermont.

Il obtint du Pape, le 11 août 1673, la faculté de percevoir les revenus, toute sorte de bénéfices, même monastiques, jusqu’à ce qu’il eût la tonsure. Il fut nommé, le 9 septembre 1673, à l’abbaye de Bonport, diocèse d’Evreux, et à celle de Ursi Campi, à l’âge de trois ans.

Il mourut le 6 juin 1675, eut pour successeur son frère, qui suit.

XXXIX. –Louis-Henri de Bourbon (1675-1677).

Louis-Henri de Bourbon, né le 9 novembre 1673, fut comte de la Marche, puis de Clermont après son frère, en 1675. Il mourut, le 21 février 1677, à Paris, trois mois après qu’il avait été nommé à l’abbaye de la Victoire, diocèse de Senlis, et à celle de Bonport après son frère.

Le comté de la Marche est devenu le titre des fils aînés des princes de Conti.

XL. – François-Louis de Bourbon.

François-Louis de Bourbon, né en 1664, eut d’abord le titre de comte de la Marche, puis celui de comte de Clermont, ensuite de prince de la Roche-sur-Y on, et enfin la qualité de prince de Conti après la mort de son frère aîné. Il était fils d’Armand de Bourbon, prince de Condé, et d’Anne Martinozi.

Il mourut à Paris, le 22 février 1709, et eut de Marie-Thérèse de Bourbon, dite Mademoiselle de Bourbon, Louis-Armand, qui suit.

XLI. – Louis-Armand de Bourbon (1695-1709)..

Louis-Armand de Bourbon, né à Paris le 10 novembre 1695, à porté le titre de comte de la Marche jusqu’à la mort de son père, qu’il prit la qualité de prince de Conti.

Ce prince mourut le 4 mai 1727. De son mariage avec Louise-Elisabeth de Bourbon-Condé, il eut : 1° ...... de Bourbon, comte de la Marche, né la nuit du 17 au 18 mars 1715, mort le 1er août 1717 ; 2° Louis-François, qui suit.

Les seigneurs de fief dans la Marche qui relèvent du roi ont obtenu arrêt du conseil du mois de septembre 1724, par lequel, sur la représentation faite que, devant faire la foi-hommage au bureau des trésoreries de France à Moulins, éloigné d’une grande distance de la Marche, les frais de voyage étaient considérables, etc., Sa Majesté a eu la bonté d’admettre lesdits vassaux à faire leur foi-hommage par procureur.

XLIII. – Louis-François-Joseph de Bourbon.


184 NOBILIAIRE
Louis-François-Joseph de Bourbon, comte de la Marche, né le 1er septembre 1734.

SOURCES : Labbe, Blason royal, p. 92, 95. – Alliance chronolog., T. II, p. 211, – Chronic. Lemov., apud Labbe, Tabl. généal. de la maison de France, p. 128. – Dict. généal., 1757, T. III, p. 103. – Des Combles, Tabl. de la noblesse, 1786, IIe partie, p. 8 et suiv. – Tablettes Hist. généal., IIe part., p. 12, 272, 273, 276. – Baluze, Hist. Tutel., p. 64, 65, 454, 455 ; Maison d’Auverg., T. I, p. 41, 56 ; T. II, p. 56, 113, 204, 208, 748 ; Miscell., T. VI, p. 414, 486 ; T. II, p. 320, 321. – Besly, Hist. du Poit., p. 20, 97, 108, 281, 282, 295, 296, 301, 302, 319, 343, 346, 347, 352, 366, 388, 392. – Pigan., Descript. Fr., T. V, p. 390. – Simplic., T. I, p. 131, 141, 288, 297, 299, 320 ; III, p. 68, 59, 70, 76, 78, 136, 139, 140, 141, 143, 183, 214, 288, 428, 429, 431 ; IV, p. 65, 66, 67, 80, 81, 87, 175 ; VI, p. 28. 48, 108, 208, 697. – Adémar, Chron., 167, 174. – Gall. christ. nova, T. I, introduct. col. 191., Archiep, Burdig., T. II, introduc., 190, 333, 388, 474. 512, col. 77, 549, 671, 1189, 1359 ; T. IV, 498 ; T. VII, 864, 1507. – Moreri, 1757, T. II, p. 106 ; T. VI, p. 526 ; T. IX, p. 26, au mot France. – Etat de la France en 1712. – Vaissette, Hist. du Langued., T. II ; T. III, preuv. col. 270, 448, 452 ; T. IV, 491. – Laboureur, T. III, p. 212, T. II, p. 562. – Rect., Hist. de Franc., T. II, p. 320, – Duchesne, Hist. Franc. script., T. IV, p. 162 ; T. V, p. 159, 264, 327, 701 ; Hist. de Castill., p. 90, 139, 284, preuv. 169. – Mabillon, Annal., liv. IV, n° 116 ; liv. LXIV, n° 98. – Longueval, Hist. de l’Eglise gall., T. VI, p. 452. – Acta sanctorum, T. I Martii, 568, 569, 572. 583, juin, 647 ; T. II, 370 ; T. III Martii, 737, 747, septembre, p. 4 ; T.V, 787 ; T. VIII, septembre, 735. – Albéric, in Chron., 1076. – Martène, Ampliss col., T. I, 1162, 1179, 1185, 1195, 1215, 1200, 1272, 1297 ; T. V, col. 252, 1015, 1038, 1039, 1069. – Du Cange, aux mots : Auditor, Auris, Baro, Barbarini, Muta, Muritagium, Plassagium, Questa. – Observations sur saint Louis, p. 48, 52, 167. – Gaufed., Chronic., p. 318, 324, 325, 326. – Jacob de Vitr., Hist. orient., liv, III. – Bonaventure, T. III, p. 537, – Velly, Hist. de France, T. IV, p. 251, 372, 425. – Long., Biblioth. franc., n° 11, 753. – Manuscrits de Grandmont. –Manuscrits Bibilioth. roy., n° 6010. – Manuscrits de Saint-Germain-des-Prés, 927. – Manuscrits de Brienne, n° 1313. – Astruc., Hist. nat. du Langued., p. 116. – Morice, Hist. de Bretagne, T. I, p. 145, 150, 278, preux. 1251. – Spicileg., T. VIII, p. 600. – Chopin., De doman. Franc., liv II, tit. 2e, n° 6 ; tit. 4e, n° 8. – Wadingh, Annal. FF. min., 1280, n° 40 ; 1291, n° 95 ; 1435, n° 17. – Mém. Acad. Bell.-Lett., V, p. 345 ; IX, p. 225 ; XVII, p. 312. – Vigor., Hist. du diff. du pape Boniface, preuv., p. 62, 616. – Perard., p. 513. – Henaud, Hist. de France. – Boucher, Ann. d’Aquit. IVe part., chap. II. – Sainte-Marthe, Hist. de la maison de France, liv. XI, n° 14, 16, 17, 18, 19, 20. – Correzet et Dubreuil, Antiq. de Paris, p. 508. – Bœuf, Dissert. sur l’hist. de Paris, III, p. 197. – Sauvage, Annot. 89 sur Froissard. – Froissard, années 1384, 1385, T. I, ch. XXIII. – Villaret, Hist. de France, T. XII, 343 ; XIII, 201, 343, 344. - Mathieu, Hist. de Louis XI, liv X. – Nouv. ceremon. Franc. – Tareau, Hist. arch. de Sens. – Pasquier, Recherch. de la France, liv. VI, ch. IV. – Godefroi, Hist de Charles VII, p. 408 ; Sur Commines, p. 478. – Couturier,


