Notices historiques et archéologiques sur les paroisses des deux cantons de Fougères

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NOTICES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

SUR LES

PAROISSES DES DEUX CANTONS DE FOUGÈRES[1]


I. — BEAUCÉ.

Belceacum, xie siècle (Bulletin Arch. de l’Assoc. Bret. t. III, page 248) ; Belceium et Beaucé, xiie siècle (D. Mor, Pr. I, col. 606. — Titres du prieuré d’Igné ; Bl. Mant., 45, p. 673) ; Beauceyum, xvie siècle.

Histoire religieuse. — Nous n’avons aucun renseignement sur l’origine et les commencements de cette paroisse. Tout ce que nous savons, c’est que, dans les premières années du xiie siècle, le prieuré d’Igné était en possession de la moitié, ou du moins d’une partie considérable de ses dîmes. À la suite de difficultés survenues entre les religieux de Pontlevoy, titulaires de ce prieuré, et Raoul, seigneur de Fougères, Josse, archevêque (le Tours (1158 à 1173), à l’arbitrage duquel les parties avaient remis la conclusion de leur différend, attribua le droit de dîmer au seigneur de Fougères, mais avec la réserve qu’il ne pourrait en disposer a titre d’aumône, ni a aucun autre titre, si ce n’est en faveur des religieux de Pontlevoy.

La cure de Beaucé était à l’ordinaire.

Recteurs. — xie siècle, Reginald. — 1566, M. René Delaunay. — 1616, M. Vincent. Le Marchand. — 1679, M. Michel Lei Pannetier.«.— 1705», M.’ N.-Le Maczon. — 1749, MÇN. Guyodo. — 172…, M. Sébastien ilialherbe. -.— 473…, M. Eusèbe Guérandel. — 1744, M ? Jean Blanchard. — 1758, M. J.-B.—Charles Gibet. — 1781, M. N. Picard.

Archéologie. — L’église de Beaucé est sous l’invocation de saint Martin, archevêque de Tours.

Elle n’offre rien de remarquable. La plus grande partie du vaisseau a été reconstruite en 1785 ; un mémoire de l’époque nous apprend que la dépense s’éleva 331.1600 livres. Un ancien par de muraille, conservé lors de la reconstruction, porte des traces de baies romanes qui prouvent que l’ancienne église devait remonter au x1“ ou au 311e siècle. q

On remarque à l’intérieur, auprès.de la grande porte, une ancienne cuve baptismale en granit, de forme octogone, et ornée sur chacune de ses faces d’une arcature trilohée.

Histoire féodale. — La. paroisse de Beaucé a été le berceau d’une famille qui lui a emprunté son nom et qui a fourni plusieurs illustrations ä l’histoire de notre province.

Le premier de ses membres que nous y voyons figurer est Canoart qui, vers 1450, donna une de ses terres a l’abbaye de Savigny. (D. Mor., Pr. I, col. 606.) l

Plus tard, en 1226, un de ses descendants, Hugues de Beaucé, fut choisi par le roi saint Louis pour faire partie de la Commission d’arbitrage qu’il institua a l’effet de statuer sur toutes les difficultés qui pourraient surgir entre lui et Isabelle de Craon, relativement à l’exercice de la charge de sénéchal des provinces d’Anjou, de Touraine et du Maine, qu’il venait de lui conférer. (Id., ibid., col. 860.)

Alu xive siècle (1311.41), les actes de Bretagne nous moult-n’eut Robert de Beaucé, dit de Melècee, recevant de Jean, duc de Normandie, en récompense des services qu’il lui avait rendus, les deux domaines de la Haye et de la Gaudinrîtère, dans la province du Maine. Cei, ibicL, col. 1449.) ’.

Jehan de Beaucé (1365), appelé à Phonoeur de signer comme témoin le traité (le Guérande (fiat, ibid.. col. 1598) ; Perrot (1371), figurant en qualité" (Péeuyer dans une monstre (le Bert-rand du Guesclin (col. 1652), et faisant partie en 15.359 de l’association des seigneurs bretons formée pour la défense des droits duduché.

Dans le in” siècle, ces mêmes» actes nous montrent (1418) Nieolas de Beaucé, officier de la Maison du duc de Bretegnze,

raccompagnant dans son voyage ä la Cour de France et recevant douze livres pour les frais de son voyage ; Jehan de Beaucé (1420), faisant partie de la montre du vicomte de la Bellièré et de Fermée qui se proposait de délivrer le «lue des mains des Penthièvre ; Pierre de Beauoé (1426) ; conseiller" du duc aux gages de cent livresipar an, et Sénéchal de Ploërme ] ; Robert de Beaucé (1452), écuyer du duc aux gages (le soixante livres par trimestre, Faccompagnant dans son voyage de Guyenne, nommé plus tard (1457) commissaire, avec le

sire de Derval, Pierre de la Marzelière et Olivier GitÏard, pour

tenir les menues générales de l’évêché de Bennes, Chambella-n du (lue, etc. (o. M012, m. n, col. 967, 1061, 1667-69, », 1105, 1194, 1627-28, 1116-22, etc.)

Je suis loin (l’avoirïäpuisé la liste des membres de cette famille, dont l’histoire a enregistré “les services et dont elle nous. a conservé les noms, pendant cette période ; j’ai tenu seulement à citer les principaux, pour faire ressortir son im.» portance et constater le haut rang qu’elle [a occupé dans la société du moyen âge.

Cette famille, du reste, ne me semble pas être restée exclusivement attachée à la baronnie de Fougères. Dès le xiv° siècle, elle nous apparaît divisée en trois branches, dont l’une s’était établie dans le pays nantais, où elle forma de grandes alliances, entr’autres avec la famille de Machecoul ; la seconde, aux environs de Rennes, dans la paroisse de Melesse, où l’un de ses membres bâtit un château auquel il donna son nom ; la troisième enfin, sans doute celle qui coutinna la souche, était demeurée au manoir où elle avait pris naissance. — Celle-ci ne tarda pas elle-même à se pat ?tager en deux rameaux : le premier, qui prit le surnom de Montframmery, d’une terre qu’elle possédait dans la Chapelle-Janson ; l’autre, celui de La Motte, nom’du manoir seigneurial de la paroisse, qui vraisemblablement avait été le berceau de la famille. r

La branche des Montframmery donna ä la ville de Fougères un connétable en 1473 et un gouverneur en 1562 (i). "

La branche de La Motte était représentée en M98 par Jean

de Beaucé, qui faisait partie de la compagnie de cinquante hommes d’armes de lareine, sous le commandement du sire de Maillé. (D. Mort, Pr. III, col. 805.)

A l’époque de la Ligue, les de Beaucé suivirent le parti du duc de Mercœur. Ils furent alors déclarés coupables (le lèse majesté et leurs biens confisqués (D. Mor., Pr. III, col. 1497). L’un d’eux servit avec distinction dans les armées duduc,

(i) C’est au connétable que l’on doit rapporter le nom de Monttrammery donné à la grosse tour qui se trouvait a l’angle Nord-Est de l’enceinte de la ville de Fougèrcsfet qui avait été en grande partie construite pendant qu’il était en charge.

s qui, lors du siège rfflennebont, Fenvoya comme otage pendant qu’il traitait des conditions de la capitulation.

a Cette branche des de Beaucé a fini au xvm° siècle dans la personne d’Anne de Beaucé, qui, en 1630, épousa Gabriel du Bois-le-Hous..

Lenom de Beaucé continua néanmoins d’être porté jusqu’ä

l’époque de la Révolution par les descendants d’une sœur

aînée de la dame du Bois-le-Houx, qui, avant le mariage de

celle-ci, avait épousé Eustache du Lys, Sénéchal de Rennes, et était devenu, de son chef, seigneur de Montframmery et des Temples. (Voir la Chapelle-Janson.) , On voyait encore, il y a quelques années, les traces de deux châteaux à motte : l’un près du village de la Motte, sur les bords du Coësnon ; l’autre auprès du village de la Salle.

Terres nobles. — Les principales terres nobles de cette paroisse étaient z I. Laîterre seigneuriale de La Motte, a laquelle était attaché le droit de basse justice.

Je regrette de ne pouvoir donner ici le détail des autres

. droits. dentelle était en possession, ni le dénombrement des fiefs qui la composaient ; mais bien que la paroisse de Beaucé relevât de la baronnie de Fougères, la terre déLa Motte relevait de celle de Vitré, comme faisant partie de la terre de Châtillon ; et malgré mes recherches les plus actives, je n’ai pu retrouver qu’un petit nombre de documents relatifs aux terres dépendant de cette châtellenie, qui comprenait, dans l’arrondissement de Fougères, les paroisses de Billé, Combourtillé, Chienne, Vende], Parce, Javené, Dompierre-dm Chemin, Luitré, la Selle-en-Luitre et une partie de Beaucé.

». Il. La terre de La Chnudronnerais, à laquelle était attachée

la charge de sergent féodé au bailliage de Fleurigné ou du Bois-Février, pour être exercée par son possesseur une année sur trois, dans toutes les paroisses de ce bailliage, à l’exception de celledu Loroux, dans laquelle le sergent du l Bois-Février avait seul qualité.

Le possesseur de cette terre avait, dans l’année de son exercice, tous les droits et privilèges résultant de ses fonctions, tels que droits d’épaves, de gallois et de déshérence, le cas échéant.

Il prétendait aussi aux droits de seigneur fondateur. dans la chapelle de SainbThébault ou du petit Saint-Nicolas, située dans le bas de la rue de PAumailIerie, dans la ville de Fou.» gères ; mais il en fut débouté par ïfarrèl de réformation de 1680.

La terre de La Chaudronnerais appartenait, à la fin du xv“ siècle, la Jean Pioger ; en 1548, à Nicolas de la Cervelle ; en 1621, à Pierre de la Palluelle et à Henriette Pirnel, qui firent bâtir, en 1641, la maison qui existe aujourd’hui ; ein 1644, à Barthélemy Payel et Olive Menard, son épouse, qui la vendirent, en 1661, ä M. Bonaventure de Valais. Celuiæi la revendit, en 14’371, à M. Nicolas Morcl, sieur de la Marti» nière, dont les petits-enfants la revendirent encore, en 1742, à M. André du Ponlavice, qui en prit le nom.

IH. Les autres terres nobles de cette paroisse étaient, en 1680., La Salle, ä Mm“ Marie Echart, dame de la Guitonmère. Launtzy-Fttrgon et le BaswLaunay, a écuyer, Jean de Scelles, sieur de Chamhulant, mari de dame Perrine Le Con» vaisier, et a li ?“ Marie Le Corvaisier, dame de Peslaine.

La : Vas-bière, à dame Olive Le lllaignan, dame du Fos—

Kéraly. La Vallettc, à M. Michel Le Pannetier, recteur de Beancé. Faits particuliers. —« Il y avait autrefois (en 1660) 11

Beaueé une assemblée qui se tenait le jour de la fête de saint Arme]. Le seigneur du Bois-Février avait le drit d’) ;

lever et devoir le havage. — - ’

— A l’époque où la ville de Fougères fut ravagée par la peste, qui donna naissance à. la Société de Sainte-Aune et de Saint-Roch (1626 à 1632), les habitants de Beaucé, se voyant menacés par le fléau qui avait déjà envahi quelques-uns. de leurs. villages, eurent l’inspiration de faire une procession solennelle jusqu’au village de la Plaeeardière, où.il s’était déclaré,

Arrivés à ce village, ils plaeèrent le drap mortuaire sur la dernière maison qu’il avait atteinte, et laissèrent leur grande croix de procession.

col. 630 et 771.)

Dieu permit que le fléau serrétàt devant cette «pieu-se manifestation-, et en témoignage de leur reconnaissance, les.

paroissiens voulurent que leur croix restât atout jamais déposée dans la maison où sa présence semblait avoir conjure le fléau. A. ’ —

Elle y a été toujours conservée depuis, et ses habitants la montrent encore aujourd’hui avecsun véritable sentiment de respect, en mémoire de l’évènement auquel ils doivent d’en

, titre les possesseurs.

il. Q- BILLÉ.

“ Ecclesia de Billeio, Billeium, x11e siècle. (DL Molu, Pr. I, Histoire religieuse. — C’est au commencement du x11e siècle que nous trouvons la première mention de l’église de Billé. Elle était ides lors unie à l’église de Notre-Dame de.’ Vitré, dont elle formait une dépendance. André, seigneur de Vitré (M09 a 1H6), ayant disposé de celle-ci en faveur de l’abbaye de Saint-Melaine, l’église de Bille passa, avec elle, aux mains des religieux, qui furent également émis en possession

“du cimetière et de toutes les dîmes de la paroisse. Il ne‘

semblé pas néanmoins qu’elle soit restée bien longtemps. dans cette condition. Uneicharte de 1157, par laquelle Robert de Vitré, petit-fils d’André et le second de ses successeurs, confirma a l’abbaye de Saint-Melaine la donation de son aïeul, nous apprend en effet que, dès lors, l’église de Billé avait cesséd"être unie ä celle de Notre-Dame. Elle en avait été détachée à la suite d’actes de violence qui avaient amené une elïtision de sang et avaient eu pour conséquence la profanation du vaisseau et du cimetière.

La charte ne nous fait connaître ni la nature ni les auteurs de ces actes ; elle se borne a nous faire entendre que le seigneur de Vitré nesput ni les empêcher ni les prévenir, et

que, pour donner une certaine satisfaction aux religieux, il’

s’engagea envers eux a leur remettre l’église ainsi que le cimetière, lorsqu’il en aurait obtenu la réconciliation. (D. Mor., Pr. I, col. 630.) a.

Cet engagement’fut-il tenu, et les religieux. rentrèrent-ils dans la possession de leur église ? Nous Vignerons complète ; ment. Cependant, nous pouvons dire que s’ils y rentrèrent, ce ne fut pas pour la conserver longtemps. À partir, en effet, de cette époque, nous ne trouvons pas la moindre trace de rapports entre l’église deflfiillé et Pahhaye de Saint-Melaine ; et plus tard, lorsque cette église reparait dans notre histoire, elle est devenue le siège d’un important doyenné, preuve évidente qu’elle était rentrée entre les mains de l’ordinaire (1).

(t) Le doyen avait une position assez importante dans la hiérarchie ecclésiastique. Tous les prêtres de sa circonscription lui étaient subordonnés et ne pouvaient avoir de communications officielles avec l’évêque que par son entremise. ’.

Outre ledroit de visite qu’il exerçait sur toutes les églises et chapelles soumises à sa juridiction, il était chargé de recevoir tous les mandements et autres actes de l’autorité épiscopale et de les transmettre aux curés de sa circonscription. Il en était de même pour les saintes huiles, que ceux-ci étaient obligés de venir chercher et prendre-de ses mains, etc.

Il est donc à présumer que le conflit élevé entre les ravisseurs dé l’église d’un côté, le seigneur de Vitré et les religieux de Feutre, se termina par un arrangement qui remit léglise en litige en la possession de l’évêque. Du reste, il nous faut descendre jusqwaux premières années du xvrî siècle pour retrouver la trace de l’église de Bille ; elle était dès lors, commeje viens de le dire, ’le siège d’un doyenné ; maistout en étant le siège de cette juridiction, elle n’en était pas le titre. Le recteur de Billéprenait bien, en cette qualité, le titre de «recteur-doyen de Bille ; mais lorsqu’il s’agissait de sa dignité, abstraction faite de Ïsa cure, il prenait exclusivement le titre de doyen deFougères. Nous ne le trouvons pas autrement qualifié dans tous. les actes du moyen âge rdecanus Filgeriarum ou de Filger-iis ; ou bien encore, au xvi” siècle : decanns Fulgeriaci, dest-ÿa-dire doyen du Fmigerais. "Plus tard, il est vrai, les curés de Billé ajoutèrent à leur titre de curé-doyen l’énumération des, pays soumis à leur juridiction et se qualifièrent de doyens de Fougères, d’A ntrain, de Bazouges et du pays vende lais ; mais cette usurpation yani ; teuse n’eut jamais le caractère d’un titre officiel. ’ h Le doyenné ode Fougères, dont lïglisede Bille était le

siège, avait une très-grande importance ; car outre une abbaye

et quatorze prieurés, il. comprenait dans son ressort ou sa juridiction soixante-deux paroisses et une trêve, ce qui lui faisait une situation tout exceptionnelle dans le diocèse, dont les autres doyennés ne comprenaient dans leur ressort qu’on nombre de paroisses limité entre douze et vingt-cinq.

Cette anomalie dans sa constitution, et le défaut (Pharrñonie qui en résulte dans les rapports de nos anciennes circonscriptions ecclésiastiques-entré elles, nous amènent naturellement à nous demander s’il est possible qu’—un pareil ordre de choses remonte va Forgauisation primitive de ces circonscriptions, ous’il n’est pas plutôt la suite de perturbations qui auraient

J amené la suppression d’un ou deux autres doyennés précédemment existants, et les auraient fait annexer au doyenné de Fougères dans un temps et dans des circonstances dont Fhistoire n’a pas conservé le souvenir.

Le pouillé du diocèse de Bennes de l’année 15,16, publié par M. de Courson dans les Prolégomènes du Catrtulaire de Redon, semble résoudre cette question dans un sens favorable a cette seconde hypothèse, lorsqu’à l’endroit du doyenne de Fougères il nous le représente avec des annexes : Decaé p nus Fulgeriaci cum ennemis.

Que peut-on entendre, en effeL-par cette expression d’annexes, dans ses rapports avec notre doyenné ?

Est-il permis de supposer qu’elle puisse signifier. autre chose que l’adjonction Œéléments étrangers à sa constitution primitive, qui lui ont été incorporés et ont accru son importance ? D’où nous sommes déjà en droit de conclure a une modification dans les conditions de son existence.

Mais quelle pouvait être la nature de ces éléments ? Étaient-ce seulement quelques paroisses, ou bien un-ou plusieurs grous de paroisses ayant déjà leur organisation, en d’autres termes, un ou plusieurs autres doyennés ?

Il me semble qu’on ne saurait s’arrêter à la première supposition : elle serait, en effet, entièrement subordonnée à celle d’un simple remaniement dans la constitution des doyennés existants, et leur disposition, non moins que celle du doyenné de Fougères, qui est placé en dehors de tous les autres, à l’extrémité du diocèse de" Bennes et sur les confins de deux diocèses étrangers, ne saurait se prêter à l’idée -d’*un pareil remaniement.

L’expression dïmnexes me paraît donc devoir être prise ici dans un sens plus large. et se rapporter à des circonscriptions de même ordre qui auraient été supprimées et réunies.

au doyenné de Fougères. Celui-ci ne serait donc en. définitive, dans les conditions. où nous le présente déjà le pouillé de 1516, qu’un doyenné multiple et ; le résultat d’une agrégation.

Maintenant, nous est-il possiblei de reconnaître les éléments primitifs de cette agrégation ?

M. A, de la Borderimpdans son Aizhnuazire de Bretagnet

dé1861, a commencé Îa éclaircir cette question, en distrayant ; du doyenné de Fougères les vingt paroisses et la trève qui

formaient autrefois le pages Vendellensis (tu le Vendelats, pour en constituer un doyenné sous le titre de doyenné, de

Van-ciel». Uexisgtenee de ce doyenné nous est attestée (Pailleurs d’une manière péremptoire par une charte de 125,4 que j’ai eue en ma possession, et qui l’ait aujourdïittji partie du dépôt des archives départementales. ’ '. Geoffray de Malnoë ayant vendu, en cette année-la, une portion des dîmes de la paroisse de Parcé à Guillaume Soubric, avec affectation spéeialeau profit du prieuré de La Dauphinaye, l’évêque de. Rennes, dont le nom était Jean, autorisa cette vente, qui avait été faite, dit-il, avec l’assentiment du

recteur e.t de Jean, doyen de Vende ! : Cum assensu personœ et Johannis decani de Vendello. A t

Voila donc l’existence du doyenné de Vende ! clairement

démontrée ; voila, par suite, le (loyenné de Fougères diminué de ringtV-et-unc paroisses et ; réduit à quarante-deux. Mais quelque forte que soit cette réduction, elle ne. le constitue pas encore dans des conditions normales (l’importance et d’étendue par, rapport aux autres doÿennés ; ieinombre, en effet, de

quarante deux paroisses qui lui restent surpasse de moitié

et plus la moyenne de çelui dont i-ls sont, généralement composés. A a

PGLIWOIIS-BOIJS croire, après cela, avoir complètementmésolu le problème de ses annexio-ns et en avoir d’un seul coup touché le terme ?

Non : plusieurs motifs nous donnent lieu de penser le contraire.

lïabord, l’expression du pouillé, cum ennemis, avec ses

annexes, ne semble-t-elle pas par elle-même impliquer une pluralité ? Mais, en outre, cette conclusion semble ressortirïle la constitution même de notre diocèse et de l’organisation de ses circonscriptions. a.,

Si, en effet, nous jetons un coup d’œil sur cette organisation telle qu’elle était encore au siècle dernier, nous voyons les 222 paroisses, dont il était formé, réparties entre deux archidiaconés : H3 dans Parchidiaconè de Rennes, 109 dans Parchidiaconé du Désert ; puis chacun de ces archidiaconés se subdivisent en doyennés entre lesquels les paroisses de leur dépendance sont de nouveau réparties : Farchidiaconê- du Désert en cinq doyennës ; celui de Rennes en trois ou bien en quatre, en tenant compte du doyenné de Vende].

Mais si l’on considère les règles de mesure et les principes Œharmonie qui semblent avoir présidé à la répartition des paroisses entre les deux archidiaconés, et qui sont un des caractères particuliers de toutes les œuvres de l’É.glise, ne doit-on pas supposer que les mêmes règles et les mêmes

principes ont dû présider à la subdivision de tzeux-ci en,

doyennés ?

Si donc Farchidiaconé du Désert comptait cinq juridictions

subalternes, pourquoi Farchidiaconè rie Rennes qui, à tous les points de vue, avait une plus grande importance, ifen aurait-il pas eu le même nombre ? Une division contraire me paraîtrait en contradiction flagrante avec tous les principes généralement admis par l’Èglise dans l’organisation de ses circonscriptions territoriales.

La constitution du doyenné de Fougères, telle qu’elle se présente à nous dans les trois derniers siècles, est donc, même après le rétablissement du tioycunéoe Veudel, condamnée comme instillation primitive, au nom des principes de la hiérarchie dont elle trouble l’harmonie.

Une sérieuse induction et une puissante analogie nous conduisent donc à penser qu’en outre du doyenné de Vende}, un autre doyenné a dû entrer dans la formation de celui de Fougères, tel que- nous représente le pquillé de 1516 ;

Mais ce doyenné, quel est-il ? et où le trouverons-nous ?

Les pouillés queinous possédons depuis celui de 1516, ainsi qu’lun grand nombre {l’actes postérieurs, en donnant à l’église de Montault le titre de doyenné rural, decaætatus retraits, et au curé de cette paroisse celui de curé-doyen, ne permettent pas la moindre hésitation a cetégard.

Il nous est impossible, en effet, de nous rendre compte (le

ce titre, avec lequel l’église de Montault traverse tout le

moyen âge, et arrive jus qu’au’ moment où elle disparaît avec lui dans la tempête révolutionnaire, s’il n’a pas son origine dans une possession primitive de la dignité qu’ ; il exprime.

Cependant, comme pour l’église de Baille, si l’église de Montault était le siège du doyenné, elle ne paraît pas en avoir été le titre. Nous trouvons aux archives départementales (série *H“, n“ 1%) un acte de Pierre de Dinan, qui fut évêque de Bennes de 1199 à 1210, et qui porte la- signature de Guillaume Rcvel, doyen de Liouvigné, Willelmo Revel, de Lovigneio decano. ’ ’

Louoignê ! non pas l’église, mais le pays (pagus) de Louvigné, car il y avait un pays de Louvigné, comme il y avait un pays de Fougères et de Vendel, Lotwigné me semble, par eonséquentçïavoit été le titre du second doyenné ’ qui s’ést perdu dans cel-"ui de Fougères et dont nous venons de retrou- {ter la trace.

"Résu-mant cette discussion, dont- le lecteùr, j-’ose l’espérer, 4

me pardonnera la longueur‘, en raison de. l’intérêt’qui s’attache à cette question de nos origines religieuses, nous pou-’vm. 15 A vons tirer cette conclusion, que ledoyeuné de Fotigères, tel que nous le voyons constitué dans les trois derniers siècles, était formé de la réunion de trois doyennés, fondés, dans le principe, sous les noms de Fougères, Vendel et Lotwig-né, et dont le premier avait absorbé les deux autres.

Le doyenné de Veudel devait comprendre, comme l’a dit M. de la Borderie, les vingt paroisses et la trève qui COllSlÎr tuaient l’ancien Vendelaîs.,

Quant au doyenné de Louvigné, je ne puis que hasarder une conjecture sur les éléments qui étaient entrés dans sa formation. Il me paraît hors de doute qu’il comprenait les neuf paroisses de la circonscription féodale dont il portail. le nompde la voirie de Louvigné ; maisen tenant compte de l’étendue moyenne des autres doyennés du diocèse, je croirais devoir lui donner une plus grande extension et rapporter a sa juridiction huit paroisses dépendant du Coglais ; que leur position géographique semble rattacher à celle de Louuigné dans un même groupe administratif ;

Il aurait donc compris dix-sept paroisses, et vingt-cinq

seraient restées pour le doyenné de Fougères.

Ainsise trouve rétablie entre nos doyennés cetteiharmonie que nous trouvons généralement a l’origine de toutes nos institutions religieuses, et dont la considération m’a lÏourni la première pensée des recherches auxquelles je me suis livré.

Je crois devoir donner ici la liste complète des paroisses et autres bénéfices dépendant du doyenné de Fougères, d’après

les anciens pouillés du diocèse, en les subordonnant en même

temps aux anciens doyenués, à la juridiction desquels nous avons constaté qu’i la devaient avoir appartenu. a a

Je joins au nom de chaque paroisse ou bénéfice l’indica—’ tion de sa qualité, le nomldti présentateur et le montant de la taxe qui lui était dévolue dans la levée des contributions ecclésiastiques.

En 15/16, Lenn X ayant, par une lïnlle spéciale, accordé a François Ier delever, rieur cette année, un décime sur le clergé. de France, ’on dressa un état particulier des biens de chaque bénéfice et on établit, pour chacun (Peux, une taxe qui fut awdesseus’du dixième. Cet état, dressé en’ 1516, et le tarif qui en fut, la suite, dm toujours, depuis 1ers jusqu’} l’époque de la Hévcælulion, servi de base à toulesj les levées

de deniers dont on a frappé les biens ecclésiastiques ; en.

sorte que cette taxe peut jusqu"ä un certain 130m : servir ä (létermîuer la valeur comparative des différents bénéfices.

Paroisses et. bénéfices compris dans le doyenné de Fougèrjes.

’. 1. — DOYENNIÏ‘. ma FOUGÈRES PROPREMENT un’.

0

Parozsses. Antrain, entre, un chañoine de Rennes. Lx s. Baille, cure, l’évêque…..’…….’… c s. Bazouges-la-Pérouze, prieuré-cure, l’abbé dfgwfii-lléCUÛ-llflICUÛIUÜÛCCUCUOLCÛCUÜIQI Chauvignré, cure, l’évêque……….. c s.

Fougères (Saint-Léonard), cure, le roi. Fougères (Saint-Sulpice), cure, l’abbé «le

1’11 ! l. m s.. w il.

Nlarmou-tîersuuu………………. Lxs. Fougères (Netre-Dame (le ARilIé), cure et

prieuré, Pabhé de Rillé………….. w l. Laignelel, cure et prieuré, l’abbé d’Éw l ; Le Loroux, cure, l’abbé de Savigny.,. lv l." Le Tiercent, cure, Févêqrÿe………. LX s.

lllarcillé-Baoul, prieurér-cnre, Vahhé de Saint-Melaine…………………… Noyal-sous-‘Bazouges, cure, le prieur de Saint-Denis….. ;………‘………. Romazg’, prieuré-cure, lÎabbé de Saint-Florent. Saint-Christophe-de-Valains, prieuré cure, l’abbé de Rillé…………….. Saint-Hilaire-des-‘Landes, cure, Févêÿque. Saint-Mard-le-Blanc, cure, l’évêque…. Saint-Mard-suryüoësnon, cure, l’évêque. Saint-Ouen-des-Alleux, prieuré-cure, l’abbé de Rillé…………….. ;….. Saint-Ouen-de-la-Bouërie, cure, l’abbé de Marmoutiers………….. ;……-. Sens, prieuré-cure, l’abbé de Rillé…. Sougeal, cure, l’abbé de Marmoutiers.. Trans, cure, le scholaslique du chapitre de Rennes.«…………………’…. Tremblay, prieuré-cure, Pabhé de Saint-Florent. Vieuxviel, cure, l’évêque…………. Vieuxvy, cure, -l’évêque…………..

Bénéfices.

Uabbé commendataire de Rillé, à la présentationduroin “ Le prieuré du château de Fougères,

Le prieuré de La Trinité de Fougères, Marmourîers………………… ;…. Le prieuré de Saint-Pierre dîgné, PontlevOy-on : ,0001-uontcfliàoolnouloon’.In

1v l. w’l. VH1 l. xx s.

1v l. 4 1v l..1

1111 I. 111 s. 1v d.

x11 l.

1.x s. x11 I. c s..

VII l. c s.

11’ l. v1 ; I.

xL1 I. X111 s. 1v d.

1V l. 111 s. 1v d.

xx l. Le prieuré de Tremblay, Saint-Florient de Saumur………………

Le prieuré de Laignelet, Évrou……

Le prieuré de Vilcartier, à la nomination du roi.

La Maison-Dieu de Fougères………

Princé, cure, l’abbé ide Marmoutiers…

xv l. vm l. v1 s. vu : d.

Iv l. La Magdelaine de Fougères……… 1v l. — I

u. — ANCIEN DOYENNÉ DE VENDEL ; Paroisses. I I Beaucé, cure, Févêqùe………….. c s. Billé, cure et doyenné, l’évêque……. xrv l. Châlillon-én-Vendelais, cure, Pabbaye de

Saint-Florent de Saumnr : Â………… vm l.

Chienné, cure, l’évêque…………. vu !» l. "Combourtillé, cure, liïävéque……… w liv. Dompierrewdu-Chemin, cure, ParchidiacredcBennes. Fleurigné, prieuré-cure, l’abbé de Rîllé. v ! l. Javené, cure, un des chanoines……. vu I. La Chapeile-Janson, prieuréhlïnbbesse

de Saint-Georgesnnuu………

La Chapelle-Saintqïuhent’, cure, Pabhé de liiarmoutiers….«.u.».-.«.—.-.«.».—.-. îv i.

Lecousse, cure, l’abbé de Pontlevoy… c s. Luitré‘, cure, un des chanoines….. XIV l. La Celle-en-Luitré, sa trêve.

Mecé, cure, l’abbé de SainhMel-aine..«.» c s.

MQntreuil-des-Làndes», cure, l’évêque. nu l.

Parcé, curé, l’évêque…………… c s. 1.x» s. Romagué, cure, Fabhé de Pvlarmotitiers. vu l. Sain t-Christophe-Lïes-Bois, eu re et prieuré, l’abbé de Saint-Florent. Q.. Q ;. ;..’..’.. ;. c s. À Saint-Sauveur-des-Landes, prieuré et cure, l’abbé de Marmoutiers……….. Lx s. Vendel, cure, Févêqtxe…………… Lx s.. Bénéfices. Le prieuré de La Chapelle — Janson, l’abbesse de Saint-Georges de Rennes. Le prieuré de la Dauphinaie, Notre-Dame-la-Royale de Poitiers………… xu l. Le prieuré de Saint-Christophtædes-Bois, Saint-Florent de Saumur………… vm l. Le prieuré de PonbRémy-Saint- Blaise, Saint-Jouir : de Marnes. A Le prieuré de Saïnt-Sauvetar-des-Lanües, hlarmolntiers……………… ;…… xxx l. m. — ANCIEN DOYENNÉ m : LOUVIGNÈ. jParoisses. La Bazouge-du-Désert, cure, Varchitliacre, (ÏCBEHHGS…………………….. xl. Le Ferré, cure, Parchidiacre de Rennes. v : l. Landéan, [Jrieuré-çzure, l’abbé de Bille. 1x l. Louvigné-du-Désert, cure, Fabhé de Marmoutiers. Mellé, cure, l’évêque.e. e………….. v : l. Dionlantt, mare-doyenné, Aïarchîdiacre de ’ Rennes………….»……..,…….. es. Poilley, cure, Pabhé du liionvsaiut-

Michel. Saint-Georges-de-Reinthembault, cure,

FÉVËQÎJC………………… Villamée, cure et prieuré, Pahhé du

Mont Saint-Michel………… (Ces neuf paroisses formaient ’ la vairie

de Louvigné.),

La Celle-en-Coglais, cures, Y-érèque…. Le Châteilier, cure, l’évêque……… Menteurs, prieuré-cure, l’abbé de Bille} Parigné, cure, l’évêque…………

Saint-Brice-en-Cuglais, prieuré eÎ cure,

Pabbé de Saint-Florent de Saumur…… Saint-ÉLienne-èn-Coglais, cure et prieuré, l’abbé de Toussaiuts däàngers………. Saint-Germain-en-Coglais, cure, un des chanoines“……………………. Saint-Jean-en-Coglais (Cogies), cure, Publié de- Saint-Melaine…… ;…… a.


’ ’ Bénéfices.

Le prieuré de Villamée, le Mont Saint-Michel. ..‘ Le prieuré de Saint-Brice, Saint-Flamant de Suumur………’…………….. Le prieuré de Saiut-Étienne-en-Cogies, Toussainls däângers………………

çgonoçoocon


vu l. iv "l. w 1. 1V l. vu l. xv l. 11x11 I.

wl.

xx l.

LX S.

xw l. xv l.

xw l.,

Nous avons vu que de temps immémorial, et jusqiÿä la fin

du siècle dernier, les églises de Billé et de Montault ont été v

eu [10ssession du titre de doyenné dans les circonscriptions

l auxquelles elles appartenaient ; mais nous n’avons pas indiqué, dans la circonscription du dqyenrté de Fougères, l’église à laquelle ce titre était attaché. Quelle était donc cette église ?

Les documents que nous possédons ne nous fournissent aucun renseignement à cet égard. Les églises de Billé et de Montault sont les seules auxquelles la. tradition, d’accord avec eux, rattache cette dignité parmi toutes les églises qui formaient, dans les derniers temps, le doyenné de Fougères. : d’où je suis porté à croire que la [dignité de doyen, lors de son institution dans nos contrées, était une dignité purement personnelle, conférée a un prêtre qu’ill plaisait à l’évêque de choisir, sans tenir aucun compte dé l’église qu’il desservait.

Ainsi, une charte du x11e siècle nous montre, vers 1150, un

curé de Saint-Léonard de Fougères, du, nom de Juhel, remplissant les fonctions du décanat à la place du titulaire qu’elle nomme tout simplement Guiton, sans spécifier la position qu’il occupait.,

Ce ne fut sans doute que plus tard, au xiv“ siècle. cru-être, que l’on aura songé a inféoder, si je puis me servir cette expression, cette dignité à une église ett’a l’y attacher dg’une manière fixe et permanente, (le telle sorte que le titulaire de l’église fût également investi de la dignité. i

D’après cela, il y a tout lieu de présumer que la fusion des doyennés de Fougères et de Vendel était un fait accompli au moment de cette transformation, et que l’église de Billé fut choisie pour être le siégé des deux doyennés réunis. Ainsi s’expliquerait l’absence de tout vestige du siégé primitif du doyenné de Fougères, qui, s’il eût été déterminé, aurait dû conserver, sinon les droits, du moins le souvenir de son ancienne dignité. Mais quel put être le motif qui valut à l’église d’un simple" village, a- l’église déBillé, ’cet insigne honneur, ce remarquable privilège qui l ui snhordonanait en

quelque sorte toutes les églises de la contrée ?

Ce motif, on le pense bien, il est assez difficile de le pénétrer ; cependant on peut dire, pour justifier l’exclusion d’un grand nombre d’églises qui semblent avoir eu dès lors une importance plus a considérable, celles de la ville de Fougères entre autres, q-u’el’les ne dépendaient pas entièrement de Férveqtie, que le choix du recteur ne lui appartenant pas, il eût été imprudent à lui dätflacher à une église, sur laquelle il g ifavait qu’une autorité restreinte, des droits et des rivilégesdon-t il naurait pu pleinement contrôler l’exercice.

Quant à la préférence donnée à Féglrîse de Bille, s’il nre fallait hasarder une conjecture, ÿincliînerais à voir, dans. le choix qui porta sur elle, une reconnaissance de l’ancienneté de son origine.

On ne doit pas, en effet, perdrevde vue quelle était placée sur les bords de la voie romaine (lésignée dans le pays sous le nom de Chemin-Charles ; que les premières églises fondées dans nos contrées ont d-û- être construites près de ces voies, ui en même tem s n’elles récuraient aux missionnaires les moyensde pénétrer dans Iïntérieur du pays, facili-t-aient ; aux populations dispersées ceux de se réunir autour de leur chaire et au pied de l’atu=tel quîils élevai-ent plus tard. ans cette hypothèse, la dignité conférée à l’église de Bis-lié ne serait autre chose quë”un- hommage rendu canne des Plwrmrèrest églises de la centrée, et la consécration d’un respectable souvenir, Réacteurs-doyens de Bute. —»— 1529-‘, M. Jehan de la Cholätais..— 1590, Ms. Jehan Cherbonnelfl-‘lôæ, Mf, René Le

Marchand. —17… M. N ; Gantier, +1732 M. J. B. Gabriel Lé Tondn, docteur en théologie. — 13737, Bougret, + 1764.- : 1781, Ma-Th. du Chas-ttelti-er.— 1786, M. Mathurizn Hunault, qui fut ! un des. députés. la communauté de Rennes r aux États-Générattx de 1789, et à PASSemblée constituante.‘

Archéologie. — Uéglise de. Bille est sous l’invocation de saint Médard. Elle est formée Œune ne ! et de deux : “transepts ciuicommnniquent avec elle au moyen d’arcades géminées ; ell’e semble avoir été presqwentièrement reconstruite dans la première moitié du xvi” siècle.

La grande arcade qui sépare le chœur de la nef paraît remonter à une époque plus ancienne. Les arceaux, de forme ogivale en tiers-point, reposent sur deux pilastres engagés dans la muraille, dont les bases, enfouies dans le sol, accnsent un exhaussement du pavé assez considérable.

Les tirants, à l’endroit où ils se détachent de la muraille, sont ornés de têtes de crocodile sculptées, et leurs mâchoires, armées de dents, semblent servir de soutien au madrier dont ils sont formés.

Le maître-autel est surmonté d’un rétable en pierre dans le genre de ceux que l’on voit à Dompierre, à Luitré, à Parcé, etc., et qui appartiennent au xvn“ siècle.

La porte qui sl’ouvre dans le porche est ornée de chambranles de granit en application, avec des ornements de la renaissance. l ä

Chapelles. — Deux chapelles, qui existaient autrefois a Maintibœuf et à Mesaubonin, sont aujourd’hui détruites.

