Nostradamus (Bonnellier)/Tome 1/Le Jour de naissance

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Abel Ledoux (1p. 1-22).


TOME I.


I.

LE JOUR DE NAISSANCE.


Le 14 décembre 1503, dans l’hôtel des Tournelles, que Pierre d’Orgemont bâtit en 1390, et qu’embellit le duc de Bedfort, au temps où l’Anglois faisoit montre dans Paris de l’autorité du vainqueur et de la munificence du souverain, deux personnages, retirés dans un oratoire de cette partie de l’hôtel qui, sous Louis XI, prit le titre d’hôtel du Roi, devisoient, assis côte à côte, dans un grand fauteuil à dossier élevé, recouvert, ainsi que les bras, d’un velours rouge à crépines d’or. Des bras du siége se détachoient, comme deux baguettes montant verticalement, et à l’extrémité desquelles venait se fixer une tenture voûtée, aussi en velours rouge, formant le dais, avec d’autant plus d’exactitude, que les panaches blancs en rehaussoient les coins.

Les deux têtes qui se rapprochaient sous le dôme de ce fauteuil, de noble et riche apparence, avaient, l’une pour l’autre, des regards pleins d’aménité ; l’entretien qu’elles agitoient, même dans ce qu’il avait de diffus et de verbeux, révéloit une confiance expansive et tendre, bien rare à reconnoître sous les oripeaux de l’opulence et surtout dans les demeures des rois.

Il est vrai de dire que, de ces deux personnages, l’un étoit Louis XII, l’autre Anne de Bretagne. Louis XII, prince affable et débonnaire, dans la meilleure acception du mot, Anne de Bretagne, si belle et bien conditionnée, et tant pleine de grâces, selon la jeunesse où elle était, a dit saint Gelais. La fiancée de Maximilien, la veuve de Charles VIII et la femme de Louis, avoit alors vingt-trois ans, et faisoit sourire son attrayant visage sous les regards animés d’un époux qui l’aimoit d’amour. Le roi étoit dans sa quarante-unième année.

— …Et, pour lors, me sont advenus seigneur et maître et roi bien-aimé, les souvenirs de toutes ces choses qui, au travers de mes précoces ennuis, ont porté mille fois douce lumière en mon esprit, et confiance en mon ame.

— Et en bon retour, m’advient à moi noble orgueil à cause de tes douces paroles ! Ainsi, est-il vrai, madame la reine, que le duc d’Orléans vous aima de passion forte, du jour où il vous vit si gentille et mignonne, au pays de Bretagne !

— Pourtant, monseigneur, que d’événemens ont depuis ce tems forcé mes yeux à se fermer devant vous !

— Ma bénignité pour le peuple de France a laissé faire, madame, à ces événements qui pareillement m’ont bien contristé ! mais me souviens, puisque c’est l’heure des souvenirs, me souviens, dis-je, que certain jour me vint horrifique et déloyale pensée !…

— À vous ? s’écria Anne de Bretagne avec ingénuité.

— C’étoit à Saint-Denis, et le jour de votre sacre… il me fallut long-temps soutenir au-dessus de votre tête cette couronne de France, trop grande et trop lourde pour votre jeune chef… Dieu m’en octroye le pardon, comme me l’a promis mon confesseur… Sentant frémir sous mes doigts ce joyau royal qui devenoit vôtre, admirant sous mon regard si jolie dame agenouillée, inclinée devant Dieu et la Vierge, et offrant aux regards de mon esprit l’albâtre de ses épaules et de son sein, les délicats et gracieux contours de ses formes… je voulus, oui, je voulus raffermir mes doigts qui trembloient, élever mes mains, abaissées, à hauteur de ma tête, et me couvrir félon et usurpateur de cette couronne dont Charles VIII vous dotoit…

— Oh ! monseigneur le roi !…

— Je l’étois dès ce moment,… je criois : le roi de France s’appelle Louis XII ! Madame, Jeanne de France n’est plus ma femme ! Anne de Bretagne est la reine !…

— Dieu, sans doute, vous retira la voix, pour vous tenir en garde d’un pareil cri ; car il nous eût empêchés de nous retrouver assis à cette place ; la femme de Charles VIII n’auroit plus eu à le pleurer…

— Mais à le venger, voulez-vous dire ?