MARCHE (comtes de la)-MARCILLAC, p. 185[modifier]

DU LIMOUSIN 185
Cout. de la Marche, T. V, p. 122, 130. – Chronic. apud Monstrelet. – Registres du Parlement. – Varill., Hist. de Charles VIII, liv. I ; Hist. de Henri II, liv. I ; Hist. de Franc., liv. I, IV. – Mercaille, Hist. prieuré Souvigni, p. 368. – Dupuy, Trait. concern. l’Hist. de France. – Boucheul, Cout. du Potou, T. I, p. 27.– Corps du droit français, 1600 ; Chronolog : liv. III, tit. 4, § 5. ; liv. I, tit. 17, § 53. – Goujet, Bibl. Franc., T. XIII, p. 17. – Brianville, Hist. de France. – Jaille, Vie de Louis de Bourbon, p. 157. – Peleus. Quest. illustr., ch. 126.

MARCHES.

[N..... Marches épousa....., dont : 1° P....., qui suit ; 2° N....., père de quelques enfants qui sont appelés neveux de P..... Marches.

P..... Marchez, du château de Noblac (1), écuyer, vivait en 1233. (Mém. mss. Abb. Lim., p. 502.)

Constantin Marchès est cité dans les registres de Roherii, notaire à Limoges, p. 157, n° 113, apud D. Col.)] Il était chevalier, et épousa Dauphine, dont : 1° ..... 2° Galharde, mariée, en premières noces, avec Jean de Martello, bourgeois de Limoges, en secondes noces, le 13 mai 1374, par contrat signé Bordas, au collège de Limoges, à Raymond de Mixto joco, Mesclajeu, damoiseau ; 3° Marie, mariée : 1° à Aymeric Marches, chevalier ; 2°, le 13 mai 1374, par contrat signé Bordas, à Gui de Mixto joco, damoiseau.

[Aymeric Marches est cité dans les registres de Roherii, p. 20, n° 16 ; p. 51, n° 47 , et de Borsandi, p. 48, n° 70 : p. 157, n° 255, tous notaires à Limoges, apud D. Col.]

Audoyn Marches, chevalier, épousa....., dont : Guillaume Marches, chevalier, 1305.

Bernard Marches, chevalier, épousa ......, dont : Aymeric, 1315, chevalier, neveu d’Audoui, chanoine de Limoges en 1282 et 1339. CumAymericus Marches intendat.... quoddam stagnum œdificare et ab hinc mutari facere iter super chaussatam sive chaussada dicti stagni, etc. Acte de 1339, au trésor des chartes du roi, n° 71 : Charta 413. (CARPENTIER, Gloss. nom., Chaussada.).

[Aymeri ou Emery Marches, Sgr en partie de Châlus (peut-être mieux Chastellus), Marchez et de Noblac, nomné dans des lettres-royaux de 1389, était mort alors. Il avait épousé, à ce que l’on croit, une Marguerite d’Usse1, dont : 1° Aymerigot, qui suit ; 2° quelques autres enfants.

Aymerigot Marches, dit Tête-Noire, vivait en 1382. (BALUZE, Hist. mais. d’Auverg., T. I, p. 201).]

Pierre Marches, chanoinc de Limoges, capitaine de la tour du château de Noblac, 1371.

MARCILLAC (2).

––––––––––
1. Noblac, Saint-Léonard-de-Noblac, chef-lieu de canton, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).
2. Voyez aussi Marsillac.


MARCILLAC-MARANDAT, p. 186[modifier]

186 NOBILIAIRE

Daniel de Marcillac était pair de l’échevinage de la maison de ville d’Angoulême ; Guillaurne de Cillon fut reçu à sa place le 17 novembre 1614.

MARCOSSAINES, Sr du Puyromain, paroisse de Saint-Cibardeau (1), élection de Coignac, porte : d’argent, a trois hermines de sable, 2 et 1.

I. – François de Marcossaines épousa, le 27 juillet 1522, Marie de Rochefort.

II. – Germain de Marcossaines épousa, le 27 août 1555, Marie de Milly.

III. – Louis de Marcossaines épousa, le 11 janvier 1598, Angélique Jay.

IV. – Pierre de Marcossaines épousa, le 16 mars 1642, Valérie de Couvidou.

MARCOTI.

Guiot de Marcoti, damoiseau, de Laurière (2), épousa : 1° ....., dont Jean, qui suit ; 2° , par contrat du 6 août 1386 (signé Bermondeti), Marguerite, fille de feu Bernard de la Tour, damoiseau, de la paroisse de Saint-Georges-Roziers (3), et de Catherine de las Molieyras : elle porta 200 deniers d’or, appelés francs : il lui en promit 80 pour son droit d’oscle, osculi ; elle était veuve.

Jean Marcoti, fils dudit Guyot, épousa, par le même contrat de 1386, Agnez, fille de ladite Marguerite de la Tour et de feu Bernard Rachel, alias de la Tour ; elle porta six-vingts francs d’or, et son beau-père lui en donna 40 pour le droit d’oscle, osculi.