Histoire féodale. — La terre seigneuriale de Bille était la terre de La Ronce. Ï

Cette terre donnait à son possesseur le droit de moyenne justice dans les terres et fiefs de sa dépendance ; droit de prééminence, de litre, d’enfeu, etc., dans l’église de Bille.

Au commencement du xve siècle, elle appartenait 11 Jeanne Croc, qui la fit passer dans la famille de Malnoë par son mariage avec Michel de Malnoë, chevalier. (Dupaz, p. 490.)

Les autres terres nobles de la paroisse étaient z la terre et seigneurie de Mésaubouin, avec droit de basse justice (1) ;

(1) Cette terre appartenait en 1750 à Thérése desvùlos, épouscadc M. PierrorFrançois -Martiti de Montlige. ï celles de La Saute-Cochère, de Jÿlainfibœæif, de - LaJioueile, du Bois-Grenier et du Margat.

On conservait avanHa Révolution, dans les archives de la fabrique, un acte constatant que Monsieur, frère du. roi Louis XIÎI (Gaston (Yürléans), avait couché au [presbytère de cette paroisse lorsqu’il vint à Nantes, en 1626, épouser ltlmïde d/lontpensier.

Celtes pièce curieuse, craquelle les paroissiens. attachaient une telle importance que, chaque année, le trésorier entrant en fonction-s était tenu d’en donner décharge à son prédécesseur, a été perdue pendant la Révolution et n’a pu être retrouvée depuis.

a un. — COMBOÙRTILLÉ.

Conzbortilleium, Conzbortillë, Conzburtltilleiunæ, XI° siècle‘

(flpMorice, P-r. I, col. 585, 623, 644, 646, 776). — Combourtïllye, av“ siècle. — E. de Comburno Tilleyo (ponillé de 1516), CombonrgTilley (acte de 1729). i , Recteurs de Combourtillne‘. — 1657, M. Nicolas Le Fehure. — 1732, M. Charles de Lange. — 1’765, M. Hilaire Pichet, + 1786. Â- 1786, M. Deshaies.

La cure était à Falturnalive. a

Archéologie. — Uéglise de Comhourtillé, sons Finvocation de saint Cyr, a. été retouchée à tant de reprises différentes, qiril est impossible de déterminer le caractère architectural qui g domine. Dans le principe, son vaisseau se composait d’une seule nef‘, dont la construction devait remonter à Fépoque romane. Dans un par de mur quiaété démoli en 1848, on voyait les traces d’une haie dont la pierre (Tamartissement, taillée en plein cintre, a été replacée dans le mur du choeur où on la voit ; encore aujourd’hui.

L’église actuelle se compose de trois nefs qui communiquent entre elles au moyen de trois arcades.’

Le collatéral nord a été construit vers la fin du xvïsièele : j’ai trouvé dans un compte de la Fabrique de Saint-Sulpice, de l’année 1498, une note qui meqiaraît se rapporter à cette construction ; elle est ainsi conçue : d’ar le conseils et advis de la plus saine partie des parroayssiens de ayons les diotz trésoriers ont vendu aux trésoriers de Combourtillye la four mairie de la petite vitre de Saint-Domyn avec XX, piez de pierre de viez enohappement quest pour ce LIII s. n

Le collatéral sud a été construit en 1848, ainsi que le clocher, qui a remplacé une bàtière.

Avant la Révolution, il y avait dans le bourg une chapelle dédiée à saint Denis. Cette chapelle dépendait autrefois de la terre de Malnoë.

En 1657, Mm“ Charlotte Harel, veuve de M. Urban de Cervou, baron des Arcis, propriétaire de cette terre, en fit Fabandon au recteur…

Histoire féodale. — La paroisse de Combourtillé avait des seigneurs particuliers au xu siècle. Les actes de cette époque

mentionnent Guillaume de Conzbourtillé, qui, en- 1142, fut.

témoin (furie donation faite à l’abbaye dé Savigngrqaa-t" Payen Senselinel, et, en M62, d’une autre donation faite à même abbaye par Robert de Vitré (D. Mon, Pr. I, col. 585, 646) ; Jean, religieux à Savigny (ici, ibid., col. 623)’ ; et enfin, dans

les dernières années du siècle, Robert, après lequel ; on’netreuve. plus. aucune trace de cette famille‘, soit qu-’elle ait

. changé de nom ! ou qu’elle se soit réelle-meurt éteinte.,

Latsenle terre noble de cette paroisselétait la» terre des Combats-milles, à laqiuelêle. était attaché le droit de baisse just-ice. IV ; Â- DOMPIERRE-DU-CHEMIN.

E. de Donna Pctro, ’1 166, Monast ; bénéd, f° 211.

313. de Donmo Petro de Limite, pouillé de 1516.

Recteurs de Dompierre. — 1166, Laurent. -, -.— 1670., Mi Le Doyen. — 1717s, M. Jean Jamme. —1747, M. R. Baudry. —irer, M. N. ; Trotteminard ?, — 17st, M. Robert Martin Boisgay. — 1789‘, M. Jean Roger.

’ ', a l. a o a. La cure elatt à la présentait ion de Yarclndiacre de Bennes.-

Archéologie. — L’église, sous Pinvocation (le saint Pierre, présente extérieurement un assemblage de pans de murailles construits à différentes époques. Les contreforts qui soutien. nent le chevet sont de la plus ancienne : ils appartiennent vraisemblablement à la p-ériode (le/transition. Jattribuerais volontiers à la même époque plusieurs fenêtres aux jambages épannelés et a l’amortissement en plein cintre, ou bien à Parcade trilobée encadrée dans une ogive ; mais généralement les autres reconstructions sont d’une époque récente ; la tour, principalement, qui a remplacé une bàtière, ne date que de quelques années..

Onmemarque dans le pian de cette église tme. déviation très-prononcée de son axe, qui sïncline du. côté droit, a partirçde l’entrée du chœur. Est-ce l’expression d’uneq t pensée

symbolique ou l’effet d’une inadvertance de l’architecte ? (Test.

ce qu’on ne saurait décider.

Du côté de l’Épitre, ail-dessus de la sacristie, la muraille présente uneouyäerture, en forme de galerie, qui donne lieu de supposer qu’i] y avait autrefois un ambon ou bien une chantrie à cette place. q.

La grande arcade est surmontée d’un’écusson aux armes d-u Bois-‘le-Hbux (frotté d’argent«et de sable de six pièces) ; la porte de la sacristie, d’un autre écusson aux armes de la famille de Vendel (de gueule il trois gantelets (l’argent).

Un assez beaurétableetl pierregdans le genre destin’siècle, sert de décoration au grand autel.

Chapelle Saint-Blaise. — Sur le bord de la route départlÿ, » mentale de Fougères à Laval, et ä une petite distance du bourg deDompierre, on rencontre une petite chapelle qui est dédiée il saint Blaise et qui était, avant la Révolutibn, "le titre

. d’un prieulé dépendant de l’abbaye de Saiut-Jouin de lllarries,

au diocèse de Poitiers.

L’époque et les circonstances de sa fondation nous sont également inconnues, et le plus ancien titre le concernant, que nous possédions, est de 1625. C’est un acte d’investiture donnée a Alain Laurent par Pierre Le Coruulier, évêque de Rennes. (Arch. dép., sér. G.) La chapelle y est désignée sous le nom (le Capelle sancti Blasil’alias prio-l-‘altls de Pont-Roznmy in capellà de S. Blaise intra limites parochiœ de dono Pair-l’ (sic).

Dans les actes français, il est généralement (lésigné sous le nom de Prieuré de Pont-Rémy S. Blaise. à A d

Ce nom de Pont-Rémy est sans doute celui du pont sur la Cantache, près duquel.il est situé, et qu’il lui a emprunté.

Ce petit bénéfice, qui avait le titre de prieuré simple et régulier, rapportait annuellement a son titulaire une somme de cent livres, indépendamment de celle de soixante livres qu’il abandonnait“ au recteur pour la célébration de deux messes, à laquelle il était obligé chaque semaine.

Voici les noms de quelques-uns des derniers prieurs : Alain Laurent succéda en 1625 à Pierre Vallet. — 1’760, dom Odom Hombel, religieux de l’abbaye de Saint-bielaine. — 1782, dom Charles-Joseph Béry..

On a découvert en 1850, près du village de la Jalcsne, deux cercueils en calcaire coquillier, semblables 3l ceux que l’on a découverts différentes reprises aVendel, a laouvigné et au Cllïltellier, ole. l i ’ V

Je suis porté a croire, bien que je ne puisse donner a-rtcune preuve a l’appui, que cette. paroisse était traversée par une voie romaine qui devait se rendre de Jublains à Rennes ou à

Corscult ; Cette voie ; dont le premier tronçon est reconnu ’

entre Jublains et la Mayeuue qu’elle traversait, près du bourg de Moulay, n’a pasiété, ce me semble, recherchée dîme manière assez sérieuse dans notre département. La découverte des tombeaux de la Jalesue, le nom de notre paroisse, — enfin celui d’un champ près de la Jalesue, qu’un aveu du xvn“ siècle

— désigne sous le nom de champde dessus la voie, me font sir-p :

poser que des recherches soigneusement faites dans ces parages pourraient avoir un heureux résultat. Cunriosités itattrrelles,— À un kilomètre environ du bourg de Dompierre, à. droite de la route départementale de Feugères à Laval, et a une petite distance du point (Pintersection de celle-ci avec le chemin de fer, ou aperçoit un groupe de rochers dont la disposition est fort remarquable. Il consiste

en deux masses énormes, placées en face Puue de Parure, de" i

chaque côté d’.une profonde vallée au milieu-de laquelle coule un faible ruisseau,.qui n’est autre que lu rivière de Cantache. Ce groupe de rochers, qui a perdu beaucoup de l’aspect à la fois grandiose et pittoresque qu’il avait autrefois, depuis que Fou exploite le quartzite dont il est formé pour Yeutretien des routes dans la cotitrée, porte dans le pays le nom de Saul-Rolland, sous lequel il est devenu légendaire.. —« S’il faut, en eliet, s’en rapporter la tradition, le héros de la chevalerie fabuleuse, le fameux Rolland, aurait un jour franchi avec son cheval l’intervalle de cent mètres qui sépare les deux rochers, et cela même a plusieurs reprises. Une première fois, ce fut pour le ben JDÏGZL, et un bond de son coursierlle lança sur la roche opposée. Une seconde fois, ce lut pour la bonne Vieiêgg, et un effort du généreux palt-ifroi le reporte à Fendroit d’oii7il- était parti ; enfin, il essaya de sauter une troisième fois pour sa dame, mais ce fut pour son malheur. Uinfortuné Rolland et son coursier tombèrent au fond du précipice et périrent dans leur chute.

On voit encore gravées sur la pierre les traces d-’un fer a cheval, qui viennent à l’appni de cette légende. Mais comme elles ne représentent que la moitié de sa forme, Fou observe judicieusement que c’est la que le pieddu cheval de Rolland glissa lorsqu’il sauta pour sa fatale maîtresse.

Non loin de l’endroit où sauta Rolland et dans le même massif de rochers, l’on rencontre la pierre dégouttant, ainsi nommée parce qu’elle distille «continuellement des gouttes d’une eau transparente, qui tombent dans un bassin profondément creusé dans le roc. Cette pierre, jetée sur la limite dÏuue roche’qu’elle dépasse de près de la moitié de son volume, a été longtemps, de la part des habitants dupays, l’objet d’une superstition que résume un (licton populaire ana quel elle a donné lieu : Quand la pierre dégouttant. tombera, le jugement viendra.

Heureusement, ces superstitions surannées, qui tenaient les populations de nos campagnes asservies sous le joug de la crainte, tendent a disparaître bientôt ; et si nous étions parfois tentés de les regretter sous le rapport de la poésie, dont « elles imprégnaient nos mœurs, nous devrions nous consoler de leur perte par la considération des avantages qu’en retire la dignité de l’homme, dont elles rabaissaient la destinée au point de la faire dépendre d’un caprice ou d’une bizarrerie de la nature.

MM. Ducrest de Villenenve et l’abbé Bucheron, aujourrPhui aumônier de Saint-Méen, ont publié chacun leur légende sur le Saut-Rollaand : le premier, dans FAnnuaire de Farrond-issement de Fougères pour l’année 1838, p. 59 ; le second, dans le Magasin Universel, année 1836-37, p. 195.

Terres nobles..—s I. La terre de Launay-Vendel. —. Cette terre, unie (ÏBDUÎS longtemps a celle du rBois-le- Houx (voir-L-uitré), élaitla terre seigneuriale de la paroisse. Elle donnait à son possesseur le droit-de haute, moyenne et basse justice -, droit de prééminence dans l’église de Dompierre, de litre et de ceinture au dedans eteau dehors ; droit de quintaine, etc.

b :

Je dois a l’extrême obligeance de M. le comte de la Belinaye la communication d’un aveu présenté 11 la Gourde Châtillon le l“ mars 1581,.qui nous donne, sur la manière dont était exercé ce droit de quintaine, des renseignements trop curieux. pour que je ne me fasse pas un devoir de les reproduire : — a

a Conlesse avoir droit de quintaine sur tous ceulx qui

épousent filles ou femmes en l’église d-u dict Dom Pierre ; lesquelz nouveaulxa mariez, l’an de leurs épousailles, sont tenuz, au jour Sainct Pierre, premier jour (Yaougst, comparoir par-‘deævant les juges et OÎÏÎCÎCFS de la dicte Court de Vendel, au pauiz de Verdun, après les vespres dictes en l’église du diet lieu, chacun d’eulx garniz d’une lance gaye de boys et faire, leur debvoir de courre et rompre leurs lances contre un post et escu y estaut. planté.

ci Aux quelz coureurs le d. sieur du Bois-læhou et de Vend el doit fournir de cheval, esperonset fer de lance appelé Hoquet et à faulle aux d. coureurs de demander congé de prendre les d. esperous, de monter sur le d. cheval, de courir et de descendre après avoir couru et ouster les dictz esperons et de rompre leur «licte lance, »y a amende d’unemyne d’avoine mynue (3 hectolitres) sur chacun des diclz défaillons à faire le d. debvoir et aurcas quilz aient-trompe leur dicte lance, ils sont subjectz à Famende d’une myne de la d». avoine. »

Le même aveu mentionne un autre droit curieux qu’il expose de cette manière :…

tu Aussi que la dernière nouvelle mariée qui dernièrement vu1 4 - 16 « es pou seroit en la d. paroisse de Dom Pierre du chemin, auparavant la feste de l’Ascension deN. S. J. C. en l’an de ses épousailles doibt et est tenue à issue de la grande messe dicte en l’église rlud. Dom Pierre, qui est le jour que la procession se fait par les parotiaissiens alentour de la Blée d’icelle paroisse et par devant les d. juges et officiers de lad. Court de Vendel, bailler et présenter and. seigneur du Bois-le-hou, a raison des droiclz seigneua riaux à lui appartenanlzla cause de lad. seigneurie de wVendel, ung chappeau de fleurs, le quel lecl. seigneur ou son procureur donne et présente à icelle fille que c bon luy semble en la dance publique qui se faict led. jour, en l’assemblée (Ficelle procession, en la quelle se trouve grand nombre (le jeunes filz et filles hounestement et paisiblement, la quelle fille à laquelle est donne le dict chappeau (loibt le debvoir de baiser and. seigneur ou a son procureur. »

La seigneurie de Launay-Vendel ne comprenait primitivement que le manoir, la métairie et le moulin de Latmay-Vendel, avec les fiefs suivants : le bourg, de Dompierre ou la Comté, le Pin, Brécé, la Jalesne, le Theil, Beaulictt, Launay-Fusel, les Vallées et une partie des fiefs CÏATdiÜOtL et de la Foucattchére ; mais en 1615, M. René du Bois-le-Houx l’accrut de la plus grande partie (les fiefs qui dépendaient auparavant de la terre des Haries, et qui lui furent cédés par M. Germain Le Limonnier, leur propriétaire. p -

Les fiefs de la Comté et de Beaulleu donnaient alleur possesseur droit de coutume sur les denrées et marchandises qui passaient du pays de France on du illlaine au pays de Bretagne, avec entende esusr les contrevenants ; étaient néanmoins exemptés Cella} qui allaient en la ville de Vit-ré, à laquelle ils acquittaient ce devoir. Par suite d’une concession faite par les anciens seigneurs, il appartenait aux teneurs de ces fiefs pour les denrées et marchandises qui passaient par le chemin chartier. (Aveu précité.)

II. La terre des Haries, avec droit de basse justice dans les fiefs qui en dépendaient.

La terre des Haries se composait, à la fin du xv1e siècle, de la maison seigneuriale avec ses dépendances, les trois métairies des Grande et Petite-Hem", du Donzaine ou Illétairie-Neuve, et du moulin de Courtcilic.

Elle avait dans sa mouvance les fiefs suivants, situés dans les paroisses de Dompicrre, de Lilitré, de La Celle-en-Luitré, de Javené et de Parce : la llîorinais, la Graf/‘ardière, ’la Bavssetière, la Boche ou la Chaérinc, la Guënaudié-re, le Haut et Bgs- Loisil, la Frazelière, la Pouvez-t’être, la Houducière, les

"Landes, le grand fief du bourg de Javené, le Bois-Grosse. la

Haya-is, la Charbonnière, Çures, la Rebesque ou la Brèche, et enfin une partie des fiefs dfidrdillouæ et de la Fouaau ; dière. a a ’ ’

En 1645, Germain Le Limonniervendit tous ces fiefs, à la réserve de celui de la Jlforinais, à René du Bois-le-Houx’, à la charge de payer le donaire de Perronnelle Œlälrbrée, veuve de Michel [Je Limonnier, sieur (le La Marche, son oncle.

"Par le même contrat, le seigneur du Bois-le-Houx concéda au vendeur un droit de basse justice et d’enfen avec celui (Parmoirics au côté droit de l’église de Dompierre, devant l’autel de saint Jean.

Les Haries appartenaient en 1476 à Pierre de la Bonexière ; en 156%, à Gabriel de Montgommery, comte de Longes, de Bourgbarré ; des Rochers, etc. ’ A

Au commencement du xv11e siècle, à Leonard de la Bizaie, sieur depBeauehêne, inari de Andrée Le Jariel ; qui l’échangea avec Jean Le Linionnier ; lequel en prit le nom. A

En 1629, un de ses successeurs, M. Édouard Le Limonnier, les vendit à Jean Hameau, qui sept ans- plus tard, en 1736, les revendit lui-même in Nicolas Alleaume etnä. Jeanne Le Liepvre, sieur et dame du Chasteignier.

Jeanne Alleaume, leur fille, ayant épousé «M. Jean Le Bouteiller, elle lui porta la terre des Haries, que leurs descendants ont possédée jusqu’ä nos jours.

III. Le lieu et la métairie du Theil.


V. - FLEURIGNÉ.

Florineium, 1242, actes de l’abb. de Savigny. — Florinë, 1361. — Florigné, 1429, — E. d ; Florigneio, pouillé de 1516.

Histoire religieuse- Ijéglise de Fleurigné était un prieuré

dépendant de l’abbaye de Rillé et desservie par un religieux, de cette abbaye. Voici les noms de quelques-uns de. ceux qui, dans les deux derniers siècles, ont été appelés à remplir cette

fonction : 1606, F. Nicolas Breillet. — 1644, F. Jacques-

Gérard. — 166”, F. Alexandre Bourée. — ’1670, F. Jean du Ponchel. — 1690, F. N. Bincolais. — 1’703, N. Pyart, + 1728. — F. Louis Deniau, + 1749, N. de Guéry. —

1754, F. N. Perruclion, +1781, F. N. Le Marchand, qui,

en 1’792, fut transféré à Saint-Léonard de Fougères comme curé constitutionnel. Archéologie. — L’église de Fleurigné, sous Pinvocalion de

saint Martin, archevêque de Tours, se compose d’une nef et de‘

deux transepts d’une grande régularité. Quoiqdelle présente des traces’de restaurations faims a "diverses époques, -on peut néanmoins la classer parmi les édifices du temps de la renaissance, lye style de cette époque dominant’presqwexclusivement dans toutes ses parties. Le chevet est a pans coupés, et la porte du transept sud présente pour principaux caractères des chambranles en application, ’avec une archivolte ornée de crosses et surmontée d’un arc Tudor.

Le millésime de 1729, placé 30711858118 de la porte, indique la date de la construction de la façade occidentale, qui n’offre rien de remarquable.

Le toit repose sur une corniche composée de petits modilè lons en pierre et d’un aspect assez agréable ; air-dessous, on

remarque une série de pierres de tuflean engagées dans la muraille, —et sans doute destinées a recevoir des écussons dont

la Révolution a fait disparaître les traces.

Dans le chœur de l’église et du côté de FÉvaugile, on reremarque un enfen, dans «le style renaissance, anciennement

consacré a la sépulture des seigneurs du Bois-Février et des

membres de leur famille. Unacte de 1615, faisant partie du dépôt des archives dé-

parte mentales, constate qu’en cette année M. Gabriel de Lan- «

gan fonda dans l’église six chapelains, aux émoluments "de quarante livres chacun, pour célébrer, tous les jours de la semaine, une grandïnessepsur le tombeau de ses ancêtres. Cette rente fut supprimée, dans la suite, par un des descendants du fondateur, qui alïecta s ce service les revenus de la terre du flallay-Robert, en Laignelet., l Trois panneaux de la chaire oflrent des sculptures assez bien traitées et représentant des bouquets de fleurs avec des épis de froment. ’ ' V Une inscription ainsi conçue : Fut fa-ict par la grâce de

Dieu par M. Julien Éoutay chèrpantie151669, et placée sur ’

l’un des arbalétriers de Fintertransept, indique Fépoque à laquelle cette partie a été reconstruite., ’ Chapelles. ê» On comptait ayant la Révîrolution cinq chapelles sur le territoire de cette paroisse : 4o au Bois-Février,

elle était ruinée dès 1688 et n’a jamais été rétablie ;,

2o À Patrion, "sous Pinvocation de saii1tAhral1am° “elle airaît 7 été fondée, en 1657, de vingt livres de rente, pour la célébra-

lion d’une messe chaque semaine, par M. Jean de Quenouard, seigneur de Patrion, fondation qui fut renouvelée en. 1735 par M. Robert Avenel, seigneur dudit lien et du Piessis.

On y allait en pèlerinage le lundi de la Pentecôte, — el il se

tenaitce jour-là une assemblée assez importante sur le piacis qui Penvirontie. Encorefort suivi dans les trente premières années de ce sièclegle pèlerinage est entièrement. abandonné aujourd’hui et l’assemblée est tombée avec, lui.

3o À la Motte-dîgné ; elle existait dès 1579 etelait alors desservie par un chapelain ;

4o À Fourgon ;

5o Enfin, à Montbraud.

Histoire féodale. — Dès le xur siècle, Fleurigné était lie siège et le titre d’une vairie, qui for-ma plus tard la sergenterie ou bailliage du même nom, et» dont., la terre du Bois-Février était le gage féodé.,

La première mention que j’aie rencontrée de cette vairie se rapporte à l’année 1242. En cette année, Baoul III, seigneur de Fougères, donna a l’abbaye de Savîgny dix livres tournois pour une chapellenie et cent’sous pour une pitancea la communauté, le jour anniversaire de sa morue prendre chaque année, le jour de la Décoliation de saint Jean-Baptiste, sur sa uairie de Fleurigné et aux mains de son voyer et de ses successeurs.

Du reste, le nom de Fleurigné ne me paraît pas avoir été le titre primitif de cette vairie ; dans l’énumération des diverses circonscriptions entre lesquelles se partageait la terre de Fougères au an“ siècle, el’. que nous trouvons dans la « grande charte donnée, en’1163, par Raoui Ilen faveur de Bille, savoir : Louvigner, Le Vendelais, Le Coglaiis et Loerrum, les trois’premières nous so-nt connues, et Jen dehors

æ.

d’elles ii ne «reste que le territoire correspondant «ä celui que‘ nous trouvons plus tard désigné sous le nom- de vaïrie de Fletïrigtié ; c’est donc ace territoire que je me crois fondé dhttribuer ce nom de Locrtjum, dont l’explication n’a pas encore été donnée. Quant à l’origine de ce nom, je ne saurais émettre qu’u’ne conjecture ; mais il me semble qu’on peut supposer qu’il est le nom primitif d’une terre de Laignelet, aujourd’hui Louedron, donnéeau xnïsiècle à Pabbaye de Bille ; et qui aura été, dans le principe, le gage féodé de cette vairie.

Le bailliage ou sergenterie de F leurigué comprenait les paroisses de Beaucé, de Fleurigné, (Vigne (ancienne paroisse), de la ChÛPÛHCfJHÏÎSOÛ, de Laigttelet et du Loroux ; quelq-ues fiefs de Lecousse (la Dauiais, la Dorissais et Villeerbue) et celui du Haut-Mousset, en la chapelle Saint-Aubert.

Les conditions de son -existence ont été profondément modifiées par la création de deux nouvelles’sergenteries formées dans son ressort : la première, celle de la Chandronnerais au xv” siècle, celle de Montbraud au’xvti“ :

Par suite de cette double création, le sergent du Bois-Fé-

yrier n’eut plus a faire la cueillette des rentes dues au bailliage, (rebord que deux années sur trois, e.t plus taiäd que tous les-trois ans, à l’exception-n de la paroisse du Loroux, dans la.quelle il conserva toujours le droit exclusif {Pexercer les droits de sa charge ; il ÔUÙCOHIÎHUOI néanmoins de faire chaque année, ‘a la recette de Fougères, l’apport et l’a.cquit des rentes dues au seigneur, lesquelles lui étaient remises par les deux autres sergents dans les années de leurextareice, lui seul ayant qualité our faire cet apport et en recevoir décharge. ’ Le revenu de ce bailliage consistait, au commencement du xvxti” siècle, en L529 boisseaux 3/4 d’avoine menue, un muid de vin estimé,30 livres, et 74 livres 4 s. en’monnaie. Le tout rêvalué à la somme de 1,692 livres l sol 6 deniers.

Le seigneur du BoiseFévrier avait, a raison de z sa sergenterie, outre les (lroits attachés ä sa charge, celui (le havage à la foire de la Magdelaine, qui se tenait au lieu de ce nom, près Fougères, le 22 juillet de chaque. année, ainsi.qu’à l’as« semblée de Beaucé, le jour de la fête de saintÿArmel (i). Il avait, en plus, un droit de hou teillage de «i deniers sur chaque pipe de vin amenée à chevaux dans la ville de Fougères, à la

(1) ll y avait autrefois des assemblées dans la plupart des paroisses, soit à l’occasion de la fête patronale, soit à l’occasion de la fête de quelque saint qui était honoré d’une manière plus particulière dans leur église, et à l’autel duquel les populations des environs se rendaient en pèlerinage.

Ces pèlerinages ne tardèrent pas à perdre tout caractère religieux, et dégénérèrent plus tard en assemblées tumultueuses dans lesquelles la religion et la morale étaient indignement outragées.

Dans le cours duxvize et du xvrne siècle, les évêques de Rennes, frappés des abus qui en résultaient, essayèrent plus d’une fois, par leurs mandements et leurs exhortations. et dans leurs visites pastorales, (l’amener leur suppression, mais ils ne purent y réussir.

Il arrivait quelquefois que plusieurs paroisses se réunissaient pour donner plus (l’importance et plus de solennité à leurs assemblées. Ainsi, les paroisses de Louvigné, de Saint-Georges, de Poillevy et de Mellè avaient une grande assemblée commune le jour de la Pentecôte.

Les habitants montaient à cheval, tenant à la main des’ étendards, qu’ils appelaient des étendards du Saint-Esprit, par raison que la con frairie dont ils se prétendaient membres était sous son invocation et son patronage. Ils allaient ainsi en cavalcadesfijusque dans les cimetières des paroisses et a la porte des églises, dans lesquelles ils troublaient le serviÿe divin ; dans les promenades, ils arrêtaient devant toutes les croix qu’ils rencontraient, et chantaient devant elles des prières de leur façon, auxquelles ils mêlaient mille extravagances.

En 1’100, le désordre fut tel que M. de Lavardin, qui avait épuisé, pour les faire cesser. tous les moyens en son pouvoir, exhortations, remontrances et censures même, eut recours à la justice et porta plainte au Parlement, qui, sur le réquisitoire du procureur général, décrète de prise de corps plusieurs des plus mutins et des plus entêtes.

L’un d’eux, nommé L’Èvêque. fut détenu pendant près d’un an dans les prisons de la Cour. Il se qualifiait du titre de vicaire de cette séditieuse confrérie, dans laquelle. il semait le trouble et l’agitation. destination d’autres que des bourgeois, et de.8 deniers par celles qui étaient amenées c ; bœufs.

Par contre, il devait rendre et payer au château de Fougères acquit de (leu) ; muids de vin, moitié d’entre Chartres et blayenue, Feutre moitié de la quinte d’Anjou, dont les fûts et les lies devaient lui être rendus.

Terres nobles. — I. La terre et seigneurie du Bois-Février, avec droit de haute, moyenne et basse justice, de prééminence et de seigneur fondateur dans l’église de Fleurigné.

Cette terre, qui fut érigée en baronnie en union avec Montbraud, le 16 octobre 1658, et en marquisat en 16711, en l’aveur de M. Gabriel de Langan, appartenait, a la fin du xw“ siècle, à Geoffray Février, l’nu des capitaines les plus renommés’de cette époque, compagnon de du Guesclin, dont il reçut la capitainerie de La Guerche, qu’il occupa jusqiÿa sa mort. (D. Mor., Pin, l, col. 1633, 31a et 33-, Il, col. 997, etc.)

A (léfant «Tenfaiitsi mâles, qu’il ne parait pas avoir laissés,

la terre du : Bois-Février passa à Isabeau Février, sa’fille, qui la porta dans la famille de Langan par son mariage avec Simon de Langan. i

Cette famille, dont-le berceau semble avoir été la paroisse de Langan, dans Pérêché de Dol, était une des plus nobles et des plus considérables de la province. D-ès le x1e siècle, oñ roit figurer le nom de ses membres parmi les fondateurs des

églises et des monastères, et parmi les principaux personnages , attachés aux seigneurs de Dol et de Dinan, qu’ils assistent,

(lans un grand nombré d’actes, en qualité de témoins. (Dom Mol’., P1‘. l, col. 429, s67, 65s ; 77s, etc.) t

’ Elle ne semble pas être sortie des évêchés de Dol et de Saint-Malo, où elle sfétait considérablement développée, jus : qu’aux premières années du xv” siècle. A cettevépoque, on rencontre tiualre ide Langan : Olivier, Pierre, Raoullet et Simon, le mari (Plsabeau Février, le seul dont nous ayons à nous occuper.

Ce seigneur paraît avoir été très-attaché a la personne de Jean II, duc d’Alençon, rle dernier des seigneurs de Fougères de la Liaison de France : ce prince ayant été fait prisonnier à la bataille de Vernenil (1 3,24), et n’ayant pu obtenir de recouè vrer sa liberté qu’à la condition de verser la somme énorme de 200,000 écus pour sa rançon, le sire du Bois-Février se constitua comme un de ses otages. A ’

Quinze ans après, le duc, reconnaissant du service qui ! lui

avait alors rendu, lui donna une sauvegarde pour lui, ses

gens, ses familiers, métayers et serviteurs, ses blés, vins, avoines, bestails, nourritures et toits ses autres bienset choses en quelques lieux qu’ils fussent. (Id., P1‘. Il, col. 1324.)

Dans le siècle suivant, un de ses descendants, Claude de Langan, seigneur du Bois-Février, fut gentilhomme et grand panetier de la reine Catherine de Médicis en 1558, gouverneur de Rennes en 1566, puis maître d’hôtel du roi et de la reine, gouverneur et lieutenant-général pour le roi au pays Yendômois, etc.

Il occupait ces diverses charges lorsqu’il mourut en 1569, et la reine, en reconnaissance de ses services, autorisa sa veuve et ses enfants à demeurer dans le château du Loir.

I (ld., Pr. III, col. 1366.) ’

Durant la Ligue, le seigneur du Bois-Février se montra très-dévou’é au roi. Il paraît même que son dévouement lui suscita quelques vexations, a la suite d’u=ne sédition qui éclata à Fougères en 157 :1. (n. Mor., Pi‘. m, col. 1’441.)

Plus tard (1591), ayant été chargé d’une mission en Bretagne, de la part du roi, il tomba au pouvoir des ligueuraqui" feignirent de mettre en doute le caractère officiel dont il étai-t revêtmafin de le tiraitei autrement qu’un prisonnier de guerre. Le roi, informé de sa position, n’hésita pas a avouer la mission qu’il lui avait confiée, et h déclarer qu’il n’avait agi que dbprès son exprès et forrpel commandement.

Lesligueurs consentirent dès lors a île traiter conformément auxrloîs de la gilerre, et l’enfermer«ent au ohàteaude

Fougère-s, où ils le détinrent prisonnier jusqu’au mois (Parril,

1593, qu’ils lui rendirent la liberté moyennant une rançon de 11,000 écus. (D. Mon, P-r. III, col. 1558, 1561.) La terre du Bois-Février fut vendue rationnement à

l’époque de la Révolution et rachetée plus tard par 1M. de‘

Vaujnas, qui avait pensé l’héritière de la maison de L-angan ; elle appartient aujourd’hui à le-ur petit-fils, id. le vicomte

Christian Le Bouteiller.

L’a terre du Bois — Fourier" était composée ainsi qu’il suit :

Douniun PROCHE. — 1o Le château, la métairie et le moulin de Février ; 2o les métairies de la Gttiberäiêre et de la J’eus.-

« soya ; 3o la terre et seigneurie dé Fourgon, sur laquelle exista-à une ancienne motte, contenant environ 500 journaux (1) ;

44o la fterïre de iîlontbrault. (Cette terre, unie au Bois-Février

vers 1650, appartenait "antérieurement à la famille du Hallay. {n’avoir pour la réformation constate qu’elle possédait autrefois un ancien château, clos de fossés, murailles. et pont-levis, 1680.) 5o La métairie noble dzgfizut-Montlaraud. 7 Mouvaucns. — En Fleurigné :. les fiefs de. La Piehonnerie, 60 journaux ; de La Ilîartirtière, 100 journaux ; de PÉpine, 460 journaux ; du Bois-Gaucher, 60 journauxçde La Gam-borire et de Jehaztnay, 2920 journaux ; le grand fret de Illumbra-ud, d’où dépendaient les fiefs de Centaine et de La Gambrètière, 160 journaux ; les fiefs de La Petite-Bue‘, de La Coetfordièreet de La Galaiserie. 140 journaux.

(i) On trouve en 1102 un seigneur de Fourgon, Robert de Fourgon. (Doni Mor., Pr. I, col. 656L) i

En Laignelet : les fiefs de La Faucheraie, 100 journaux, et. de FHomnzée, M0 journaux.

En Luimäet La Sclle-en-Luitré : les fiefs de Le Couen» nerie, de FOrberie et de La Pignonniére.

II. — La flIotte-Lïlgnë, avec droit de haute, moyenne et i

basse justice.

Cette terre avait ses seigneurs dès le commencement du xu° siècle. La donation de l’église et de la dîme du Loroux à l’abbaye de Saviguy, par Raoul de Fougères, est faite avec Fasseutiment ! de Jean dîgné, qui donne aussi 1a dîme de sa terre. (D. Mont, P-r. I, col. 606.) ’

Cette terre appartenait, en 14H, à Pierre de Gaine ou de‘

Gagne, du chef de literie de la Croizilie, sa mère ; en 1485, à Guillemette de la Vairie ; en 1543, à Ambroise Le Pore ; en 1579, à Çuy Gefïrard, sieur de La Leutillèrè, du’chef de Renée Le Corvaisier, sa femme ; en 1639, à M. Pierre du

Châtaignier ; en 1659, à M. Berlrand du Guesclin, de La

Roberie, de Cariquet, du Plessis-au-Breton et de La Mottedîgné ; enfin, en 1680, à Mm“ Hélène du Gueselin, marquise du Brossay. A ’

Le domaine proche de cette terre consistait simplement dans les métairies de la Illolte-(Plgné et du Bois-deelÿigneztl, et sa mouvance dans le grande fief de la filottcædîgizé, 7 à 800 journaux ; les fiefs de FE/ficerée, 100 journaux, et de La Gesrie, près le bourg du Loroux, 126 journaux.

III. — Patrion, en 1680, à M. Michel de Quenouaflz, sieur de Pàtrion, terre formée des métairies de Ratrion et de Gicour, et du fief et bailliage de La llfonnerie, 86 journaux.

IV. — [ÏE/jîcerie (PEvesserie auxv siècle). VI. — JAVENÉ.

Jauené, Jaiaeueium, xu° siècle. (Blaucs-manteaux, 45,

p. 677 et 678.)

, Histoire religieuse. — Les documents contemporains nous apprennent que, tdans les premières années du un“ siècle, Étîenne de Javené, qui était sans doute le seigneur de cette

paroisse, puisqu’il en portait le nom, donna le huitième de ses dîmes aux religieux de Pontlevoy pour Ventretien de leur prieuré dîgné, donation qui fut plus tard ratifiée par Geoffroy son fils et ses autres enfants.

Son exemple trouva des imitateurs dans les autres seigneurs, possesseurs de biens en.cette paroisse, si bien que- nous voyons, un demi-siècle plus tard, les religieux de Pontlevoy

prétendre ä la jouissance de la presque totalité de ses dîmes. ’ ' Ces prétentions étaient-elles fondées ? Ce qui se passa peu de

temps après entre eux et Robert II, seigneur de Vitré 14152-

M78), tendrait à faire supposer le contraire. Ce seigneur, en

elTet, de la terre duquel relevait la paroisse de Javené, ne voulant pas admettre leurs prétentions, consentit, d’accord avec eux, à soumettre les questions qui les divisaient à Varbitrage de Josse ou Joscius, archovêquede Tours, (levant loquet -

il se fit représenter par Reginald, son chapelain, et Robert, prieur de Notre-Dame. v *

Les représentants des religieuxqfurent. les prieurs de Pontlevoy, d’Amboise et îdîgné. u v

Le prélat n’eut pas de peine à les mettre d’accord, et il fut convenu que le seigneur-de Vitré abandonnerait aux religieux la moitié des (limes de la paroisse, dont l’autre moitié lui appartiendrait, et qu’ils feraient bâtir a frais communs une grange qui serait également commune entre eux, les religieux devant rendre au seigneur un bon et fidèle compte de tous les produits qu’ils y auraient rassemblés. Plus tard, en 1207, les dîmes de Javené donnèrent lieu à une autre contestation entre les, religieux de Pontlevoy et les chanoines du prieuré d’Allion, de Perdre de la Gastine. Mais Fallaire, presque irnmédigtement assoupie et réglée par les bons olfices de Robert de Vitré, frère du seigneur et chantre de Paris, n’eut aucune suite. ’ i

La cure était à la présentation d’un des chanoines de l’é>giise cathédrale.

