Notice historique sur L’Abord-à-Plouffe/Préface

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Typographie L’Action populaire (p. Préface-np).

PRÉFACE


Je n’ai pas la prétention de présenter au public le nouvel ouvrage de M. l’abbé Froment. Je me contenterai de souligner le bon exemple que donne le vicaire de St-Martin. Les labeurs du ministère, l’inaction à laquelle le condamne souvent une santé débile, rien n’a ralenti son zèle à compulser les archives de sa paroisse, interroger les anciens et recueillir des documents. Une première fois il a écrit une brève histoire de Saint-Martin, aujourd’hui il nous fait part de ses recherches sur l’Abord à Plouffe. Puisse son travail inspirer de nombreux imitateurs. Ces monographies constituent un précieux instrument d’étude pour nos historiens. M. l’abbé Froment apporte sa pierre à l’édifice national, et nous ne saurions trop l’en féliciter.

Il n’est guère d’endroit de la région de Montréal dont la réputation soit plus fameuse que l’Abord-à-Plouffe. C’était, en effet, le lieu favori des cageux, ces anciens dont la vie, dispersée dans de nombreux ouvrages, tentera peut-être quelque historien futur. Qui n’a entendu évoquer leur souvenir et n’a recueilli sur les lèvres des vieillards le récit de leurs exploits ? Les prouesses de plusieurs sont légendaires ; sans parler de ceux qui couraient la chasse-galerie, qui peut oublier Joe Montferrant, et tant d’autres ?

M. Froment évoque, en quelques pages, leur mémoire, et nous donne d’intéressants détails sur la desserte, fille de St-Martin. C’est une étude agréable à bien des égards. Elle nous fait connaître maints renseignements enfouis dans les archives de paroisses et facilite ainsi la tâche du chercheur.

Les habitants de l’Abord à Plouffe liront avec un intérêt particulier tout ce qui concerne les citoyens actuels, ils compulseront avec plaisir les listes que renferme l’histoire du rang où ils ont vécu. Les étrangers eux-mêmes trouveront des détails capables de leur plaire et de leur faire mieux aimer ce petit coin de terre de chez nous.

L’auteur, sans doute, — il le dit lui-même, avec modestie, dans sa lettre au lecteur, — n’a pas tenté d’écrire une œuvre magistrale. Nous pouvons lui rendre le témoignage qu’il a produit une œuvre utile, en faisant mieux connaître aux paroissiens de St-Martin les beautés de leur histoire locale et en donnant à tous un exemple dont il peut être fier.

… Un mot au lecteur…


Cher lecteur,

J’écris de nouveau et toujours avec mon cœur. Je ne prétends pas faire une œuvre magistrale : en aurais-je la prétention que je n’arriverais pas au but. Ce que je veux c’est de raconter très simplement quelques faits historiques sur un joli coin de terre.

Le sujet que j’ai à traiter n’est pas neuf. À Montréal, à Québec, à Ottawa voir même à Pembroke et jusqu’aux Grands Lacs l’Abord-à-Plouffe est réputée.

J’ai fouillé les vieux registres paroissiaux remplis de précieux souvenirs. J’ai consulté les anciens toujours complaisant à nous renseigner. J’ai visité les vieilles maisons et interrogé les vieux objets du passé. J’ai lu plusieurs articles sur l’endroit en question…

À force de travail et de patience mais avec quelle consolation et quel intérêt ! j’ai trouvé des choses inédites et attrayantes qui nous font un peu revivre les coutumes antiques.

Mon histoire de Saint-Martin de Laval a été reçue avec un si bienveillant accueil que je ne crains nullement de jeter dans le public une nouvelle monographie…

Mon mérite littéraire est nul ; mais j’ai observé avec scrupule la plus grande franchise.

L’Histoire de l’Abord-à-Plouffe fourmille de faits et incidents qui prouvent l’action bienfaisante de la Providence chez les peuples qui ont la foi.

Lisez donc cette histoire jusqu’au bout. En retour acceptez, cher lecteur, mon plus cordial merci.