[MARDALOUX. – Fief situé sur la paroisse de Saint-Martin-leVieux (4), diocèse et sénéchaussée de Limoges, maintenant possédé par un gentilhomme dont le nom de famille est Albiac.]

MARANDAT (5).

Jean-Baptiste de Marendat, écuyer, Sr du Cousset, épousa, en 1747, Marie-Marguerite-Ursule de Masvaleix, fille de Jean, écuyer, Sr dudit lieu et de l’Isle, paroisse de Busserolles (6), et de Françoise de Mailhac.

Marie de Marendat, fille d’Etienne, Sr de Bellevue et du Cousset, et de Marie Eyriaud, épousa : 1° Jean de Pindray, Sr de la Grange ; 2° , par contrat du 6 février 1710 (signé de Jalanihac), et le 24 dans l’église de Bussière-Badil (7). François de la Brousse, Sr des Granges, de Belle-

––––––––––
1. Saint-Cybardeaux, canton de Rouillac, arrondissement d’Angoulême (Charente).
2. Laurière, chef-lieu de canton, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).
3. Rozier-Saint-Georges, canton de Chateauneuf-la-Forêt, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).
4. Saint-Martin-le-Vieux, canton d’Aixe-sur-Vienne, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne).
5. La page 2449, que Nadaud indique pour cette famille, est déchirée ; il renvoie aussi à d’autres pages, où nous trouvons les notes suivantes.
6. Busserolles, canton de Bussière-Badil, Arrondissement de Nontron (Dordogne).
7. Bussière-Badil, chef-lieu de canton, arrondissement de Nontron (Dordogne).


MONESTAIS-MONTAIGNAC, p. 240[modifier]

240 NOBILIAIRE

MONESTAIS (1).

MONETA ou MOUNEDE, [ou LA MONNOIE].

Ymbert de Moneta est enterré dans l’église de Saint-Sébastien de Chabanais (2), avec cette inscription

Decimo Kal..... obiit Ymbertus de Moneta Mil.....

[Audebert de Moneta, écuyer, fut père de :

Boson de Moneta, damoiseau, de Chabanais, qui vivait en 1257. (Voir mes Mém. mss. abb. Lim., p. 501.)]

MONGIN.

Geofroi Mongin, écuyer, Sr de la Busenie, épousa Juliene de la Boixière, dont : Jeanne, baptisée, à Saint-Martial d’Angoulême, le 12 novembre 1662.

MONISME. – V. Razès, branche de Monisme.

MONNAC (3).

MONNEIX.

Françoise de Monneix épousa, par contrat sans filiation du 26 septembre 1559, Jacques de Gentil, fils de Hélie, Sgr de l’Angallerie.

MONNOIE. – V. Moneta.

MONSANSON. – V. Vallée, Sr de Monsanson.

DU MONT (4).

[Hugues du Mont (de Monte) se trouve dans les registres de Borsandi, notaire à Limoges, p. 79, n° 128, apud D. COL.]

MONTAIGNAC.

Noble Hugue de Montaignac, prévôt de Brivezac, 1550.

Hugue de Montaignac, écuyer, Sr de la Puychardie, paroisse de Brivezac (5), fit son testament le 3 avril 1555. Il épousa ....., dont : l° Balthazar, tonsuré, moine a Beaulieu ; 2° Marie, qui fit profession à la Règle en 1555.

Noble Balthazar de Montaignac, Sr de Trenchelion, près de Pierrebuf-

––––––––––
1. La page 2448, que Nadaud indique pour la famille Monestais, est déchirée.
2. Chabanais, chef-lieu de canton, arrondissemont de Confolens (Charente).
3. On a déchiré la page 422, où était cette famille
4. Voir T. II, p. 27, 62.
5. Brivezac, canton de Beaulieu, arrondissement de Brive (Corrère).


MONTAIGNE-MONTAIGU, p. 241[modifier]

DU LIMOUSIN 241
fière (1), et frère de Jean, épousa, par contrat du 21 mars 1580 (reçu des Maisons), Isabeau de Montroux, qui mourut à Brivezac, et fut portée inhumer à Pierrebuffière, où l'on fit son service le 8 septembre 1591. De ce mariage : 1° Jean, qui suit; 2° Edmond; 3° autre Edmond, baptisé dans la chapelle du château de Tourdonnet, le 8 septembre 1687 (registres de Pierrebuffière) ; 4° Adrienne, baptisée dans la chapelle du château de Trenchelion, à l'âge de deux mois et demi, le 13 août 1589.

[Anne de Montaignac épousa, le 23 mai 1581, François Hugon, Sr du Prat de Magoutières.]

Noble Jean de Montaignac, Sgr de Trenchelion, Tourdonnet, mourut le ... octobre 1603, à Tourdonnet. Il avait épousé Madeleine Joubert de Barraud, sœur de l'abbé de Solignac, dont : Marie, mariée en 1606, à Charles de Gaing.

Catherine de Montaignac épousa Jean de Luchat, écuyer, Sr des Landes, dont la fille, Françoise de Luchat, épousa Jean de Durat, le 13 mai 1637.

Noble Gaspard de Montaignac, paroisse d'Evaux, épousa Diane de Bernet, dont : François, tonsuré en 1628, qui fit profession le 1er janvier 1632 à Chambon-Sainte-Valérie, dont il fut prévôt.

Godefroi-César de Montaignac d'Estansanes, paroisse de Saint-Chabrais (2), épousa Marie-Renée le Bigot de Gastine, dont : Nicolas, tonsuré en 1665.

Louis de Montaignac, écuyer, Sr de Goubie, paroisse de Saint-Silvain-Ballerot (3), épousa : 1° Silvaine d'Arnac, dont : 1° Sébastien, né le 27 décembre 1716, baptisé le surlendemain à Boussac-le-Château ; 2° Jean Baptiste, qui suit. Il épousa : 2° Marguerite de Bize ; elle fut enterrée à l'âge de soixante-douze ans, dans l'église de Boussac, le 18 juillet 1745.

Jean-Baptiste de Montaignac, chevalier, Sr de la Vierge, épousa, à Boussac, le 9 septembre 1749, Françoise Tacquenet, fille de Jacques, chevalier, Sr de Rilly et Chanon, et de Marguerite de Bize.

MONTAIGNE.

Annet de Montaigne, paroisse de Saint-Germain-de-Seuldre (4), élection de Saintes, fut trouvé gentilhomme en 1598.