Recteurs de Javené. +1590, M. Jean Chaussière, chanoine de l’église cathédrale de Rennes. — 1620, M. François Le Porcher. — 1631, M. Gilles Debregel, sieur de la Gai-mine tière, docteur en Sorbonne. — 1657, M. Nicolas Le Febure. —1663, M. François Prières, 1707, M. François-René Pitteu, + 1736. — 1737, M. P.-J. Pioger, transféré à La Bazouge-du-Désert en 1749. — 1750, M. N. Beaudouiu. — 1772, M. N. Renard. — 1786, M. Julien-Pierre Maigné, + 1834.

Archéologie. — Uéglise de Javené est sous Pinvocation de saint Martin, archevêque de Tours.

Il résulte »d’une note que j’ai extraite des registres des comptes de la fabrique de l’église Saint-Sitlpice, pour l’année 1498, qu’elle était en construction en’cette année : à Pour avoir loué les sou/[teîctz (1) de l’œuvre de cyens aux nmczons de Javené pour attctm espace de temps ont reçu les (Iictz thesorieæs XXVI s. n Du reste, elle présente tous les caractères

A saillants du genre Œarchitecture qui florissait à cette époque, et il n’était pas nécessaire, pour déterminer s.on âge, de trouver ’

(1) Sans doute les soumets de forge pour refaire les pointes des marteaux et ré1rer les outils propres à tailler la pierre. la date de sa construction dans un document écrit. Sa forme est très-irrégulière ; elle se compose d’une nef principale accompagnée d’un collatéral avec lequel elle communique au moyen de quatre arcades ogivales au Nord, et d’une chapelle on transept seulement au Sud. Laplace correspondante à celle-ci est. occupée de l’autre côté par une sacristie voûtée, avec des arêtes et des arcs doubleaux a nervures prisma-tîques.

"Uéglise de Javené paraît avoir eu autrefois toutes ses fenêtres garnies de verrières, et les débris qui en ont» été conservés sont de nature à nous faire regretter ce qui en a été perdu. Les panneaux qui ont échappé à la destruction représentent, dans une fenêtre, l’Annoncia’tion de la Sainte Vierge, l’Adoratioi1 des Bergers et l’Adoration des lllages ; l’image du

Père Éternel remplit le sommet de l’ogive, dans le tympan.

Dans une seconde fenêtre, Nolreseigneur au jardin des Oliviers, priant dans la grotte de Gethsémani, et saint Pierre endormi.

Dans une troisième fenêtre, au Sud, se trouvent les têtes ’

des quatre évangélistes.

Ces sujets sont assez bien traités et d’un bon coloris ; ils sont sans doute l’œuvre d’un artiste du milieu du 2m“ siècle, de Pierre Simon peut-être, qui, a cette époque, fit un grand nombre de vitres pour les églises de Fougères, et sans doute aussi pour celles des environs.

Uornementation du tympan de la fenêtre du transept est remarquable parla grâce de ses contours et une disposition des figures que je n’ai pas rencontrée ailleurs. Elle reproduit exactement une fleur de Pensée, moins l e pétale inférieur, qui

est rem lacé ar l’amortissement trilobé de l’o ive secondaire. P, D 3

La grande fenêtre du chevet est marée.

Il’église de Javené est accompagnée d’un porche qui semble avoir été primitivement idestiné à servir Œossuaire‘. Le mur occidental est orné de trois panneaux à ogive en accolade : l’arcade de l’entrée a son archivolte relevée par des choux frisés et (l’outres ornements du xi“ siècle. l Les murs de l’église conservent extérieurement les traces d’une litre. A On lit sur une des sablières, à l’intérieur, l’inscription suivanté :

C. TuHayee ‘me fist faire. 1544.

Et sur un des piliers, cette autre inscription :

J. de la-Bue et-. Marie de la Tousche sa l’ema fisdrent.

Une pierre du mur septentrional, ä l’extérieur, porte le nom de Ilenis. Ce nom, que l’on trouve également sur l’une des pierres de la côtière Nord de l’église Saint-Léonard, donne lieu (le supposer que les deux églises ont été, en partie du moins, Pœnvre du même architecte. a

La tour de Javené est fort élevée : elle a cnÿiron 1E0 mètres « le hauteur..,

Une inscription, placée sur la porte occidentale, nous apprend que cette partie fut faite en 1544. Cette inscription, gravée sur un écusson, zut-dessus d’un are Pudor qui couronne la porte, est ainsi conçue :

INRI.

A544. [E

FU S VP.. OZEE. (y posée.)

/

Le millésime de 1561, que nous trouvons gravé intérieure-. ment à, la partie supérieure, indique l’époque à laquelle elle fut terminée.

Elle a été, à la fin du dernier siècle, frappée par la foudre, qui la crevasse en plusieurs endroits et la lézarda dans toute sa hauteur.

Par suite de cet accident, elle était rédniteä un état de délabrement tel qu’une ruine complète semblait menaçante, lorsqu’en 1847 l’administration de la commune, effrayée des conséquences, songes ä y faire les travaux de consolidation

que conseillait la prudence. Elle dépense pour ces travaux une

somme (le 3,600 fr.

Il y avait, avant la Révolution, au village de la Rivière, une chapelle dédiée à saint Julien (1), dest de cette chapelle, qui était fort voisine, qu’a pris son nom le moulin qui se trouve aux bords de la roule de Fougères à Vitré, sur le Couësnon, à moins de cent mètres de l’endroit où il a reçu le Nançon. i

Terres nobles. — Les terres nobles de Javené étaient :

. I. — La’seigneurie de la Bécanière. A

Il. — La terre et seigneurie de POnglèe, avec la métairie de la Louairie. i

III. — La terre de lzfürande-Marche, avec le moulin de Galascher. i,

Le possesseur de la terre de La Marche avait droit de banc dans l’église de Javené. «

1V. — Les lieux et métairies de la Rivière, de la Feuvrie et de la Pilletière.

(t) Elle était fondée (le. 20 fr. de rente.

vu : ’ 17

I

vu. — LA CIlAPELLE-JANSON

Capella Jançon, x1e siècle (D. Mon, P4‘. I, col. 371). -Capella Janson, xm° siècle (Arch. départ, série G.). — Ecclesia Sancti Lezini de Capelle Janson, xm“ siècle (Ibidï). —

Capella Janczon, pouillé de 1516. a Histoire religieuse. — Une notice, extraite du Cartulaire de Pabbaye de Saint-Georges de Rennes, nous donne de curieux renseignements sur les commencements de cette paroisse Elle nous apprend qu’a une époque que l’on peut rapporter avec certitude aux années qui s écoulèrent de 1030 a 1040, une noble dame, nommée Roiantelinè, à laquelle elle donne le titre de vicomtesse, et que l’on s’accorde généralement à regarder comme la veuve du vicomte Eudon, ayant pris la résolution de quitter le monde et de se consacrer ä Dieu, fonda au bourg de Chavagne un monastère, dans lequtäl elle

réunit quelques compagnes éprises, comme elle, du goût de

la retraite et du désir de leur sanctification.

(Ïétait peu de temps après qu’Alain III, duc de Bretagne, avait fondé, auprès de la ville de Rennes, la célèbre abbaye de Saint-Georges, qu’il avait donnée à sa sœur Adèle. 9 4

Roïanteline n’ayan t pu réussir n’établit une entente comq plète entre elle et ses compagnes, et désespérant de leur faire

adopter la règle qu’elle s’était proposée, renonça à son premier projet et conçut le dessein de réunir sa petite communauté ä la nouvelle abbaye. i ’ Dans ce but, elle alla trouver l’abbesse et la supplia avec les plus grandes instances, tant en son nom personnel qu’au

(t) Le nom de Janson me paraît être un nom (l’homme.

{Jacta de donation de Pégtise de Laîgnelet à Pabbave d’Èvron fut passé en présence de Janson de La Chapelle, sans doute un des descendants du fondateur de cette paroisse. nom de neuf de ses compagnes, de les admettre au nombre de ses Sœurs, lui promettant d’apporter a sa «maison une portion considérable de leurs biens.

Ijabbesse résista quelque temps, mais touchée de la constance de Roianteline et de la ferveur de ses instances, elle finit par céder et consentit a la réunion qu’elle lui demandait.

La petite communauté de Chavagne vint dès lors se fondre (tans la grande abbaye, à laquelle elle apporta, entre autres domaines, l’église de la Chapelle-Janson avecïoutes ses dépendances.

Mais (Fou venait, a la communauté de Chavagnve, la pro-

priété de cette église ? De Ïloïanteline ou de quelquïme de ses

compagnes, descendante peut-être du fondateurP

Je lîgnore complètement.

Parmi les papiers concernant cette paroisse et conservés aux archives départementales (série G) se trouve une lzioticc dont l’auteur inconnu a entrepris d’éclaircir cette question.

Suivant lui, l’église de la Chapelle-Janson, qui, dans le

principe, appartenait à Eudon le vicomte, aurait été partagée

à sa mort 2 une moitié aurait passé entre les mains de Botanteline, sa veuve, et Fantrè moitié serait revenue au duc Geoffroy, lqu’ll avait institué son héritier.

Ce prince, lors de son mariage avec Hedwige ou Havoise, fille de Richard, duc de Normandie, aurait fait d’on à cette princesse de la part pour laquelle il était fondé dans la propriété de l’église de la Chapelle-Jausen, et cette princesse en aurait elle-même disposé plus tard en faveur dfiàdèle, sa fille, et de l’abbaye de Saint-Georges lorsqu’elle fut fondée..

Quant à la part de Roîanteline, cette dame l’au rait porté-e à la petite communauté de Chavagne d’abord, et puis à Fabhaye de Saint-Georges lorsqu’elle y entra elle-mêmé.,

Ces renseignements ne paraissent Ÿnnllement en contradicv tion avec ceux quenotte fournit le Cartulaire. Il existe même entre eux une certaine concordance qui semblerait tout d’abord leur donner quelque autorité. Mais en examinant de plus près les termes du Cartulaire, on reconnaît bientôt qu’ils excluent toute idée de division en ce qui concerne l’apport de Roîanteline. Capella Janson, porte-t-il, cum omnibus appenditiis suis sine calomnia alicujus hontinis. C’est donc bien l’église de la Chapelle-Janson tout entière, et non pas une moitié, qui constitua rapport de la vicomtesse.

Quoi qu’il en soit, la donation de Roïanteline a toujours été le point de départ de la possession de l’église de la Chapelle-Janson par l’abbaye de Saint-Georges, possession que cette abbaye a conservée jusqu’ä l’époque de la Révolution.

Elle en fit le chef d’un important prieuré, auquel elle subordonna la cure, qui fut réduite par la même à la condition d’un simple vicariat, dont l’abbesse avait la présentation.

Le titulaire de ce vicariat est désigné dans les anciens actes sous le modeste nom de chapelain. Ses droits et ceux de l’abbesse n’ayant pas été déterminés d’une manière bien précise dès le principe, donnèrent lieu quelquefois a ide longues et pénibles discussions. Enfin, vers le commencement du xm” siècle, "de nouvelles difficultés s’étant élevées, les parties

. portèrent l’affaire devant l’évêque de Rennes, qui était alors

Pierre de Dinau (‘l 199-1207), déclarant expressément s’en rapporter a son arbitrage.

Le prélat, après avoir examiné Fafiaire et pris conseil de personnes sages et éclairées, fit un règlement auquel elles souscrivirent, et qui depuis a toujours servi de règle dans les rapports de l’abbesse et du chapelain, jusqu’au jour où il fut déchiré par la Révolution. ’ '

Dans le partage des revenus des terres et des dîmes qui appartenaient à l’église ou qui pourraient qu’appartenir par la suite, a quelque titre que ce fût, il attribua les deux tiersa l’abbesse et l’autre tiers au chapelain. — i‘

Il

l

Il appliqua la même règle aux oblations faites i : l’église, tant aux jours de fêtes qu’aux jours ordinaires ; à l’exception toutefois de celles qui seraient faites le jour des Morts, après la fête de tous les Saints, qu’il attribue exclusivement au chapelain. Il lui attribue également, à l’exclusion de l’abbesse, les offrandes qui seraient faites a l’occasion des enterrements ou des sépultures, lorsque le corps serait présent, et, en général, tous les droits et produits casuels des ofiiees des morts. —

Puis, relativement au partage des dîmes, il statua qu’au

temps de la moisson elles seraient toutes transportées à la

grange du prieuré, où se ferait le partage du grain et de la paille ; enfin, que celle-ci serait fermée a deux clefs, dont l’une serait remise au chapelain, l’autre aux religieuses ou leur représentant, de telle sorte qu’une des parties intéressées ne pût pas y entrer sans l’autre. (Pris sur une copie faite en 1612. — Areh. déparL, série G.)

Les dispositions de ce règlement étaient exécutoires dans toute l’étendue de la paroisse, et recevaient uueexception seulement en ce qui concernait le trait de la Templerie, dans lequel les chevaliersudtt Temple percevaient les deux tiers des dîmes ; encore Feutre tiers était-il soumis «à la même réglementation. A

Quelque positifs qu’aient été les titres de lfabbaye de Saint-Georges, ses droits sur notre paroisse ne laissèrent pas de lui être plus d’une fois contestés. Les anciens documents nous ont conservé les traces de deux contestations, entre autres, quüälle eut a soutenir. La première, i en 15%, contre Mm” Aljzon dé Pontbellanger, abbesse de Saint-Sulpice, qui éleva quelques prétentions sur le prieuré en faveur de son abbaye, prétentions, du reste : auxquelles elle ne semble pas

avoir donné de suite ; la seconde, en 1635, — contre M. Robert,

curé, qui osa disputer le bénéfice à sa patronne. Mais le Pré’sidial vÿabord, par une sentence du 24 mai 1635, et le Parlement ensuite, par arrêt du 20 juillet suivant, firent bonne justice de ses prétentions, et confirmèrent l’abbaye de Saint-Gcorges dans la possession pleine-et entière de tous-les droits qu’elle avait jusqu’alors exercés.

J’aurais désiré donner une chronologie aussi complète que possible des prieures de la Chapelle-Janson ; mais, malgré toutes mes recherches, il m’a été impossible de remonter audelä du milieu du xr“ siècle ; même depuis cette époque, l’a,

liste que je donne offre des lacunes considérables. Je n’hésile pas néanmoins à la produire. Les noms qu’elle présente, et qui appartiennent tous aux premières familles du pays, sont de nature ä faire ressortir l’importance du prieuré.

Prieures de la Chapelle-Janson. —, En 1450, Bobine de Champaigne. — 155…, Jeanne Doré se démet en 155.1. — 1554, lliarie de Kermeno. — 1612, Jacquemiue Dehordes se (lémet en 162.1. — 1624, Jeanne de La Villéon. —.- 16113, Élisabeth de La Villéon. — 1676, Jacquette de Èectlelièvre. — 1693, Françoise de Keraly.

Cette dame fut la dernière prieure. Elle était encore titu-

faire lorsque le prieuré fut réuni à la mense abbatiale par

lettres patentes données a. Fontainebleau au mois d’octobre 1714, et enregistrées au Parlement de Bretagne le M novembre suivant..

Avant la Révolution, il se donnait dans cette paroisse une mission tous les dix ans. Cette pieuse fondation remontait à l’année 1667, et était Voeuvre de M. Léonard Le Boisne, prêtre lazariste de la maison de Saint-Wéen, qui y avait affecté une somme de 1,100 livres. Jene sais si ses intentions furent bien exactement remplies ; je n’ai trouvé de traces de mission, dans le cours du xvni” siècle, »qu’aux années 17,11, 1732 et 1764-, mais ces chiffres disent assez, du moins, que le pÎrin : cipe de la décennalité n’était pas scrupuleusement observé.

4

En 1772, dans la nuit du 15 au 16 janvier, des voleurs s’introduisirent dans l’église en brisant le seuil de. la —p»o.rte, a près du maître-autel, et s’emparèrent d’une somme de 4,400. et quelques livres qui était dans la sacristie.

Recteurs de la Chapelle-lumen..— En 1436, ML Pierre de G rigane se démet pour. la chapellenie de Montmnran. — 446…, M. Pierre Picot, + 1464. —’ «est, M ; Jean Papin. — 1604, M. René Texier. — 16924, M. Étienne Pavé, + 1637 ; M. Jean Robert. — 1667, M. Bertraud Berel, + 1683. —1683, M. lirlichel Duclos. — 1688, M. René Crespel. — 1709, M. Charles de la Jaille. — N°28, M. N. Maillard. — 1777,

q M. N. Malle. a

Archéologie. — Uéglise de la Chapellenlanson est sous l’invocation de saint Lezin, évêque däèuigers.

Elle a la «forme de la croix latine. Sa construction tout entière se rapporte aux 1m et xvit“ siècles. La nef est antérieure à l’année 1552, ’puisque le vitrail de la grande fenêtre, qui n’a pu être [ilacé que lorsqu’elle était entièrement terminée, porte cette date.

Le transept Nord a été terminé en 1552-, celui du Sud ne Pu été qu’en 1641..

On remarque sur {les nervures qui soutiennent les arêtes de

la yoûte de ce dernier, un écusson qui se retrouve ençore.

dans plusieurs autres parties de l’église. Cet eusson, qui est de gueules a laifasee dnrgent, chargée de quatre hermines et

surmontée de deux fleurs de lys Œargent, est celui de la

famille de Lys,.dout un membre, Eustache de Lys, sénéchal deRenne-s, avait épousé N. de Beaucé, dame de hlo-ntiram» mery.

Toutes les portes de l’église nous montrent extérieurement Parc Tudor avec ses accessoires ordinaires. Celle. du transept méridional il son tympan rempli par les principaux instnp monts de la Passion : la couronne d’épines, lemartoau, les clous et la lance ; le tout surmonté d’un cœur placé au som-i met de Paccolade. Cette figure du cœur se trouve également au sommet de Paccolade, à la partie supérieure de la porte au Sud de la nef, mais dans une position renversée.

Les fenêtres, qui se distinguent par quelque caractère, sont dans le style flamboyant. Les meneaux sont prismatiques et forment dans le tympan des dessins qui se rapprochent plus ou moins de la figure du cœur enflammé. Les archivoltes sont ornées de choux frisés.

La corniche est en pierre de granit : elle est creusée en gorge et relevée, au côté Sud, par des espèces de boules également espacées et faisant corps avec elle.

La sacristie, sur le mur de laquelle on lit la date de 1629, est un ancien ambôn ou chantrie qui communiquait avec le choeur au moyen d’une arcade aujourd’hui marée., Iéglise de la Chapelle-Janson possède, sans contredit, les

deux plus belles verrières de l’arrondissement de Fougères. L’une se trouve ä la grande fenêtre du chevet ;.l’autre à celle,

du transept septentrional..

La vitre de la grande fenêtre du chevet a été malheureusement très-endommagée. Les trois panneaux inférieurs ont même été entièrement détruits et sont remplacés aujourdflini par des verres de couleur. i ’

Voici, en commençant par la partie supérieure, l’indication des tableaux qu’elle renferme : i -

l“ Dans le compartiment en forme de cœur qui remplit le sommet du triangle ogival, un grand édifice qui figure» sans doute la Jérusalem céleste. A

2o Dans les deux cœurs qui se trouvent immédiatement au-dessous, et qui remplissent les interstices entre les arcs des,

trois ogives secondaires, l’Annonciation de la Sainte Vierge. L’un des panneaux présente l’image de Marie ; l’autre celle de Tange, tenant un phylactère sur lequel on lit les paroles de la Salutation Angélique.

3o La Sainte Vierge et l’enfant Jésus. Un ange présente la croîx au divin enfant, et un glaive transperce le cœur de sa sainte mère.

Au-dessus-de ce tableau, on lit dans une sorte d’ai’al)esqtie la date de 1552.

4o -Le prophète Élie recevant le pain que lui apporte une lèvrette, et un ange qui-lui adresse ces paroles : Surge et manduca.

5o Saint Lezin, "évêque (Dangers, et patron.de la paroisse, bénissant une jeune femme richement parée et agenouillée devant un livre ; sans doute la donatrice de la vitre. Le nom du saint évêque rsanctus Lezinus, est inscrit sur une banderolle dans le tableau. i

Àll-ÔBSSOIJS de ces tableaux se développait, sur une double ligne, une inscription commémorative presque entièrement détruite ; cependant on ylît encore ces mots : Robert Claude écuyer de Plédren… ses haultes… bon et belle… Dieu qui le loge et… cinq cens..

Les trois arcades trilobées, formées par l’amortissement

des meneaux au sommet des ogives, sont remplies par trois

écussons. Cent des deux côtés sont semblables. Ils sont d’argent, au lion coupék de gueules et de sinople, armé d’or. Celui du milieu est écartelé mi-partie de gueules à la fasec (Nierurines, mi-pdrtie Œazm‘, à la fasce d’argent, avec amulettes de gueules.‘.

Lespremiers appartiennent. À la famille d’Espinay et se rapportent vraisemblablement à Philippe d’E’spinay, qui. fut abbesse de Saint-Georges de 1573 à 1583, et qui petit-être était prie-ure de l’a chapelle Janson ä l’époque ou la verrière, fut-placée. ’ l

Le dernier nous représente les armes accolées de Robert Claude de la Chapelle, seigneur de Plédren, et de Charlotte Ferré, son épouse, qui, au xvi” siècle, avaient, dans la paroisse de la Chapelle-Janson, un droit de prééminence authentiquement reccnnu par un acte de 1533.

Les trois tableaux inférieurs représentent : l“ le saint homme Job sur son fumier ; 2o Abraham conduisant son fils, chargé du bois de son sacrifice, 3o enfin le saint patriarche

au moment où son bras est arrêté par range, lorsquÏil se disposait a immoler son fils.,

Les sujets représentés dans les panneaux inférieurs de la verrière du transept septentrional sont : 1o Une abbesse, mitrée et crossée, en tunique et en chape, la tête ceinte de Fauréole ; 2o un personnage, coilïé à Porientale, et portante bourdon de pèlerin, présentant une dame agenouillée devant un prie-Dieu, et sur le vêtement de laquelle on remarque. un écusson en partie détruit, mais sur lequel on distingue encore un demi aigle aux ailes déployées de sable ; 3o un archevêque, tenant en main une double croix et présentant un chevalier dont l’écu d’argent porte un aigle de sable, membré et becqué (Par, au bâton de gueules brochant.

Ces armes étaient celles de la famille de Beaùcé, qui avait droit de prééminence et les autres droits de seigneur fondateur dans l’église de la Chapelle-Jauson, ä raisonné la terre de lliontframmery, et les sujets représentés dans ces trois giletiers panneaux se rapportent sans aucun doute quelques traits de l’histoire de cette famille, dont ils étaient destinés a conserver le souvenir..

Les sujets représentés dans les panneaux supérieurs sont : l“ la Sainte Vierge tenantlenfant Jésus sur ses genoux :

auprèsr est un agneau qui cherche à monter sur elle et semble

vouloir jouer avec le divin enfant ; 2" un chanoine revêtu du rochet romain, bordé d’une fourrure.

o ’ I 

Il est représenté dans Pattitué de de la prière, a genoux devant un livre. Un ange soulève un draperie aw-dessïus de sa tête et semble le considérer.

3o Le troisième tableau est incomplet et fort confus. Il paraît formé des débris d’une ; autre verrière, probablement de celle du chevet z il se composait de plusieurs personnages, parmi lesquels on croit reconnaître un cardinal. Sur un fret ; ment de verre colorié, on lit- le nom de Claude, peut-être encore celui de Claude de Plédreu, et sur un, autre de verre blanc, ces mots : adonné cet… et au-dessous : fait ce en…

Les deux rangs supérieurs sont remplis par tinseul sujet : la mort, ou pour mieux parler le langage de lÎÉglise, le trépasse ment de la Sainte Vierge. Marie est représentée sur son

’ lit, derrière lequel sont rangés tous les apôtres. Saint Pierre

lui donne lïExtrêmeeûnetion, et saint Jean, qu’il est facile de

reconnaître à la jeunesse de ses traits, lui remet une palme entre les mains. Un autre apôtre tient la croix levée.,

Sur le devant sont deux autres personnages assis, et auprès (Yeux sont déposés un bénitier, un livre et un enoensoir.

Les sujets compris dans «les compartiments formés par les divisions du tympan se rapportent à IU-Xssomption de la Sainte Vierge. Au sommet, le Père Éternel pose la eoutinmte d’immortalité sur la tête de sa fille bien-aimée, et des deux côtésnletis anges célèbrent ses louanges, en jouant l’un de la harpe, l’autre d’un instrument qui ressemble à un violon.

Dans les arcades formées par l’amortissement des meneaux

des ogives secondaires, on retrouve les mêmes armes que dans la partie inférieure ; plus celles de la maison d’Espi nay

(Jargon : au lion cottpé de gueules et de sinople).

Ces sujets, ainsi quetous les’autres que "j’ai énumérés ’

dans les deux verrières, ne [If-tint semblé être ni du même

attteur, ni de” la même fabrique que le trépassemeuzt (16411Sainte Vierge z c’est aussi’Propulsion eM. Brune, qui-déclare n’y avoir retrouvé ni la même Correction dans le dessin, ni le même ton dans les couleurs. (Arch. relig., p. 421.) ’

La fenêtre du transept Sud conserve également quelques vestiges de vitraux coloriés, mais ils sont insignifiants. Les meneaux en pierre qui existaient primitivement ont été brisés et remplacés par une armature en fer. La verrière tout entière a dû disparaître en même temps et faire place ä celle‘

qui existe aujourd’hui., A a Uéglise de la Chapelle-Janson renferme un bénitier et une

r cuve de fonts baptismaux qui méritent uneïnention touté

spéciale. i., Le bénitier, qui provient de la chapelle de la Templerie,

située sur le territoire de cette paroisse, semble appartenir à’

la période romane. Il consiste dans une colonne mono cylindrique en pierre de granit, haute environ de 80 cent, et creusée en cuvette à sa partie supérieure. Celle-ci se distingue du pied proprement ditpar une double moulure, en vforme de tare, assez grossièrement taillé, qui se dessine a sa base, et par des espèces de cannelures qui l’enveloppent tout entière, etiqui, se croisant à angle droit, forment tout autour comme un assemblage de croix de Bourgogne. i ’

La cuve baptismale doit être de la fin du xrv“ siècle ou du commencement du xv“ : elle est aussi en pierre de granit et divisée en deux compartiments octogones, tantii l’intérieur qu’à l’extérieur. Chacune de ses faces est décorée de deux arcatures trilobées, peu profondément fouillées et sans aucun ornement accessoire. ’ ’

On voit sur les murailles extérieures les vestiges d’une litre qui y existait autrefois.

Chapelles. — Il y avait anciennement deux chapelles sur

le territoire de cette paroisse, l’une à la Templerie, Feutre i : Montframmerÿ. ’ La chapelle de la Templerie était située au village de ce nom, un peurau Nord de l’ancienne grande route de Fougères a Paris.

La tradition et le nom de ce village s’accordent pour faire" —remonter son origine aux chevaliers du Temple, qui possé-

daient en cet endroit un fief d’une certaine importance, dépendantduue de leurs commanderies. a v

’ En 1793, cette chapelle était dans un état’de. vétusté et de délabrement tel, qu’il y avait danger a y-enlrer, On profita, pour la démolir, de l’occasion qu’offrait un élargissement de la route, devenu nécessaire. Elle avait, suivant le procès verbal dressé alors, 48 pieds (iôm) de long, sur 18 (6 ?) de large.’, ’ ', l I

L’abbesse de Saint-Georges avait, suivant IŸarrêt de réformation de 1677, les droits de fondatrice et de patronne dans cette chapelle, qui est qualifiée fillette de la Chapelle-Juneau.

Histoire féodale. — Le bailliage et prieuré de la Chapelle-Jauson conférait à l-‘abbesse de Saint-Georges, outre les droits de fondatrice et de patronne dans l’église de cette paroisse et dans la chapelle du Temple, les droits de haute‘, moyennç et basse justice dans toute son étendue, avec le privilège de ne

— relever que du Présidial, auquel ses appels étaient portés

directement.,

Les fiefs qui en dépendaient étaient fort nombreux, et quelques-uns d’une "très-grande importance. En voici le dénombrement tel que je l-’ai trouvé dans un acte de 1633 :

I. — Deux grandes seigneuries relevaient du prieuré de la Chapelle-Janson" à devoir de lods. et ventes et de rachat seulement ;

i“ LalCréveztre et le Plessiæ-Gàt-inel. — Ces deux terres

appartenaient en ilifiltälfiaoul Le Porc ? seigneur dé Larchapt, qui les tenait du chef de Marie de Gougues, sa lemme. Un

acte de cette, année nous apprend que ce seigneur ayant refusé de venir rendre hommage à l’abbesse, suivant lafcoutumm l

le lendemain de la, lili-Carémefä l’abbaye de Saint-Georges, où se tenaient les plaids généraux, celle-ci fit. saisir ales fruits de ces deux terres et du moulin de Choisel. l

Les descendants «de Baoul semblent s’être montrés moins récalcitrants que leur auteur. Nous voyons en eiiet, en 1496, Geoffray de Poilley, qui avait épousé Anne LePorc, payer sans difficulté le rachat de la terre de la Créveure, échue à sa femme ; néanmoins, il se fit condamner juridiquement pour prêter foi et hommage à Yabhesse.

Il paraît que Geoffray de Poilley meut-pas d’enfants, et la terre de la Créveure revint, à la mort de sa femme, ä Jehan Le Porc, baron deCharné, et à Marthe de la Porte, sa compagne, qui en prirent le nom (1545). a ’

Ew1584, Jacques Le Porc, sieur de la Porte et de la Créveure, baron de Vesins et de Pordic, conjointement avec

Louise, de lilaillé, son épouse, vendi-t (acte du 23 juin), pour,

la somme de 13,000 écus soleil, les terres de la Créveure et n Plessix-Gâtinei, avec les moulins de Choisel et de Gravelet, à René de Laugan, seigneur du Bois-Février, qui les réunit à cette terre.- i Deux ans après, en 1586, Ernestine-Reine de Laugan. fit hommage pour ces terres. j ’ 2o Montframmery et les Temples. — Cette terre donnait à sou possesseur le droit de haute,.moyenne et basse justice, avec devoir de coutume sur les marchandises qui se déhitaient dans les fiefs de sa juridiction, droit qui fut converti plus tard en droit de b-o-teillage (1) ; droit de prééminencephanc à accoudoir, enfeu prohibitif, pierres tombales et" autres droits de

t.

(t) Un pot de cidre ou de vin ait-dessus et un autre alu-dessous de la barre, par chaque pipe de cidre ou de vin vendue en détail dans le ressort de la juridiction ; seigneur fondateur dans l’église de la’Chapelle-Jansou -, droit de foire et de marché au bourg de la l’emplerie.

Cette terre, qui, eaux xv° et xvi siècles, appartenait à la famille de Beaucé (voir Beaucé), passa, de 1620 à 1630,21 Eustache de Lys, Sénéchal de Rennesgqui avait épousé une des héritières de cette famille.

En ’ 1666, elle appartenait à Georges de Gaula-y, seigneur du Bois-Guy ; plus tard, à M. Jean-Baptiste Le Coq, qui en

. prit le nom ; et enfielle passa dans la famille Prioul par le

mariage de Jeanne Le Coq, dame de llloutframmery, avec M. Marc-Joseph Prioul du Haut-Cherfiin mes).

filaire-anses». — 4o Les fiefs et bailliages de la Métairie ; â“ (le la Haute et Basse-Cuillère ; 3o de la Lande-Jeunet, de Duchay, de lädubruy et du, Pairay ; 4o les fiefs de la Houde ?nais, le bailliage du et du Plat-dis, — 5o les fiefs de Jllontignë, du ifertre et de la Bmnelais, contenant le tout environ 566 journaux ; 6o le fief de la Templerie, 300 jolll’naux ; 7o le fief de la Pommerais, 300 journaux. l

En 1779, la terre de la Templerie était détachée de Mon’fiammery et appartenait ä écuyer Jean-Charles Logeais, seigneur de Biutin, alloué lieutenant-général civil et criminel au Présirlîalde Rennes. ’ A

3o La Illotte-dïgvnïë, en 1633, à Pierre Chasteiguier, de la Ghasteigneraie (voir Fleurigné).

4o La Coëtfardièrc et les Angevinières, à M. René du Boisé

’ Ira-Houx. — Le seigneur de lmugevinière devaità l’abbesse de Saint-Georges une paire Œépearons dorés et la permission de,

prendre un épervier dans ses bois (aveu de 1545). En 1476, Pierre de la iBeuëx-ière, seigneur des Haries et de la Coëtfardière, fit hommage pour cette dernière terre.

II. — Fiers relevant entièrement du prieuré de la Chupelle-Janson.

1o Les fiefs du Iîe/‘oul, 2o de la Gripomiière, 3o de la Basse« Cuillère, 4o de la Rivais, 5o de la Jumelais, 6o du Clairay, 7o de la Ville-du-Bois, 8o du Plantés, 9o de la Chenarclrie, 10o de la Vannerie, il“ de la Iiablais, 12o de la Planche, 13o de l’Euche. *, “

Le prieuré avait, en outre, des droits sur les moulinasse Choisel et de Graeelct, ainsi que sur le fiel’de la Pommerais et une partie du bois de la Cochonnière.

Le moulin du prieuré était le moulin de Greuouillet.

Il y avait encore dans la paroisse de la Chapelle-Janson deux autres fiefs nobles qui dépendaient de la terre du’Boisle-Houx : les fiefs de la Ruelle et de la Crepelle.

, Le premier donnait à son possesseur droit de juridiction sur les hommes du fief, et droit (Pécusson armoyé de ses armes en la vitre de la chapelleSaint-Yves, à Fougères.

Nota. — C’est sur le territoire de cette paroisse, non loin du village de la Templerie, que débouche dans le département dïlle-et-Vilaine l’ancienne voie romaine, connue dans le pays sous le nom de chemin Chasles, et à laquelle on devrait restituer son vrai nom de chemin Charles. (Voir le bulletin de la Société dlrchéologie, année 1363, p. 146.)

Depuis cette publication, j’ai eu entre les mains deux aveux, tous les deux remontant au 1m“ siècle, qui m’ont pleinement confirmé dans Fopînion que démettais alors. Dans ces deux aveux, qui sont entièrement indépendants l’un de l’autre et se rapportent à des terres situées à une assez grande distance, puisque les unes sont dans la paroisse de Luitré, les autres dans celle de Vende], lavoie en question estxplusieurs fois désignée sous le nom de chemin Charles.

Non loin de cette voie et un peu à Fûuest du village de la Boussardiere, on voyait encore, il y a quelques années, des traces assez remarquables d’un camp que la charrue et la. pioche ont aujourd’hui fait disparaître, Il couvrait une surface d’environ un hectare, et formaitiune enceinte rectangulaire close de tous cotés par un fort talus ou rempart en terre.

Dans un aveu de 1581, dont je dois la communication à l’aimable obligeance de M. le comte César de la Belinaye, et qui se rapporte une terre voisine, il est fait mention de la hayc Charles. Je suis portérä croire que cette désignation snppliqirait à cette enceinte, dont la tradition rattachait Forigine ‘a la voie près de laquelleîelle était placée et in laquelle elle donnait le même nom.

l

r

Vil]. — L’AIGRELET. m

Ecciesia Sancti Martini de Bosco, avant 1076. — De 4gnello, fin du xi ? siècle, pouille (FÉvron. — De Agniculo,

pouillé de 1516. — I/Aignelet, 1511, inscription sur la porte principale de l’église. — De Laigneio, 1578. — Sanctzïiilartint’de Lainelay, 1667. ’.

Histoire religieuse. — Une notice, extraite du pouillé d’Évron, dont une copie, collationnée au commencement du

(t) La paroisse de Laignelet a subi, de nos jours, une modification très-importante dans sa circonscription territoriale, du côté de la ville de Fougères.

A l’époque dam-Révolution, elle sävÿançait jusqu’à Penti-ee du faubourg Roger, dont elle prenait le côté Nord tout entier avec les rues adjacentes, les villages de Bel-Air et du Gué-Landry, et tous les terrains compris entre la rivière de Nançon et le ruisseau qui passe au milieu du faubourg, jusqufii une ligne partant de Pune des premières maisons de ce faubourg et allant aboutir à la rivière. un peu au-dessusliu Pont-Neuf. i

Aiäépoque de la réorganisation. des paroisses, les habitants de ce quartier, -que leurs convenances non moins que leurs intérêts rattachaient a ta ville, sollicitèrent de ÿaulorite ecclésiastique «Pètre distraits de la paroisse de}. Lnignelet et d’être annexés à cette de Saint-Léonard ; mais leurs démarches) ;

vm , 18 xvn” siècle, se trouve entre les mains de M. Tiennotle, notaire a Fougères, qui a bien voulu me la communiquer, nousn donne sur les commencements de cette paroisse des renseignements pleins d’intérêt.

Cette notice, rédigée, suivant toutes les apparences, dans la dernière moitié du xn” siècle, nous autorises reporter sa fondation vers le milieu du siècle précédent ; elle ne reçut pas alors le nom sous lequel elle nous est connue aujourd’hui, mais bien celui de Saint-Martin-des-Baois, EccIesia-g Sancti lllarliæti de Bosco, nom du saint sous le vocable duquel son église avait été consacrée, auquel on ajouta comme signe distinctif le surnom de des bois, emprunté sans doute à laconalition du lieu dans lequel elle était placée.

Après la mort de Main (1), son père, Raoul, seigneur de

restèrent sans résultat, et il en fut de même de toutes les autres qu’ils ne cessèrent de faire pendant près de vingt ans.

Enfin, en 1821, Mer Mannay, pour lors évêque de Rennes, étant venu à Fougères et ayant pu se rendre compte par lui-même et sur les lieux de la convenance de la mesure qu’on lui réclamaiuacquiesça au vœu des habitants, chaleureusement appuyé.par M. Gaultier, alors curé de Saint-Léonard,

et prononça leur annexion à cette paroisse.

Douze ans plus tard, l’administration de la ville de Fougères, pour la» quelle cette situation anormale était une source d’embarras et de difficultés, surtout en ce qui, concernait la perception des octrois, sollicita du gouvernement une décision qui appliquât au civil la mesure prise antérieurement par l’autorité ecclésiastique. et réunit à la commune de Fougères les portions de territoire détachées de la paroisse de Laignelet et annexées à celle (le Saint-Léonard.

Une ordonnance royale, en date du 16 novembrct1833, fit droit à sa réclamation. La contenance de ces terrains était de 69 hectares 73 ares, délai : cation faite du village de Paron, avec quelques parcelles de terres voisines, distrait de la commune de Fougères et donné. À Laignelet.

(1) Je rétablis ici la véritable orthographe du nom des seigneurs de Fou ; gères, qui était lllain, en latin lifaino, ’et dilTère essentiellement de Méen, en latin nlevenntts. l’ - ’ Fougères, et Adélaitle, sa mère, disposeront de cette église

en faveur de Falibaye d’Évron, à laquelle ils donnèrent, en

s

même temps, la moitié des oblations, (les prémices et des dîmes de toute la paroisse.