— À mourir avec lui, monseigneur et doux maître. Et le regard d’Anne de Bretagne s’élevoit, à la fois digne, respectueux et tendre, sur le regard soucieux de Louis XII.

— Il n’y a si doux souvenir, reprit la reine, qui ne se rattache par quelqu’endroit à quelque chose de regrettable et de triste… Assez du passé, parlons de l’avenir.

— N’êtes zingari, bohème, ni hermétique ? dit le roi en riant.

— Au pays de Bretagne, volontiers j’en aurois appris la science… non d’un bohème, mais d’un descendant des Druides… Il en existe, monseigneur.

— Et peut-être gente reine, la connoissez-vous déjà quelque peu cette science ?… Voyons, un essai de nécromancie entre nous ; le cardinal d’Amboise, ni messieurs de Sorbonne, ni ceux de l’officialité, n’en sauront rien !… Parlez donc bohème, ajouta Louis en baisant au front Anne de Bretagne… Parlez, vous faut-il ma main ?

— Non, répondit la reine, le respect m’interdit de tenter secrets et maléfices sur mon doux maître…

— Silence, interrompit le roi en se levant. À travers ces vitraux, je vois passer dans la galerie des Écossais nos chancelier et premier président, Gui de Rochefort et Jean de Ganai… Plusieurs de messieurs du parlement les accompagnent. Et se retournant vers la reine : Faisons trève, gentille amie, aux doux propos qui nous soulagent de notre royauté.

— Les momens que nous leur donnons sont bien courts ! dit la reine en s’avançant, mécontente, près du vitrage.

Un huissier de la chambre gratta à la porte de l’oratoire, l’ouvrit, et annonça le chancelier, le premier président et quelques-uns de messieurs.

— Qu’y a-t-il ? demanda le roi, en voyant sur ces visages la préoccupation du zèle. S’agit-il de quelque dommage en nos archives, de quelqu’arrêt à redresser ?

— Sire, dit en s’inclinant Guy de Rochefort, le chancelier, nous venons en hâte auprès de votre majesté, lui faire connoître qu’à cette heure même les clercs de la Basoche se livrent à un spectacle, soties et mystère, qu’un arrêt de Charles VIII leur a interdit ; et pour rendre plus coupable le mépris des ordonnances, ils insultent le nom du roi dans leurs paraboles…

— N’est-ce que cela, messire chancelier ?… Ramenez la sérénité sur votre visage et le calme dans vos esprits. Nos gars de la Basoche ont eu tort de reprendre leurs spectacles sans y être autorisés ; mais la chose faite, imaginons-nous que l’arrêt qui leur restitue ce droit a été rendu. Quant à ce qui est d’une insulte au nom du roi… je veux que l’on joue en liberté, et que les jeunes gens déclarent les abus qu’on fait à ma cour, puisque les confesseurs et autres qui font les sages n’en veulent rien dire… pourvu toutefois, et la figure de Louis XII s’anima de sévérité, pourvu qu’on ne parle pas de ma femme !… l’honneur des femmes doit être respecté.

— Ce discours, reprit le premier président, est d’un sage et vertueux roi ; mais notre gracieux maître permettra à Jean de Ganai, son féal serviteur, de lui exposer que les prédications et avis ne manquent point aux personnages de la cour, aux bourgeois de Paris et aux basochiens ; le révérend père Maillard satisfait aux besoins de toutes les ames pénitentes.

— Oui, messire, je pense comme vous, dit Anne de Bretagne ; je l’ai entendu dans notre chapelle de Nostre-Dame de toutes les Grâces, sise en notre couvent des Bons-Hommes.