MONTAIGU ou MONTAGU. – V. Aycellin de Montaigu, T. I, p. 116.

MONTAIGU-SUR–CHAMPEIX. – V. Champeix, T. I, p. 419.

––––––––––
1. Pierrebuffière, chef-lieu de canton, arrondissement de Limoges (Haute-Vienne)
2. Saint-Chabrais, canton de Chénerailles, arrondissement d’Aubusson (Creuse).
3. Saint-Silvain-Bas-le-Roc, canton et arrondissement de Boussac (Creuse).
4. Saint-Germain-de-Seudre, canton de Saint-Genis, arrondissement de Jonzac (Charente-Inférieure).


Supplément[modifier]

LAUTHONIE-LAUZANNE, p. 487[modifier]

DU LIMOUSIN 487

DE LAUTHONIE (page 55), Sgr dudit lieu, paroisse de Sainte-Fortunade, 1476. Ecartelé aux 1er et 4e de gueules, à trois étoiles d’or ; aux 2e et 3e de sinople, à deux fuseaux d’argent posés en sautoir. (LAINÉ, Nobiliaire du Limousin.)

LAUZANNE, maison d’ancienne noblesse divisée en trois branches : la première, établie dans la Marche, une autre en Auvergne, et la troisième en Bretagne. Elle a possédé les seigneuries de Lestang (paroisse de la Chaussade, canton de Bellegarde, arrondissement d’Aubusson, Creuse), de Vauroussel, du Puy-Malsaignat (canton de Chénérailies, arrondissement d’Aubusson, Creuse), de Crozai, de Lavergne, de Bazergues, de Conesplan, de Droulhe, de la Voltais, de Kanter, de Calandelle, de la Trolière, de Valvinaud, de Rochegude, de Bony, de Sagnevieille, etc. Cette noble famille, originaire de la Marche, est connue dès l’an 1409. Elle a contracté de belles alliances et donné à la patrie des officiers d’armée distingués.

I. – Jean de Lauzanne, damoiseau, Sgr de Lestang, de Bazergue, majeur en 1409, laissa six enfants, entre autres ;

II. – Noble Pierre de Lauzanne, Sgr de Lestang, en 1473, père de :

III. – Noble Jacques de Lauzanne, Sgr de Lestang ; il comparut au ban de la Marche, et fut marié, en 1565, a Françoise de Malleret. Il eut : 1° Cathelin, écuyer, Sgr de Lestang, marié, en 1568, à Jeanne de Saint-Julien, dont : A – Claude, écuyer, Sgr de Lestang, marié, en 1586, à Gabrielle Gauthier, dont : aa François, écuyer, Sgr de Lestang, marié à Françoise Durat, morte sans enfants ; bb Geoffroy, écuyer, Sgr de Lestang, marié, en 1647, a Marguerite du Cloux, dont : aaa Sébastien,

marié, le 16 octobre 1680, a Marguerite de Bosredon ; bbb Antoine, maintenu dans sa noblesse, le 24 novembre 1667, par M. Lambert, avec son frère Sébastien.

IV. – François de Lauzanne, Sgr de Lestang et de la Droulhe, épousa, en 1584, Françoise de Vichy, dame du Puy-Malsaignat. Il eut 1° Pierre, qui suit ; 2° Annet, Sr de Vauroussel et du Puy-Malsaignat, nommé par le roi Henri IV écuyer de sa grande-écurie, le 10 mars 1610 ; 3° Claude, Sgr de Crozai ; 4° Louis, Sgr de Bony ; 5° Hélène, épousa noble Louis de la Barre, Sgr de Lavault.

V. – Pierre de Lauzanne, Sgr du Puy-Malsaignat et de Lestang, testa en 1642 ; il avait épousé, en 1618, Louise d’Hautefaye. De ce mariage 1° Sébastien, qui suit ; 2° Claude, écuyer, Sgr du Puy-Malsaignat, marié, en 1658, à Hélène de Pouthe ; il fut maintenu dans sa noblesse, en 1667, et laissa : François-Guillaume, Sgr du Puy-Malsaignat et de la Maison-Neuve, marié, en 1702, a Jeanne de Panévinon. De ce mariage Antoine, chevalier, Sgr du Puy-Malsaignat, capitaine de grenadiers au régiment de Royal-Comtois, chevalier de Saint-Louis, marié, en 1753, a Marie-Silvie-Antoinette de Madot, dont la fille, Jeanne, épousa, le 3 octobre 1770, Charles de Magnac ; 3° Philibert, auteur de la seconde branche ; 4° Claude, Sgr de Vauroussel ; 5° Hélène, épouse de Jean le Borgne, écuyer ; 6° Marie, épouse du seigneur de Clèves.


LAUZANNE, p. 488-489[modifier]

488 NOBILIAIRE

VI. – Sébastien de Lauzanne, chevalier, Sgr de Bony, fut maintenu dans sa noblesse, le 15 novembre 1667 ; il était, en 1653, gentilhomme-servant de la chambre du roi ; puis, en 1663, écuyer de la grande-écurie ; il obtint, le 8 juillet de la même année (1663), la permission de faire porter les livrées royales a deux de ces laquais ; il épousa : 1°, en 1664, Anne de Porcaro ; 2°, en 1680, Anne de Querleon. Du premier lit : l° Julien-Joseph, né en 1666, lieutenant-colonel du régiment de Mazarin, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, écuyer de sa grande-écurie, mariés en 1708, a Françoise de Beauvais, dont : Joseph-Achille-Yves, Sgr de Vauroussel, né en 1709, marié, en 1728, a Marie-Anne de Porcaro, dont : Hélène-Geneviève, née en 1734, mariée à Alphonse Droulin, marquis de Menegles, et Jacques-François-Aimé, marié, en 1755, a Louise Lebrun de la Batice, dont le fils, Augustin-François-Marie, né en 1758, fut père d’Auguste, et celui-ci de Marie. Sébastien laissa d’Anne de Querleon : 2° Joseph-Marie, qui suit ; 3° Marie-Anne, femme de Pierre de Koëtlagat ; 4° Jeanne-Louise, mariée a Jean de Caradeuc, Sgr de la Maison-Neuve.