Quelques années après, toujours Œaprès la même notice, -ils trouvèrent convenable de déplacerléglise et de la transférer sur un autre point de la paroisse, dans un cimetière qui y existait et que l’on désignait sous le nom de L-Ztiigneiet. In cintœterioiqtiod Agitellus dicitur. (1) ’

La, nouvelle église construite, les fondateurs lui transférèrent tous les droits, et privilèges de la première, augmentèrent même son patrimoine de la terre de la Bellandière, de divers autres droits et redevances ; et Payant ainsi richement

. dotée, ils la remirent, comme elle, aux mains des religieux

d’Évron. Dès lors, le surnom de Saintalliartin des bois n’avait plus de raison d’être, et on le remplaça par celui de Lïxlignelet, nom du cimetière dans lequel la nouvelle église était construite.,

Dès le commencement, les seigneurs de la paroisse se montrèrent empressés à marcher sur les traces du seigneur et de

la dame deFougiäres, et vinrent par leurs libéralités et leurs =

largesses ajouter à la prospéritédtt nouvel établissement.

La notice cite entre autres les noms de Marquieijet‘.de Gauthier, qui firent don aux religieux d’une terre attenante au cimetière, et sur laquelle ceux-ci bâtirent leur prieuré, se

(t) Le mot Vcimetiêere ne doit pas être entendu ici dans le sens où nous l’entendons commnnémettt, iÿest-à-dire comme désignant un lien destiné aux sépultures, mais bien un lieu d’asile, un lieu de refuge.

Nos documents nous fournissent un autre exemple de cimetière atiec cette destination, dans nos environs, à La Chapellc-Saint-Aubert, où au 1111 ! siècle

Étienné de La lioeheloucauld, évêque de Rennes, déclare l’avoir menti, uniquement pour le refuge des vivants et non pour la sépulture des morts ’ :

Ac ! réfugium tantnm vivarum, mm ad sepulturam mortuarum. réservant seulement une rente censive de deux sous deux deniers, qui devait leur être payée chaque aimée au jour de la fête de saint Rémy.

Les propriétaires du moulin du il allay leur donnèrent égale». ment la moitié de leur moulin ; et un peu plus tard, l’un d’eux, Hugues de illalhaire, a son entrée en religion dans leur monastère, leur fit don d’une autre terre nommée le Rocher, qui était également très-rapprochée du cimetière. A

La participation commune de Raoul et däàdélaîde à ces divers évènements permet d’en déterminer la date dune manière assez précise. Le premier, en eiïet, ayant pris possession de la terre de Fougères à la mort de son père, arrivée vers 1074, et la seconde étant décédée elle-même vers 1084, ils durent nécessairement s’accomplir dans l’intervalle des dix années qui s écoulèrent entre Favènement de l’un et la mort de l’autre.

Nous serait-il possible maintenant de déterminer l’endroit où a dû exister l’église de Saint-Illartin-des-Bois ?

Parmiiles nombreux documents qui me sont passés sous les yeux, je n’en ai trouvé qu’un seul, et encore date-t-il du xvn° siècle seulement, qui fasse mention de cette église, et quj, (Paprès une ancienne tradition, marque sa place dans la forêt.

Ce renseignement, quelque vague qu’il soit, ii’est pas

néanmoins pour nous -sans importance. Rapproché du nom de

Saint-Martin, sous lequel on a toujours désigné. et sous lequel on désigne encore de nos jours le point cul-iuaut de la forêt, situé sur la grande roule de Normandimlentre la Verrerie et la GrandTiivière, il semble nous donner l’explication de ce nom et nous présenter en lui un témoin, toujours subsistant, qui dépose de l’existence de l’ancienne église de Saint-Martin en [cet endroit.

Lorsqwen-effet nous avons, d’un côté, un document d’une autorité incontestable qui nous apprend que l’église de la paroisse actuelle de Laignelet occupait, au xi siècle, une place autre que celle qu’elle occupe aujourŒhui ; quele nom sousvleqtiel elle était désignéé alors ne permet pas de

douter qu’elle ne fût dans un bois ; que la tradition, précisant

ce renseignement, nous désigne ce bois comme rétant la forêt

’ même ; lorsque, d’un autre côté, nous rencontrons dans cette

même forêt un point auquel, de temps immémorial, le nom de Saint-Martin est attaché de telle manière qu’il est devenu le terme commun de sa désignation dans la contrée, il nous es-t impossible de ntrpas reconnaître la relation intime qui existe entre ces diverses’données, et de chercher ailleurs l’explication de ce nom de Saint-diartin que dans le souvenir quisest conservé de l’ancieurte église de. SainbMartiu-des-Bois à la place même qu’elle a occupé. v Cette explication étant admise, une nouvelle et rintéres- l

saute perspective s’ouvre devant nous, en ce qui concerne la fondation de notre église et sa translation dans le cimetière de Laigneleet.’

Uhistorien de saint Bernard de Tyran, Geoffray Le Gros, dont le témoignage a pour nous d’autant plus (l’autorité qu’il

semble avoir vécu sur les lieux, ’nous représente la forêt de Fougères, dans les dernières années du si siècle, comme une nouvelle Thébaïde, peuplée de pieux solitaires et de fervents anachorètes, qui y menaient la vie la plus recueillie et la plus austère, sous la conduite de quelques chefs qui se distinguaient par la sainteté de leur vie et l’éminence de leurs vertus. - r a D’après lui, le Quercus Docta, aujourcFhui Chesnedé ou

tlfhiennedé, étaitJe ceutrevde réunion des diverses colonies

quîils formaient entreux (1).

u (t) BollantL, X1, En ; vita B. Beinardi Tironensis, in’ ? 61 et suiv. i

l

Or, en considérant la petite distance qui sépare cet endroit

de la forêt, auquel est attaché le nom de Saint-illartin, du.

village de Chiennedé, et le zèle apostolique dont devaient être animés nos anachorètes, il n’est pas possible de les. regarder

I - I ’ ' ’

comme étrangers a la fondation de notre église, et de ne pas

la rattacher, au contraire, a leur présence en ces lieux. Cette conjecture, du reste, trouve un grand point dappui dans la coïncidence ou les rapports que nous pouvons constater entre la cession de’l’église faite par Raoul aux religieux d’Év’ron, et

l’éloignement des solitaires de la forêtgqui fut également"

l’œuvre de Raoul, deux faits dont l’un nous semble la conséquence de Î’autre.

Geoffroy Le Gros nous apprend, en effet, que ce seigneur, qui avait un goût passionné pour la chasse, ne vit pas sans en être vivement préoccupé le nombre des ermites s’accroître dans la forêt. Craignant que le gibier, " effrayé de leur présence et privé d’abris par suite des défrichements qui se multipliaient sous leurs pas, n’al|àt chercher dans une autre forêt des conditions plus paisibles d’existence, il prit le parti, pour les éloigner, de leur offrir et de leur céder en toute propriété la forêt de Savignÿ, dans laquelle leur séjour, en raison de la distance de son château, n’aurait pas pour lui les mêmes inconvénients. I

Mais si la présence des ermites dans la forêt put, être pour Baoul, au point de vue de la conservation du gibier, un sujet (l’inquiétude tel qu’il ait pris le parti de les en. éloigner, ne

t

sommes-nous pas fondés a supposerique l’existence dïune

A église, autour de laquelle il se produit toujours un mouvement plus ou moins considérable, et qui «tailleurs pouvait, par la suite, devenir «le centre d’un treillage, aura étreillé chez lui les mêmes sentiments, et quesous l’impression°de ces sentimentslil aura pris une mesure analogue en transférant l’église en dehors des limites de la forêt ?

La destinée de l’église de SaÏfltnÜÏüTlÎîl-CÏBS-BOÏS me semble

donc avoir été intimement liée»a celle des solitaires que je suppose avoir été "ses fondateurs.

’ Atnssi longtemps qu’ils demeurèrent dans la forêt, ils purent l

la desservir» ; et Raoul ou son prédécesseur, conservant sur elle tous les droits que" leur donnaient leur qualité et leur titre, meurent pas ä sen préoccuper ; mais du moment qu’il les força de s’éloigner, Baoul devait a ses vassaux, il se devait à lui-même de pourvoir à leur- remplacement, et d’assurer

dans l’a paroisse Pesercice du saint ministère.

Peut-êtré ; parmi les-ermites qui habitaient la forêt de Foua gères, y en avait-il unou plusieurs que Raoul axrait connus plus particulièrement et qui, lors de leur dispersion, se reti—rèrent à Yabbaye (PEvrou. Un fait de cette nature pourrait "expliquer le choix qu’il fit de. cette abbaye pour lui remettre

son église.”.

La cure de Laignelet est restée, jusqu’à lîépoque de la Révolution, dans la dépendance de l’abbaye d’Évron-, mais les religieux avaient depuis longtemps abandonné leur prieuré. Dès la fin du XVI° siècle, il avait été réuni au prieuré de Saint-Pavane‘, autre prieuré de cette abbaye, situé dans un des faubourgs du Mans. ’

La plus grande partie des fiefs de sa dépendance avaient été aliénés avec la terre de la Bellandière, en 1569 ; en sorte qu’en’ 1680, le prieuruavait plu’s d’autres revenus que le tiers des grosses dîmes de Lqignelet et deux traits de dîmes dans la paroisse de Eleurigné : le trait de la Bellandière, dans lequel il-recueillait la moitié des grosses «limes ; et le trait des communs, comprenant les-fiefs de Laigneïet, de- la Pichomiaie, de la Besnardiére ; de la Touche et de YEp-iite, dans lequel il recueillait suivantvfusage.

Les seuls noms dcœprieurs de Laignelet qui me soient eon-

/ nus sont les suivants : 1667, F. Jean Oran.’— 1680, Jacques Œfléricouard. — 1695, Ambroise du Bois-Béraxtger.

Recteurs de Laigætelct. — M. Denis Monteehe-snc, + 1578. — 1652, M. Jean Morazin. — 1667, M. Michel Trouillard. — 1672, M. JeankLory. — 1705, M. N. Malherbe. — 1’727, M. N. Guimond, + 1742, M. N. Duval. — 1747, M ; Jean Catillonaf- 1762, M. Rossignol. — 1’780, M. Duval.

Archéologie. — L’église de Laiguelet est sous Finvocation de saint ll/lartin, archevêque de Tours. i

Le vaisseau est formé d’une seule nef, terminée a l’Ouest par une abside de construction moderne. a

Les murs latéraux de la nef accusent les nombreuses restaurations dont elle a été l’objet. Quelques parties appartiennent encore à la construction. primitive ; il est facile de les reconnaître à l’appareil, et surtout a la présence des baies, aujourd’hui fermées, dont on distingue encore facilement les contours.

La retouche la plus ancienne semble remonter au.x’1v siècle ; elle est particulièrement accusée par une fenêtre ottverte dans le mur méridional, et dont la forme est celle d’une ogive geminée, surmontée d’un trèfle aux contours fortement arrondis. “

La restauration la plus importante" date du commencement du xvi” siècleyelle embrasse toute la partie antérieure de l’église, qui me paraît avoir été agrandie, du côté de Püuest, a cette époque.

La grande porte présente tous les caractères du style de la renaissance. Ses pieds droits sont accompagnés de deux chambranles en granit, divisés en panneaux, sur lesquels on a répandu à profusion les ornements du règne végétal.

Lïlrchivolte est formée d’une banderolle qui se déroule en décrivant un arc 11 contre-courbure, et sur laquelle est gravée, en caractères gothiques ;l’inscription suivante : IIIVPP XI ; fut faict — porte mortuaire de. L’Aignelet. Le sommet de. liarc est orné d’un écusson sur lequel on a représenté FAgneau ravec sa croix.

Les murailles extérieures portent les traces d’une litre et présentent plusieurs pierres tombales encastrâtes, arec une croix. fi 4. 4 I »

Établissements religieuse et chapelles. — 1o’ Le couvent des Urbanistes, aujourd’hui caserne de la ville de Fougères.

Cette maison devait son existence a la piété et a la bienfaisance de M. Jean Lejeune et de M“ Marguerite de Bonnefosse, sieur efdame de la- Tendrais, qui, en Panti-ée 1634, firent venir’d’Argentan et de Laval des religieuses de l’ordre de sainte Claire, approuvé par le "pape Urbain IV.

Nïtyant pas de èouvent préparé pour les recevoir, les fondateurs les établirent (rebord 11 leur terre de Bonabry ; puis, peu de temps après, auClos-Morel, aujourd’hui propriété de M. Duraud, dans des maisons qui leur appartenaient, Elles firent la un commencement d’établissement, dont le fait principal fut La clôture tics jardins.

Maispeu- de temps après (le 3l janvier. 1635), le seigneur et la dame de la Tendrais leur ayant cédé une pièce de terre d’unc contenance de six journaux quarantæsi ; cordes, qui leur appartenait, au haut du chemin Melouen, et q-u’on nommait le chamzraum Belles-Femmes, elles renoncèrent a leur premier projet et jetèrent la les premières assises de leur couvent.

L’année suivante, ayant obtenu du roi des lettres d’amortissement pour le don des sieur et dame de la" Tendrais, avec extension a toutes les acquisitions qu’elles pourraient faire par la suite, ä quelque titre que ce fût, elles s’appliquèrent dès lors à profiter de cet avantage ; et, de 1638 a 1648, » elles firent cinq acquisitions, qui leur permirent de donner ä leur établissement toute l’importance et l’étendue qu’il avait au moment de sa suppression.

L’on ignore complètement l’époque à laquelle les religieuses s’y installèrent. Un aveu rendu au roi le 6 mars 1691., par Françoise du Saint-Esprit, abbesse du couvent des Urbanistes, est daté d’un des parloirs du faubourg Rogetg-où elles sont en hospice. Ce qui prouve qu’elles n’avaient pas encore alors pris possession de leur couvent, quïelles n’ont pas par conséquent occupé l’espace’d’un siècle.

C’est à cette communauté qu’appartenait la Soeur de la Nativité, dont la vie et les révélations ont été publiées par l’abbé Genêt (Paris, 1817 et 1819). Elle était née à la Chapelle-Janson, le 24 février 1731, de René Le Boyer et de Marie Le Sénéchal. Entrée en communauté le 6 juillet 1753, elle reçut l’habit le 29 juin de Fermée suivante, fit profession le 30 mai 1754, et mourut le 15 août 1798, chez un pieux habitant de Fougères qui Favait recueillie. Son corps fut transporté à Laignelet et fut inhumé dans le cimetière‘, devant la grande porte de l’église, où son tombeau se voit encore atrjourtFhtti. On y lit l’inscription suivante : Cy gît le corps de la — vénérable S’ — Jeanne Le Roger — de la Nativité

— Relig” converse — des 3*” Claires — Urbanistes — de Fougères — morte en odettr —=—de sainteté le 15 — août à midi 1798 — âgée de 67 arts «I- V..

Le couvent des Urbanistes fut fermé à l’époque de la Révolution et les religieuses dispersées. Ses dépendances, vendues nationale ment, constituent aujourcYhui une propriété particulière (1), et ses bâtiments, réunis d’abord à j la sénatorerie d’Ajaccio, puis au domaine de l’État, sont convertis en caserne.

(1) En 1808. l’État vendit trois hectares clos-de murs, avec un petit bâtiment, pour la somme de 10,600 livres. — ’

2o La chapelle Saint-Gorgon. — Non loin du couvent des Urbanistes et à feutrée du chemin Melouen (aujourd’hui rue de la Caserne), se trouvait une chapelle dédiée à saint Gortgon et qui avait une certaine importance.

Cette chapelle, désignée dans les actes du xw’sièelesoups le nom de chapellé de Saint-Gorgon au faubourg Roger“ de Fougères (Cape-lia Sancti Gorgànii in ste-bwtbio Bogerii tir-bis F-ilgeriarum), remontait. À une tê-poque anténrieirre à 1529-.

Elle avait été bâtie par Heuri Fauvezl, seigneur de La Fontaine, qui y axaîl ; fondé deux messes par semaine, à être «lites et célébrées par un. chapelain, à l’a présentation du seigneur de La Fontaine,

Cette chapelle acquit en peu de temps une grande célébrité dans la contrée, et on y vit bientôt encourir-une foule de pè» lerins qui venaient pour être guéris du mal des gouttes, surtout le lendemain de la fê-te (le la Nativité de la Sainte Vierge, le 9 septembre. v

Guillaume de La Fontaine, petit-fils «(Plieuryi Fauvel, le fondateur de la. chapelle, voyant cette affluence s’accroître chaque année, voulut en tirer avantage dans l’intérêt tde la contrée. Il sollicite donc et obtint (PHenry III des lettres pro. tentes, datées du mois de février 1575, qui : F-autorisaient à tenir, le 9 septembre de choque année, artprèstdç la chapelle, une foire qui devait s’appeler la foire de La Fontaine et durer trois jours. -. ’. v i t

Telle est Porigîne de la foire connue alljülllïdql-lli sous le nom de PAngevine. l

Ces lettres patentes furent de nouveau confirmées, ou mois

de juillet 1688, par le roi Louis XIV, en faveur de dame

Marie Geslin, veuve de messire Anue Guérin, soigneuse-de Sain-t-Brice et de La Fontaine. t - ’

À cette époque, la cita-pelle Saint-Gorgon n’appartenait plus aux seigneurs de La Fontaine ; elle avait été cédée par ; l.’nn

l d’eux aux religieux cordeliers du couvent de Saint-François de la Forêt, avec les maisons voisines.

Ces maisons, situées entre les rues désignées aujonriïhui sous les noms du Parc, de la Forêt et de la Caserne, formaient un îlot que l’on nommait l’Ile de Saint-Garçon.

Un aveu rendu en 1683 par les religieux reconnaît que ces héritages leur ont été accordés pour auspices (sic) à cause que leur maison contractuelle est dans la forêt. Ils se composaient de la chapelle‘, de la maison qui leur servait dmospice et de la maismfde Saint-Pierre avec ses dépendances ; en sorte que tout porte ä croire que l’auberge qui porte encore de nos jours, pour enseigne, l’image de Saint-Pierre est une fondation des religieux. —

La chapelle de Saint-Gorgon a été démolie peu de temps

après 1830.

3o La chapelle de la Cour gelée..— Cette chapelle avait été fondée en 1724 par Marie Le Gorvaisier, damecdes Jugnenais,

Histoire féodale. — Les principales terres nobles de cette paroisse étaient : à V

l.—La terre de La Fontaine, érigée en châtellenie par lettres patentes du roi, du 27 octobre 1573, en faveur de Guillaume de La Fontaine, conseiller au Parlement de Bretagne.

Elle passa peu de temps après dans. la maison d’Erhrée,

. par le mariage de Gillette de La Fontaine, fille de Guillaume,

avec Jean d’Erhrée, seigneur de la Chèze, d’bù lui est venu le nom sous lequel elle est encore désignée de nos jours.

De ce mariage naquit Jeaune d’Erbrée quiUcn épousant Henry de Volvire, fit passer la ferre de La Fontaine dans la maison de ce seigneur, dont les descendants l’ont possédée jusqu’à l’époque de la Révolution. (Voir Saint-Brice.)

Cette terre donnait à «son. possesseur droit de haute, « moyenne et basse justice dans tous les fiefs qui en dépendaient. ,, l

a ’ - l

La terre de La Fontaine se composait ainsi qu’il suit :

Domaine proche. —7’ i.“ la terre de La Fontaine ; 2o le lieu et métairie noble de Laignelet.

Illouoances. — 1o le fief dit de zsairtt-Brice, dans la mille de Fougères, lequel setendaite sur une partie du fa-ulioqig Roger, les rues du Pressoir et du Colombier (rues Saint-Louis et de Paris), et sur quelques maisons dans le Gast ;

2o Le grand fief ou bailliage dîgittxiautrefois appelé lev taillis de Lottaire ou de Poilïey, s’étendant dans les paroisses de Saint-Léonarde : de Beaucé, t Ce bailliage, au commencement du xve siècle, comprenait la

i. plus grande partie de. la paroisse Saint-Léonard, telle qu’elle est constituée aujourdÂhui. -.

En M34, on en détache les fiefs du Pressoir, du faubourg Sïtiætt-Nicolas, les vallées de Guibaztlt et les vaux Gttillaume, que l’on réunit aufief des pauvres ; le fief de Ligneul et la terre de Bornabri.. À cette époque, le grands fief dîgné appartenait à GuiL» laume Louàire, comme il résulte d’un aveu rendu en son

nom par Pierre Poitrine, son procureur,

Il futvendu en 1476m acheté par Jean de Poilley, dans la famille duquel il resta jusqu’en 154% ou 1543, iqu’il fut acheté par Jean de La fontaine. l

3o Le fief de le Pissottiére, comprenant les mesures et métairies de. la Cour gelée, de la Maçonnais, du hautjmoyenr et

vieil Aron, avec le moulin de Grolay.

Ce fief appartenait également anciennement à la famille de Poilley.

Geoffray (le Poilley le vendit enrläll (acte au 29 juin) à

Jean de La Fontaine, pour la somme de 185 livres de prin-

Cîpal et ’10 livres de vin’., V A 4o Le fief, bailliage et vairic de Jllalhaifire, comprenant les fiefs de la Percherie, de la Mœssaomais, de Laignelet eude Phezrpet.

5" Les fiefs de Loryueraye, des Tesnéfiëres ; du Hai, de 1a Bastardière, de la Roulardiêrer et Février, " de la Forêt, du Bois-Gallois, de la Charpenterie et de la Tuchenerie (260 jour-i naux en Laignelet et Fleurigné).

6o En arrière-fief z la terre seigneuriale de la ZVIotte-Anger,

le moulin et la métairie de Ligneul, avrec le fief de la Trëbil-

lardirère (Le Loroux), le lieu et domaine de Malhaire e-t’de la Brezonnière (Laignelet). l II. La terre et la seigneurie de Malhairc. —Cette terre avait été aunoblie en 1446 par le duc François Ier, en faveur de Pierre Geraud, sieur- de Malhaire, fils de Jean Geraudfliculenant de la juridiction de Fougères, en considération des

services que celui-ci lui avait rendus.

Non content de cette faveur, le duc lui accorda à "tout

jamais, et pour toutes ses terres, lÏexemption de tout louage et de tout subside, et, pour la paroisse de Laigtlelet, celle d’un demi-feu. a

Un de ses descendants ayant acheté, en 1569, la plus grande partie des fiefs du prieuré de Laignelet, et ressayant réunis à sa terre de lllalhaire, le possesseur de cette terre eut dans lïglise une partie des droits de seigneur fondateur (là, dest-à-dire droit d’enfeu, de pierres tombales et d’armoiries dans les chapelles (de gueule à trois croissants’d’argent ).

En 1578, la terre de Malhaire appartenait à M. Eustache

I

(1) Le seigneur du Bois-Février prétendait aux droits de seigneur fondateur dans l’église de Laignelet, comme possesseur du Ballay-Robert : il fut même maintenu dans ces droits par la sentence de réformation du Domaine en 1683 ; mais cette sentence fut attaquée par le propriétaire de la terre de‘ Malhère, et j’ignore uuelîe fut la décision définitive.

’ s Desprez, sieur de la Martinais’, qui avait épousé iaderuière (lescentlante des Gerault. Julienne Desprez, sa fille, ou petite fille, l.a fit passer dans la famille de Botherel par son mariage avec Henry de Botherel, lieutenant du château de Fougères,

sous M. de Thémines,.en- 1621.

Elle fut ensuite vendue, "vers 1693, à M. Guillaume Le Tanneur, sieur de la Provotière, maître particulier des eaux, bois et forêts. A l.

Le seigneur de ilialhaire avait le droit de basse justice dans les fiefs de sa mouvance, dont voici les noms :

Châzeatt-Regnault, la Bretonnière, le Bourg de Laiÿttelet,

la Bellarïdière, les Mezerettes et la Bonnerie, la Grande-Bot ?

et la Vigne (i) (environ 500 journaux) ;

Ili. La Touche et la Coche-minis. — Ces deux terres appartenaient en 1450 à Jean de Rollonet à Jeanne Thomas, sa femmenJeanne de Rollon, leur fille, les porta dans la suite à Collas de flibustiers, avec lequel elle contracte mariage. Le duc François II, voulant reconnaître les bons et’loyaux sera, vices que lui avait rendus ce seigneur, Fannoblit lui et son fils aîné», ainsi que leurs descendants. (Lettres, patentes du 2 novembre 1484.)

Par ces mêmes lettres, il affranchit, quitta, exempte perpétuellement et a tout jamais les maisons de la Touche et de la Cochonnais, et -ceux qui ÿidemeureraient, pour le présent et

pour l’avenir, un métayer en chaque maison, de tout fouage, l

taille et subside, guet, garde de portes, et de toutes autres aides et subventions quelconques.

Ilalla/cha plus tard aux deux maisons de la Touche et de

(1) Le fiel’de la Vigne dépendait autrefois du prieuré de la Trinité de

Fougères ; il fut alièné. en 1587 et acheté par Jean Desprez,. sieur de la‘

Illarlinais, pour l’a somme de 708 écus sol ; mais par suite d’une nonvelie taxe, l’acquéreur. ou ses ayant-cause furent obligés de paÿer en outre une somme de 1265 l. 10 s. la Cochonnais le titre et l’office de sergent forestier féodé et héréditaire de la forêt de Fougères, afin que le possesseur de ces maisons jouit de tous les droits et émoluments qui étaient attachés à cet office, tels que les droits d’usage a hoisïlans la forêt, tant pour cliaullage que pour édifices ; droit de tenir trente vaches avec leurs suites, et un taureau, a pâturer dans ladite forêt ; également trente porcs, une truie et sa suite, durant la posson de celle-ci ; en outre, le droit de taxer le poisson qui serait vendu dans la" ville de Fougères, etc.

La guerre avec la France, qui survint peu de temps après, ne permit pas au seigneur de la Touche et de la Cochomzais d’entrer immédiatement en jouissance de ses privilèges ; ce ne fut qu’en M90 qu’il put en prendre possession.

Soixante ans après, c’est»a-rlire en 1540, les deux terres avaient déjà cessé d’être dans les mêmes mains : la Touche appartenait à Jean de Quenouadz, et la Cochonnais à Jean de Carnet ; par suite, Foffice de sergent forestier avait été divisé et était exercé conjointement par les deux seigneurs propriétaires, qui partageaient également les charges et les émoluments. ‘

IV. — On comptait encore en Laignelet, en 1680, les terres nobles de la Ha-ute et Petite-Teurtfiais, du Hallay-Robert, de la Regnartiiére et de Beaumanoir, enfin, la métairie de Laignelet. ’h

1X. — LANDËAN-

Landea-nium, “soin. llioin, m. 1, col. e53). — Landaenum, milieu du x11e siècle (chartes du prieuré, de Saint—.

Sauveur-des-Landes). — Lagtdeen, 1158 (Ibid.). — Landéin, Landeham, 1210 (Ibitt). — Landeem, 1211 (Bulletin de FAssoc. unet., t. lll, p. 2419.). — Lazzdsaiznm, 1410. — Ecclesiaïle Landanio, pouillé (le 1516, etc.’

Ces différents noms sous lesquels notre paroisse est’désignée dans les actes du moyen âge ne sont, comme on le voit, que des formes plus ou moins variées du nom sous lequel elle est commeaujourdîiui, et qui semble être celui quelle reçut a lÎorigine. ’ p

Le nom de Lantdéaiz, en effet, n.’est autre chose que. le résultat de la combinaison de deux mots appartenant a la langue celtique, et dont le premier, Ion, répond a’l’idée dïäglise, de pays ou de paroisse ; lesecond, déan, a celle de doyen, et signifie, parconséqtaent, l’église ou la paroisse du doyen. i.

La langue a laquelle ce nom appartient semble devoir rattacher la fondation de la paroisse à laquelle il a été donné au peuple qui parlait cette langue ; et l’idée qu’il représente semble également indiquer qu’a son origine elle fut mise en

, possession de la dignité qu’il rappelle. Malheureusement, les

documents qui pourraient éclairer cette importante question nous font complètement défaut, et leur absence nous réduit i1 de simples-conjectures. Cependant, les quelques noms ap—

parvenant a la langue celtique qui sont restés dans le vocabulaire géographique de la contrée, — tels que les noms de Landéan, Landiuy, Malien ; Harcoët (Saint-Hilaire-du-Harcoët), sont à mes yeux une donnée a peu [très certaine de Pétablissentent (Pane colonie bretonne, dans ces parages, a l’époque où ce peuple ajouta a ses possessions les terres les plus rapprochées (le la Normandie et du Maine, dest-ä-dire vers le milieu du 1x” siècle. ’

Aux noms que je viens de citer, j’ajouterai encore celui : de Villavran, village de Louvigue qui sélève au milieu d’u’ne fortification en terre fort importante, et dont le nom, te" ! qu’on le trouve iécrit dans (d’anciens actes, Villa Bran, semble rapvnt t 19 peler le souvenir d’un personnage breton (l’une haute importance à cette époque, le comte Bran, dont il est souvent fait mention dans les actes du Çartulaire de Redon.

Or, comme dès lors les Bretons, peuple éminemment religieux, avaient déjà depuis longtemps établi la division par-ois« siale dans la région qu’ils avaient précédemment occupée, il y a lieu de supposer qu’en prenant possession de nouveaux pays, ils auront tenu à y implanter les mêmes institutions.

À ce point de vue, la paroisse de Landéan me parait connme un des rares témoins de cet essai de l’organisation religieuse tenté, il y a-neuf cents ans, par un peuple étranger, et dont seuls ils gardent le souvenir.

Elle serait, par conséquent, une des plus anciennes de la contrée, et si nous nous en rapportons a son nom et à Vidéo qu’il exprime, son église aurait même eu sur lesi autres églises de même origine, dans sa circonscription, une prééminence que nous ne voyons pas confirmée par l’histoire. Du reste, la perte de cette prééminence sexpliqtxe aisément par les évènements qui s’accomplirent un demilsiècle plus tard, lorsque les Bretons, refoulés dans leurs anciennes possessions, furent obligés de renoncera Foccupatiozt d’un pays dans lequel le fléau de la guerre avait tout dévasté. Tout porte i1 croire que la primitive église de Latidéau disparut dans ce grand désastre, et lorsqu’un siècle plus tard le calme rétabli permit de procédera la reconstitution des paroisses, elle, recopiera son nom avec l’existence, mais non son ancienne dignité. n

Quoi qu’il en soit, ce n’est que vers le milieu du xn° siècle que l’église de Laudéan fait son apparition dans notre histoire. Elle nous est révélée par la donation que fit un bourgeois de Fougères, nommé Garnier Bool, d’une partie des dîmes de la paroisse qui lui appartenaient au prieuré de

Saint-Sauveur-des-Iaandes. Je me réserve de parler des suites de cette donation lorsque je IIYOCCIIpCPGÎ de ce prieuré». (Voir plus loin Saint-Sanveuredes-Landes.) ’

Ilexiste dans nos documents une lacune qui nous laisse sans aucun renseignemaentqsur la destinée de notre paroisse. Lïass-istance de deux prêtres, Geolïroy et Gédouyn, qui sont qualifiés prêtres de Landéan, a un acte par lequel, en 1161, l’évêque de Rennes mit fin à des difficultés qui s’étaient élevées entre les enfants de Garnier Bool et le prieur de Saint-Sauveur, relativement a l’exécution de son testament ;

Passistance, dis-je, de ces deux prêtres et la qualité quÏils

prennent nous démontrent d’une manière certaine quïä’cette époque Pégtise de Landéan était encore aux mains du clergé séculier ; mais elle ne devait pas désormais y rester longtemps, et elle ne tarda pas a passer à Pabbaye de Rillé. Ce-

— pendant, il est impossible deudéterminer l’époque à laquelle

eut lieu ce changement. Les documents que nous possédons ne contiennent pasla moindre trace de l’acte qui ie consacra. Ce n’est que de1197 a 120.0 que l’abbaye de Bille nous apparaît d’u ne manière certaine en possession de cette église.

Un document de cette époque nous la représente tomme un objet de litige relativement à la possession de ses dîmes, que se disputent trois compétiteurs : l’abbé e Rillé, le prieur de la Trinité de Fougères et le prieur de Saint-Sauveur-des-Landes. ..

Nous connaissons leslitresidtt dernier ; quant à ceux des deux autres, les actes qui les constataient ne sont pas parvenusjiusqtra nous.

Du reste, il est permis de croire que leurs droits n’étaient pas déterminés d’une manière bien claire et bien précise. Nousvoyons, en effet, la contestation aboutir i1 la cession faite à lÏabbé de Rillé par les deux prieurs, sans aucune réserve, (le tous lesd-roits auxquels ils pouvaient prétendre sur la paroisse dé Lamléan ; moyennant qu’il leur fournirait a chacun, et chaque année, six mines de froment, mesure de Fougères (environ vingt hectolitres), de qualité telle qu’il ne pût être refuséni a l’achat, ni a la vente. lLfut stipulé que la livraison s’en ferait aux prieurs avant la fête de la Foussaint, et que dans le cas où l’abbése mettrait eu retard, il’paierait a chacun d’eux une amende de 50 sous, sans pour cela être dispensé de sa fourniture ou d’en payer le montant.

Je ne sais si cette clause pénale fut souvent appliquée, mais nous avons aux archives départementales un acte qui prouve qu’a l’occasion-elle l’était avec la dernière rigueur.

(fêtait en 1416 : Thomas Galiot, qui était pour lors prieur curé de Landéan, avait négligé de fournir à Louis de La Chapelle, prieur de Saint-Sauveur-des-Landes, lessix mines de froment qu’il lui devait pour l’année précédente ; celui-ci l’appela devant Pofficial de Rennes, et quoiqu’on ne fût encore qu’au mois d’août, le prieur de Landéan ne. se tira d’affaire qu’en consentant à lui payer, pour la fourniture" des deux années, une somme de 1&0 écus d’or de bon aloi, vingt écus avant la fête Saint-André, et les vingt écus restant’avant la fête de la Purification…

Les dispositions que j’ai relatées ci-dessus avaient été consenties par les parties, et leur accord confirmé par l’archevêque de Tours, lors d’un voyage qu’il fit à Fougères, où il se trouva le l" janvier 1210. Mais dans le traité il- n’avaitspas été question du lieu où devait se faire la livraison, de n de nouvelles difficultés, qui firent encore recourir à Parbitragc de l’archevêque. Celui-ci, ayant pris connaissance de Pallaire et

entendue les parties, décida que la fourniture se ferait alterna- —

tivement, une année à Pabbaye de Bille, et l’au’tre à Landëan même. (Bull. de FÀss. BreL, t. IlI, p. 242.)

Ce règlement fut modifié plus tard, et l’abbé de Rillégpour éviter les soins cries embarras que lui occasionnait la fourniture de cette redevance, en fit l’assiette sur les traits de la Hunattdière, de la Rivière, du Bois-Guyoit, de la Lordière, de la Vieux-Ville, de la Pérouse, de la Chaitoittière, de la Harlais, de Montfranc et du Hallay.,

L’église de Landéan était, avant la Révolution, desservie par un religieux de l’abbaye-de Rillé, à titre de prieuré-cure. Celui-ci avait, dans les derniers temps, Îla disposition de toutes les dîmes de la paroisse, à condition de payer a la mense abbatiale une rente, foncière de douze livres et d’acquitter les diverses charges du prieuré.

Prieurs-cwés de Landéan. — M16, Thomas Galiot. —. 1540, Jean Clercé, évêque de Macérat, auditeur derote a la Cour de Borne et archidiacre de Dinan, nommé par le roi pendanttla régale. —+ 1596, M. Nicolasi-Freslou. —16/t9, M. Nicolas inot. — 1650, M. Jean Gillard. — 1674, M. Guîllauvmeifiamean. — 1708, M. Bordier. —’1723, M., de Ravenel. — 1756, M. Bordier. — 1781, M. Proust.

Archéotogie.— Uëglise de Landéan, sous le vocable de saint Pierre (29 juin), xfollre rien de remarquable. Le vais-

"seau, qui consistait autrefois en une seule nef rectangulaire,

a été accru, en 1833, de deux chapelles, latérales qui lui donnent la forme de la croix latine. On ytrouve des vestiges de [architecture de toutes les époques, depuis le style roman jusque Pogival, flamboyant,

mais rien i de saillant.

a Étab-lissentents religieux et chapelles. —. Couvent de Saint-François. — Il existait avant la Révolution, sur- le territoire de cette paroisse, dans, la forêt, un couvent de Cordeliers, dont la plus grande partie des bâtiments existent encore au-

— jourd’hui et servent de maison (l’habitation ;

La fondation d’e.ce tzouvent remontait a l’an 171440.

. Quelques religieux de, l’ordre de Saint-François, à la tête n.

desquels étai-t un Frèrequo les : actes contemporains design-eut sous le nom de Vauroulon, s’adressèrent afFrançois Ier, filsÎ aîné du duc Jean "V, qui avait reçu de son père l’investiture de la terre de Fougères, le suppliant de les autorisera sïêtahlir dans sa forêt, et de leur abandonner un lieu où ilspussra.ut construire un couvent et y faire leur habitation.

Le prince, désirant. faire œuvres mémoires pour le salut de

son cime et de ses prédécesseurs et successeurs, et têtre zmrtici- a peut aux bonnes prières, messes et oraisons des religieux, s’empressa (Yaceueillir leur demande ; et, par lettres patentes du 2/1- junvier 1440, il leur céda un lieu que l’on nommait alors le Pas-azwlleunier, avec trois journaux de terre, et la permission d’y construire une chapelle, ainsi que les bâtiments qu’ils jugeruient convenables pour leur habitation.

Il leur accorda en outre le droit de prendre, dans la forêt, tout le hois qui leur serait nécessaire, tant pour leurs constructions que pour leur chauffage, dans tous les’temps à’

venir.

Ces dispositions du prince furent confirmées cinq jours après, le 29 janvier, par le duc Jean V, son père, et approuvées, le 8 février suivant, par Guillaume Breillet, pour lors évêque (le Rennes. i

Les religieux purent dès lors jeter les fondements de leur couvent et commencer leur installation., ’,

La bienveillance et l’intérêt que les fondateurs aviaient rencontres’dans les princes de "Bretagne, leurs successeurs les rencontrèrent encore dans les rois de France qui, après eux,

possédèrent la baronnie de Fougères. Charles VII eu : 1498,.

Henri II en 1559, François II en 1560, Henri IV en 1598, Louis X111 en 1612, et enfin Louis XIV en 1643, se-Ïfireut un devoir de confirmer leurs privilèges. Plusieurs même de ces princes se plurenf. a les étendre, en accroissant leur domaine et en leur procurant de nouveaux moyens qui leur facilitaient la pratique (le leurs règles. C’est ainsi qu’en 1549., Henri Il les autorisa a faire achever la touraille de clôture qui devait enceindre leur couvent, et leunpermit de faire enlever la pierre qu’ils avaient tirée à cet effet dans une carrière voisine ; qlÿau mois de janvier 1613, Louis XIII leur céda à. tout jamais et à perpétuité sept arpents de marais et de bois et un petit ruisseau nommé la Mare-Noire,

pour faire un vivier et réservoir à poisson, dans-le but de pourvoir ä leur nourriture pendant les deux carêmes qu’ils étaient tenus d’observer chaque année ; qu’il les autorisa, en outre, ajoindre ces terres a leur enclos et a les faire entourer de murs, si bon leur semblait, que quatre ans plus tard, au mais, de janvier 1617, le même souverain leur fit la concession de dix nouveaux arpents de terre et de bois situés entre

’ le Préwllichard et la Adore-Noire, toujours avec l’autorisation

de les faire enclore et planter (l’arbres à fruits, et même celle d’y construire unmoulin, qu’enfin tLouis XIV, par lettres patentes du 12 novembre 1654, leur donna en toute propriété dix ä douze journaux de terre, situés au lieu de la Coulétäct du Poteau-Meunier jusqu’ä la Grande-Rivière. 7 En retour de toutes ces largesses, les souverains n’exigeaient autre chose que des prières et des services religieux, que les frères acquittèrent exactement jusqu’au moment de leur expulsion de leur couvent.