— Établissement pieux ! se hâta de reprendre un conseiller au parlement, que la piété des fidèles Parisiens doit à sa belle et gracieuse reine. Jean Censy est bien glorieux d’avoir aidé, en 1496, à cette fondation, par la vente de son hôtel.

— Le prêtre Maillard continue-t-il ses prêches ? demanda le roi.

— Il en fit un hier, répondit le premier président, qui ne laisse rien à dire aux soties de la Basoche. Toutes les professions des bourgeois y furent passées au crible de sa parole, de telle sorte que beaucoup sont sortis convertis…

— Et beaucoup d’autres pécheurs plus ardens, interrompit Louis XII, c’est l’ordinaire… Mais, voyons, messire Jean Ganai, qui paroissez moult pénétré des dires et sentances du prêtre Maillard… Dites-nous quelques traits de ses censures… Madame la reine se plaît dans ces récits qui concourent aux bonnes actions des hommes, en leur enseignant le bien-vivre.

Louis XII, en adressant cette demande, se complaisoit évidemment à satisfaire le goût du premier président, pour les paroles de l’église ; et le magistrat, docile à l’invitation du souverain, autant qu’empressé de manifester ses dévotes inspirations, se redressa sur soi-même, renfla sa voix afin de mieux imiter Maillard, et fit retentir le royal oratoire des paroles suivantes, qui parurent ennuyer les conseillers et le chancelier, parce que le roi, qui n’y mettoit que de la complaisance, étoit distrait et mal écouteur.

— À vous, marchands, deux mots : N’avez-vous pas, dites-moi, le caractère du diable ?… La fraude, qu’on nomme en français, barat, déception, la fraude est votre aliment !… Vous donnez toujours le coup de doigt sur le bassin de balance, afin qu’il descende !… De trois choses, Dieu nous garde, mes frères, des et cætera des notaires, des quiproquo d’apothicaires et du buchon (poison) de Lombart Friscaire… Pour vous, prêteurs d’argent, usuriers, giboyeurs de finances, la harde du diable vous attache et vous étrangle !… bourgeois de Paris, qui louez vos maisons où les femmes publiques exercent leur immondice métier, où se rendent les agents de la prostitution, vous voulez vivre des produits de la débauche : vultis vivere de posterioribus meretricum, le diable vous brûle, vous et vos maisons !… Quant à vous, imprimeurs et libraires, suppôts de Satan, retournez à lui !… Voleurs, menteurs, allez au diable !…

— Ah ! il s’agit ici, sans doute, dans les reproches du prêtre Maillard, de notre Sainte-Bible, damnablement traduite en français, interrompit le roi, qui vouloit mettre un terme à ce dévergondage de remontrances, dont la reine paroissoit se fatiguer. « Je crois, en effet, ajouta-t-il, que les soties n’en diront pas plus sur ce sujet, que notre révérend. » Le premier président toussoit, et prenoit provision d’air, pour reprendre son discours imité : « Assez, assez, dit le roi ; nous sommes édifiés, messire Jean Ganai ; mais, madame la reine, notre chancelier et messieurs ont sans doute répugnance à se trouver ainsi, à chaque parole, en regard du diable ; Maillard peut le voir de près, sa vertu l’exorcise ; la foule peut le voir de loin, elle est déjà plus qu’à moitié endiablée… Mais nous, qui avons foi, moins dans nos mérites que dans nos bonnes intentions, nous qui désirons conserver la bonne estime des saints, assez des violentes paroles de Maillard : et merci, monsieur le premier président. »

Sur cet avis, le chef du parlement renferma sa piété expansive, et étouffa le grognement qu’auroit volontiers fait entendre son amour-propre offensé, d’une interruption si peu d’accord avec l’habituelle indépendance du prêche.

— Monseigneur le cardinal d’Amboise, dit à haute voix l’huissier de la chambre.