VII. – Joseph-Marie de Lauzanne (qui signe J:M: de Lauzanne), chevalier, Sgr de Buy, (de la volnay, Coeplan, Porcaro, Anogan et Chelun en 1721) né en 1684, fut garde de la marine, puis lieutenant de frégate ; il épousa, le 17 avril 1718, Catherine le Roux de Kerninon. Il eut :

VIII. – Joseph-Marie de Lozanne ou Lauzanne né le 16 février 1721 et décédé le 8 août 1721 au village du Boulay à Chelun (Ille-et-Vilaine), et Jean-Baptiste de Lauzanne, Sgr de Kotte, marié : 1°, en 1744, à Marie-Moricette Raissel de Donnant ; 2°, en 1750, à Claudine-Jeanne de Launay. Du second lit : 1° Toussaint-Joseph, qui suit ; 2° Guy-René-Marie, né en 1750, lieutenant des vaisseaux du roi ; 3° Claudine-Fortunée, épouse de Messire le Roux de Kmnou (1).

IX. – Toussaint-Joseph de Lauzanne, chevalier, Sgr de Saint-Jean de Dresnay, né en 1754, fut capitaine de cavalerie au régiment Royal ; il épousa, en 1780, Françoise de Bonecic, fille du comte de Guichen, chevalier des ordres du roi, lieutenant général des armées navales, dont :

X. – Michel-François de Lauzanne, chevalier, né en 1783, marié, le 20 mai 1817, a Mathilde-Suzanne Robinet. De ce mariage :

XI. – Gustave-Marie de Lauzanne, né le 10 avril 1818, marié, le 8 janvier 1849, a Marie-Catherine-Pauline de Lauzanne, sa cousine, fille d’André-Bernard et de Catherine-Mathilde de Fretat. De cette union 1° Hervy ; 2° Antoinette ; 3° Paul ; 4° Georges ; 5° Mathilde.

Seconde branche établie en Auvergne, existante

VI bis. – Philibert de Lauzanne, vicomte de Vauroussel, Sr de Seignevieille, second fils de Pierre et de Louise d’Hautefaye, passa en Allemagne, où il fut gentilhomme d’honneur de l’impératrice douairière, officier général des armées de S. M., et son lieutenant-colonel du premier régiment de cuirassiers ; il fut tué, le 17 avril 1684, par un camp volant hongrois, aux Montagnes-Blanches, dans le canton de Fribourg. Il avait épousé : 1°, le 20 février 1662, Marguerite de Chaslus de Prondines, veuve d’Alexandre de Bonnevie, écuyer, Sgr de la Souche et de Tournebise ; 2°, le 30 octobre 1676, Anne d’Anglards, fille d’Antoine, Sgr de Rochegude, et de Catherine de Champs. Il eut : 1° Jean-Pierre, qui suit ; 2° Catherine, qui épousa, le 23 juillet 1703, Gilbert-Antoine de Montrognon de Salvert. (D’Hozier, p. 550.)

––––––––––
1. Kmnou, indiqué par l’auteur est probablement Kerninon.


DU LIMOUSIN 489

VII. – Jean-Pierre de Lauzanne, écuyer, Sgr de Sagnevieille, marié, le 4 février 1710, à Marie Poulet, dont : 1° Pierre, qui suit ; 2° René, né en 1722, capitaine au régiment des milices de Moulins ; 3° Pierre, écuyer, Sgr de Sagnevieille.

VIII. – Pierre de Lauzanne, écuyer, né le 25 mai 1730, brigadier des gardes-du-corps du roi, chevalier de Saint-Louis, épousa, le 30 octobre 1781, Anne-Joséphine Soubrany de Benistan, fille de Jacques-Amable et de Marie-Anne Farradèche. Il eut :

IX. – Amable-Anne de Lauzanne, écuyer, né le 19 août 1782, marié, le 28 décembre 1801, à Mlle Eugénie-Antoinette de Fretat de Chirac, fille d’André-Bernard, chevalier de Saint-Louis, et de Gilberte-Philippe de la Val de la Cresne. De ce mariage : 1° André-Bernard-Alfred, comte de Lauzanne, marié, le 12 février 1828, à Catherine-Mathilde de Fretat, dont : A – Marie-Catherine, née le 6 octobre 1829, mariée, le 8 janvier 1849, à son cousin Gustave-Marie de Lauzanne ; B – Antoinette ; C – Marthe ; 2° Amable-Joseph-Philippe, qui suit ; 3° Elisa, mariée, le 14 mai 1832, à M. le comte Raymond Aymé des Roches de Noyant : elle est morte en 1840 ; 4° Pauline, née en 1819, morte le 25 décembre 1839.

X. –- Amable-Joseph–Philippe-Frédéric, vicomte de Lauzanne, a épousé, le 1er mars 1842, Mlle Victorine-Louise de Genestet de Saint-Didier, fille de Palamède et de Laure de Besse de la Richardie. De ce mariage : 1° Marie, née le 15 septembre 1844 ; 2° Marie-Joseph-Philippe, né le 19 juillet 1848 ; 3° Marie-Louise-Léontine-Laure, née le 8 janvier 1853 ; 4° Marie-Hector-Jacques, né le 2 janvier 1859.

Armes : d’azur, au croissant d’argent, en abîme., accompagné de deux ''

étoiles d’or, l’une en chef, l’autre en pointe.

Sources : Noms féodaux. – Dictionnaire de la noblesse, par La Chesnaye des Bois, T. V, p. 699. – Titres originaux, etc., apud A. Tardieu, Histoire généal. de la maison de Bosredon, p. 303.
Notes isolées.

Sébastien de Lauzanne, écuyer, possédait le fief et la seigneurie de l’Estang, dans la Haute-Marche, en 1669. (D. BETT.)

Claude de Lauzanne, écuyer, Sgr du Puy-Malsignat, dans la Marche, 1669, 1684. (D. BETT.)

Sébastien de Lauzanne, écuyer, Sgr de 1’Estang et de Calandelle, et Marguerite de la Trolière, son épouse ; ensemble, Jean Beraud, mari de Jacquette de la Trolière, lesdites dames héritières de feu Claude de la Trolière, écuyer, Sgr de la Trolière et de Valvinaud, paroisse de Teneuille Bourbonnais, 1711, 1716.