Ces services consistaient (Vabord dans la célébration de trois grandes messes, chaque année r l’une le 14 mai, en

fi mémoire (Yfieuri IV ; lïautre leflä août, jour de lit-fête

desaint Louis, pour la conservation du roi et la prospérité de la France ; la troisième le 8 septembre, pour la conservation de la reine mère. (Donation de Louis X111.)

Puis. dans la célébration, le premier de chaque mois, d’une messe solennelle du SainbEsprit, précédée d’une procession généralement chantant Phymme Vent Creator, et suivie d’un

p salut avec prières pour la conservation des personnes du roi etdes deux. reines. (Seconde donation de Louis X111.)

Enfin, dans la célébration d’une seconde grande messe, également le 14 mai, jour anniversaire "de la mort du roi Louis’XlIl, pour le repos de son timon. et d’une antre, le 26 juillet, jour de la fête de sainte Aune, pour la -conservation des jours de la reine. (Donation de Louis XIV.)

À l’exemple des souverains, de simples particuliers m’outrèrent un pieux empressement a contribuer, par leurs largesses, a l’accroissement et à la prospérité du couvent.

En 1575, Jean Meneust, sieur de. la Gasnerais et des Bois-Guyons, leur donna. trois journaux de terres vagues situées dans les environs. ’ ' -

Vers la même époque, le seigneur de La Fontaine leur céda sa chapelle de Saint-‘Gorgon, située a feutrée de la rue de la Caserne, avec les maisons adjacentes, pour y établir un Ospice (sic) où ils pourraient descendre lorsque les affaires de leur couvent les appeler aient à la ville. a — ’,

Enfim-par acte du 15 juillet 1659, M, Bertrand du Guesclin, seigneur dudit lieu et de la Roberie, et dame Judith/ du Châtaignier, son épouse, en fondant un obit dans la chapelle de la Sainte Vierge de l’église du couvent que les père et mère de ladite dame avaient fait construire et orner de peintures et de tableaux, donnèrent aux religieux la prairie de la Saichefilière (Serfilière).

Il y a lieu de croire que le nombre- des religieux attachés au couvent de Saint-François ne fut jamais bien considérable. Le seul renseignement que j’aie retrouié en ce qui concerne cette question date de 1683 et porte a neuf le nombre des profès, sous la direction d’un gardien ; à cette époque.

Chapelle de FHermitage. — On voyait encore dans la, t’orêt une chapelle dont l’origine remontait a une très-haine antiquité, et semattachait, suivant. les traditions du pays, au séjour de saint Vital, de saint Guillaume «Firmat, de saint Bernard de Tyron et de leurs compagnons dans ladite aforêt.

Elle était connue sous -le nom de l’Hermitage, et était située vers l’extrémité Nord-Ouest de la forêt, un peu à l’Est t’du chemin vicinal de Parigué à, Fougères, laoù se trouve aujourd’hui un petit village qui a retenu son nom.

, Voici, d’après les documents. contemporains, les faits qui donnèrent naissance a cette chapelle et lui tirent donner le nom sous lequel son souvenir s’est conservé.

Dans les dernières années du x1e siècle, les saints solitaires dont je viens de citer les noms s’ét.aient retirés dans la- forêt de Fougères, où leur réputation de sainteté ne tarda pas à attirer autour d’eux un grand nombre de disciples, épris comme-eux de l’amour de la. solitude et du désir de se livrer, sous leur direction, à la pratique des cotise ils évangéliques, ‘a

Ils s’y étaient fixés dans un lieu que le biographe de saint Bernard de Tyron désigne sous le nom de Quercus docte, et que, (PRCGOITÏÆIVCG la tradition, je suppose devoir être celui que nous connaissons soustle -nom de Chiennedä, Chesnedé —dans les titres du moyen âge.

Raoul, seigneur de Fougères, dit le biographe que je viens de citer, Raonl aimait passionnément la chasse, et il attachait une si grande importances la conservation du gibier, q’u’il avait entrepris d’enfermer.la forêt tout entière dans une ceinture de fossés et de remparts quiFy retiendraient autant que possible. Craignant que la présence des religieux dans la forêt Ifefirayàt legibieiy-et en multipliant les défrichements n’amenàt plus tard sa destruction, il leur offrit de leur abandonner la forêt de Savigny, qu’ : ils acceptèrentget où, quelques années plus tard, — ils élevèrent la célèbre abbaye à laquelle ellé donna son nom.

Les solitaires, iaéanrnoins, ne quittèrent pas immédiatement et tous ensemble leur première retraite. Plusieurs d’entre eux semblent même y être demeurés quelques années, avant (Taller se réunir à leurs frères. Mais il y a tout lien de croire qu’ils ne restèrent pas à Chesnedë, dont la position, au milieu de la forêt, pouvait justifier lcsicraintes du seigneur, -et (juîls se retirèrent au lieu de Pfiermitage, qui en est éloigné d’environ L500 mètres, mais sur la lisière du bois et dans un endroit où leur présence ne pouvait en aucune manière inquiéter le gibier. (Bollandistes, Vie de saint Bernard de Tyran, n” 6l et 62-, 19 mai.)

Quoi qu’il en soit de cette origine-yen ne saurait révoquer en doute la haute antiquité de la chapelle z au moyen âge, elle constituait un petit bénéfice qui était a la présentation du seigneur de Fougères. On conserve aux archives département tales (série G) un acte de présentation à cette chapellenie, fait le 7 septembre 1531, par René, sire de Montéjean, baron de Fougères, de Sillé et de Combourg. 4 »

Le candidat présenté porte le nom de Jehan Champion, et son prédécesseur celui de Pierre F rest. a a

Quelques années après, elle fut donnée aux religieux de Saintflirançois, qui furent chargés de la desservir.

Chesnedé ou Chiennedéfainsi que l’Hermitage, forment deux fermes enclavées dans la forêt : les ducs de Bretagne les donnèrent, au xve siècle, à l’Hôlel-Dieu de la ville de Fougères, pour Feutretien et la nourriture des pauvresnEtlles ont été aliénées lors de la construction du nouvel hospice (vers 1850) et sont aujourd’hui la propriété de Mm“ la comtesse de laVillegontier. ’ » l

Chapelle des Renardières. — Cette chapelle, fondée le 22 septembre 1665, de deux messes par semaine, le dimanche

et le samedi, par Pierre Vivien et hlarie Courtais, son épouse, ".

sieur et dame des Renardières, était sous le vocable de saint Roch. ’ a a

Elle a été reconstruite a neuf, il’y a unerittlgtaîne d’années, par M. le comte du Poutaviee, le père du propriétaire actuel de» la terre des Renardières.

Monuments druidiques. — La forêt de Fougères conserve, à l’abri de ses vieux chênes, trois monuments dont l’origine se rattache au culte des plus anciens habitants connus de la contrée.

Quoiqu’ils aient été signalés et décrits plusieurs fois, je ne crois pas néanmoins pouvoir me dispenser de le-s rappeler dans cette notice, sous peine de la laisser incomplète.

Le plus remarquable est un dolmen, connu dans le pays sous le nom du Monument. Il est situé dans la partie occidentale de la forêt, à 12 mètres seulement à l’Est de Vallée (literie Clair-Doua, et a environ, 300 mètres au Nord du carrefour du Poulailler et du chemin vicinal de Parigné.

La pierre de recouvrement avait environ 4 mètres 87 de longueur, 2 mètres 60 dans sa plus glande largeur, et 4 mètre 13 (l’épaisseur.

Elle est soutenue à 73 centimètres du sol actuel par six autre pierres de moindre dimension, dont la disposition sur deux rangsformeüune allée dont la direction est du Nord-Est au Stand-Ouest, et dont la largeur est d’environ i mètre.

Plusieurs pierres que l’on remarque au Sud-ouestttle cette allée, et quilsont placées dans la même direction, semblent indiquer qu’elie se prolongeait autrefois davantage.

Quelques-uns des supports aÿantété dérangés par suite de Patïaissémetitidu sol ou par les etforts des hommes, la pierre de recouvrement s’est trouvée porter a- faux, et il en est résulté unorupture qui la partage en deux morceaux ; mais ceux-ci se sont peu écartés, et la fissure qui les sépare est telle quel-laine permet-pas de douter qu’ils iraient, dans le

Toutes ces pierres appartiennent à l’espèce de granit qui se rencontre communément et quelquefois en assez grande masse dans cette partie de la forêt et dans la contrée voisine.

Le second monument est également un dolmen. Il est connu dans le pays sous le nom de Pierre du Trésor, ’nom qui lui a porté malheur, car on a cru qu’il recouvrait réellement un trésor, et l’espérance de le découvrir a poussé à faire des fouilles qui ont dégradé le monument sans enrichir ceux qui les ont entreprises.

Cette pierre, d’une nature siliceuse, a 3 mètres 79 de longueur sur 2 mètres 27 de largeur et 80 centimètres d’épaisseur. Elle était supportée par plusieurs autres pierres moins grosses ; mais quelques-unes (Feutre elles ayant été déchaussées et renversées, la première a glissé obliquement jusqu’à terre, de sorte qu’elle ne porte plus que d’un côté sur ses supports.

Ceux-ci étaient, comme pour la précédente, rangés sur deux lignes, et formaient une allée dont la direction était du Nord au Sud. ’ -

Le troisième se trouve dans la même partie orientale de n’ forêt, sur le bord et un peu au Nord de Palléequi conduit à l’ancien couvent de Saint-François..

Je ne crois pouvoir mieux faire connaître ce monument, qu’on désigne ordinairement sous le nom de Cordon des Druides, qu’en reproduisant la description qu’en a donnée M. Danjou dans le Bulletin de la Société (année 1862, p. 44) : ’ ' v ’

« Il consiste, dit-il, dans une rangée de blocs de quartzites u (Tenviron un mètre «l’élévation ; alignés à peu près dans la a direction du Nord-Est au Sud-Ouest, sur une longueur. de « x 300 mètres. Vers le milieu se trouve une pierre quadram cr gulaire de 2 mètres de hauteur. a

u Vers, l’extrémité Sud-Ouest de cettalignement sont deux a débris de cromlechs de 7 à 8 mètres. de diamètre, composés u de blocs de pierre de petite dimension. À cet endroit el’alis gueulent cesse ; mais on le ÏÏEIPOUVB bientôt, écarté vers le Sud de sa direction ; et, taprès un court trajet, il" finit par quatre pierres posées en carré. Plusieurs débris, ça et la, z annoncent 11u’il a été anciennement plus considérable. n

monuments du moyen-âge. — Les Celliers de Landéan. -On. rencontre encore dans la forêt de Fougèrespa environ 850 mètres, au Sud du bourg de Landéan et à 45 mètres 11 POnest de la grande route, un monument quiÿa non moins occupé la sagacité des historiens et des antiquaires que rimagiiratioti des. populations de la contrée, et dont l’existence ne me semble pas avoir encore reçu sa véritable explication.

Ce monument est généralement désigné sous le nom de Celliers de Landéan. — -. ’ e

De vieilles traditions, que d’Argentré lui-même attrait accueillies dans son Histoire de Bretagne, et dont Peau qui les remplissait ne permettait pas de vérifier l’exactitude, les mettaient en communication avec le château de Fougères.

On sflappnyait‘, pour leur donner crédit, sur cette observation que le niveau des eaux du souterrain suivait les mêmes oscillations que celui des eaux de l’étang de la Couarde, et sur ce récit, généralement admis, qu’un canard lâché E1 läentréo du premier, après s’être enfoncé sous ses voûtes, avait fini par reparaître sur le second. i

Un peu de réflexion sur la différence Œaltitude des deux points, avec la moindre connaissance des premiers éléments

de Fhygrométrîe, eût suffi pour démontrer l’inadmissibilité u

des raisons au "moyen- desquelles on prétendait appuyer cette communication. et expliquer la crue ou la baisse simultanée des eauxdans le souterrain et dans l’étang du château. Dans les (leur : endroits, en eiïet, elles obéissaient, comme elles obéissent encore aujaourddtuiç aux lois qui-résultent des conditions de l’atmosphère, et par suite desquelles toutes les nappes d’eau, soumises aux mêmes influences hygrométriques, faussent ou baissent en même temps, sans qu’il y ait aucune relation entre elles.

Quoi qu’il en soit, en 1808, M. Rallietyrqui avait devancé son époque, et qui dès lors s’occupait avec un zèle remarquable de la recherche des antiquités de notre pays, désirant s’assurer par lui-même de ce qu’il pouvait y avoir de bien ou de mal fondé dans ces traditions populaires, sollicita et obtint de l’administration forestière l’autorisation de faire tous les travaux qu’il jugerait nécessaires’pour arriver a reconnaître exactement l’état du souterrain et les communications qu’il pouvait avoir avec «des lieux plus ou moins éloignés, si toutefois il en existait.

Il fit donc épuiser les eaux qui le remplissaient et enlever toutes les terres ainsi que les autres matériaux dont il était encombré. Le fond ayant été mis a découvert, il descendit dans le souterrain net la, en présence d’un grand nombre de personnes qui sïntéressaieitt à ses recherches et qui y descendirent avec lui, il se livra aux perquisitions lest plus minutieuses pour reconnaître s’il ne présenterait pas unciottverture, si petite qu’elle fût, qui le mit excommunication avec le dehors. Mais ses recherches n’eurent (Feutre résultat que de lui démontrer la fausseté des traditions populaires, en lui faisant constater, de la manière la plus certaine, que Pintérieur du souterrain était complètement fermé et qu’il ne présentait d’autre issue que celle qui lui servait «feutrée.

M. Rallier publia alors dans les Mémoiresde Pitcadémie celtique (n° xm), dont il était imembre, une notice accompagnée d’un plan des celliers, dans laquelle, après avoir rendu compte de la manière dont il avait procédé, il donnait l.a description du souterrain, et examinait les diversesqtuestions qui se rattachaient a son origine et à sa destination. ; a

Il fit même tirer a part quelques exemplaires’deVcette notice et du plan dont elle était accompagnée ; mais comme elle est devenue très-rare anjourtïhui et que les Mémoires rle° l’Académie celtiquersoxit en fort peu de mains, je crois devoir, pour ne pas laisser de lamine dans mon travail, reproduire ici, enlabrégeànt, la description qu’i’l a. donnée du monument.

Il s’annonçait, comme il snnnonce encore anjonr-(Phui extérieurement, par deux rampes presque entièrement comblées, qui formaient entre elles un angle droit et se réunissaient à un pallier commun. Ce pallier, ivoûté comme elles, était placé à l’entrée du souterrain, qui eonsiste en un berceau lfplein cintre ayant 15 mètres 08 de longueur, 6 mètres 3l de lar—’

geur et 4» mètres 22 (le hauteur, mesurés de la voûte au-dessus du plancher. t

Ce plancher, d’une épaisseur de 54 millimètres, était formé‘

de madriers de bois Ide chêne ou de châtaignier dont M ; Rallier ne retrouva plus que quelques fragments. Il était porté par des poutres en bois de hêtre, qui reposaient elles-mêmes sur des sommiers en bois de hêtre ou de chêne dînégale épaisseur, et» posés transversalement de (listance en distance sur le sol. A.

Les parois, ainsi que la voûte, son/t construites avec {les pierres (le moëllons et des briques. Ces briques’, qui sont très-bien cuites et bien Aconservees, ont 30 centimètres de longueur, 2l de largeur et 3,38d’épaisseur.

La voûte est soutenue par des contreforts qui, se cqutitinant en saillie tout autour, forment comme des arcs donhleanx qui lui semblent adhérents, sans pourtant être liés avec elle.

(les contreforts, au nombre de onze, sont en pierres (le taille, et dans les intervalles qu’ils laissent entre eux la muçotitierie a été revêtue d’un enduit qui se présenta aux yeux des. visiteurs. dans l’état le plus parfait de conservation.

Un soupirail pratiqué dans la partie supérieure de la voûte, entre la seratièmse et. la huitième arcade, semble avoir en pour objet de procurer de l’air [ilutot que de la lumière aux per» sonnes qui étaient descendues dans le souterrain.

Au moment de sa visite, M. Rallier constata avec surprise que les racines des arbres, si puissamment attirées par Peau, ne s’étaient fait jour nulle part au travers de la maçonnerie, quoique de vieilles souches, placées immédiatement au-dessus de la voûte, attestassent l’existence des’arbres (Iepuis un temps très-éloigné.

Pour préservatif contre lÎhumidi-té, on avait ménagé une légère inclinaison dans l’établissement du plancher, et on l’avait fait aboutir à un puisard placé à Fàngle Sud-Ouest du souterrain. Ce puisard, creusé dans le roc, est de {mètre 30 plus bas que le sol à l’endroit où il est le plus bas lui-même. Les eaux y affluaient de tous les points ; mais il fallait les extraire a bras ou bien au moyen d’une pompe, ou de tout autre procédé. —

Les Celliers de Landéan sont encore aujourd’hui ärpeu près dans l’état où ils étaient lorsque M, Rallier en entreprit l’exploration. Peu de jours après, lorsque les tranchées qu’il avait pratiquées pour l’écoulement des eaux eurent été recomblées, celles-ci, en reprirent peu 11 peu possession, et les terres, en riaccumulaut dans les parties les plus rapprochées de l’entrée, en ont singulièrement obstrué Forifice.

Il n’eu est pas de même des parties extérieures ce qui restait à cette époque de.la maçonnerie des rampes et du palliena presqu’entièrement disparu, et même un grand nombre de pierres et de briques ont été détachées de l’entrée de la voûte et lancées dans les profondeurs du’souterrain par les visiteurs, qui, moins soucieux de la conservation du monument que d’un amusement passager, prennent plaisir, en les jetant dans les eaux, ä provoquer le puissant retentissement d’un écho qui ne manque jamais de leur répondre. ‘

Maintenant, a quelle époque et pour quelle destination "ont été construits les Çelliers de Landéan ?

M. Rallier a examiné cette double question, et s’arrêtant a l’opinion exprimée par dÎArgentré, dom Lobineau et les autres historiens" de la proviqce et accréditée par eux, il les fait remonter à Baoul H, seigneur de Fougères, qui les aurait fait construire lors de sa grande lutte avec- Henry Il, roi dflangleterre, riest-ä-dire dans l’intervalle de 1166 a 1173, pour y cacher ce que lui et ses vassaux pouvaient avoir de plus précieux. Moi-ïmême, dans un travail antérieur publiées 1846, je metais’, quoique a regret, range à cette opinion, Ifayant

pas de motifs pour lui-e en substituer une autre, et surtout

aucune autorité qui pût faire contre-poids à celle que ÿavais’

a combattre. Mais, aujourŒhui, il, n’en test plus de même. Je (lois a l’aimable obligeance de M. Pol de Courcy la- communication dé l’histoire manuscrite des seigneurs de Fougères, par le P. Dupaz, et qui devait faire partie d’un second volume que ce savant religieux se proposait de publier. Or, cette hist toire renferme quelques lignes qui, ta mes yeux, font justice complète de toutes ces traditions, dont le grand tiéfant est

(Pê-tre en [Jarfsait désaccord avec la vraisemblance, car on’ne saurait imaginer une cachette construite dans un endroit et dans des conditions semblables.- En eflÎet, comprendrait-on que Raoul, voulant dérober ses richesses et celles de ses vassaux ä la rapacîté de ses ennemis, et ayant pour les cacher une

—t’orët d’une Étendue considérable, ait. été faire choix d’un lieu "que sa situation seule eût du lui faire repousser, puisquîl

était a l’extrémité de la forêt et a une très-petite distance de la route que ses ennemis pouvaient prendre pour venir atta»

A quer son château ? comprendrait-on’encore que, négligeant toutes les précautions que suggère la prudence pour dérober ’ aux regards le lieu de soit dépôt, il eût accumule tout autour

tous les indices qui pouvaient révéler son existence ? Carvm

- ’ 20 pourquoi ce soupirail, ÏJOIIPqÙlOÎ surtout ces rlettx ampes

extérieures, qu’empêchaient de masquer Fctttrée du soirterraiu, lorsqu’une seule" était bien suffisante ?, Je sais très-bien que les auteurs de cette opinion in troquent en sa faveur un passage de la Chronique du Mont «Saint-Michel, document d’une très-grande importance sans doute, dans lequel est relatée la surprise faite par Partmée anglaise des hommes du seigneur de Fougères, qui, suivant les ordres qu’il leur avait donnés, se retiraient dans la forêt avec tout leur avoir, et furent atteints par elle avant d’aroir gagné leurs retraites, Latibula ; mais ce mot ne doit s’eute-ndre ici que de

n

la profondeur des bois, et ne saurait {appliquera une ca-r chette construite de mains dÎhommes, telle que les Celliers’tle Latidéan. Cette explication, du reste, ressort même du texte du chroniqueur‘, lorsqu’il dit qu’ils se retiraient avec leurs r chevaztæ, leur gros bétail, lettre troupeaux et tout leur avoir : I

equos, armenla, pecudäs, etc. Or, personne, je crois’, ne s’avisera de penser que les Celliers de Landéan aient jamaispu avoirune pareille destination. ’- *

En voilà assez, trop peut-être, sur cette question ; mais loi-squfiine erreur historique est passée dans les traditions

populaires et qu’elle s’est identifiée avec l’autoi’i’të de u‘

science, elle ne satirait être trop fortement attaquée, "et il est nécessaire, si l’on veut l’empêcher «de revivre, de couper j usqufaux fibres les plus tenues de ses dernières racines.

Je reviens donc à l’histoire du P. Dupaz, auquel remprunte ce passage, qui me paraît des plus concluants :

t «Henr, baron de Fougères, éïant, dit-il, un jour ä la a chasse dans sa forêt de Fougères, en temps C’este, il tomba « eu maladie, dont il ne revintä convalescence ; et s’estant « rctirédatis sou manoir de La Foresterie, près leihotirg de « Landéau, duquel on voit encore quelques naines et vieilles fl INÜSUTÊS. l ? A

Dans une antre. copie du même récit, faite également de sa  main, il met cette variante : ci dont on ne voit plus qtäunc»

vieille cheminée et les/caves sottterraittes qu’on appèleettlgaiiretirent les Celliers de Landéan, n etcu, et il ajoute en note : u Le reste du corps de logis estant toïmbé en ruines par vieillesse et pour aviavoir esté entretenu de réparations. v

Ainsi’donc, au temps où le P. Dupaz écrivait, cïzst-ä-dire

a la fin du xvtf’ou au. commencement du xvn’siècle, il tfy‘

avait ttucune incertitude sur l’origine de ces ruines et la (les-

. tirtation de l’édifice auquel elles appartenaient ; et il y a lieu de sïitonner que, dïärgentré, qui écrivait vers le même temps, ait pu se faire l’acteur, car tout me porteà croire.qu’il est le premier’ à Paroi-r émise, dîune opinion -qu’il est si difficile de concilier avec les caractères et les (lis positions du. monument rtuquel elle se rapporte.

Si, en effet‘, l’existence des deux rampes ne settplique pas idarts l’ancienne hypothèse, elle s’explique de la manière la plus naturelle s’il est vrai, comme je le crois, que notre souterrain trait été autre chose que la cave du manoir. seigneurial du baron deÿougères. L’une (Pelles en effet, la plus large, devait servir irmettrela cave en communication avec Texterieur et in y introduire les grosses provisions, à la conservation desquelles elle était aflectée ; Foutre au contraire, plus étroite, était destinée au service intérieur et avait pour objet de mettre la cave en communication avec Potage supérieur.

Du reste, le nom de Celliers, conservé jusqu’à nos jours i a ces souterrains, semble fournir un argument à l’appui de cette hypothèse : qu’est-‘ce, en ellet, qu’un cellier, ’sinon un lieu destinée recevoir et à conserver les diverses’provisions nécessaires à la consommation ? ’ -

Jé persiste donc 21 croire querlon doit renoncer à tous les histoires 1iitxs ou moins fabuleuses que Pou a imaginées jllSqtŸÎcÎ-potll’rendrecompte de l’existence île ces souterrains, auxquels leur situation dans la forêt semble avoirqdonné une partie jde leur prestige ; car’j’ai été à meine d’observer plusieurs fois d’autres caves présentantjsauf les dimensions “et la recherche dans les matériaux, des dispositions analogues ä celles-ci : à Fougères entre autres, dans l’ancien Hôtel-Dieu ; à la Chapelle-Janson et à Tremblay, dans les bâtiments de l’ancien prieuré, et en A ’

L’explication a laquelle je m’arrête est évidemment la plus simple et la plus naturelle ; mais il est a remarquer qu’en archéologie, comme en toute autre science, c’est presque toujours à Fontbrede la simplicité et le plus près possible de la nature. qu’il faut aller chercher la vérité.

Cette explication admise, la constructiontlestîelliers de Landéan doit être reportée en arrière de Vépuque que lui ont assignéeM. Rallier et les autres antiquaires qui s’e.n sont occupés. Nous avons deux actes qui font mention du manoir de la Foresterie. Le plus ancien est l’acte de fondation de l’abbaye de Rillé, celui-la même auquel se rapporte le passage que j’ai cité de l’historient Dupaz. Il ne saurait être postérieur a l’année 1150. (D. M012, Pr. L) ’

Ce manoir existait donc à cette époque ; mais depuis combien de temps ? (Ïest ce qu’il est impossible de déterminer. Uacte fixe pour nous une limité certaine pour les temps ultérieurs ; mais en deçà, toute liberté est laissée à nos con"jectures. a

Je ne puis terminer ce qui concerne les Celliers de Landéan sans faire remarquer que. les deux groupes (l’habitat ions qui ensont le plus rapprochés, sur la limite de la forêt, portent-encore aujourd’hui l’un, le nom du Chalet, l’autrei celui"

de la Foresterie. On y a trouvé à diverses reprises, au village du Chfitel, des fragments de colonnes et des débris de matériaux qui avaient évidemment appartenu a une construction importatiteJPeut-on conjecturer de u que le village, comme semble l’indiquer son nom, soit bâti sur l’emplacement d’un ancien château qui aurait’succédé la celui qui était superposé aux Celliers de Landéan ; ou bien seulement qu’il ait reçu le nom de Ch-âtet, parce que ses premières habitations auraient été construites avec les matériaux provenant de la démolition Uabsence complète de toute espèce de matériaux à Pendroît des Celliers, absence qui ne peut. s’expliquer que par l’enlèvement que Pou en a fait pour les employer dans d’autres constructions, me rend bien plus plausible la seconde de ces hypothèses.

Le second acte dont j’ai parlé, et qui a pour objet la remise d’un droit de repas fait par Hugues de Lirsigtian, seigneur de Fougères, au prieur de Saint-Saitveur-des-Landes, est daté du vendredi après l’Épiphanie (le il’année 42811, et du manoir de la Foresterie, opud foresteries. Ce qui prouve qu’il existait encore à cette époque. Mais la baronnie de Fougères était à la veille de passer dans la lllaison de France et de tomber entre les mains de princes qui n’y feraient jamais leur résidence, Le manoir de la Foresterie dut dès lors être singulièrement négligeiettinir, faute dïtccupatioritet d’entretien, par

tomber complètement en ruines. Sa’situation dans la forêt‘

ne permettant pas de reconstruire sur place, les administrateurs’de la terre de Fougères auront vendu les matériauuqtii

’ en provenaient, — avec lesquels se seront élevés, ’ à quelques pas de lui, les premières maisons des deux villages dont les noms

semblent empruntés à son souvenir.

On voit encore-dans la forêt de Fougères, a environ i kilomètre

auNord de l’ancien couvent des Cortleliers et un peu à‘l’ouest de la prairie de Mont-Richard, sur les bords d’un ruisseau, une foule de monticules qui couvrent une surface d’environ 1 hectare : ils sont ; assez informes et entourés de fossés. On les nomme, dans le pays, les Vieu-az-Châteattæf r

v, ' >. ’. x

Deux autres châteaux à motte se trouvent encore dans les marais ; sur les bords de la rivière qui sépare à l’Ouest cette paroisse (Je celle de Pnrigné. L’un est situé pro-elle le village des lllntz et est désigné sous Ie nom de Burette-filaheu ; il n environ 6 mètres 50 d’élévation an-dessils du sol, et son diamètre peut être de 3l à 32 mètres à sa base. Le second est situé il vue et ä 1,200 mètres environ de celui-ci, tout [nies du villàge de l’Artoire ; il est désigné sous le nom de Barre airæ-Reizaids. Il ne diffère du précédent que par ses dimen : siens, qui sont plus petites.

La paroisse de Landéan était traversée du Nord au» Sud par une voie romaine dont les traces étaient encore fort appa» rentes, il y a quelques années, entre le viliage de la Vieux-Ville et celui de Launay. Je me réserve d’en parler lorsque je lnbecnperai de la» paroisse (le Louvigné, sur laquelle elle débouchait dans le département (Yllle-etflïilaine. i ’

Iïlistoire féodale. — Maisons nobles. — Les plus anciennes maisons nobles de cette paroisse "étaient : ’ v

I. — Le Halley, le Pontpèan et PAitoire, ou IUÆ-retoicère.

En 1269, ces trois terres étaient réunies entre les mains de N…, seigneur du l-Iallay. En. cette année-le, Hugues de Lnsignan, qui avait épousé l’héritière de la maison de. Fongèrcs, accorda à ce seigneur droit d’usage, de chauffage et de pasnage dans la forêt pour ces trois terres. p

Ce droit fut confirmé à ses descendants par lettres pelenles de Pierre et de Jean, comtes d’Alenço.n et seigneurs de Fougères, (lonnées ä Alençon, les premières le 10 septembre l 381, les autres en M28, à’la charge d’exercel’ou (le faire exercer

la charge de garde forestier dans une partie de le fol-et, pour

laquelle charge ils étaient autorisés il prélever chaque année

— une somme de trente sous monnaie sur les revenus et amendes

de la forêt. p

Ces terres ayant été désunies vers la fin du xvl“ siècle, la serpentine, car c’est le nom qu’on (ionnait à cette charge, semble être restée attachée ä celle de PArtoire jusguît la supè agression de ces OiÏÎCCS, en 1669. C’est du moins ce qui paraît r résulter de. lettres patentes du roi, du mois de février 1652, accorées à dame Perrine Monneraie, veuve de René Le Corvaisier, seigneur de la Viilegontier, [propriétaire de la terre de FArtouère.

Les terres du Hallay et du Pontpéan ne cessèrent pas pour celaâde jouir des droits d’usage dans le forêt, qu i furent fixés à trente charret-ées dethois par an pour chacune des trois terres. (Béformation de la forêt de Fougères, en 1664.)

Ces Lieux terres ont continué (Tuppartenir à la famille duflaiiay jusque l’époque de la Révolution.

Celle du Halluy donnait à son possesseur le droit de préé—

{minence dans l’église de Laudean, droit de banc et (Yenfetu

dans le citoeur, et tous les (truite de seigneur fonciutgeur. Les üefsde sa dépendance se bornaient au grand tief du Ælallay, s’étendant entandéuu et La Bazouge, et contenant.

411-0 journaux, et un fief des hautes et basses Ziféltaliæzais, 80 journaux. v‘..

La terre et seigneurie de PArtoire était passée, à la fin du 1m“ siècle, dans la fàmille Le Corvaisier, dont l’héritière, Gilieïte Lefiorvaisier, la. porta, vers 1630, eavec la terre de la Villcgontier, à Pierre-Sébastien Frein, sieur du Chesnay et (Plfïer, qui prit le nom de la Villegontier, et dont les descendants lu [Jossèdent encore aujonrcFhui.

Elle flotmnit à son" possesseur les droits de banc, de tombes

et denfeu prohibitif avec écussons dans Fégiise de Lande-an,

au-devunt- desiautels de NotneDntne et de Saiut-Gorgon ; La terre-Île VArtoire se composait de la Çnétairie et du moulin dcËVArtoire. » ’, x

Ses gltâpextdagtçes étaient le fief du Rocher ou des Potiers, 100 journaux, et le fief de la Vieztaæ- Ville, 200 journaug —

Il. — La terre des Renardiêres ; appartenant en 1680 à ularie Courlais, dame de la Guichärdière, veuve de Pierre Vivien, sieur des Renardières. -

Domaine proche. — La métairie des Renardiëres, 90 journaux ; le moulin du Tertre-Robert, les métairies de «la Gaucherie, 36 journaux ; du Bignon, 35 journaux ; de la Basse-Roùelie, 88 journaux jet le moulin des foulons de la Basse Rouelle.

Mouvances. — Le grand fief de la Vieuæ-Ville, 80 journauxg’les fiefs de la Petita-Vieuæ-Ville, 25 journaux ; de la Croneille, 78 journaux ; de YEpinay (Le Loroux), 80 journaux, et la mesure de la Recussonniëre (La Bazouge}, ’75 journaux. — à K

lII. — La Haute-Rouelle, avec- maison seigneuriale, à Michel de Quenouarlz, seigneur de Patrion. i

IV. — Le Châtel, à M. Publié Malhien Denoual.

s

—.—u1—

x. — LECOUSSE.

o Eçclesia de Eæcussa, x1e siècle (Blancs-Manteaux, t. XLV, p. 676). — Esecussa, xu” siècle (D. Ivlorice ; P-r. I, col, 652 ; Bulletin de l’Assoc. BreL, t. IlI, p. 236 et 237). — I/Escausse, xve siècle et suiv. — Saint-Çllartin. de L’Escousse, xvn“ siècle passive. Il

(Test à la fin du x1e siècle, à une "époque que l’on peut, avec toute certitude, fixer entre les années 1080 et 1090, que celle paroisse fait son apparition dans notre histoire. Son église était alors, comme nous. l’apprend une notice extraite du Carlulaire de Fabbaye (le Pont-le-Voy, dans la possession d’un clerc auquel elle donne Je nom de lllorand etlle titre de doyen. ’ r i ’

Celui-ci ayant résolu de quitter le monde et (l’embrasser la vie religieuse, en disposa en faveur de l’abbaye de Pont-le-Voy, qu’il avait choisie pour sa retraite, et ajouta ä ce don celui des dîmes et de tout ce qu’il possédait dans la paroisse.

Bien que ces dispositions eussent été faites avec l’assentiment de Baldtteie, mère du donateur, et de Gaultier, son frère, celui-ci ne se regarda pas comme lié a l’égard des religieux ; et prenant pour prétexte, qu’ilsne lui avaient pas acquitté les droits de cens qu’il prétendait lui être dus, il leur enlev-ade vive force les biens qu’ils tenaient de la lilaé- ralité de son -frère,.et les transmit, eu mourant, a un autre frère qu’il laissait après lui et qui portait Ie nom. de Godfroi. Sur ces entrefaites, Irlildebert, abbé de Pont-le-Voy, vint a Fougères ou l’appelait le devoir de sa charge, et faire la visite des biens qui appartenaient ason abbaye, dans les. environs.

Il profita de sa présence sur les lieux pour, adresser ses plaintes ä Raoul, seigneur de Fougères, et pour appeler Godä lroi a rendre compte, devant lui, des actes de. violence et de spoliation dont son frère s’était rendu coupable. Godfroi comparut en personne et présenta lui-même sa défense ; mais il ne put réussir à justifier la conduite de son frère, ni la sienne, et il se vit condamné à restituer aux religieux. l’église et les autres biens qu’ils s’étalent violemment appropriés. La sentence du seigneur de Fougères fut presqwaussitôt i ratifiée par Sylvestre, évêque de Rennes, qui, non content de confirmer l’abbaye de Pont-le-Voy dans tous les droits qu’elle lui donnait sur l’égliâe de L’Escousse, fit encourir l’a peine (Yexcomuiuniealion à tous ceux qui s’aviseraient de les leur contester.

Les religieux, en rentrant en possession de leur église, offrirent quelques présents aux membres de la famille de leur adversaire‘, moins peut-être à titre d’indemnité de la perte qu’ils leur taisaient éprouver qu’à titre de gage d’otibli pour le passé et de paix pour l’avenir.

La notice énumère ainsi les présents que reçurent chacun. d’eux : le jeune Gaulticr, Le Fromentier, quatre sous pour la délivrance du gage de l’église ; Godfroi, un cheval du [iris de quarante sous ; Orfilie, sa mère, quatre vaches ; et enfin Geotïroy, frère de Godfroy, qui était clerc, eut la promesse d’êt ré admis dans Pahbeye, dans le cas où il embrasserait la vie religieuse.

Depuis lors jusqu’au moment de la Révolution, l’abbaye de Pont-leNoy a toujours été en possession de l’église de Lecousse, sous la dépendance du prieuré dîgné.

Le prieur percevait les deux tiers des dîmes de la paroisse. Bien-que les souvenirs. que j’ai. retracés nous reportent une époque fort reculée, je ne pense pas néanmoins qu’ils nous aient encore conduits jusqu’à l’origine de notre paroisse. Le nom d’Ea : cnssa, sous lequel elle "est désignée dans la notice qui nous les a transmis, implique nécessairement Fidée d’une périodeautérieure. dans son existence. Qu’est-ce, en eiïet, que’ce nom d’Eœcussa, sinon le nominatif du participe passé léminin du verbe eæcutere, se rapportant au substantif ecclesia sous-entendu ; comme qui dirait : EcclcsiaEœcttssa, en’français : l’église Eseoussc, ou tout simplement : L’Escoussie. Mais si le nom sous lequel notre paroisse est désignée dans la notice est un participe, il ne saurait se faire accepter par nous comme étant son nom primitif. Participant ; en clfet, de la nature de l’adjectif et du verbe, il détermine dans son existence une manière dïître résultant de l’acte exprimé par le verbe auquel il-appartient, et ne saurait par conséquent être considéré comme son nom propre, dest-ä-dire comme le signe caractéristique de son individualité. Or, comme on ne conçoit pas une individualité quelconque, paroisse ou autre, sous un nom qui la spécilie et serve à la faire distinguer de toutes les autres individualités de son espèce, il en résulte qtÿun. participe qui se rapporte- uniquement à sa manière d’être, à un mode dé son existence, ne saurait remplir cette fonction, ni être par conséquent considéré commoson nom primitif.