— Ah ! notre illustre cardinal ! notre bon et vieil ami ! s’écria le roi dont la figure s’illumina aussitôt de la joie d’une amitié heureuse. Les assistans s’inclinèrent devant le premier ministre ; celui-ci rendit hommage au roi et à la reine, dont il baisa la main ; et Louis, saluant avec bonté le chancelier, le président et les conseillers :

— Il n’y a grand dommage, messires, dans le méfait que votre zèle m’est venu signaler ; je vous l’ai dit : laissons débagouler les basochiens sur messeigneurs de la cour, puisqu’aussi bien le prêtre Maillard leur laisse cette besogne entière ; et dans ces sortes de jeux n’octroyons le commandement que d’une chose, c’est le respect dû aux femmes et à madame la reine notre belle épouse, — et leur adressant un geste d’adieu. Bien, — messires, bien ; c’est toujours heur et réjouissance pour moi lorsque je vous vois… Laissez un petit notre amé cardinal deviser avec le roi des affaires de notre France.

— Viens, dit le roi, lorsqu’il n’y eut plus que le ministre en tiers entre Anne de Bretagne et lui ; viens, mon vieux ami, sieds-toi sur la chaise de ce prie-dieu.

Le cardinal témoigna du regard éprouver de la gêne, et son front se plissa.

— Est-ce nouveau malheur ? demanda le roi avec inquiétude.

Le ministre hésita.

— Mes yeux et mes oreilles ont-ils trop de vue et trop d’ouïe ? demanda la reine.

Le cardinal s’inclina.

— S’il s’agit de choses du pays, ou qui me soient à moi seul personnelles, reprit vivement Louis XII, parlez, monsieur le cardinal. Quant à ce qui seroit des affaires de ce royaume, la veuve de Charles VIII a prouvé, pendant la campagne de Naples, qu’elle avoit l’œil juste et la main habile pour le maniement du gouvernement de France ; quant à ce qui toucheroit plus profondément mon cœur et ma personne, n’oubliez pas que madame la reine est ma dame, et prend part à mes joies comme à mes tristesses…

— Il s’agit de Bourges, interrompit le cardinal.

— Madame Jeanne est-elle malade ? s’écria la reine avec chagrin.

— Elle est malade.

— Dieu et les saints et Notre-Dame veillent sur elle ! dirent ensemble et en se signant, Anne de Bretagne et Louis XII.

— Malade ! reprit le roi avec un réel intérêt.

— La fondatrice de l’Annonciade a trop pleuré ; les peines du monde ont trop mortifié son ame, et les pénitences dévotes ont trop macéré sa chair ; j’apprends que la fille de Louis XI va bientôt rejoindre son père à Notre-Dame de Cléri. »

Anne de Bretagne laissa tomber sa tête sur sa poitrine et ne dit mot.

— Dieu me soit miséricordieux ! dit le roi d’une voix triste et recueillie. Ce qui a été fait devoit l’être. Le procès de madame Jeanne a été calamiteux pour son nom et sa gloire, mais son mariage l’auroit été bien davantage pour la France… Il n’est pas un, auprès du roi son père, à qui Jésus pardonne, qui n’ait entendu mes lamentations, prières et repoussemens… Le frère prêcheur, Jean Clérée, m’a ouï mille fois au saint tribunal, me lamenter et sanglotter de ce péché volontaire d’abstinence, au regard de la femme qui me fut donnée par force… et ma vie, Dieu le sait bien, y fut mise en jeu… J’aurois grande honte de réciter la façon dont en usoient ceux qui étoient autour, tant hommes que femmes… Le duc d’Orléans put souffrir si piteuse condition, et se laisser baptiser par les gars de la cour, du surnom d’impuissant, moins justement donné à Henry IV, de Castille… Mais un roi de France veut une postérité… et madame Anne, — il prit avec tendresse les mains de la reine, — avoit au cœur et dans les yeux de quoi fixer mon cœur et mes yeux… Dieu ne m’en punit point, car lorsque mes lèvres se posèrent sur les lèvres rosées que voyez en ce moment si décolorées par la peine, monsieur le cardinal, je ne reçus point le châtiment des premiers époux de Sara

La reine souleva doucement sa belle prunelle pour regarder son royal ami.