Antoine de Lozanne, chevalier, Sgr de l’Estang-Calendel, pour Marie-Charlotte de Brou, son épouse, fille unique de Charles de Brou, écuyer, fils de Balthazar, Sgr de Commesoit et le Puy de Varennes, paroisse de Neuilly : Dun-le-Roy, 1687, 1690. (D. BETT.)

Bertrand Lozanne, écuyer, pour Pierre Lozanne, son frère, le lieu de

l’Estang et ses dépendances : Ahun, 1505. (D. BETT.)


LAUZANNE-LAVAL, p. 490[modifier]

490 NOBILIAIRE

Marguerite de Pierre-Brune, veuve de Geofroi de Lauzanne, Sgr de Calandelle et autres lieux, fief de l’Estang, paroisse de la Chaussade : Aubusson, 1684. (D. BETT.)

Jacques Lozant, écuyer, Sgr de l’Estang, arrière-ban de la Marche, en 1553 : Bull. Soc. de la Creuse, T. II, p. 136.

François de Lauzanne, ëcuyer, Sr de l’Estang, 20 août 1636.

N... de Lauzanne ; Sr de l’Estang, 30 août 1674.

N... de Lauzanne, Sr du Puy-Malsignat, 30 août 1674.

Noble Claude de Lauzanne aîné, écuyer, Sgr du Puy-Malsignat, épousa : 1° Jeanne Mourin (?), dont : 1° François, baptisé, au Puy-Malsignat, le 25 mai 1654, vivait en 1689. Il épousa : 2°, par contrat du 5 mars 1658, demoiselle Hélène Poutte, dame du Puy-Malsignat, fille de François Poutte, Sgr de Fromental, et de Françoise de Châlus, dont : 2° André, né le 20 janvier 1659 ; 3° Sébastien, baptisé, au Puy-Malsignat, le 16 mars 1660, ayant pour parrain : Sébastien de Rochedragon, écuyer, Sgr de la Voureille, et pour marraine, demoiselle Catherine de Trigonnau, damoiselle de Bussière ; 4° autre Sébastien, baptisé au Puy-Malsignat, le 27 septembre 1663 ; son parrain fut noble Sébastien de Lauzanne, et sa marraine Marie de Lauzanne ; 5° Gabriel de Lauzanne, tenu sur les fonts baptismaux, le 2 février 1665, par Jean de Saint-Julien, écuyer, Sgr des Farges, et Catherine de Comborn, dame du Monteil ; 6° Marie de Lausanne, baptisée, le 24 janvier 1666, ayant pour parrain messire Gilbert Panetier, prieur de Saint-Médard, et pour marraine, Marie Chauvigny de Saint-Agoulin, femme de N… de la Rochedragon, Sr de la Vaureille (c’est probablement elle qui est désignée dans la généalogie de la famille de la Roche-Aymon comme fille ou sœur de François, Sgr du Puy-Malsignat, laquelle mourut de couches en septernbre 1703 ; elle avait épousé Gilbert de la Roche-Aymon) ; 7° Marie-Renée, baptisée, le 28 mai 1668 : son parrain était messire Jean Garreau, chanoine, et sa marraine, Marie–Renée de Gastine, dame d’Estousannes ; 8° François-Guillaume, baptisé au Puy-Malsignat, le 3 février 1674.

Hélène de Lauzanne épousa Pierre Mège, dont François, baptisé, le 1er novembre 1637 : c’est peut-être la même que Hélène de Lestang, 3 mai 1637 ; Hélène de Vauroussel, qui signe Hélène de Lestang en 1641 ; demoiselle Hélène de Lauzanne, dame de Monichemin, 1651.

Marie de Lestang, 1637, 1638 ; demoiselle du Puy-Malsignat, signe Marie de Lauzanne en 1640.

Noble Pierre dé Lestang, 7 mars 1638.

J. de Lauzanne, écuyer, Sr de Lestang, 1618.

Louise d’Autefaye, dame du Puy-Malsignat, 1650, qui y mourut, le

7 janvier 1631. (P. DE CESSAC, manuscrits.)

LAVAL (p. 60).

Gui-André-Pierre, duc de Laval, chef des noms et armes de sa maison, maréchal de France, gouverneur de la province d’Aunis, grand’croix de Saint-Louis, commandeur` de Saint-Lazare, etc. (Etats généraux de 1789, Basse-Marche, LAROQUE ET BARTH., p. 6.)


LESTRANGE, p. 549[modifier]

DU LIMOUSIN 549

DE LESTRANGE (p. 83), barons de Magnac et de Montvert, marquis de Lestrange en Limousin, vicomtes de Cheylane, Sgrs de Saint-Privat, de Durat, Leyris et Chapdes en Auvergne. Illustre et ancienne maison de chevalerie du Limousin, laquelle à pris son nom d’une terre située dans cette dernière province, et que Marie de Lestrange porta, avec Cheylane, à René de Hautefort, Sgr du Teil, par contrat du 22 février 1579. EIle établit sa filiation depuis Faucon au Falcon de Lestrange, Sgr du lieu, en 1350, lequel fut père de Raoul Lestrange, qui continua la postérité, et de Guillaume de Lestrange, archevêque de Rouen, et nonce du pape Grégoire XI auprès du roi de France Charles V. Ce monarque le députa vers l’empereur Charles de Luxembourg, lorsqu’il vint trouver le roi à Saint-Denis, en 1377. Il fut fait conseiller d’Etat en 1381, et fonda la Chartreuse de Rouen, oû il est inhumé. Hélie de Lestrange, neveu du précédent, fut évêque du Puy, fonda le couvent des Cordeliers de la même ville, et il assista au concile de Constance (1414-1417).

Louis de Lestrange, vicomte de Lestrange, avait épousé, avant 1535, Blonde de Langeac, vicomtesse de Cheylane,. dont la succession passa, par suite d’alliances, dans les maisons de Hautefort, de Saint-Nectaire, de Crussol et de Maupeou. Ces diverses mutations se sont opérées dans l’ordre chronologique suivant : 1579, 1639, 1669, 1688.

Annet-Marie de Lestrange, baron de Magnac, rendit des services importants dans la province de la Marche pendant la minorité de Louis XIV ; Louis, Jean, et autre Louis de Lestrange rendirent hommage au roi, à cause de la seigneurie de Leyris ou Leyrit en Combrailles, en 1669, 1684, 1724, 1733 ; Joseph de Lestrange, baron de Magnac, colonel d’infanterie, remplit la même formalité en 1717, et vivait encore en 1734 ; Alexis de Lestrange était grand-maître de l’ordre de Malte en 1788, et Marie-Henriette de Lestrange fut abbesse du chapitre noble de Laveine, de 1782 à 1790.