Mais [JOIJSSOIIS plus loin cette démonstration, en en lîziisant Pnpplication au cas dont il siagit. A

Quelle est la signification de ce nom- d’Eaccussa ou plutôt du verbe eæcutere auquel l’appartient ? ’

Ce verbe qui, employé activement et au, sens propre, signifie secouenpénranler, employé au passif’et : au sens figuré, se prend généralement comme exprimantleflet résultant de ces actes ; Fidée qu’il représente est par eonséquentune idée d’amoindrissement du sujet auquel il se rropporle, une diminution. quelconque de son’ être. Ainsi, arbor CŒCNSSŒ peut s’entendre, suivant les circonstances, d’un arbre dépouillé de ses fleurs ou de ses fruits. ’

Appliqué à, une paroisse, il ne peut donc être. considéré que. comme Peripression d’un changement introduit dans sa constitution primitive, soit par rapports ses prérogatives, soit par

s

rapport a son territoire ; d’un amoindrissement dans les conditions de son être ; résultant d’un évènement ou d’un

a acte qu’il ne particularise pas, mais jamais somme le signe

déterminatif de son individualité…, A ce point de vue, lenom (PExcttssa ou de L’Escoussc se

présente donc à nos regards comme le résumé énigmatique

d’un chapitre de l’histoire de notre paroisse, dans les "temps qui précédèrent-t sttdonetion ä>l’abbaye de Pont-le-Voy. Du moment, en etTet, qu’il implique l’idée d’un changement dans les conditions de son existence, il est une démonstration péremptoire de sa préesistenvee à l’acte dont il détermine Pellet ; mais si elle existait, elle devait avoirs un nom, Quel était ce nom ? 3 « le I '

Avant dahnrder Pexamen de cette question, dont je ne conteste pas l’importance, je crois néanmoins que l’intérêt que l’on peut y prendre est primé par celui qui sinttaclte au nom tYEæcussa lai-même, et à la recherche des évènements ou des faits auxquels il fait allusion. Je vais donc tout d’abord essayer de soulever un coin du voile qui les dérobe/à nos regards, et rétablir, s’il est possible, " ce premier chapitre, demeuré en blanc, de l’histoire de notre paroisse.

Si le nom dïÿæcussa ne remontait pas a une époque ante» r

rieure aux vingt premières années du x11e siècle, les démembrements que subit alors la paroisse, " dont il est devenu le terme de désignation, en fourniraient une explication surabondante. i

Ces démembrements, du reste, me paraissent avoir une si grande importance pour la solution de la question qui nous occupe, que je crois devoir devancer les temps et entrer des maintenant dans quelques détails en ce qui les cottèerne,

Parmi les documents contemporains qui nous en ont-transmis le souvenir, une notice (1) rédigée en 1’143, sous les signatures de Henry, seigneur de Fougères, et’ (le Hamelin, évêque de Bennes, doit appeler surtout notre attention.”

Voici de quelle manière elle nous présente les faits relatifs

l

ä la fondation de Yabbaye de Rillé ;. « sachent nos successeurs qu’a la sollicitation de Henry, seigneur de Fougères, les moines de Pont-le-Voy ont cédé t aux chanoines de Fougères le bourg de Bille, tel qu’il su comporte, avec le fossé et le boulevard qui Ventourent, pour y construire une "église et y établir un cimetière, a ä charge de leur payer chaque année, a la fête de saint ç André, une somme de cinq sous, monnaie duxngcirs’, en

(1) Communiqués par M. A. de la Borderie. souvenir et reconnaissance de la mère églisersaooil’de L"Eseousse.r i l ’, l.

u Les chanoines, de leur côté, ont renoncé ä toutes les revendications quîls se disaient en droit iderxercer sur la chapelleSaint-Ëlieolas, l’église Saint-Léonard’et la métairie de Mesa Picato (la Cour-Pecault ?), dont les’moines conserverontlær paisible jouissance, etc., etc, n Deux faits importants ressortent de cette notice :

A‘

Ë.

R

ê

à

I

1o La filiation bien et dûment constatée de l’église de Rillé ’ par rapport à celle de L’Escousse, et aussi la formation de la

paroisse de l’une au moyen d’un démembrement du territoire tic l’outre‘, t A e

2o Les droits de l’abbaye de Pont-le-Voy sur l’église et layaroissc Saint-Léonard hautement reconnus, reconnaissance qui nous amène directement à cette conclusion que l’église de Saint-Léonard est, comme, celle de Rillé, fille (le L’ESconsse, et que sa paroisse est formée égalementdïm démembrement de son territoire. l - “ ’

Remarquons, en effet, que la notice ne donne pas cette reconnaissance comme le prix ou l’équivalent de l’accession du

bourg de Bille, non, cette cession en a été seulement Foccasien, mais nullement la cause.

r Elle nous montre clairement que les religieux étaient en possession de l’église Sainblséonard’lorsque les chanoines s’avisèrent de les troubler dans leur jouissance en leur opposant un prétendu droit.’.L’un et l’autre faits, celui de tapes session et celui du trouble, sont établis par elle de la manière

la plus évidente : Canonict‘, ditëelle, calomnias quam se jure mittere dicebant, dimiserztrtt. — Ecclcsiam Sancti Lèonazÿdi moitachi quiete possideartt. l a i La notice ne nous fait pas connaître sur quel titre reposait la possession des religieux ; mais si nous considérons qu’au moment où ces discussions éclatèrent la paroisse de SaintLéonard comptait 31 peine vingt années’dlexistence (t), nous serons autorisés à croire que leur droit était préexistant à la fondation de cette -paroisse-, car s’il était résulté d’un titre postérieur, sa récente origine l’aurait mis ä l’abri de toute contestation, et les chanoines n’auraient jamais songé ä l’attaquer.

Le droit des religieux devait donc remonter à une source plus éloignée et atteindre la paroisse dans les éléments mêmes dont elle fut constituée, lorsqu’ils étaient encore incorporés a celle dont ils furent détachés, pour lui donner naissance. On ne conçoit pas, en effet, dans les circonstances données, une portion de territoire, si petite qu’on la suppose, qui ait pu rester en dehors de toute paroisse voisine. Du moment donc que celle de Saint-Léonard n’a commencé à exister juridiquement que longues années après les autres paroisses aumilieu desquelles elle se trouvait, elle a dû, pendant tout ce tempslä, exister matériellement, si je puis m’exprimer ainsi, à l’état d’nnion, et incorporée ä l’une d’elles, quant à son territoire. Lors donc que -nous voyons les religieux de Pont-le-Voy eu possession de la paroisse Saint-Léonartlquelques années après sa fondation, nous pouvons croire arec certitude qu’ils ne faisaient que continuerdexercer un droit qu’ils avaient sur la paroisse dont elle avait été détachée et que sa séparation n’avai-t pu amoindrir, laquelle paroisse ne pouvait être que celle de L’Escousse.

A l’époque à laquelle la paroisse de L’Escousse fut- donnée ä l’abbaye de Pont-le-Voy, elle avait donc une importance tout autre que celle qu’elle a de nos jours, puisque son territoire actuel elle joignait tout celui qui était compris ä la fin

du dernier siècle dans les deux paroisses de Saint-Léonard et’

de Rillé. La paroisse de Saint-Sulpiçe formait par conséquent alors une enclave dans son territoire. f

(t) Elle avait. été Ïondée de.1120 a 1125. ’

Maintenant, si nous CÜDS’l-ÏE[{’ !“FÛÜS cette (ÏÎËPPOSÎÊÏJOH et =qîue tious nous’rappelions Pépoqsue de -la formation de l’a paroisse de Saint-Sulpi-ce, -qui.n’a pas -dû précéder (le plus dîme quarantaine (Fennecs celle de Saint-Léonard, nous serons ramenés

aux mêmes déductions en ce qui la eoucerîne, et conclure,

qu’lav-ant de constituer tune ; paroisse, seu =territoire a dû égale-

« ment appartenir a une autre paroisse, laquelle nîa puwêlre

que celle çle LïEseottsse. Cette ËÜDGIÜSÎOHyIÇÎÏI reste ; se trottve pleine menti "confirmée par une charte d’Étiee.n’ne, évêque de

Rennes, de M69, qui aeté publiée parmi les chartes du prieuré de la Trinité, dan-s le troisième volume du bulletin rlefflbëlssocitttioaz Bretonne, p. 236.

ÉLersque "l’église de IJEscousse fut donnée Palibaye (le

v Pont-le-Yoy, la paroisse de Saint-"Sul-piee était fondée, et les

religieux eurent prendre les choses dans liétat- où "elles se trottaient. Aussi ne VOyOnS-‘HGUS pas q»u’ils aient jamais songé à tliSput-Gl’la possession de cette paroisse auxrreli.gicu—x de lilarmouiiers, qui la tenaient des Raoul, seigneur de Fougères,

GIÏPÀÜÉÏËIÏIÂG, sa mère ; a Mais, plus tard, la paroisse ayant pris des tlétvelopitements, la. qIIBSl-ÎOI ! des limites devint un sujet de litige entre les deux

abbayes, qui la soumirent ä l’arbitrage de l’évêque de Rennes. Le prjëlat, allures favoir pris connaissance de l’affaire, lirxa

les limites des (leu-i : «paroisses. telles qu’elles ont subsisté jusquïa l’ordonnance royale (191833) qui les a modifiées, et

régla tous les points sur lesquels les parties n’étaient pas,

d’action].

q Parmi les dispositions de ison règlement, il en est une qui, i1, ntesyeux, tranche (Tune manière péremptoire la question

qui IIOUSOBCUPG-Après’avoirfait lapart de chacune (les dettx paroisses dans le territoire en litige, elle sépare, en ce qui conôerne la pot’-

tion attribuée à Saint-Saillant), la jtrritliction spirituelle (les ’ droits temporels, «et en assignant la première à cette paroisse, réserve les seconds pour L’Escousse. Tout ce qui pourra s’y faire, dit-elle, ressortira de sa juridiction (Saint-Sulpice) à Peœception des dîmes des moissonaqui, parce quelles ont appartenu à L’Escottsse, retourneront désormais à L’Escousse. — Que quia de jure Euzcussœ fuerunt, ad Excussum dcinceps revertetttter. ”

Le droit de l’église de L’Escousse à des moissons sur-des terres reperdant de la paroisse de Saint-Sulpiee, ce droit, hautement reconnu et proclamé comme ayant toujours existé, peut-il avoir été basé sur un autre principe que celui d’un droit sur le sol même qui les portait ? Et dans ces conditions, n’est-il pas la {démonstration la plus concluante de la -propositionque j’ai émise, à l’égard de la paroisse de Saint-Sulpiee, qu’elle était, comme les paroisses de Saint-Léonard et de Rillé, un membre détaché de UEsconsseP

Arrivé à ceÏlernier terme des démembrements de notre

—paroisse, ne nous semble-t-il pas enfin avoir en notre possession la clef de l’énigme que nous présentait ce nom d’Ex—

, cussa (UEscousse) ?

À la fin du x“ siècle ou au commencement du x1“, lorsque l’auteur de la maison de Fougères prit possession de son fief, le territoire compris aujourd’hui dans les communesvde Fougères et de UEscousse (1) ne formait qu’une seule paroisse,

dont le nom n’est pas venu jusquîx nous. Ce fut sur ce terri- -

taire que le nouveau feudataire choisit la place (lu château qu’il devait construire pour y établir sa demeure.

Le château et la ville qui devait le compléter étant bâtis, et une nouvelle ville ayant commencé à se. former en dehors de leur enceinte, le seigneur de Fougères détache de cette paroisse l’étendue de terres qu’-il regardait comme nécessaire

(t) Moins les terres prises sur Laignelet en 1833. à son développement, et il en forma une nouvelle paroisse ä laquelle il donna-pour chef l’église de Sainte-Marie, construite dans l’intérieur de son château, (Yabord, et plus tard, vers 1076, l’église de Saint-Sulpice.

N’est-on pas, après tout ce que nous avons vu, en droit de supposer que ce fut à l’occasion de ce démembrement, etipar allusion} : Famoindrissement qui en était la conséquence, que notre paroisse ‘reçut ce nom d’Etr : c-ussa, véritable sobriquet qui finit par prévaloir dans l’usage et fit même oublier. son nom primitif ? i ’ l

q Du reste, les évènements semblent s’être chargés de justifier ses auteurs, car, après huit siècles écoulés, on peut se demander s’ils ne furent, pas plutôt inspirés par un secret pressentiment de son avenir que par le sentiment de ce qu’ils avaient sous les yeux. ’ ' A -

p Il était, en effet, dans les destinées de notre paroisse d’êtrev sans cesse rescousse, amoindrie‘, pour’satisfaire aux convenances dezrétrangère qui était venue s’installer chez elle. Démembrée au x1e siècle pour former la’paroisse de Saint-Sulpicc, au xn° pour former. celles de Saint-Léonard, de Rillé et (Figue, elle s’est, vne ‘encore arracher de nos jouis une lisière de terrain pour arrondir la commune de Fougères (1). ‘

Ainsi se trouve expliquée la configuration anormale de cette paroisse, qui décrit autour de la ville de Fougères les trois quarts Œunetcirconférence. ‘Ce défaut d’harmonie n’estivas inhérent a sa condition primitive ; mais il est le résultat et la

,.

q (1) Cette lisière assuma depuis le Gué-Landrv jusque la route deLaval, et comprend les’faubourgs de LîÈchange et de Savigné, ainsi que les villages de Ncuville, du Rocher-Coupé (côté Nord), de la Cour-Duvet, de la Vigne,

p de la l-Iaute-‘Bourgère cl. des terres en dépendant.

La surface totale est de 2a hectares 93 ‘ares. (Ordonnance du roi du 1p novembre 1833.) p i ‘

k

’ vm ’ ' ’ 21 conséquence des évènements qui ont donné naissance à la ville de Fougères et favorisé son développement.

Maintenant qu’il nous paraît bien démontré que le nom dflÿæcussa n’est pas le nom primitif de notre paroisse, il nous reste à rechercher quel a pu être ce noms itlalheuireusement nous ifavons, pour résoudre cette question, que des données sur lesquelles nous pouvons hasarder une conjecture, mais

e jamais établir une certitude.

Dans l’absence complète de tout renseignement fourni par

nos documents historiques, je me suis demandé si, dans les.

notions que nous avons (le l’état de la contrée au x1e siècle, il ne se trouverait pas quelque indice qui pourrait nous mettre sur la trace de ce nom et nous faire arriver à le découvrir. En considérant que la paroisse de L’Escousse es-t sous le vocable de saint Martin, et en’ me rappelant que la paroisse actuelle de IRAigitelet s’appelait autrefois SaintJflartin-des-Bois, j’ai cru avoir trouvé dans ce nom Pindiee que je cherchais. Quelle raison, en effet, a pu faire ajouter au nom du patron de cette -paroisse un substantif désignatif de la situation de son église, si ce n’est pour la caractériser dîme

manière spéciale et la distinguer d’une autre paroisse de

même vocable, mais dont l’église était placée dans des conditions différentes ? Ce nom de Saint-Wiartin-des-Bois me paraît donc impliquer l’existence dans la contrée d’une autre paroisse portant également le nom de Saint-Martin. Cepena dant, nos annales religieuses ne nous en oiïrent pas la moindre trace, quoiqu’un grand nombre de nos églises soient placées sous le patronage de ce saint. Il est donc nécessaire que cette autre paroisse de Siaint-htartin ait perdu son nom, priinitif’à une époque très-rapprochée de sa fondation-et Paitiechaugé contre celui sous lequel elle est connue depuis. Mais, de toutes les paroisses de la contrée, celle de L’Escous.se paraît

n être la seule qui portemi nom autre que celui quïelle atrait reçu lors de sa fondation : première présomption- en faveur de ses droits à la restitution du nom dé Saint-Martin. Ÿ

. Maiscette première présomption se fortifie singulièrement par suite d’une considération que nous fournit la topographie locale. y ’ a

. La partie de lu vallée qui est située ; au Nord»ouest du châé

teau, et sur laquelle s’élève la ferme de Dieuville, ainsi que la.

fontaine qui source à ses pieds, ont toujours été et sont encore aujourd’hui désignées sous le nom de Saint-Martin. Or, d’où peut leur venir ce nom, si ce n’est, comme je l’ai dit à l’occasion de L’Aiguelet, du souvenir traditionnel d’un culte rendu en cet endroit au saint archevêque, et évidemment d’une église qui y avait été élevée en son honneur ? Mais comme alors cette vallée dépendait dé la paroisse qui plustard a prisle nom de L’Escousse, nous sommes rationnelle- . ment amenés à conclure que cette église n’était autre que l’église paroissiale elle-même. Ï —. L’histoire de cette première église nous est entièrement inconnue.

Tout me porte ä croire qu’étant située à une très-petite A

distance ide la ville de Fougères, elle fut déplacée et trans-

— férée à Veudroit où se trouve l’église actuelle, lors de l’érection de la paroisse Saint-Sulpice. Comme ce fut aussi alors quïellc dut changer de nom, ’ou pourrait, sans forcer la signification rlulparticipe eæcussa, le rapportera l’église elle-même, et le considérer comme faisant allusion a sou déplacement

aussi bien qu’au’ démembrement de la paroisse. Maintenant, le nom de Saint-Martin étant admis comme son’nom propre, que] pouvait-être le signe destiné à caracté-

riserson individualité ? ’

’ Sans doute qu’il était emprunté au même ordre (Vidéos que . celui de sa voisine, c’est-ä—dire a la condition de situation de son église. Ainsi, si l’une portait le nom de. Saint-Illartiitdes-Bot’s, parce que son église était située dans la forêt, Feutre, dont l’église était sur le sommet ou sur le versant d’une colline, devait porter un nom analogue ä cette situation, tel que celui de Saint-Iflartin«tes-Citamgis. ou Sarintvfllartinde-Za-Vallée.

Je demande pardon au lecteur de l’avoir retenu aussi longtemps dans le champ des conjectures ; j’y ai étéponduit par le désir de soulever, autant qu’il m’était possible, le voile qui dérobait ä nos regards l’origine de notre paroisse, et’j’y ai été retenu par l’intérêt toujours croissant que ÿéprourals en découvrant, en même temps, le berceau, complètement ignoré, dans lequel nos paroisses de la ville de Fougères ont pris naissance. A ’

Le lecteur indulgent me permettra tde le retenir encore quelques instants sur les commencements de notre paroisse.

La donation d’église de L’Escousse à Pabbaye de Pontle-Voy, a une abbaye placée loin de la Bretagne et complètement en dehors de ses relations politiques et religieuses, cette donation m’a paru un fait si étrange que j’ai cru devoir rechercher dans l’hisloii’e générale de notre province un évènement auquel’elle polirait se rattacher.

Cet évènement, j’ai cru le trouver dans le voyage que le duc Conan fit à Blois, en 1066, à la Cour de son oncle Thibaud, comte de Champagne. (D. Mor., Pr. I, col. 409.)‘

q Les documents contemporains nous font connaître les noms d’un grand nombre de seigneurs qui l’accompagnèrent, et il

est a présumer que des ecclésiastiques figurèrent également dans le cortège ducal. l ’

Le prince devant passeijä Tours et s’arrêter à Marmoutiers, où le tombeau de saint Martin attirait un grand nombre (le peleriits de toutes les parties de la France, et particulièrement de la Bretagne, l’occasion était bonne pour eux «Taller se prosterner devant le tombeau du saint, et le voyage ne devait pas manquer (d’attraits. Il n’y a donc pas une témérité trop grande à supposer que Morand, qui était un dignitaire ecclé- si astique, fût du nombre de ceux qui. accompagneront le duc ; que rendu à Blois, il ait eu la pensée de visiter l’abbaye de Pont-le-Voy, qui’n’en est-éloignée que de vingt- kilomètres ; et que plus tard, se déterminant à embrasser la vie religieuse, il ait -choisi, pour le sacrifice de : sa personne et de lesbiens, une abbaye que le souvenir de l’hospitalité qu’il y avait reçue pouvait recommander ases préférences.

Recteurs de Lïÿscousse. — 1532, M. G. Hoguerel. —

’ M. Pierre Bantou, + 1574. — M ; Jean Jamet, + 1579. —
M. Guillaume Malivint, + 161m0. — M. Julien Guémen,

+ 1675. -* 1704, M. Philippe, + 1727, — 1770, M. Beaufils’, du diocèse de Mende, + 1784-. — 1785, M. Bouchet, + vers 1829… l.

Archéologie. — [Jéglise est, comme je l’ai dit, sous Pinvocation de saint Martin, archevêque de Tours, 11 novembre.

Elle "a été en 1869 Fohjét d’une restauration considérable, par suite de laquelle elle a été augmentée de deux transepts et d’un nouveau chœur. ’.

Uancien vaisseau consistait dans deux constructions dînégale hauteuiglse faisant suite et formant l’une la nef, Fautre

. le chœur. La première n’était autre que Féglise primitive, dont

Pcnveloppe mitrale existe encore en grande partie au Nord, et qui avait été restaurée au xvi“ siècle. La seconde devait remonter au ixivl’, ä Perception du mur du chevet, dont la grande fenêtrera été replacée“ dans le pignon actuel, et qui devait être de la même époque que la reconstruction de la nef. Je suis porté a croire qu’elle avait remplacé une abside accolée à l’église primitive. Elle était accompagnée, du côté du Nord, d’une sacristie qui n’était pas la’p’artie« la moins curieuse de l’édifice… i

l

Cet édicule était tout entier construit en pierres de grand appareil et surmonté intérieurement d’une voûte d’a.rêtes avec des nervures prismatiques. Il n’avait de communication avec l’intérieur de l’église qu’au moyen d’une, ouverture pratiquée dans le mur, dont l’épaisseur n’était guère moindre d’un mètre. La porte qui en fermait l’entrée était formée de gros madriers, et munie (Pane forte serrure qui devait remonter au av“ siècle. I ’

Cette serrure, dont ; j’ai obtenu la cession lors de la démolition de l’église et dont j’ai fait hommage aumusée archéo» logique dîlle-et-Vilaine, s’annonçait ä l’extérieur par une plaque d’environ 20 centimètres de hauteur sur 15 de largeur,

ornée de dessins flamboyants en creux. Les clous qui rattachaient aux madriers étaient des figures d’anges.

Dans l’intérieur de la sacristie, on voyait un vieux chappier constru-it en boisde chêne, divisé en trois compartiments et portant sur son entablement l’inscription suivante :

S. L’an. S. mil vec XXXII : furêt | faictes : l à Fonlgères | au : temps : R. N. gi. Hoquerel l D. R. Anger : curet | tresseriers l G. Dupont l Y. Mebenartl P. R.

On voit sous le porche de l’église une. vieille cuve baptismale en pierre de granit et un vieux tronc, aussi en pierre, qui sert aujourd’hui de bénitier (1). 1

On remarque dans le cimetière une croix en granit qui doit être.de la même époque que ce tronc, dest-à-dir-e des premières années du xvt siècle. i.

Sur le devant est représenté Parchange saint Michel recouvert de ses ailes et terrassant le dragon : (Pane main il tient une lance et de l’autre un bouclier. Le milieu du croisillon est orné de chaque côté de médaillons, dont Pun

(1) J’ai donne la description de ce tronc dans les Mélanges däirchéologic-

Bretonne, t. I, p. 171. renferme l’image du Christ, l’autre celle du la Sainte Vierge.

Le chanfrein formé. par Par-aplatissement des angles est relevé sur la face antérieure par deux branches de fleurs épanouies : une rose d’un côté, un lis de l’autre, et sur la face opposée par une flcur-de-lis et une hermine. Chapelles ; —.On voyait autrefois plusieurs chapelles sur le territoire de cette paroisse : ’. 1o À Bliche, sur la gauche de la route de Rennes, en face deilauberge actuelle. Elle est détruite depuis fort longtemps. 2o À Montaubert ; elle avait été fondée en 1630, sous le. vocâble de saint Joseph. Idem. ’.

= 3“ Au faubourg de Savigny, sous le vocable dé saint Ma-

.. thurin. Idem.

4” Au manoir de la Forêt ; elle a été rendue au culte il y a 35 à 40 ans. ’ -

’ 5o À la Garenne, sous le vocable de saint Jacques ; elle sert aujourd’hui de maison ËYhabitation.

Histoire féodale. — À la fin’du x1e siècle, la paroisse de UEscousse dépendait de la seigneurie du Chàtellier.

Cette dépendance nous est attestée de la manière la plus formelle’par la notice relative à la donation de son église à l’abbaye de PonHe-Voy, qui nous présente Bcthard du Châtellier comme seigneur du- fief donLelle relevait : De- cujus fendu nzuuchal ecclesia.

Les terres nobles de cette paroisse étaient :

I. — Le angmoir de la Foi-et : cette terre, qui donnait 11 son possesseur les droits de basse et moyenne justice dans les fiefs destydépendance, les droits de prééminence et autres, attachés au titre de seigneur fondateur dans l’église de. L’Escausse, appartenait en 1680 à Ml Joachintde Beaucé, seigneur abbé de Champhellé. ’

D’après la réformaüon de cette époque, c’était un usage immémorial’que le lundi "de la Pentecôte le seigneur du manoir ou ses fermiers donnassent-un chapeau de muguet ä la croix de la paroisse, au moment de la procession ; qu’ils le reprissent ä son retour, et qu’après avoir baisé la croix, ils le donnassent a une des filles de la paroisse.

Cette terre était formée des éléments suivants :

Domaine proche. — 1o La maison, la métairie, et le moulin du Manoir ; 2o les métairies des Landes et de la Bandounais ; 3o la maison seigneuriale de Vilherbue ; 4o les moulins du Pont-auæ-Anes et de Elinchart. « ’

Mouoances.p— En L’Escousse : i“ le fief et bailliage de La Porte, contenant ’28 journaux ; 2o le fief de La Daviais, 28 journaux ; 3o le fief Alinne, au village de La Chosnière,

" 40 journaux ; 4o le fief de La Chusniére, 80 journaux ; 5o le

fief de Pérousel, M0 journaux ; 6o le fief de La Herpandière, avec extension en Romagné, 200 journaux.,

En Saint-Germain : 1o le fief et bailliage de Joué, M0 journaux ; 2o le fief de la Galodrie, 128 journaux ; 3o le fief de la Halbrenais, 60 journaux ; 4o le fief dbälrdanne, autrement dit de fllontillon, 240 journaux..

lI. — La Mèsangére et la Garenne : ces deux terres, qui, en 1680, étaient la propriété (le M. Germain Goret, sieur de Courteille, appartenaient en M48 à Pierre Beylet, secrétaire du duc François l".

Ce prince, voulant reconnaître les bons services que celui-ci lui avait rendus, l’autorisa, lui et ses successeurs, a’avoir sur son domaine de la Mésangère, situé au milieu de sa Garenne, telles mottes, terriers et garenne que bon leur semblerait, ‘et à s’y livrer à tous les genres de chasses interdits à. ses autres sujets, comme tendre pièges à lapins, d’aisans, cailles, perdrix ; chasser avec chiens, oiseaux, furets et filets, etc.. i

III. — Le fief de la Guillerie, contenant 124 journaux, avec droit. de basse justice, possédé en 1680 {rar M. Jacques Tranchant, sieur des TuHayes, du chef défrettée Le Mat» chaud, dame du Trait, sa mère,

1V. en Les fiefs de Pérousel, de la Hmneiinaye,.de la Burleis, des Haute et Basse-Chatterie et de la Tangougèrc, contenant 270 journaux, dépendant de la terre et seigneurie. de Larchapt. (Voir Romàgné.) ’ ' Outre ces terres nobles, il y avait en, cette paroisse plusieurs fiefs amortis : x

I. — Le fief du bourg de L’Escousse, dépendant du prieuré (Figue. L’abhé de Pont-le-Voy y exerçait le droitlde liasse

justice. ,

Il’. — Le fief d-u bourg de Savigny, appartenant à l’abbaye de Saviguy, qui y exerçait les droits de haute, moyenne et basse justice. ’ A

Uorigitie de ce fief remontait à la fondation même de l’abhaye, dest-ä-dire au commencement du x11e siècle.

Les chartes contemporaines nous apprennent qu’une dame.

—qu’elles désignent sous le nom de la Pèlerine, et quïelles-fotit‘

fille de Geoffroy et petite-fille de Réginald de la Forêt, vraisemblablement le seigneur de la terre du liianoiu ; et son cousin Robert Le Voyez, donnèrent aux religieux de Sarigny un moulin avec son étang, la maison du, meunier, un pré (connu depuis sous le nom de pré lllettlan), et le droit de mouture sur tous les hommes de leur domaine.

Ellesnous apprennent encore que, peu de temps après, cette dame ajouta à son premier don celui’de deux maisons en «Bille, et de la. moitié d’une terre qui avait appartenait

Geoffray, son père, et qui était située sur etiauprès de la

monstägtie (in morue et jiuæta anontent) sur laquelle se trouvait la vigne du seigneur de Fougères, avec toutes leurs dépendances et les droits qui») ? étaient attachés.

’ Pelle lut l’origine du faubourg tittilse forma à la porte de la ville de Fougères et qui prit le fl]olÏl de Sauigny, qu’il porte encore aujourd’hui, du nom de l’abbaye dont i-l relevail.. Vers 1150, un seigneur nommé Aëles-le-Chattce, leur ayant donné quelques pièces de terre situées auprès du prieuré dïgné, entre le cheminée Marre-Bouillon et celui de la Landronnière, et sur lesquelles se trouvait une chapelle dédiée à saint Jean (i), ils les réunirent à leur fief, qu’ils accrurent encore de toutes les donations qui leur furent faites dans les environs. , l,

A l’époque de la Révolution, l’abbaye de Savigny était encore en possession des moulins a tan et à blé, ainsi que du

four à ban du faubourg, avec droit de percevoir, pour la cuis-,

son du pain, 12 deniers par boisseau de grain et 3 sous par pile de tan. a

Les autres dépendances du fief avaient été afféagées depuis

longtemps, et rapportaient annuellement à l’abbaye 20 livres 7 sous 4 deniers, maille et deux chapous. r

III. — Uabbaye de Rillé avait également des possessions considérables dans la paroisse de L’Escousse, et elle y avait droit de haute, moyenne et’basse justice. i

Voici, autant que j’ai pu m’en rendre compte, le détail de ces possessions : ’ '

1o Les étangs, prés et moulins à blé, a draps et atan du Gué-Landry ; — 2o la terre de Folleuille (2) ; — 3o une grande partie des maisons et des jardins du faubourg de

PÉchange (barges Escambiæ) (3) ; — 4o le fief de Montaubert ; — 5o le fief des Rochers, situé entre I-e chemin de Lecousse

au Pont-aum-A nes et le Gué-Pérou ; — 6o le fief de la Buse setiére ; — 7o le fief des Buffetieres, près" le faubourg du Gast ; — 8o le fief de la Illétairie ; — 9o les fiefs du Parc et

(1) Elles portent encore aujourd’hui le nom de Savigny. A (2) Donnée, vers 1160, à Bille par Nigel, fils de Béranger. » (3) Donnés à Bille, vers 1160, par Guillaume L, ’Angevin, frère de Baoul Il. de Pérousel ; — 10o le fief de la. Dorissais ; — 11o le fief de L’Escousse ou. de la Belinaye ; — 12o enfin diverses’pièces de terre et prairies contenant ensemble environ 60 journaux, et situées en diverses parties de la paroisse, près du bourg, du Pont-aux-Anes, de la IIaute-Bourgère, et sur la rivière de Nançon, du côté. de la Bayette. :

1V. — Le prieurétde la Trinité de Fougères avait aussi autrefois de nombreuses possessions dans notre Çparoisse. Je n’en ai pas trouvé le détail ; mais il existe. aux archives (Filleet-Vilainetire-urbdocuments qui en font foi. Ce sont deux

contrats de vente, l’un des terres de la Bardoulais et de 1a

Gautmis, consenti en 1277 par Pierre Htoyte à Publié de Marmoutiers, et l’autre des terres de la Hamelittaye, consenti en 1406 à Humelot Biboays (d’où, sans doute, le nom de la Riboisirère), bourgeois deflFougères, par Pierre dämgoulême, alors prieur de la Frinîté.

Au commencement du xvie siècle‘, le prieuré avait encore, outre le droit de haute moyenne et basse juridiction, (les

droits de propriété ou de mouvance sur une partie des terres

dépendant de la Bayette et autres terres voisines.

N. B ; — Parmi les biens donnés a l’abbaye de Pont-le-Voy par le doyen Morand, avec l’église de lJEscousse, se trouve comprise une maison qui me seriible avoir été le berceau et plus tard le siège du prieuré que les religieux foudèrentau village (Plgné, et auquel ils réunirent toutes leurs possessions dans les baronnies de Fougères et ide Vitré. Ce prieuré nous offre cette particularité remarquable que, dans les premiers temps, il parait ; avoir été ouvert indistinctement aux hommes et aux femmes qui voulaient y ’ faire la profession religieuse. Cet fait nous est attesté de la manière la plus certaine par un acte (Yflerbert, évêque de Rennes (-1184 311199), qui autorise un (Ion de quatre arpents de terre, fait aux religieux par -un chevalier nommé Orry, lorsque sa mère se fit moinesse dans leur maison dîgné. Ouando mater ipsius [acta fuit monaçha in domo Inuit. (Mon. BenedicL, XXlV, f° 2M, communiqué par M. de la Borderie.)

L’église du prieuré, qui était sous le vocable de saint Pierre, devint église [paroissiale en même temps que Saint-Léonard, et reçut une juridiction qui semble s’être étendue sur tout le territoire compris plus tard dans cette paroisse, et qui était en dehors de l’enceinte de la ville. Cette disposition avait été prise, sans aucun doute, en considération des habitants auxquels la distance rendait Paecès de l’église de L’Escousse fort difficile, et les exigences de la garde et de la sûreté de la ville celui de l’église Saint-Léonard impossible en certaines circonstances ;

Cette paroisse paraît avoir subsisté aussi longtemps que durèrent les besoins qui avaient motivé son établissement, cïast-à-dire jusqu’au commencement du xvn“ siècle, époque à laquelle la ville cessa d’être fermée. Elle fut alors réunie à Saint-Léonard.

Le prieuré était uni lui-mémé depuis longtemps à la mense abbatiale, et son église tombait en ruines. Les, religieux firent alors construire à sa place une chapelle, dont le bâtiment sert aujourd’hui de cellier, et qui fut desservie, jusqu’à-

î

l’époque de la Révolution, par un prêtre attaché a l’église Saint-Léonard, avec le titre de curé dîgné.

Ce prêtre devait y célébrer la messe tous les dimanches et y faire une instruction. Outre cette messe, il s’en disait encore trois autres chaque semaine. Ces messes avaient été fondées par les religieux de Pont-le-"Voy, lorsqu’ils avaient quitté" leur prieuré. ’

Le Saint-Sacrement était conservé dans la chapelle, ainsi que les saintes Huiles, pour l’administration du sacrement de Fläxtrême-Onction. À ’ i

Enfin, cette chapelle avait son cimetière particulier, qui servait à Pinhumation de toutes les personnes qui décédaient dans l’étendue de sa circonscription.

x1. — LE Loçotnk.

Ecclesia villœ de Loratorio, 1150 (D. Mon, Pi‘. I, col, 605).,

— E. Saneti lllarlini de Loratoritndlïfl. — De Lorcore, 1209. — Loratorittnt. ’ Histoire religieuse. — Les actes de l’abbaye de Savigny

nous apprennent que, vers 1125, un seigneur, qu’ils désignent sons le nom de Raoul, fils de Payen, douuatä cette abbaye l’église du Loroux avec toutes ses dépendances, le cimetière et la totalité des dîmes de la paroisse, "

Cette donation, faite avec l’agrément de tous les parents du donateur, fut tout (Pabord approuvée. par Avicie, veuve de Raoul, seigneur de Fougères, et par Rouaud ou Roalde, qui était alors évêque de Rennes ; Hamelin, qui sticcétla à ce prélat, la ratifie également, et plus tard, en 11571, Étienne de la Rochefoucauld confirma

l’abbaye de Savigny dans tous les droits que lui avaient

octroyés ses prédécesseurs, laissant le choix du. ’pt’êtt’e, destà-dire du recteur, à son entière disposition, et’ne faisant

(foutre réserve que ceux des droits de l’église cathédrale et l

de l’évêqu-e., g ’ De son’côté, Henry, seigneur de Fougères, ratifia cette de ;

nation, en ce qui le concernait, par la grande charte qu’il

donna en faveur de Saviguy, lorsqu’en 1-150 il se démit de ses droits enfaveur de son fils, et prit l’habit religieux dans cette abbaye. ’ a.

Depuis lors, jusqu’à l’époque de la Révolution, l’église du‘ Loroux a toujours été dans la possession de l’abbaye de Savigny.

Recteurs du Lorouæ. — 15…, M. François’de la Haye Saint-Hilaire, remplacé en 1526 par M. Hilaire de la Haye. 1596, M. Jean Pellet. — 1644, M. Jacques Perrin. — 1659, M. César Égasse du Boullay. — 1679, «M. André Le Vannier‘. — 1703, M. E. Trouillard. — 1725, M. Busnel. — 1733, M. Le Menuet. —. 1781, M. Bossard. — 1784, M’. Bernard.

Archéologie. — Uéglise est sous Pinvocation de saint Mar ; tin, archevêque de Tours. g

Elle n’offre rien de remarquable. «  "

Chapelles. — l] y avait deux chapelles à la Motte-Anger. L’une d’elles, située sur le bord de la route départementale de Fougères à Goron : existe encore aujourd’hui. a

Histoire féodale.» — La seigneurie de cette paroisse appartenait à l’abbé de Savigny, qui y exerçait les droits de hante, moyenne et basse justice, et ceux de prééminence dans l’église. -

Les fiefs soumis à sa juridiction étaient les suivants :

1o Du bourg du Loroux avec la maison presbytérale et ses dépendances ; 2o de la Couperie, 3l journaux ; 3o de la Boisnière, M journaux ; 4o de la Bodinière, 15, journaux ; 5o de la BlancheeAveniére, 9 journaux ; 6o de la Bieudière, 4l journaux ; 7o de la Jarretière, 10 journaux ; 8o de la Ragonnière, a 28 journaux ; 9o de la Lolliverie ; 2 journaux.

Le revenu de ces fiefs s’élevait, en 1680, à la somme de

45 sous 10 deniers, 257 boisseaux de froment rouge (mesure

de l’abbaye), et 320 œufs’au terme de Pâques (1). r

(1) Le boisseau de Savîgny, mesure de grenier, contenait 30 litres 24.centilitres, en sorte que les 251 boisseaux représentent environ 78 hectolitres de nos jours. ’ a

Terres nobles. — l. La terre et seigneurie ele la Motte-Angèr. Celle terre ; qui relevait prochainement de Saint-Brise et en arrière-fiel’du roi, donnait à son possesseur droit de haute, moyenne et basse justice. Elle appartenait on {1380 ä Robin de "la Motte-Anger ; en 1676 à Heleine du Guesclin, dame marquise du Brossay ; en 1751 b. M. Christophe-Joseph- Marie Juliot de Bénazé.

Domaine proche. — i“ La maison seigneuriale et la métairie de la Motte-Ange” 2o la métairie de la Mancellièrer ; 3o le moulin du Tertre. l 1H9uvances. — Les fiefs : 1o de la Couerie, 30 journaux ; 2o de la Trébillnrdiërc ou du Verger, H journaux ; 3o de lÿlubruniêrfle ou fief Porcon, 11.0 journaux ; 4o de la Poissonnaie, 70 journaux ; 5o de flfonthoudry‘, de la Peuæjdiére et (lu Tertre, 166 journaux ; 6o de la Mailtetière, 36 journaux ; 7o de la Boulais, 30 jotrrnanux ; 8o de PEchange, 470 journaux. il. — Le lieu de Bourboulier, en 1680 à Perrine, Reste, dame des Faueheries ; en 1751 ä M. André-Gabriel du Ponta-VICE.