— On me reproche, continua le roi, d’avoir été favorable à Alexandre VI, et, afin de parachever ma rupture avec Jeanne, d’avoir fait d’un fils de pape, cardinal, un duc de Valentinois ? Ce péché me flagelle moins l’esprit que le manque de foi du cardinal de la Rovère, qui, en se proclamant Jules II, t’a traîtreusement arraché la tiare, mon vieil ami… Enfin, nous ferons effort pour conserver la dame de l’Annonciade, et la Vierge la rappelant, nous prierons pour elle.

— Oui, dit la reine à demi-voix.

— Après cette mauvaise aventure, reprit le cardinal d’Amboise, il reste à parler de lamentables choses qui sont particulières au royaume.

— Hélas ! firent ensemble Anne de Bretagne et Louis XII.

— L’année 1503 a été malencontreuse, ajouta le ministre ; la félone poursuite de guerre de Gonzalve, en dépit de notre traité, conclu à Lyon, avec Ferdinand le catholique… la bataille de Cérignoles où a été tué le dernier Armagnac… le mauvais état des finances… la disette, pénurie et contagion qui désolent et détruisent l’armée que commande la Trémouille…

— Tout cela est bien triste ! murmura le roi ; et frappant de la paume de sa main le bras de son fauteuil :

— Fatale année 1503, elle a coûté du sang, des larmes et de l’or à mon peuple !

— Parlons de l’avenir, dit la reine avec timidité.

— C’est le point de mire des foibles et des souffreteux ! dit le ministre.

— Oh ! l’avenir, reprit Louis XII, il a des promesses pour tout le monde, et quand il devient le présent, le guerdon et les munificences dont il vous a leurré la vue sont déjà en avant, bien loin de lui et de vous !… L’avenir !… regardez au travers de ce vitrage : voyez, dame reine, et vous aussi cardinal, regardez le frimas qui gerce l’air, la neige qui blanchit les toitures de notre tournelle… Et dites-moi si derrière ce ciel gris, vous voyez quelque chose ?… rien. Pour moi, lorsque le ciel est ainsi voilé, lorsque pas un rayon du soleil ne traverse l’espace, et ne vient se jouer sur mon front pour y réchauffer l’espoir du lendemain, j’ai froid… je suis triste… et ne compte plus sur l’avenir.

— Tout homme, interrompit gravement George d’Amboise, a toujours un lendemain pour mieux faire… Tout roi de France a la postérité pour le juger.

— Oui, seigneur cardinal, je me dis cela souvent… Mais au quart d’heure qu’il est, je vois peu devant moi… Le tour qu’a pris cette conversation m’a glacé la vue… L’avenir ! qui osera promettre l’avenir ?

— Un sorcier, dit la reine avec enjouement, et cherchant par le jeu de ses beaux yeux à ranimer les esprits de son époux.

— Un sorcier de Bretagne, madame la reine ? demanda le roi en souriant.

— De Bretagne ou d’autre lieu, mon noble sire… Il n’y a pas qu’en nos landes cabine à loups-garous et à sorciers, et au méridian de France, il peut aussi bien se rencontrer voix de prophéties et de paraboles…

L’horloge des Tournelles tinta.

— Écoutons, dit le roi…

— Douze heures, dit le ministre.

Notre dame chérie et belle reine… êtes tant soit peu devineresse, sinon boëme… Dites, mais tout bas, que l’officialité ne vous entende… qu’advient-il à cette heure de plus marquant en un coin de cette France ?

— Il naît un sorcier, répondit la reine en riant.

— Maléfices et mauvais guerdon dans les paroles qu’il dira, car l’étoile des mages n’éclaire point son berceau ! Le ciel est bien gris ! et c’est jour de vendredi… ! dit Louis XII en se signant.