Cette famille, convoquée à l’assemblée des nobles de la sénéchaussée de Riom en 1689, et qui subsiste encore aujourd’hui, compte des alliances avec les maisons de Bonneval, de Belvezer-Jonchères, d’Estaing, de Langeac, de Chabannes, d’Apchier, de Hautefort, de la Mothe-Maslaurent, de Corteix, de Rochedragon, de la Saigne-Saint-George, de Soudeilles, de Blair-Chapdes, de Montagnac, d’Arfeuilles et autres.

Armes : de gueules, au léopard d’argent et deux lions adossés d’or, mal ordonnés.

SOURCES D. Coll. – Chabrol. – Noms féodaux. – Saint-Allais, T. VII. – Courcelles, etc., apud Nobiliaire d’Auvergne.

Louis de Lestrange, écuyer, Sgr de Beaume, en partie, fils de Gui de Lestrange, écuyer, et de Françoise de Fricon, son épouse. Terre et seigneurie de Leyrit, paroisse de Banille, au diocèse de Clermont, élection d’Evaux : Riom, 1669. (De Bett.)

Jean de Lestrange, chevalier, leur fils, 1684 (idem).

Louis de Lestrange, chevalier, capitaine de cavalerie, résidant en son château du Leyrit (idem), et du chef de sa femme, Marguerite-Aimée de


LESTRANGE-LEVEQUOT, p. 550[modifier]

550 NOBILIAIRE
Beauverger-Montgon, fille de feu Louis de Beauverger-Montgon, chevalier, possédait le château, terre, dîme et seigneurie de Matroux, paroisse de Dontreix, 1724, 1733. (DE BETT.)

Joseph de Lestrange, chevalier, possédait la terre et seigneurie de Magnac, paroisse du même nom : Guéret, 1717. (DE BETT.)

Gui de Lestrange, écuyer, Sgr des Hoteys et de la Buxière, 1635, arrière-ban de la Marche. (Bull. Soc. Creuse, T. Il, p. 144.)

Annet-Marie de Lestrange, écuyer, Sr de Magnac, 20 août 1636 (idem).

Gui de Lestrange, écuyer, Sr des Hoteix, 20 août 1636.

Annet Lestrange, écuyer, Sr de Saint-Antoine, 20 août 1636.

N.., de Lestrange, Sgr de Magnac, 30 août 1674 (idem).

Joseph, marquis de Lestrange, Etats généraux de 1789. (LA ROQUE et BARTH, Marche, p, 14.)

Audoin de Lestrange, 1248. Ce seigneur languedocien, porté dans un

titre d’emprunt, avait pour armes : de gueules, au lion léopardé d’argent ''

en chef, et à deux lions adossés d’or en pointe. (Ann. de la noblesse, 1844 ;

Description des salles des croisades, p. 401.) P. DE CESSAC.

Vie de dom Augustin de Lestrange, abbé de la Trappe, par un religieux de son ordre. Paris., Rusand, 1829, in-12 (par dom GUERBES).

Vie du vénérable abbé dom Augustin de Lestrange, par un religieux de son ordre, 2e édition. augmentée d’une conférence sur la réforme de la Trappe. Aix, Poutier, 1834, in-12.

Notice historique sur dom Augustin de Lestrange. Paris, Brumeau, 1842, in-8°, par M. l’abbé BABICHE. (Congrès archéologique de Guéret, 1865, p. 279.)

LEVAL.

Nouel de Leval, écuyer, Sr de Boisjolly, était au ban de l’Angoumois de 1635. Boisjolly est peut-être celui qui est dans la commune de Saint-Laurent de Cognac, canton et arrondissement de Cognac (Charente). (Ban et arrière-ban de l’Angoumois, 1635.)

LEVESQUE (p. 86).

Jean Levesque, chevalier de St-Jean de Jérusalem, le 4 septembre 1528, de la Marche, porte : d’argent, à un lion rampant de gueules. (VERTOT, Histoire des chevaliers de Malte.) LEVEQUOT (p. 85).

1637.

Cet hospital de Saint-Rhoc
a esté basti par le so-
in de Helie Levegvot,
esevyer, sievr dv Bre-
vil et des Dovcet, con-
seiller dv au sieg-
e présidial, maitre et capi-
taine de la ville Demg-
ovlesme et des dernier-
s legvees par Jehan Guer-


LOSTANGES-LOUBENS, p. 602[modifier]

602 NOBILIAIRE
armes d’Adémar de Lostanges. Led descendants de ceux-ci ont parté ces deux noms jusqu’en 1448. A cette époque ils passérent en Périgord, dans la seigneurie de Saint-Alvère, et n’ont plus été connus, depuis lors, que sous le nom de Lostanges, Sgrs, puis marquis de Saint-Alvère. Il y a eu nombreuses branches de cette famille très distinguée.

D’argent, au lion de gueules, lampassé, armé et couronné d’azur, accompagné de cinq étoiles de gueules en orle. (Lainé. – Nobiliaire du Limousin.)

LOUBENS (p. 123). – De Loubens de Verdalle, Sgrs de Louroux, du Puy-Barmont, de la Chausade, du Châtain, de Remorant, de Fayolles, de Toury et autres lieux, en Cornbraille, dans la Marchee et le Bourbonnais. L’illustration de cette famille, dont la généalogie à été publiée dans le T. VIII du Nobiliaire de Saint-Allais, remonte à Guillaume de Loubens, chevalier du Languedoc, qui se croisa avec Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, en 1096. Il fut l’un des quatorze chevaliers détachés vers Tripoli pour procurer des vivres à l’armée chrétienne, et qui vainquirent soixante maures auxquels ils enlevèrent un convoi de prisonniers, et cinq cents têtes de bétail. Le savant historien du Languedoc qui rapporte ce fait, mentionne plusieurs autres Sgrs de la même maison, comme étant des principaux de la province en 1111, 1259, 1302, 130, 1317. Arnauld de Loubens de Verdalle, évêque de Maguelonne en 1339, avait fondé, le 5 décembre 1337, un collège de son nom, à Toulouse, pour douze écoliers pauvres, dont la nomination devait appartenir à sa famille. Hugues de Loubens de Verdalle, grand commandeur de l’ordre de Malte, en fut élu grand maître le 12 janvier 1582 ; créé cardinal par le pape Grégoire XII, en 1587, il mourut à Rome en 1595. Jacques de Loubens de Verdalle, son frère, capitaine de cinquante hommes d’armes des ordonnances, et conseiller d’Etat, fut créé chevalier de l’ordre du Saint-Esprit à la promotion du 31 décembre 1585, Sa postérité, qui s’est perpétuée en Languedoc, était représentée, en 1819, par M. Frédéric de Loubens de Verdalle, chef d’escadron aux lanciers de la garde royale.