IlI. — Le fief de la Bigottière.

Un certain nombre de fiefs" de cette paroisse relevaient de Mayenne, sous la seigneurie du PontMain, par suite (Pane transaction passée en 61909 entre Juhel de Moyenne et Geofiroy de Fougères, et par laquelle ce dernier, obligé de payer au premier 50 livres de rentes, lui avait assigné 20- livres 10 sousj à prendre sur les fiefs duLoroux. (1). Mon, Pr. I, col. 813.)

x11. — LUITRÉ.

Ecclesia de Lustreimzm“ siècle ; — de Lutreio on Lutreÿo, xvé et xvr’. — Iffluistré, xvn° siècle.

Histoire religieuse. - Nous n’avons aucun renseignement sur l’origine de cette paroisse, dont la cure, une des plus importantes du doyenné de Fougères, était ä la présentation d’un chanoine de l’église cathédrale de Rennes. i

Il résulte néanmoins de quelques documents qui sont parvenus jusqu’à nous, qu’ä la fin du m“ siècle le prieuré de

Sainte-Croix de Vitré et l’abbaye de Saint-Florent de Saumur ’ l’réclamaient la possession d’une grande partie de ses dîmes,

mais aussi qu’"elles leur étaient quelquefois disputées par des seigneurs qui faisaient valoir des prétentions contraires. Le Cartulaire de Marmoutiers nous a conservé le souvenir d’une contestation de ce genre suscitée au prieuré de Sainte-Croix par plusieurs seigneurs de la paroisse qu’il désigne sous les noms des Hernier et des La Perche, et qu’il nous représente comme disputant au recteur et au prieur ide Sainte-Croix,

non-seulement la jouissance des dîmes de la paroisse, mais

encore l’exercice de certains droits sur la sacristie de l’église elle-même.

Après de longs débats, cette affaire se termina par un arrangement conclu sous les auspices dîändré de Vitré (1173- 1211), et d’après lequel les seigneurs durent renoncer à toutes leurs prétentions, moyennant une somme de 25 sous, monnaie d’Anjou, qu’ils reçurent du prieur de Sainte-Croix et du -

recteur de Luitré, nommé Saulnjer.

Recteurs de Luitrê. — Vers 1200, M. Saulnier. — 1624, M. Cristophe de Cogles. — 1629, M. Marin Bardou. —, — 1633, M. Pierre Nicolas. — 1668, M. Pierre Morin, +1721. — 1722, M. Pierre Tribourdel. — 1742, M. PierreLe Bannier. «— 1762, M. Joseph Le Bannier. A q « a Archéologie. — Uéglise, qui est sous Pinvocation de saint Martin, archevêque de Tours, est une ancienne église romane, reconstruite en grande partie aux xv1o et xvn° siècles. Elle se compose d’une nef et de deux transepts, qui communiquent avec elle par deux grandes arcades à plein cintre, et avec le chœur [iar deux autres petites arcades à cintre surbaissé, disposées en biais’dans l’an le. 11’ils forment avec lui.

Cesïlenx transepts, d’après les dates inscrites sur leurs murailles, remontent, celui du Nord ä l’année 1652, celui du

Sud ä l’année 1656.

Dans le murde ce dernier se trouve une pierre taillée avec un écusson, dont le champ porte un lion rampant, surmonté d’un croissant et dune hermine.

Le transept Nord renferme un autel dont le rétable, en pierre, est d’un assez beau travail. On y remarque un écusson d’azur écartelé de quatre pièces : au i", une tête de lévrier, de gueules avec un collier ’d’or au con (Launay-Ventlel) ; au

2o, frette de gueules (du Bois-legHonx) ; au 3o, un’aigle de‘

sable, aux ailes éployées, fascé d’un bâton de gueules (de Beancé), au 4o, trois mains d’or (Langevinière) ou gantelets. d’or (Vendel). ’, n.

Le rétable du grand autel nousprêsente également deux écussons, aussi à champ d’azur, mais ils sont disposésldïme manière différente" : la tête de lévrier ne s’y retrouve pas, et

on y remarque trois charmes et trois hermiues (PEsperonnière),

La tour est entièrement construite en pierres et se rattache, par son origine, à la construction primitive, mais les restaurations quelle a sulgiesä diverses époques, surtout en 1850, qti’elle fut frappée par la foudre, ont complètement altéré son caractère. ’ '

Les deux chambranles en application que l’on remarque à la ponte latérale du Sud, avec Parc Tudor orné ; d’un panache qui la surmonte, reportent évidemment sa construction au XVI° siècle. Elle me semble se rattacher ä une réparation, ou plutôt a un agrandissement de l’église qui eut lieu en 1526,

et dont j’ai trouvé la constatation aux archives départemens

us un ace e cession e terrain aie ar e r cenr tales, (la t d d t ft p l et vlu. 22 de Luitré à MM. du Bois-le-Houx, de hlont-Ogé et autres paroissiens, pour accroître et élargir l’église. La portion cédée était de huit pieds a prendre sur le presbytère et les jardins, à la charge par les paroissiens de remettre la propriété en état, de manière à ce que le recteur n’en éprouvàt aucun’ préjudice.

Une inscription conçue en ces termes : Couverte de nevf et doublée eslant — — M. R. Gresset — R. Courtoux — trésoriers

— 1644 — et gravée sur l’une des filières, prouve que le doublis et la couverture ont été refaits à cette époque.

Histoire féodale. — La terre seigneuriale de- cette paroisse était la terre et seigneurie du Bois-le-Houæ.

Cette terre est fort ancienne ; nous avons des preuves de son existence dès la fin du x11e siècle. Elle appartenait dès lors à une famille qui d’elle avait pris son nom, a la famille du Bois-le-Honx : de Nemore Leho (D. Mon, Pr. I, col. 777).

Les premiers seigneurs de cette maison que nous rencontrons dans l’histoire sont deux frères, Jacques et André, qui vivaient, comme je viens de le dire, à la fin du xn° siècle.

Ils nous sont connus par une donation qu’ils firent au prieuré de Sainte-Croix de Vitré de la dîme de leurs terres du Bois-le-Houx, du Grand ainsi que du Petit-Bouessay et de la Silvelle (aujourcFhui la Cervelle), réserve faite toutefois des droits des religieux de Saint-Florent de Saumur sur le huitième des dîmes de cette dernière terre, qui leur ÛPPÊÎÎÉ“, nait.

L’acte nous apprend qu’en reconnaissance de cette libéralité

les religieux de Sainte-Croix donnèrent ami deux frères douze‘

livres monnaie d’Anjou. *

La famille du Bois-le-Houx a continué de posséder cette terre jusque vers la fin du xvn“ siècle, qu’eile passa dans la famille de la Belinaye, à qui elle appartient encore aujourd’hui, par le mariage de Marie du Bois-le-Htmx, ’fille, de M. Jean du Bois-le-Houx, chevalier, seigneur dudit lieu, et‘ de dame Marie de Goué, avec M. François de la Belinaye, seigneur vicomte dudit lieu.. (Le contrat de mariage est du 9 septembre 1672.) A

La famille du Bois-Je-I-Ionx compte plusieurs de ses membres qui figurent dans les montres des xvïet xvi” siècles, et son importance semble avoir été toujours enicroissant, dans toute la période du moyen âge, par les puissantes alliances qu’elle contracte successivement avec les familles les plus considérables de la Brctagne et du Mairie ; si bien qu’au milieu du xvn“ siècle le seigneur du Bois-le-Honx pouvait ajouter au nom de son domaine primitif les noms des nombreuses

seigneuries qu’il lui avait annexées, telles que Vende], Lan’nay-Vetidel, PAngevinière, les Haris, Vezins, LanrigangLalour, Lespaè, etc.

La terre du Bois-le-Houx donnait à son possesseur droit de haute, moyenne et basse justice dans tous les. fiefs de sa dépendance. On voit encore aujonrtFhui, sous la salle à manger du château du Bois-le-Houx, un souterrain qui, suivant un aveu de 1581, servait de prison pour la juridiction ; suivant le même aveu, c’étatit aux hommes des fiefs de la Ché-

rine, des Domaines-anæ-Vallets et du fief Aubert qu’incombait la charge de faire la police dans toute son étendue. Et sont sujets, dit-il, les hommes de ces fiefs, prendre les délinquants, si auchuns sont trouvez ès iliz fiez et iceua : mener et rendre prisonniers ana : prinsoits du Bouais le hou et les garder vignt

’ quatre heures chacun en son tour et rang ; et si les iditz appréhendez sont condamnez en enclume peine corporelle sont lesd. hommes tenuz conduire et mener icela : prisonniers d’empm’s les prinsons au lieu où a estë leur sentence donnée jusques àla justice patibulaire de la juridiction. Celle-ci était située en une

lande appelée la Landelle-de-la-Justice, au fief de la Chérinez’

(Aveu de 1581, communiqué par M. le comte de l’a Beliuaye.)

Elle donnait, en outre, ä son possesseur droit de prééminence dans les églises de Luitré et de la Selle-en-Luîtré, avec droit de sépulture, (le litre el de ceinture tant ä l’intérieur qu’a l’extérieur.

La terre du Bois-le-Houx se composais ainsi 11 la fin du xvi° siècle :

Domaine proche. — 1o La métairie du Bois-le-Hoizæ, moulins ‘a eau et à vent, 140 journaux ; 2o le lieu et domaine île la Cervelle, 100 journaux ; 3o les domaines du Grand et Petit-Bouessaÿ ; 4o le lieu et domaine de la Coaifordière, 100 journaux.

Motivcmces. — En Luitré : 1o le lieu noble (le la Cuillère,

tenu à devoir de foi et hommage (1) ; 2o le fief du bourg (le Luitré ; 3o les fiefs (les Rochers ; 4o les masures (le la Caillère, de Feulavoir et du Bois-Iïouqieet ; 5o les fiefs du Bais-Ælorëhan et. de Bouessay ; 6o les fiefs Pozztrel, de la Deniziére, de Launay-Fuscl, de la Souainière, de Hagroiz, des Vailées, de la Roche, du Fait. ’

En la Êelle-en-Luitré : 1o Îe lieu el. moulin’ (le Cou-rtcille (È), avec les fiefs (le Préaux et de la Buffet-acre, tenus noblement et prochainement {i foi etwliommage lige, avec moyenne et basse justice ; 2o le fief noble (le la Selle (3) ; 3o lescfiefs de la Loueszrard-ièrc et (le la Plzelipai-dière, de Boisson-rée et de

Préaux ; 4o les fiefs-mesures de la Gasrie, de Launaÿ-Grafg

fart, (lu Rouzay, de la Galletière, de la Pouli-nière et (les

Essarts ; 5o les fiefs (lu Pommeray, des Plessis, (le xBérichot et de la Cervaignière ; 6o les fiefs de PO-æilire, (le la Chérine, (les Domaines-auæ-Vailels et le fief Aubert.

(I) En 1580, il était tenu par Richard Dobier, sieur de la llayc d’.Erbrée.

(2) Tenu en 1580 par Jelzian Le Lymonnier, sieur des Haris. (3) Tenu par lllii-hel Le Bouteiller, sieur des Blairons.

Les autres terres nobles de cette paroisse (étaient les suivantes : .

1o La terre et seigneurie de Illontoger ; î 2o La terre d.e Loisonnière,5

3o La métairie de Illésory, dépendant (lu chapitre de Saint-Tugal de Laval ;..

4o Les terres de la Fosse et du Bois-Chevalier.‘

X111. — m ; sELLE-EM-LUITBÉ.

Cella de Lutreicy, trêve de Luitré. i,

Uéglise, sous le vocublede saint Jean-Baptiste, n’offre rien de remarquable. Aucune de ses parties ne remonte à une «époque antérieure au xv1e siècle.

nnî-ù

X117. — PARCÊ.

Ecclesia de Parraccio, X111e siècle ; — de Pareiaco (B-ulletitt de la Sgeiétéfirchj ; — de Pareceyo, pouillé de 1516.

Histoire religieuse. — La cure de cette paroisse qui, à la lin du’ 30 :1e siècle, était à la présentation du grand chantre et du scolastique de la cathédrale, était revenue ä l’ordinaire dans les premières années du siècle suivant. Le prieur de la Daufinaie percevait 19 mines de grain sur les dîmes de cette‘ paroisse. (Voir Rqmagné, prieuré de là Danfinaie.)

Recteurs de Parcè. — 156..-., M. Jacques Bouland résigne en 1570‘. — 1571, M. Jean Bazin résigne. — 457…, M. Jean Le Lonel résigne. — 1594, MzPierre Alliaume, nommé l’année suivante à Saint-Étienne de» Rennes..— 1595, M. Jean

l Martin. — 1622, M. N. Avignon. —» 1655, M. François Le Marchand. — 1730, M. Jean Auger. — 1745, M. Fiacre Lendormy.

— 1783, M. Julien Le Saulnier.

Archéologie. — Uéglise, qui est sous Pinvocation de saint Pierre, ne présente rien de-remarquabletîfiest un vaisseau rectangulaire auquel on a ajouté deux transepts en 1849. Les reprises nécessitées par cette adjonction ont fait disparaître presque entièrement l’ancienne enceinte, dont il ne reste plus guère que le chevet et la façade occidentale. Uune et l’autre portent tous les caractères de l’architecture ogivale de la dernière époque.,

L’église était ceinte d’une litre, et l’ion remarque dans les murailles plusieurs pierres ayant porté autrefois des écussons dont il ne reste plus le moindre vestige.

Une particularité que je n’ai pas remarquée ailleurs, c’est un banc de pierre faisant corps avec la muraille, qui se déploie extérieurement a la façade occidentale, des deux côtés de la porte, et se prolonge le long de la côtière méridionale jusqu’t la rencontre de la porte qui s’y trouve.

Le maître-autel est surmonté d’un beau rétable, style renaissance, " en pierre de Caen, avec.des colonnes en marbre.

Il y avait autrefois une chapelle à Mué.,

Histoire féodale. — Le seigneur de Malnoë avait la prééminence dans l’église de cette paroisse. En 1603 on y voyait deux écussons, l’un armorié de ses armes : trois aigles membrés d’or à fond d’argent ; et l’autre, un lioude gueule, couronné et membré d’argent. -.

Les terres nobles étaient : 1o la seigneurie et châtellenie de Muté, composée des métairies de Mue, de Maintibæuf, des Besmes, de Champasseauet, du Bois de Montbelletu ;

2o La seigneurie de Vauhoudin ;.

3o Les terres de la Villorèè, de la Mancellière, des Noë-s, de la Mussonnière, des Douairics, de FÉpinettræet de PADbaye

xv. — PARIGNÉ.

Ecclesia de Parigneyo, pouillé (le 1516.

’ Histoire religieuseÿm Nous n’avons aucun renseignement. sur cette paroisse, dont l’a cure était a l’ordinaire.

Recteurs de Parigné. — 1585, M. Pierre Garnier. 1586, M. Pierre Cousturier. — 159…, M. Denis Bregel. 1667, M. Pierre IIIarchis. — 1671, M. Pierre Menardy 1704, M. Piuczon. — 1721, M..l.-B. Racinoux, + 1748. 1768, M. P. Duclos. — 1781", M Guign-ette.

Archéologie. — L’église de Parigné, qui, est sous Pinvocation de la Sainte Vierge, a été reconstruite à neuf, il y a quelques années, en grande partie aux frais et pair les’soins de Mmï la comtesse de la Villegontier et de ses enfants.

Celle q-u’elle a remplacée iÿotfrait rien de remarquable : elle consistait dans une seule nef rectangulaire, sans aucun carac ; tère qui pût servir ä déterminer, même d’une manière approximative, l’époque de sa construction.

Les seuls objets a noter- étaient, a l’intérieur‘, une pierre de granit aux armes de la famille de Parigné, et deux pierres tombales qui ont repris leur place-dans la nouvelle église.

Sur Pune de ces pierres, placée a l’entrée du "chœur, était représentée une femmegles bras croisés’sur’la poitrine et la

. tête appuyée sur un coussin. li est vraisemblable que cette

pierre recouvrait la sépulturelde la nièce du trésorier Landais, Marie Guibé, veuve douairière de Jean 41e Pärtheti-ay, seigneur de Parigné, morte dans les premières années du 5m“ siècle et inhumée dans le chaneean de l’église. ’ ' La secondé [sorte cette inscription : Cy gist noble et puis» sont seigneur René de-Gaulny, sieur du Boisguy. 1561. Chapelles. — On comptait autrefois six chapelles sur le terl

t ritoire de cette paroisse, dont trois seulement subsistent encore aujourtVhui.

1o Près le village de Seye, sous le vocable (le saint Roch. Cette chapelles été construite par les paroissiens en J625, par suite d’un vœu qu’ils avaient faith Foccasiott (Tune épidémie, et tient l’inscription suivantegplacée sur un tableau‘

dans l’intérieur, est destinée à" consacrer le souvenir aussi bien que celui de sa réédification en 1774 :. — Hæc. sacra. ædes ’ voti pro pestilentiel monvmentum extru 5 cta a paræcis. aune 1625. Sumptibus eorum prope reædificata fuit. anno 1774,

On y remarque une statuette la Sainte Vierge qui y a été apportée de l’église de Parigné, et qui est honorée sous le nom de Notre-Dame-de-Bonne-Garde. Cette statue, qui représente la Sainte Vierge assise et tenant l’enfant Jésus sur ses bras, doit remonter à une époque fort reculëe.

On dit la messe plusieurs fois l’an dans cette chapelle, et il paraît qu’avant l’a Révolution on y prêchait quelquefois. C’est du moins ce que l’on est induit à penser de Fexistettce d’un petit balcon placé dans la façade et qui domine laplateforme sur laquelle elle est construite. ’ , ’ '

2o À la Tendrais, aujourd’hui la Villegontier ; on y dit la messe.

3o Au BoiswGuy.

4o Aux Acres, fondéeen 1659 de deux messes par semaine, ’le jeudi et le dimanche : complètement détruite.

5o A 1a Villegontier. 1a. i a

6o Au Sellier. Id. " I On remarque au village de la Villegontier une. croix en pierre assez curieuse. Elle a de 4 a Ënmètres Œélévation ; le montant est : de forme oetogone, à pans cannelés, et repose sur-un socle octogone comme lui. a

Sur le soclepon lit l’inscription suivante, de laquelle il.

résulte que cette croix avait été d’abord élevée au laord d’un chemin, d’où elle a été transférée dans le village au milieu duquel elle se trouve : Je-esté-Ievee -pree1 cette voye-‘par sire Jean’ Brevet-S’de la -Dorisaye en octobre et c’ estoit cvmtrvn. (sien) 1581 Sur quatre des faces du socle sont représentées des têtes de mort. La croix porte quatre écussons avec un monogramme.

Le montant est renflé vers les deux tiers de sa hauteur etj

se terniine par des amincissements gradués. q

Deux écussons reproduisent, l’un le monogramme, Foutre le nom de Drouet, avec la date de 1581. p e l ’

Les. bras de ta croix sont terminés à leur extrémité par les noms de Jésus et de Marie" : I+S—MAR.

Histoire féodale. — Les seigneurs de Pariglté ont joué un

rôle assez important dans l’histoire (le notre province pour que je m’y arrête quelques instants. W

Quoique leur nom n’y apparaisse pour la première fois que vers le milieu du x1v° siècle, on aurait tort de conclure de la à une [origine aussi récente. Tout nie porte a croire que les seigneurs de Parigné, que nous trouvons en Normandie dès le 2m“ siècle, netaient autres que les premiers seigneurs de cette paroisse qui accompagneront Gui !laurne-le-Genquérant dans son expédition en Angleterre, et qui, pour prix des services quïils lui avaient rendus, reçurent de lui, dans le diocèse d’Avranches, une terre à laquelle ils donnèrent le nom (de celle qui avait été leur berceau. i

Quoi qu’il en soit, le premier seigneur de Parigné qui,

se présente à nous, comme appartenant incontestablement à notre paroisse, est Jean de. la Motte, qui vivait en 1340.

Il eut un fils du nom de Guillaume, qui ajouta an nom de Parigné celui de La Bguessière, en la paroisse de Villamée, et qui lui-même fut père d’un autre Guillaume, — lequel servit avec distinction sous Du Guesclin, et fut fait par le duc d’Anjou lieutenant-général de Charles V, capitaine de cent hommes (fermes et de vingt-cinq arbalétriers, gouverneur de Châtillon, etc. (Dupaz, p. 480.) Une petite-fille de celui-ci‘, errine de La Bouessière, épousa Michel de Parthenay, seigneur

dudit lieu et du Bois-Briand, et’lui porta, avec la terre de Parigné, celles de Saint-Étienne et de Racinoux, qu’elle possédait également. z

’Michel de Parigné, seigneur de Parthenay, comme on le sait, occupa les charges les. plus importantes à la Cour desducs de Bretagne : il fut conseiller et chambellan des ducs Jean V, François.1", Arthur llI, François II et de la duchesse Aune, connétable de Fougères et de Rennes, capitaine des villes de Fougères et de Saint-Aubin-du-Core mier, etc.

À la mort de sa femme, arrivée en 1461 (19 mai), le duc François II lui donna le bail de-la terre de Parigné, qui était échue à Jean son fils, et il la conserva jusqu’à la majorité de celui-ci. " ’ v

Jeanayant été tué a la. bataille de"Saint-Anhinedmflormier‘ (M88), la terre de Parigné forma le douaire, de Marie Guibé, sa seconde femme ; celle-ci, en se remariant peu de temps agirès avec Briant de Chateaubriand’, seigneur d’Orange, lui

I porta la jouissances de la terre de Parigné, dont il ajouta le nom aux titres qu’il possédait déjà.

Toutefois, la propriété en demeura à Jeannede Parthenay, que Jean, avait eue d’un premier mariage avec Perrine Le Bouteiller, dame de La Che-snaye.

Jeanne ayant épousé Jean de Lorgeril, seigneur de Lorgeril - et du Bodou, ce seigneur entra par ce mariage en possession de la terre deParigné,.qui passa ensuite dans la maison »de Rohan par le mariage de Jean de Bohan, seigneur de Landal, avec Gnyoune de Lorgeril, morte en 150 ?.

Hélène de Rohart, leur fille aînée, ayant épousé, en 1513, i,

François, comte de Maure, elle lui porta la seigneurie de Parigné, qu’il paraît, avoir possédée jusqu’t sa moruvarrivée en 1557. ’ ' o. Cette terre fut ensuite possédée successivement par Claude de Maure (1551-1564), Charles de Maurefiläfiäg-läîä) et

»Lonise de Maure, qui, veuve d’odet de Matiguou, comte de

Thorigny, qu’elle avait épousé en 1587, se remarie en 1600 à Gaspard de Rochechouart, seigneur de Mortemart.

Celui-ci prit les titres de comte de Maure et de seigneur de Parigné, qu’il porta jusqu’ä sa mort, arrivée en 1643. . Enfinfleur fils, Louis de Rochechouart, aussi comte de

Mettre, venditen 1653 les terres de Parigné, des Acres et du,

Sclier à M. Guérin, seigneur de [a Grasserie, et ä Henriette

de Volvire, son épouse, dont les descendants les ont possédés jusque l’époque de la Réxrolution.t(L’acte de vente est du lys-septembre.).. à A À cette époque et depuis assez longtemps ; paraît-il, le château des Aicres était la résidence des seigneurs de Parigné. Ce château, qui semble avoir été construit ou du moins

ire-stauréletftgraude partie en 1560, par Claude/de Maure,

seigneur de Parigné, "avait échoppes au vandalisme révolutionnaire, et n’a été démoli qu’en 1854‘. Il m’a. donc été donné de l’examiner dans tous ses détails, et je me crois en mesure de pouvoir en donner aujourd’hui la description. Son plan était celui d’un rectangle fort régulier. Chacun de ses angles était flanqué d’une tourelle dont le toit conique et aigu se dessinait assez harmonieusement dans le paysage, a {tu-dessus de la masse noirâtre du corps du bâtiment. Une des tourelles, celle de l’angle Nord-Est, reposait immédiatement sur le sol et renfermait l’escalier destiné à relier le rez-de-chaussée avec les deux étages qui lui étaient superposés. Chacun de ces étages se composait de deux grandes pièces, sans compter celles qui étaient dans les tourelles. Chacune d’elles était pourvue d’une grande cheminée et éclairée par une seule fenêtre, pratiquée dans le mur oriental. Ces fenêtres, comme celles de l’époque, étaient’diviséesï dans le sens de leur hauteur et de leur largeur par deux barres en forme de croix.

Les trois autres tourelles ne prenaient naissance qu’a la hauteur du premier étage. Elles manquaient entièrement de cette grâce et de cette élégance qui distinguent, dans certaines constructions du X’l° siècle, les appendices du même genre, lorsque leurs assises inférieures, ornées de délicates moulures, se détachent en gracieux culs-de-lampe et donnent

aux tourelles qu’elles supportent l’apparence de gigantesques q

nids (Phirondelle, suspendus aux flancs de l’édifice tient elles l’ont partie. Dans toute son œuvre, l’architecte semblait s’être

plutôt inspiré des lois de la solidité que des règles, du goût et.

de l’élégance. Les assises inférieures de ces tourelles étaient bien disposées un peu en nids d’aronde et ornées de quelques moulures ; mais elles se «détachaient anpeine (le Pédifice. et reposaient sur deux supports massifs, construits en granit, qui. se liaient à sa base et formaient comme une espèce de contrefort a chacun d-e ses angles. p

k.L’entrée du château était du côté de l’ouest, sa façade ne présentait aucune ouverture de ce côté, si ce n’est une grande arcade ïoûtée et acintre surbaissé, qui traversait le château et servait de passage pour pénétrer dans une vaste cour, située de Feutre côté. Cette cour était entièrement close par des bâtiments de service et la chapelle, ou bien pari des murailles la où ils faisaient défaut.

Une reprise a la muraille a la hauteur du second étage, et quelques "pierres en encorbellement qu’il était facile de reconnaître comme les restes (d’anciens mâchicoulis, semblaient attester qu’il avait existé autrefois un mottcharaby destinéa défendre l’entrée, déjà protégée par une herse et une porte battante.

Uédifiee était entièrement construit en pierres de moëllon, a l’exception des encoignures et des ouvertures qui étaient en pierres de granit.

Terres nobles. — Les terres nobles de cette paroisse étaient et} 1680 : V -

I. 4- La terre et seigneurie des Acres, avec droit de haute,

moyenne et basse justice dans tous les fiefs qui en dépen— "

daient.

orLe duc Pierre II, par lettres patentes données à Plästreniclès-Vannes, le 22 octobre 1455, avait : donné à Michel dé

Parthenay ; pour lui et ses successeurs, la [JGFIIIÎSSÎOD et le privilège delever- et de tenir perpétuellement une justice n37 tibulairea trois pots dans ses terres de Parigné, de Saint-Éticnne et de Racinoux.. —. ’ a

Le même duc lui avait également accordé, par lettres patentes du M juin 1451, droit (fustige dans la forêt de Fougères, tant pour son chatifiage que pour rebâtir ou réparer ses châteaux, métairies et moulins ; comme aussi -celui d’y faire mener" paître vingt-deux mères vaches avec leur suite et trente porcs.

Ces droits furent ÏÎEÏÉS et réduits par Parrêt de la réformation de 1664 a trente charretées de bois par an.

Le seigneur de Parigné avait, en outre, droit de banc d’enfeu prohibitif, (Vécussons et Œarmoiries dans le chanceau de l’église, de iisière et de ceinture au dedans et au dehors, droit d’un autre baucidans la nef, de prières nominales et autres droits’de patron et fondateur de l’église, cimetière et presbytère, et seigneur de tout le bourg.

La terre et seigneurie de Parigné ou des Acres se comjnblsait ainsi qu’il suit : —

Domaine proche. — 1o La métairie des Acres ; 2o le domaine et métairiekde Parignè appelé le Haut-Bourg, — 3o le lieu et domaine de Ponz-FEeard ; 4o le lieu et domaine de la Chesnaye ; 5o le moulin de Mezerelte ou du domaine de Parigné ; 6o le moulin de Hérisson, construit en 1414 par

Michel de Parthenay.

Mouvances. — En Parigué : 1o le grand fief du bourg de Parigné, 82journaux ; 2o le fief de la Peîgnardière, 70 jour»

naux ; 3o le fief de la Crossonnais, 4.2 journaux ; 4o le fief

de la Costardais, 27 journaux.

En Montault : 1o le fief de Lignères (1) et lesuzommuns du Grand-Rocher, de la Coursonnière, etc., 455 journaux ; 2o le fief de Bonnefontaine, 156 journaux. a

En Villamée : le fief de la Basse-ficellerait, 117 journaux.

En Lecousse : 1o le fief de la Porcherie, 30journaux ; 2o le fief de Montaubert, 40 journaux ; 3o le fief de la Guiberdiére et de la Faverie, 68 journaux. — l ’

En Louvignë met Mellé : le fief de la Roche-Gaudin,

70 journaux.’

(1) Le fief de Lîgnères devait à 1. ; Cour de Fougères une îuste de vin valant 3 sous 3 deniers. h

II. — La terre et seigneurie du Sollier, avec droit de moyenne et basse justice ; droit de pêche dans la rivière du Nançon ; droit d’usage dans la forêt de Fougères, consistant, pour le seigneur, à y prendre son bois de chauffage et le bois à merrain nécessaire pour les réparations des bâtiments du Sellier ; les feuilles et fougères pour les engrais, etc.

Cette concession avait été faite anciennement an seigneur duSollier, a la charge de veiller à la garde de la forêt ou de commettre un forestier dont il était responsable.

Ces droits sur la forêt furent réduits, par la réformation de 1664, à trente charretées de bois par an.

La terre du Sellier, qui était, comme on le voit, un gage féodé de la forêt, appartenait en 1351 à Perrinet du Sellier ; en 1452 au seigneur de Sacgonnis et à Jeanne L’Abbé, sa compagne ; en 1586 à François de Channé ; en 1607 elle était réunie ä la seigneurie de Parigné, dont elle n’a pas été séparée jusqu’à l’époque de la Révolution.

Domaine proche. — 1o Le manoir et maison seigneuriale du Sellier ; 2o. le moulin d’Avillon, afféagé par acte du 18 septembre 1439, à Pierre Morel, seigneur de la Villegontier, moyennant 9 livres de rente par an, et l’acquit des dîmesdues a l’abbé de Bille.

Mouvances. — En Parigné : 1o le fief Freusliin ou du Pont, 70 journaux ; 2o le fief et bailliage de Seez, 87 journaux ; 3o le grand fief et commun de Landes-Muret, 150 journaux ; 4o le fief Gonnelle, 120 journaux.

En Landéan : 1o le fief de Villalard et Pierre-Blanche, 90 journaux ; 2o le fief des Cervellières, 86 journaux.

En Saint-Germain : le fief de la Harée et du Vaugrémiot, 136 journaux.

III. — La terre et seigneurie de la Villegontier, avec droit de banc et d’enfeu dans l’église de Parigné, au-devant de l’autel Saint-Antoine, du côté de l’Évangile, à charge (le rendre avei au seigneur de Parigné.

La terre de la Villegontier était le gage féodé de la sergeng terieidu Coglais. Son propriétaire était, par suite, chargé du devoir de cueillir les rentes dues au roi dans tout le bailliage du Coglais, qui comprenait les paroisses de Cogles, de La Selle-en-Cogles, de Saint-Brise, de Saint-Étienne, de Montours, de Saint-Germain, du Châtellier et de Parigné ; et en outre, quelques fiefs dans les paroisses du Ferré, "de Poilley et de Villamée (1).

Cette terre appartenait autrefois a la famille Morel, qui

« ajoutait à son nom celui de cette terre. Alain Morel, sieur de

la Villegontier, comparut, par devoir de sa charge, au Parlement tenu à Vannes en M62.,

. Au commencement du xvi“ siècle, elle passa dans la famille Le Gorvaisier, dont un membre e n prit le nom, enfin, un siècle plus tard, Gillette Le Corvaisier la fit entrer. dans la famille Frain par son mariage avec M. Pierre Frain, sieur

d’lfler, qui changea ce nom pour celui de la Villegontier, que

ses descendants portent encore aujourd’hui.

Domaine proche. — 1o La métairie et le moulin dela, Villegonticr ; 2o le lieu et terre noble du Bèehé ; 3o le lieu et terre noble de la Barrais.,

Jean, duc d’Alençon, seigneur de Fougères, voulant reconnaître les bons et agréables services que lui avait rendus Baoullin Dorange, sieur déla Barrais et de la Bondinais, et pour décharger sa recette de 12 livres 3 sous 4 deniers

qu’elle était tenue de payer chaque année aux sergents a

(1) Le ange du Coglais rapportait, en 1722, à la recette de Fougères,

3,865 boisseaux 1/9 d’avoine, î rnuid de vin (environ 2 pipes) estimé 75 liv. Le tout était estimé, à cette époque, Æ,074 liv, 12 s. 3 d. gages de la forêt, par, lettres patentes du ’20 octobre 1428, annexe une sergenterie féotlée aux terres de la Barrais, de la

Bondinais et (le la Foresterie, pour être exercée par les propriétaires de ces terres, et leur octroya tous les droits, fran-

. chises, usages et privilèges ides autres sergents. féotles, tels

justice.

que droit de chauffage, de pâturage, etc. Cette sergenterie ne subsistait plus lors de la reforma lion de la forêt, en 1664. Je suis porté à croire qu’elle avait été transférée à la terre du Solier quelques années auparavant.

illouvances. — i“ Les fiefs-de la Granulats et de la Foresterie, 60 journaux ; 2o le fief de la Nonardièra, 68 journaux ; 3o le fief Herbron,235 journaux ; 4o le fief de la Grande et Petête-Pesnqis, 50 journaux..

IV. — La terre et seigneurie de la Tendrais (aujourd’hui

château de la Villegontier), avec droit de moyenne et basse ,. Cette terre appartenait anciennement à la famille Le Jeune ; en 1676 aéeuyer François Desnos, comme héritier de Jeanne Le Jeune, (lîlI/IIB de ll/Iésauhoaiin, sa mère ; elle appartient, depuis le milieu du dernier siècle, à la famille de la Villegonlier. ’ a Domaine proche. — lïLa retenue, la métairie et le moulin

de la Tèndrais ; 2o le moulin du Basellérisson ; 3o la n1étaîrie

noble» de la Terrouas.

I Mouvances. — En Landéan : 1o le fief du Rocher ou (les Potiers ; 2o le fief de la Vieux-Ville, consistant dans les masures de la Vitrines-Ville, de la Poivrie, des Jlfatset de Pierre-Aubc. ’ A

Les hommes du fief du Pont devaient tous les ans, au seigneur de. la Tendrais, un chapeau de boutons de roses rouges, cousu de til noir, qu’ils devaient lui présenter dans son banc‘, en l’église paroissiale, au jour et fête de saint Jean-Baptiste, entre les deux élévations de la grand’messe.

VIII ’ 23

V. — La terre et seigneurie du Bois-Guy, avec droit de basse justice, droit de banc, de sépulture, etcwvdans l’église Saint-Léonard, auprès de la chapelle de Saint-Christophe ; même droit dans l’église de Parigné, à charge de rendre aveu au seigneur de cette paroisse ; et aussi dans l’église de Lecousse, à cause du fief de Lecousse.

Dès le commencement du xvi“ siècle, la famille de Gaulay

’ était en possession de cette terre. V

À la mort du dernier membre de cette famille, arrivée en 1703, elle fut vendue sur une mise ä prix de 22,000 livres, par M. Martin, seigneur de Bouillon, son héritier bénéficiaire, à M. Picquet, greffier en chef des États de Brelagne, qui ajouta à son nofn celui de cette terre.

Domaine jaroclze. —, 1o Le château, domaine et moulin du Boisgzzy, 130 journaux ; 2o les métairies de fllébesnard, 100 journaux ; de Cogé, 85 journaux ; de Vaucelles, 105 journaux ; des Bouliers, 160 journaux.,

Mouoances. — En’Parigné : 1o les lieux et métairiesrle la

Hurlais et de la Fauerie, de 90 à 100 journaux ; 2o le

domaine des Matz, 300 journaux ; 3o le fief de Vilgerard, 100 journaux ; 4o de la Cozzpriére, 100 journaux ; 5o d’Ardanet, avec extension on Louvigué, 60 journaux ; 6o de la Guénussonnière, .60 journaux ; 7o de Vaucelles, 120 journaux ; 8o de la Galodrie, 40 journaux. j “

Dans le Châtollier : 1o les deux fiefs du Haut-Frezay et du Fauteuil, 120 journaux ; 2o] le fief de la Blairie, 66 journaux ; de la Ribassais, 39 journaux.

En SainbGermain : les fiefs de Loisance, 80 journaux, et

, des Échelles, 140 journaux.

En Leconsse : le fief de Lecousse, 80 journaux.

En Romagné : le fiefde la Mo-rinais, 80 journaux.

En Louvigné : le fief de la Jar-guenuis, 66 journaux.

Dans Le Loroux : le fief de l’Espiu.ay, 100 journaux.

Dans Le Ferré : 1o le fief de la Laots-zcHaye, 11.0 journaux ;

2o le fief et bailliage du Hirel, s’étendant dans les paroisses de Cogles et de Monte-ors, 460 journaux.

En Montault z le tief de la Pasquerais ou de la Barattais, 80 journaux.

En Poilley : le fief de la Boutriais, 404 journaux.

En Villamée : les fiefs de ’13 Céteyère, de Illontbrouaud et du Champ-Marie.

VI. — La Chaumoie, avec droit de basse justice.

VII. — Les métairies de la Hurlais, des Bayettes, de la

Barraia-de la Terrouas, de là Courbe, de la Faoerie, et lev

fief de la Peignardière.

x1711. — "ROMAGNÉ.

Ecclesia de Roænaniaco, x1“ et x11e siècles (D. M012, Pr. I, col ; 394, Bulletin de-FAss. B-ret, t. 111, p. 19e, 239, 240). — Romaniaca Ecelesia, x1e siècle (titres du prieuré de Saint-Sauveur des ’Lantles-, arch. dép., série H“, n°512). — E. Ro-

« maniaci (ibict). — E. de Bomania, 1111e siècle (Bulletin de

P1435. 81m., t. HI, p. 197). — Bommaneium, x11e siècle

(D. M012, Pr. I, col. 651). — Parrochia Beau Martini de

Romaigneio, X111e siècle (icL, ibicL, col. 967). — Ruantgneium

et «Rumma neium iml° et x1v° siècles titres du rieure (le , ÿ 7

Saint-Sauveur). — Romagneyum, pouillé de 1516. Histoire religieuse. — La conditionnée l’église de Romagné, vers le milieu du x1e siècle, époque à laquelle elle fait son

apparition dans notre histoire, était celle que nous avons déjà’

constatée pour un certain nombre d’églises de nos contrées : elle constituait une propriété privée et était possédée, à titre (le fief, par les descendants des seigneurs qui Fuvaient fondée.