La branche établie en Auvergne et dans la Marche, a eu pour chef, suivant la même généalogie, Jehannot de Loubens, second fils de Samson de Loubens, baron de Verdalle, aïeul du grand maître de Malte. Jacques Louis de Loubens de Verdalle, arriére-petit fils de Jehannot, épousa, le 26 avril 1633, Marie de Bonneval, fille du Sgr de Châtain, en Combraille, et fut à son tour, la tige de plusieurs rameaux répandus en Auvergne, dans la Marche et en Bourbonnais, lesquels ont fourni de nombreux officiers à l’armée et se sont alliés avec les maisons de Latrange, de Bar, de Sartiges, de Chauvigny, de Fontanges, le Groing de la Romagère, de Montagnac, du Peyroux, de la Celle-Château-Clos, de Salvert-Montrognon, etc., etc. Le comte de Loubens de Verdalle, d’abord capitaine de dragons, puis chanoine de Limoges, est, décédé aux château de Châtain, près Auzance, la 11 novembre 1841, à l’âge ce quatre-vingt-seize ans.

Armes : de gueules, au loup ravissant d’or. Saint-Allais avait dit d’azur, mais il s’est rectifié au T. XII, p. 303.


SOURCES: SAINT-ALLAIS, T. VIII, p. 303, T. XVI, p. 475. – CHABROL, T. IV, p. 160, apud Nobiliaire d’Auvergne.


LOUBENS-LOUP, p. 603[modifier]

DU LIMOUSIN 603

Verdalle, marquisat en Rouergue, possédé en 1690 par de Loubens. (Dict. des fiefs.)

Pierre de Chamborand, fils de Guyot et de Françoise de Salaignac, épousa, vers 1530, Philipe Louhens. (Nobiliaire, T. I, p. 416)

Hugues de Loubens de Verdalle, grand maître de l’ordre de Malte, fut choisi, le 12 janvier 1582, pour sccéder à Jean L’Evêque de La Cassière, et mourut le 4 mai 1598. (JOULLIETTON, Hist. de La Marche, T. II, p. 25.)

Louis Loubens de Verdalle épousa Marie de Bonneval, dont : Jean-Louis de Loubens de Verdalle, qui épousa, le 2 septembre 1681, Catherine de Sartiges, veuve de Gabriel de Massé, Sgr de la Maison-Rouge, fille de Jean-Gabriel de Sartiges, Sgr de La Vaudès, et de Françoise d’Anglars. (Généal. de Sartiges.)

Jean-Baptiste-Louis Loubens de Verdalle mourut au bourg du Châtain, commune d’Arfeuille-Châtain, canton d’Evaux, arrondissement d’Aubusson (Creuse), le 16 mai 1804. Il avait épousé dame Marie-Anne Le Groing. De ce mariage naquirent : 1° Joseph-Louis-Claire, qui suit ; 2° Antoinette-Clotilde Loubens de Verdalle, mariée le 18 octobre 1803 avec Silvain de La Celle, veuf de dame Marie-Louise de La Marche, demeurant au lieu du Bouchaud, paroisse de Bussière-Dunoise, avec lequel elle était parente au 3e degré de consanguinité et du 3e ou 4e d’affinité ; 3° Annet-Joseph ; 4 Vincent ; 5° Pierre-Joseph-Louis.

Joseph-Louis-Claire Loubens de Verdalle, capitaine de dragons au service de Sa Majesté catholique, chevalier de l’ordre royal et distingué de Charles III. Il avait terminé ses études en 1782, sous les Oratoriens de l’Ecole militaire d’Effiat, où il s’était distingué par ses succès. A l’exemple d’un grand nombre de gentilshommes français, il entra au service de l’Espagne, où, en 1786, il fut nommé capitaine à l’âge de vingt ans. Il épousa dame Françoise-Marie d'Huerne de Subligny, et fut père de : 1° Geneviève-Françoise-Claire Loubens de Verdalle ; 2° Marie-Louise-Maximine Loubens de Verdalle, morte à Chataing, à l’âge d’environ trois ans, le 1er décembre 1804 ; 3° Marie-Vincent-Louis Loubens de Verdalle, né le 14 août 1804, qui eut pour parrain Vincent Le Groing de la Romagère, son oncle paternel, et pour marraine dame Marie-Chrétienne Adélaïde Grandpré, épouse de M. Anne-Charles Modeix-Mony, sa tante maternelle. (Registres paroissiaux de Châtain-Arfeuille.)

Joseph-Louis-Claire, étant devenu veuf, entra dans l’état ecclésiastique. Il fut diacre le 29 octobre 1829, et prêtre le 6 mars 1830. En 1833, il fut chanoine honoraire de Limoges et de Saint-Brieuc. Il mourut en son château du Châtain, le 3 novembre 1841, âgé d’environ soixante-dix ans. M. Geoffroy de Montreuil prononça son éloge, qui à été imprimé, in-8° de 18 pages, à Montluçon, en 1841.

LE LOUP. – La terre de Mérinchal, canton de Crocq, arrondissement d’Aubusson (Creuse), appartenait originairement partie à la maison Le Loup, partie à celle de Tinières.

Blaise Le Loup, sénéchal d’Auvergne, s’en qualifie seigneur en 1427.

Louis Le Loup, qui épousa Antoinette de La Fayette, et Christophe Le Loup, son fils, Sgr de Montfan, Pierre-Brune, Menetou-sur-Cher et Aigurande, le furent aussi de Mérinchal. Jacques de Tinières, Sgr, en partie, de Mérinchal

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1. Kmnou, indiqué par l’auteur est probablement Kerninon.


Table des noms[modifier]

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