Cependant, le moment était venu où les détenteurs des

biens ecclésiastiques, les uns effrayés des censures rleFÉglise, les autres touchés de ses pieuses exhortations, allaient enfin se dessaisir de ces biens qu’ils avaient trop longtemps possédés, au mépris de ses lois.

Main 1l, le seigneur de Fougères, qui jouissait a lui seul de la moitié de l’église de Romagné, fut le premier à entrer dans cette voie, en faisant l’abandon de ses droits a l’abbaye de lllarmontiers’en faveur du prieuré de Saint-Sauveur-des-Landes, qu’il avait fondé peu de temps auparavant.

Cette disposition ne se fit pas sans exciter quelque mécontentement parmi les seigneurs ses co-propriétaires, dont le principal était Pinel, fils dTIermeniot (voir Saint-Sauveurdes-Landes)

et pour le faire sentir aux religieux, ils commencèrent

par revendiquer pour eux-mêmes le droit de choisir et de présenter le prêtre qui serait chargé de desservir la paroisse.

Le seigneur de Fougères évoqua Paffaire ; et dans une assemblée a laquelle il avait convoqué, en même temps que les

opposants, le plusxgrand nombre possible des autres seigneurs de ses terres, il leur démontra, pur le témoignage des anciens, que le droit qu’ils réclamaient avait toujours été exercé par lui et ses prédécesseurs, et il les amena ainsi à renoncer à leurs prétentions et a reconnaître le droit des religieux a la présentation du desservant de la paroisse.

L’exemple du seigneur de Fougères ne tarda pas d’aveir des imitateurs. Plusieurs autres seigneurs, Juhel, Guitlienocet Gauthier, ces deux derniers fils de Cantelin, qui étaient en possession de certains droits sur l’autel et l’église de Romagné, s’en (ressaisirent également enfaveur de Marmontiers et du prieuré de, Saint-Sauveur-des-Landes.

La notice concernant la donation de Juhel (Bull. de PAss. i

BreL, t. IlI, p. 197) nous donne un curieux renseignement sur Pextrême division à laquelle pouvait être portée 1a propriete d’une église. Ce seigneur n’était fonde dans celle de l’église de Romagné que pour un neuvième, et ce neuvième se trouvait encore réduit par le prélèvement fait, avant le partage, dÎune mesure (le-grain au profit d’un autre seigneur nommé Hervé, fils (Yflildegarde.

J’aurais dû l’aire remarquer plus tôt que ces cessions de droits sur les églises fieraient presque jamais acceptées d’une

manière absolument gratuite par les religieux auxquels elles’

étaient faites. A moins qu’elles ne provinssent de seigneurs suzerains, les religieux se faisaient presque toujours un’devoir d’ofirir à leurs auteurs un présent quelconque en compensation

du sacrifice, qu’ils sîmpo-saient. Les anciens actes désignent -

généralement ce présent sous le nom de gratin» ou de pearitas. " l ’

Dans la circonstance, Juhel reçut la promesse de son admission dans la communauté de Marmoutiers, au cas où il voudrait y entrer ; Guithenoc et Gauthier une somme de cinq sous, qui leur fut remise par un moine nomme Albert.

Ces diverses donations furent confirmées à l’abbaye de Marmoutiers par Hamelin, évêque de Rennes (M27 ä 1140), qui lui accorda dans l’église de Bomagné les mêmes droits et les mêmes privilèges que ceux qu’elle exerçait dans l’église de Saint-Sauveur. i i,

Ifiéglise de Romagne prospéra entre les mains des religieux, et bientôt l’on fut forcé de reconnaître l’insuffisance du cimetière pour recevoir les sépultures et les constructions des pa-..

rois siens qui venaient s’y établir. Nondttm sulpiciens emt mm ad humanda corpotza quamque ad domos ædificdndas. (Archives départementales.)

‘. l. -. .4 o l Le prieur de Saint-Sauveur, nomme Alfred, ainsi que le recteur de la parois-se, s’employèrent activement pour faire,

cesser cette insuffisance. Cedernier, nommé Robert, obtint de Gaultier Loup et de ses frères Mainard, Daniel et Guy, à qui appartenaient les terres adjacentes, et d’Ôlivier, fils de Guinard, le seigneur du fief dont elles relevaient, la cession du terrain qui était jugé nécessaire pour l’agrandissement du cimetière, et cela, a la seule condition qu’ils seraient, eux et leurs prédécesseurs, associés aux prières et aux bonnes œuvres de Marmoutiers.

Cette cession se fit solennellement, le jour de Pâques, en présence de toute la paroisse assemblée. Olivieret sa mère Halvide déposèrent sur l’autel un couteau à manche blanc, comme symbole de la tradition qu’ils faisaient de leur propriété-, et le prieur, de son côté, leur remit, devant toute l’assistance, une somme de dix sous à titre de présent, et les admit à la participation de tous les biens spirituels de Pabbajie.

Peu de temps après, Alain, évêque de Rennes (1141 a 1156), étant venu ä Bomagné, sur l’invitation du prieur de Saint-Sauveur, les habitants de la paroisse se réunirent aux quatre frères dont la libéralité avait permis d’accroître le cimetière, pour le prier de le bénir lui-même. i

Le prélat accéda a leur demande et ratifie tous les actes qui avaient été faits a cette occasion. l F’. Bien que les religieux possédassent la plus grande partie de l’église de Romagné, ils ne pouvaient encore néanmoins se flatter qu’elle ne serait pas pour eux le sujet de quelques difficultés.

Le seigneur de Fougères, antérieurement à la disposition qu’il avait faite en leur faveur, en» avait donné une portion en

fief héréditaire à Guillaume du Feil, à chargerdele servir a la

guerre avec ses armes et ses chevaux, et de lui rendre, en temps de paix, les devoirs accoutumés, tels que celui de procuration pour lui et le comte de Rennes, ainsi que la taille d’août- et de Pâques. ’ j.

Le seigneur du Feil, à son tour, avait rétrocédé ses droits à Guillaume Le Doÿen, et il recevait de lui le devoir de- procuration, qu’il rendait loi-même aux voyers du seigneur de Fougères.

De 1140 ä 1150, sans qu’il soit possible de préciser l’année. Guillaume et son neveu Geofiroy, qui desservait alors l’église de Landéan, disposèrent, avec l’assentiment du seigneur de Fougères et en faveur de l’abbaye de Rillé, de tous les droits qu’ils avaient sur la paroisse de Romagné, t’ajoutèrent encore à ce don celui d’une terre qui leur était venue par héritage et qflui était contiguë au cimetière. C). Mon,

P1‘. I, col’. 65L)

Par suite de cette donation, l’abbaye de Rillé se trouva en concurrence d’intérêts avec l’abbaye de Marmo-utiers, car elle lui donnait droit à cinquante-sept quartiers (Yavoine, quatre de seigle et un de froment (t).

Mais il ne paraît pas que ce rapprochement ait jamais occasionné de discorde entre elles. Les difficultés pour Marmoutiers devaient venir d’un autre côté.

Malgré le silence de l’histoire, il me semble entrevoir que Piuel et les autres fils dîrlermeniot, qui dès le principe s’en taient montres hostiles aux religieux, forcés eux-mêmes de résigner leurs droits, en avaient fait la remise à Porrlînaîre.

Ce qu’il y a de certain, c’est que, nonobstant les dispositions de l’évêque Hamelin, la cure {le Romagtté étant devenue

(t) Iÿaprès les recherches auxquelles je une suis livre sur les anciennes mesures en usage dans la baronnie de Fougères, je crois pouvoir donner, comme à peu près certaines, les valeurs suivantes z pour les temps antérieurs â 1719, le quartier équivalait :1 environs hectolitres (6 11. 0%‘) ; ses subdivisions étaient la mine ou Pasine, moitié du quartier ; la somme, moitié de la mine ou de Pasinc ; le boisseau, quart de la somme, et enfin le demeàu, moitié du boisseau (i8 litres 99 cent.)

Au xvc siècle, on trouve dans les anciens comptes une autre mesure-pour les céréaliers, désignée sous le nom de querït, elle était le huitième du quart ? tier et équivalait par conséquent à deui boisseaux (environ 75 litres 96 cent). vacante, Ëtienne, pour lors évêque de Rennes, s’empressa d’y pourvoir et la donna ä un prêtre nommé Hervé (1).

Iiabbé de Marmontiers proteste et invoque en sa faveur les droits d’une ancienne possession à laquelle l’évêque ne put opposer aucun titre.

Reconnaissant alors qu’il était mal fondé dans ses prétentions, il fit venir Hervé et obtint de lui la démission de son église. Il en disposa immédiatement en faveur de son notaire, nommé Engelhert, qui était religieux et appartenait à la congrégation de Marmoutiers, mais en lui exprimant le désir qu’il la remit à Hervé, le prêtre dépossédé.

Engelbert, après avoir pris conseil de son abbé, en disposa conformément au désir d’Étienne,. qui, satisfait et désireux de faire disparaître toute trace de ce conflit, confirma a l’abbaye de Marmoutiers tous les droits et privilèges que ses prédécesseurs lui avaient accordés dans l’église de Romagné, constatant particulièrement le droit qu’elle avait de présenter le curé et de percevoir les deux tiers dans les dîmes et les oblations, ainsi que la moitié dans les sépultures, tout comme dans l’église de Saint-Sauveur, à laquelle il Passimila complètement. i ’

Ces dispositions, quelque formelles qu’elles fussent, ne semblent pas néanmoins avoir prévenu tout dissentiment entre les religieux et l’autorité épiscopale. La concorde et Funiou ne furent définitivement établies qu’en M97, sous l’épiscopat d’Herbert. De nouvelles difficultés s’étant élevées entre ce

(i) Il est difficile de déterminer l’époque de cette vacance ; deux évêques ’

du nom tPÈtienne occupèrent dans ce temps»là l’évêehé de Rennes : l’un, Ètienne de La Rochefoucauld, de 1156 à 1166 ; l’autre. Ètienne de Fougères, de 1168 à 1178. Cependant, comme Ètienne de Fougères prend assez ordinairement dans ses actes le titre de chapelain du roi dätngleterre, je serais disposé à rapporter ai Ètienne de La Rochefoucauld les faits dont il est question. prélat et l’abbaye de Marmoutiers, relativement aux églises de.

Romagné et d’entrain, il entra en arrangement avec les. religieux, et moyennant l’abandon qu’ils lui firent d’une portion de leurs tiroirs sur l’église d’Antrain, il consentir "a leur doué ner une charte par laquelle il. leur confirma la pleine propriété et la libre jouissance de toutes -les églises qu’i la possédaient dans le diocèse deÎRennes.

Jéglise de Romagné se trouve en tête de la liste, qu’il en dressa alors, et la même charte constate que l’évêque, avec l’approbation de son chapitre, a reçu comme titulaire (le la paroisse Pierre de Beaumont, que les religieux [lui avaient présenté. (Ballet. de 1243s. BreL, t. lll, p. 239-240.)

Depuis lors, l’église de Bomagué a toujours glépendti de

Pabbaye de Marmoutiers, sous le prieuré de Saint-Sauveur, jusqu’au moment où M. de Bragelonne ayant disposé ide ce prieuré en faveur (les Eudistes de Bennes, elle revint ä Verdinàäire. ». ’ 1 Ÿ.

lecteurs de Romagne‘. — Vers 1040, Tetbaldus. — 106…. Herbert. — 11…, Geoffroy. — 1121…, Robert. — 115…,

Gantier. — 1158, Hervé. — 1197, Pierre de Beaumont. — I 1519, M. Quesnel. — 1606, M. Fralin- Dauguct. — 1608, M. llilaussan ? — 1637, M. Louis Grumet de la Devison..—1668, M. Le Bannier. — 1696,11. AndréRoeher, +1717. — M. Haber, 1741. — 1742, M. J.-B. Bougay de laMouttaye. — 1755, M1. Dussault. — 1768, M. Gabriel Le Roux. — 1787, M. de Mésange. ’. —

Archéologie. — Uéglise est sous AtlÎinvocation de saint Mar-A

tin, fêté le‘3 juillet.

Elle n’o1i’re rien de remarquable ; elle seÏcomposetYune nef accompagnée de deux transepts ; antenne de ses parties ne paraît remonter à une époque antérieure âu xve siècle ; depuis lors, elle a subi de nombreuses restaurations et aété agrandies plusieurs reprises.

On voit derrière le grand autel, appliqué contre la muraille, un petit bas-relief en marbre blanc représentant quelques scènes de la Passion, et qui doit remonter au xvx° siècle ; il provient de l’abbaye de Bille.

Chapelles. — Il y avait autrefois un grand nombre de chu pelles sur le territoire de cette paroisse. Voici les noms de celles dont j’ai retrouvé les traces ou l’indication ; une seule, celle de Sainte-Aune de la Bosserie, est aujourtPhui desservie :

1o À la Daufinaie, sous le vocable de Notre-Dame‘. 2o À Sainte-Aune de la Bosserie, sous le vocable de sainte Aune. -

3o Au bourg, sous le vocable de Notre-Dame.

4o À la lllarehe. x. 5o À Larchapt, sous le vocable de saint James ou saint Jacques.

Cette chapelle remontait au moins au xve siècle. Elle fut donnée en 1525 à Jehan Rouaud, après le décès de Guillaume Jubet, par François Le Porc, seigneur de Larchapt, aron de Charné, seigneur de Bazilles, de la Créveure, etc.

6o Au Portal, autrement à à la Basse-Riboisière, fondée en 1663. a ’

Î 7o La chapelle Saint-Ètienne, fondée en 1663 par literie

Lasne, veuve de N. H. François Préhu, sieur de la Chapelle.

8o Au Coudray, sous le vocable de saint Deluron.

Les trois premières seulement ont de l’importance, et, ä ce titre, leur phistoireoa sa place marquée dans cette notice.

1o Chapelle de la Dauflnaie. — C’est à environ 1,500 mètres du chef-lieu de la commune de Romagné, et à 300 mètres du chemiuvicîual qui descend dans la vallée du Coësnen, que se trouvent les ruines de la chapelle ou plutôt de réglise dont je vais en quelques mots donner la description et retracer l’histoire. Elles consistent aujourd’hui en trois panse/de mue railles“, dont l’u’n, à PEs-t, formait le chevet de l’église, les deux autres constituaient en partie les parois latérales, celui qui formait la façade occidentale, et dans lequel se trouvait la grande porte, ayant entièrement disparu sans qu=’il en reste» le moindre vestige.

Ces débris, — quelque déformés qu’ils soient, n’en sont pas moins précieux et méritent de fixer notre attention au point de vue de Parchéologie et de l’histoire locale ; {Pabord parce qu’ils nous offrent un curieux spécimen de Parchitectnre religieuse de notre pays à une époque dut- les monuments sont‘

devenus très-rares aujourd’hui ; et ensuite parce qu’ils nous permettent de rétablir avec exactitude la forme de l’édifice et (l’apprécier son importance. q -Dïiprès les données que nous pouvons tirer de ses ruines. l’église de la Daufinaie consistait dans, un vaisseau rectangulaire orienté de l’Est à l’onest, et mesurant en longueur 20 mètres sur 6 mètres 50 de largeur, entre- lesimurailles ;

Elle était terminée a l’Est par un mur plat, au milieu»

duquel se dessinait une grande fenêtre que l’on admire en ? core aujourd’hui, encadrée dans s’en pignon aigu et dans un ’.

état parfait de conservation. Malgré les nombreuses guirlandes de lierre qui se suspendent à ses meneaux et semblent se jouer au milieu de ses divers compartiments, il est facile de reconnaître la forme et la disposition de la baie, qui est celle d’une grande ogive lancéolée, encadrant trois ogives similaires, lesquelles-jsiont couronnées dans, le tympan par une rose com« posée de sept A contre-loves a moulures circulaires comme celles des meneaux.. x

« Il’égliserétait éclairée des deux côtés par cinq fenêtres, trois dans le mur septentrional, deux dans le. mur méridional ; mais ces fenêtres aideraient esse-nivellement d’un côté a. Feutre. Les trois premières consistaient dan-s une simple baie d’une hauteur de 2 mètres environ et d’une largeur de 0,40 a la base.

A l’intérieur, elles offrent un ébrasement considérable et un amortissement circulaire, tandis qu’a l’extérieur elles s’amortissent en lancettes avec des pieds droits épanelés,

La baie des secondes présentait une ogive géminée encadrée dans une ogive lancéolée. Une seule de ces fenêtres a conservé sa disposition primitive ; l’autre a perdu les meneaux qui la divisaient intérieurement. Le mur dans lequel elle-s sont percées est presque intact et a dû sa conservation a la destination qu’on- lui a donnée, en le faisant servir d’appui à des bâtiments de service qu’on lui a accolés des deux côtés. Seulement cette destination a nécessité quelques dégradations qui en ont un peu altéré le caractère.

Pour finir cette description et donner au lecteur une idée

complète des ruines de notre église, je dirai qu’on y remarque encore, du côté de l’Évangile et près du chevet, une crédence, et dans le bas de l’église, du côté opposé, une grande arcade, destinée sans doute à un enfen, l’une et l’autre d’une époque postérieure à celle de la construction.

Histoire. — Les xn° et sur’siècles virent s’accomplir au

» milieu de nous la plus grande partie de nos fondations religieuses. De même que les grands seigneurs, à l’exemple des souverains, se faisaient un devoir et un honneur de fonder des abbayes sur les terres de leur domaine, de même les chevaliers et les autres vassaux des grandes seigneuries, marchant sur les traces-de leurs suzerains, se plaisaient a fonder dans leurs fiefs, sous le nom de prieurés, des monastères d’un ordre inférieur qu’ils donnaient aux grandes abbayes, à la charge d’en entretenir. le personnel et d’acquitter les ser-vices religieux qu’ils leur imposaient.

Cédant a cet entraînement de l’exemple, mû sans doute aussi par un profond sentiment religieux et poussé petit-eue par les exborlations de l’évêque de Rennes, Jean Gicquel, qui semble avoir, (lès le principe, porté le plus grand intérêt au nouvel établissement, Guillaume Souhric, seigneur de Lara chapt, fonda, vers le milieu du xur’siècle, un prieuré auquel appartenait l’église dont je viens "de décrire les ruines, et qu’il donna a l’abbaye de Notre-Dame-la-Royale de Poitiers.

Ce fut, suivant toutes les apparences, dans le cours de l’année 1257 qu’etttlieu cette fondation, comme l’indique la charte donnée par Guillaume Soubric lui-même, et que l’on trouve dans les actes de Bretagne publiés par D, Morîice (Plu, t. I, col. 967). Mais elle était arrêtée en projet et résolue plusieurs années auparavant. En effet, dès 1254 nous voyons Guillaume Soubric, qui avait acheté de Geoffray de Malnoë certaines portions des dîmes de la paroisse de Parce, solliciter de l’évêque de Bennes la ratification de son contrat, et celui-ci, en Väccordant, lui imposer pour condition expresse d’en faire l’approprie meut ausprofit du prieuré de la Daufinaie. Si dune la charte de fondation est postérieure de trois années a cette concession, il est ä croire que le seigneur de Larehaqpt fut arrêté par les difficultés quelui suscitèrent les religieux de Marmoutiers, possesseurs de l’église de Romagné, dans la dépendance de laquelle étaient situés les domaines affectés à la fondation. l ’ i

Ce ne fut, en effet, qu’at1 mois de janvier 1256 que Geoffroy, alors abbé de blarmotttiers, se désiste, tant en son nom

qu’au nom de sa communauté, de l’opposition qu’il avait manifestée, et consentit ä Félablissement du’prieuré. Les lettres qui constatent son acquiescement laissent apercevoir,

a travers les termes de bienveillance, ressentiments dont il

était animé et l’espèce de contrainte.qu’il dut se faire a lui-même, pour l’accorder‘. ’ ’

C’est, en effet, dit-il en commençant, a la prière et aux instances de Banni et (Y-Isabelle, seigneur et (lame de Fougères, et en considération des mérites et de la valeur de Guillaume Souhric, qu’il l ui accorde l’autorisation de fonder son prieuré, sans préjudice toutefois des droits de Fabbaye de Marmoutiers et du prieuré de Saint-Sauveur, et a la charge par lui et les religieux de se conformer aux conditions suivantes :

1o Le prieur nommé ou son préposé devait, dans les trois jours qui suivaient son institution, prêter serment, sur Jes saints Évangiles, dans l’église de Romagné, en présence du recteur de la paroisse et du prieur de Saint-Sauvenr-des-Landes, on bien de leur représentant, si i’un ou Feutre était absent ou empêché, de ne se permettre ni de permettre à qui que ce soit de sa dépendance aucun acte qui fût de nature à porter atteinte aux droits ou prérogatives de Fahhaye de Marmoutiers, du prieuré de Saint-Sauveur-deséLangdes ou de l’église de Romagné, et (Pensez-ver et de faire, observer, amant qu’il le pourrait‘, les conventions relatives ä l’exercice de la juridiction spirituelle. Or, telles étaient ces conventions, que toutes les personnes attachées au prieuré, a quelque titre que ce fût, soit comme serviteurs, familiers ou commensaux, restaient soumises a l’église de Romagné, et toutes demeuraient, a la vie et a la mort, sujettes. de la juridiction du curé ; de sorte qu’elles étaient tenues envers lui à la même obéissance et aux mémés devoirs que les’autres paroissiens, et que les religieux ne pouvaient entendre. en confession, ni admettre aux honneurs de la sépulture religieuse aucune

d’elles, sans l’agrément du prieur de-Saint-Sauveur ou du recteur de Romagné.

2o Les oblations et les dons mobiliers faits aux religieux ou a leur église, soit qu’ils provinssent d’un acte entre vifs ou d’un acte de dernière volonté, devaient être partagés Inoitié par moitié entre les religieux d’un côté, et le prieur et le recteur de l’autre : ceux-ci avaient régalement droit aux tiers des immeubles qui pourraient leur être donnés’.

3o Les religieux de la Daufinaie s’interdisaient le droit (Paccroître leurs domaines par tfoie (l’acquisition, dans toute l’étendue des fiefs du prieuré de Saint-Sauveur ; et il était stipulé que, dans le cas où il leur serait donné quelque terre, le prieur et le recteur devraient également en prendre le tiers, et que les religieux ne pourraient, plus d’un an et un jour, conserver la jouissance de la portion qui leur revenait, sous peine de voir la propriété tout entière devenir le patrimoine de l’abbaye.. ’ fi ’ ’

Ces conditions ne manquer-eut pas. de paraître dures aux

religieux de Notre-Dame-la-Royale, et c’est peuuêtre a leurs exigences que nous devrons attribuer le retard qu’ils apportèrent à leur acceptation ; car une année tout entière sépare

»l’acte Œacceptaction donné par Pierre, alors abbé de Sainte-

Marie-la-Iioyale, de l’acte de eousentement donné par Geoffray, abbé de Marmoutiers. (Titres du prieuré de SainuSauveur-des-Landesi, aux archives départ, série H“, n” 42.) A

Le seigneur de Larchapt, heureux d’avoir pu enfin’surmonter. toutes les diifiûllilés qu’il avait rencontrées pour Pexéctition de son pieux dessein, u roulant témoignera l’abbaye de Maromoutiers la reconnaissance qu’il éprouvait de la condescendance q’u’el-le avait témoigner ; a sonegard, et en même temps Findenmiser du préjudice-qui pourrait résulter pour elle de rétablissement de son prieuré, lui accorda, par l’acte même de sa i fondation, une rente annuelle de 40 sous, monnaie courante, payable par le prieur de la Dauûnaie entre les mains du’prieur (Le SaintSauveur-desrlaandes, moitié ä

Pàques, -moitié à la Toussaint. Il reconnut, errputre, tous»

les droits de Marmoutiers sur son prieuré ; tels qu’ils avaient été déterminés et définis par la charte. de l’abbé Geoliroy, et, en les confirmant, il imposa à ses religieux l’obligation de les respecter.

Guillaume Sonbric ne survécut pas longtemps ä la fondation

de son prieuré, car trois ans après (1260) nous voyons Perrounelle, sa veuve, la confirmer. *

Elle fut encore confirmée, huit ans plus tard (1268)., par acte passé devant le doyen de Fougères par Perronnelle Souhric, sa fille et sa principale héritière, qui avait porté la seigneurie de Larchapt ä Juhel Le Porc, haronde Vesins, etc., dont les descendants l’ont possédée jusqu’à la fin du xvre ou au commencement du xvn° siècle. —

À Il y avait autrefois dans l’église de la Daufinaierun grand nombre de pierres tombales, ce qui semble indiquer que les fondateurs l’avaient choisie pour le lien de leur sépulture. Du reste, les propriétaires de la terre de Larchapt ne paraissent pas siêtre réservé ce privilège exclusivement pour eux-mêmes, J’ai dit que dans la partie du mur méridional qui subsiste encore, on remarquait une grande arcade à ogive surbaissée, qui m’a semblé indiquer la place d’un enfeu.

La copie d’un acte du xrv“ siècle, qui se trouve aux archives dïlle-et-Vilaine, me semble pouvoir expliquer son existence.

D’après cet acte, Gilyon de Racinoux et Marguerite de Saint-Pern, sa femme, donnèrent, vers 1316, au prieuré de lalDaulinaie, 13 livres de rente pour y fonder, dans l’église même, une chapelle où ils auraient leur sépulture. «Quoique Ïaforme de Parcade accuse une époque plus rapprochée de nous que celle qui est indiquée par l’acte de fondation, il y a tout lieu de croire que ce petit monument se rapporte à cette fondation, et qu’il aura été construit ou restauré a une époque postérieure (1).

l

(t) Richard de Racinoux, leur fils, changea la moitié de cette rente en

L’époque laquellé les religieux abanlilonnèrent le prieuré nous, est entièrement inconnue. Dès la fin au xvn“ siècle, lors de la réformation du (lomaine du roi dans la baronnie de Fougères, l’église était déjà complètement en ruines ; peut-être fut-elle l’objettlïm acte île vandalisme des protestants qui, sans occuper positivement le pays, le parcoururent en diffé-

rents sens et durent nécessairement s’y livrer a des actes (le,

brigandage et de destruction contre les propriétés des catholÎqllCS. a a

À la [in du xvn” siècle, le prieuré de la Daulinaie formait un assez joli bénéfice en commande, dont la collation appartenait au seigneur de Larchapt, et dont le revenu, ’évalué en monnaie de nos jours, potivait s’élever à 7 ou 8,000 fr.

Il se composait des ferrages (les deux métairies de la

Daiifinaie, contenant 122 journaux (59 hectares) ; des redevances dues par lesnfielë et bailliages de sa dépendance, savoir : de la Clémençais, de la Hattais, des Basses-Illoriêres, du Brouillard, de Bonnefontaiite et de -la Morinais, dans la paroisse de Romagué ; dwPetit-Pont, dans la chapelle Saint-Anbert ; du Zlllont-Ilomain, dans le Loroitx ; de" la Boulonzé, en Parigné. l ’ a

a L’ensemble de ces fiefs, qui composait une étendue de territoire d’environ 850 journaux (412 hectares), rapportait au prieur 53 livres 2 sous en argent ; dix boisseaux’de froment rouge (ltthectolitres) ; six mines, dix boisseaux de blé-seigle (près de 20 hectolitres), et deux mines de grosse avoine (6 hectolitres).

quatre mines de seigle, deux mines çPavoinc grosses ct 14 sous en deniers de

rente qu’il assît sur leeficfs de laChaigne et sur les teneurs de la chaussée, du moulin Drouæ, en Lquvignéyfisvcu’de Guillaume Le Bret, seigneur des

Saintgläticnrte, Àvhérilier de Richard de Ilacinoux, son’oncle. Guillaume Le

Brct était fils d’unc fillette Gilyon de Racinotix et de M. de Saiut-Pern.

Arch. Dép.)

vm 24

Le prieur avait droit de basse justice dans tous ces fiefs.

Il avait encore droit à huit boisseaux de blé-seigle sur le lieu de dlontaubert, en Lecousse ; à dix-neuf mines de grain (58 hectolitres) sur les dîmes de la parois-se de Parce, dont les deux tiers en blé-seigle et l’autre tiers en grosse avoine ; enfin, à un trait de dîmes avec contrevenu en vignes et son pressoir, dans la paroisse de Clayes, en Anjou.

Voici les noms des titulaires du prieuréuue j’ai retrouvés :

En 1257, Pierre ;, son nom figure au bas.de la charte de

fondation avec “celui de Guillaume Sonbric. — En 1382,

Pierre Quartier. — En 1563, Jean d’Argentré, archidiacre de Dinan. — En 16…, M. François du Hallier, + 1659. — 1659, M. André Reste ; se démet en 4b1864. — 166 :1, M. Guy de Lopriac de Coëtmadeuc. — 1745, M. François Geffelot de Marigny. —e 17…, M. illaurice-Gabriel Frain de la Villegonlier, docteur en Sorbonne, + 1773. — 1773, M. Hippolfçte Hay de Bonteville, abbé commendataire de Notre-Dame-cie-Celles, en Poitou. — 178…, M. Georges Lezianrt de la Viilorée.

2o Chapelle Sainte-Aune de la Bosseric. — t Cette chapelle, située au village qui’d’elle a tiré son nom, ä environ lroisskilomètres de la ville de Fougères et au bord de la route de Rennes, remonte à l’année 1602. Elle doit son existence à la

piété de Mm Marie Eschard, veuve de M. Pierre Le lileignan, sieur de la Jallonmère, qui la fit construire par suite d’un.

vœu de son mari que la mort lavait empêche d’accomplir lui-même.. ’.

La fondatrice y attache, par acte du 14 mai 16"11, deux pièces de terre qui lui étaient contiguës, et en alïecta le revenu à la célébration d’une messe que l’o’n devait y dire le mardi dechaque semaine, en sa mémoire et en celle de tous les membres de sa famille.

Celle chapelle, à peine construite, donna lieu ä une grande.

contestation dont les différents incidents nous sont inconnus, mais à laquelle la communauté de Fougères paraît avoir pris une part très-active. (Voir la dédicace dé M. de la Devisou : A lllessieurs les nobles bourgeois, lctc., p. 27, de la Notice jrubliée par M. l’abbé Badiche.) Î

Je résume ici en quelques mots les faits relatifs ä cette affaire, tels qu’ils me semblent résulter de quelques documents, malheureusement incomplets, qui se trouvent aux

. archives dd-lle-et-Vilaine.

Quelque temps après la mort de la fondatrice, qui arriva en’ 16H, les Augustins de Vitré" envoyèrent à SÉÏÎIÏHÛAÛIÏC quelques-uns de leurs religieux, qui remparèrent de la cira pelle et y fondèrent un prieuré. En vertu de quel droit agissaientêils ? Avaienùils été appelés par quelques-uns des héritiers de la fondatrice, sans l’assentiment de tous ? C’est ce qu’il est permis de présumer, mais sans pouvoir l’affirmer dfuue manière positive. Le seul fait que je puisse donner comme certain, c’est le fait de leur prise de possession ; et c’est à ce fait, qui semble avoir manqué de la sanction du droit, que M, de la Derison, recteur de Romagné et auteur d’une histoire de cette chapelle, fait plusieurs fois allusion dans son ouvrage. i

Quoi qu’il en soit, une opposition formelle se manifesta contre leur établissement. La communauté de Fougères, comme je l’ai dit, n’y demeura pas étrangère, et les religieux, attaqués de toutes parts, sans rencontrer aucun appui dans les populations, se retirèrent en 1636. l.

Cette retraite futsellevo-loutairæ : ou forcée ? Je suis assez porté a croire quielle ne f i pas volontaire, et qu’elle n’eut lieu que pari suite d’une seÏeucecu d’un jugement qui l’avait ordonnéeî ijintervetttion de la justice dans cette affaire résulte, en’effet, id’une manière évidente de l’existence de quelques pièces de procédure qui se trouvent encore aux archives départementales. i ’ '

Quoi qu’il en soit, les Augustixis partis, la chapelle rentra dans les conditions de sa londatioil, et le service en fut coufié ‘a un chapelain, qui fut M. Eusèhe Le lrleignan, de la même famille que le mari de la fondatrice. Lorsque celui-ci vint à mourir, vers 1662,. de nouvelles tentatives furent faites en faveur des Augustins de Vitré, que quelques personnes, sans doute influentes, voulaient remettre en possession du bénéfice ; mais elles échouèrent devant" l’opposition des pag rois siens de Romagné.

M. André Reste, qui était prieur de la Danlitiaic, rmgappeié‘ à recueillir la succession de M. Eusèbe Le llleignnn, et nous le trouvons encore, en 1679, en possession de sa chapellenie.

Ce ne fut donc que postérieurement à cette époque quelle fut remise aux mains des Eudistes qui tenaient le séminaire de Rennes, et que celui-ci y jetèrent’les fondements d’une maison qui devait être une annexe ou plutôt une dépendance de leur séminaire.

Les circonstances de cette fondation] nous sont entièrement inconnues. Mais s’il mäétait permis de hasarder une eonjecg ture, j’en ferais volontiers les honneurs à M. de Bràgèlonne, alors titulaire du" prieuré de Saintasauvetir-des-Landes, duquel

dépendait l’église de Romagné, et par conséquent la chapelle

Saintevnàntie. Uintérêt et l’affection que M. de Bragelotmp portait a la congrégation des Eudistes étaient tels, que, quelques années plus tard, il la mit, avec l’autorisation du roi, enrossession du prieuré de Saint-Sauveur ; quoi détonnant, après cela, qu’il se soit servi de son influence pour lui obtenir la chapelle Sainte-Aune, surtout si, comme je suis porté à le croire, le concours du recteur de Romagnéet des paroissiens était nécessaire pour en disposer ! I ’

Quoi qu’il en soit, dans les dernières années du xvn“ siècle, nous voyons les Eùdistes installés u Sainte-Aune de la Bosserie et y jeter les fondements (l’une construction qu’ils destinaient a leur séminaire. Il y a moins de vingt ans peut-être qu’on voyait encore and Nord de la chapelle quelques arrosements de murailles qui se rattachaient ä cette tentative. Sans doute queux-mêmes habitaient la maison située à YEst et qui communiquait avec Lachapelle par une porte intérieure, Cette maison a été longtemps désignée sous le nom de Maison du couvent, en souvenir de son ancienne destination.

Il semble même assez probable qu’ils réuniront quelques élèves. M. Fabhé Badiche, dans sa Notice sur la chapelle

" Sainte-Aune, cite le nom d’un M. Fontaine comme stipériettr

de cette maison, et j’ai eusous les yeux une copie presque contemporaine de l’acte de décès de M. François Prières, mort recteur de Sainesanveur-des-Landesen 1692, au bas duquel figure [la signature de M. C. Le Féure, supérieur de

la oraison du séminaire de Sainte-Aune de 1a Bosserie (sic). ville de Fougères, ils dirigèrent si habilement leur opposition i

Cependant, les paroissiens lîle Romagné, dont l’église avait été détachée du prieuré de Saint-Sauveur, et qui voyaient avec peine les’Eudistesen possession d’unc chapelle sur laquelle ils avaient (lcsqdroits, se mirent à lïeuvre pour leur susciter des querelles et des difficultés. Excités par leurgectenr et apptiyés par un certain nomhrmdïiabitants influents de la

et la poussèrent si loin, que les Eudistes durent renoncer à leurs projets (l’établissement et abandonner la chapelle. Leur retraite ont lieu vers "1715 on 1716, en sorte qu’on ne saurait donner plus’de trente-cinq ans de durée 11 leur accu patient. ‘..

La chapelle redevint dès lors un petit bénéfice dont les derniers titulaires furent les abbés Petel de la fiance, Le Mercier et La Gogué, celui-ci mort recteur de Balazé au commencement de ce siècle. ’ t

îlendtie‘, pendant la Révolution, comme propriété nationale,

et achetée par M. Couasnon, la chapelle Sainte-Aune a été donnée par l’acquéreur a la fabriqué de Romagné, qui en touche les revenus et est chargée de son entretien. l

Elle est toujours en très-grande vénération dans le pays,.et le prodigieux concours de pèlerins qui y affluent, chaquei année, dans les semaines qui précèdent et qui suivent la fête de la sainte patronne, en est une éclatante et honorable démonstration. ‘e I

L’histoire de la chapelle Sainte-Aune a été écrite au xvn” siècle par M. de la Devison, curé de Romagné, sous ce t.itre : a Histoire de la Chapelle de Sainte-Aune de la Bosserie, en la paroisse de Romagnè, près la ville de Fougères, au diocèse de Rennes, en la Haute-Brelagne, et de ce qui s’y est passé de plus remarquable depuis l’an 1636. » (Un vol’. Îfl-ÎË. Avranches ; Motays, 1655.)

En 1843, M. l’abbé Badiche a refondu et continué l’œuvre de M. de la Devison et a publié son travail sous ce titre : « Histoire de la chapelle miraculeuse de Sainte-Argue de la Bosserie, sur l’a paroisse de Romagæzé, prés de la ville de Fougères, elc. ; précédée de la vie de sainte Annæret suivie d’un mamtel de prières, etc., à sainte Aime, etc, 1843.

Je renvoie le lecteur à ces deux ouvrages pour deiplus ’

amples détails, et le récit des miracles qui se sont opérés dans cette chapelle.-

3o La chapelle de Notre-Dame du Bourg était située a peu

rès vis-‘a-vis l’é lise paroissiale, du côté o osé de la route P.

de Rennes, là où se trouve aujourd’hui la maison d’école des filles, qui a été bâtie (il y a environ quarante ans) à la place qu’elle occupait, et avec les matériaux provenant de sa démolition. Cette chapelle présentait dans ses détails les principaux caractères de l’architecturefilu xv” siècle. S’il fallait en croire une tradition fort accréditée dans le pays, mais que je regarde néanmoins comme fort douteuse, elle aurait été construite par

les ordres d’Anne de Bretagne en l’honneur de la Sainte Nierge, à l’occasion d’un grand danger auquel elle attirait mi.fabuleusement échappé, et à l’endroit même où elle aurait éprouvé les effets de sa puissante protection.

Les droits deseignetir fondateur et patron (le cette chapelle, prétendus par le seigneur de Larchapt et reconnus par Parrêt de la réformaliou de 1680, semblent un témoignage irrécusable contre l’autorité de cette tradition.

Histoire féodale. — La seigneurie de Romagné appartenait au propriétaire de la terre de Larchapt.

Cettewerre lui donnait droit de haute, moyenne et basse justice dans tous les fiefs de sa dépendance ; droit prohibitif

de seigneur patron et fondateur dans l’église de Romagne et 7 dans la chapelle (le Notre-Dame, dans le bourg, avec toutes

les prëémintences attachées à ces titres ; droit de fondateur et de présentateur du prieuré et de la chapelle de la Daufinanis,

de la chapelle de la Magdelaine, au bas du faubourg Saint-

Léonard, de la chapelle de Pinoche. dans le faubourg du Liarchix, ‘a Fougères ; droit (Yenfeu dans l’église Saint-Sulpice,

’ dans la chapelle Saint-Guiilartnte, avec droit de banc, d’accourdouer, etc., et Œarmoiries a la vitre, etc.

Le seigneur de Lattchapt exerçait dans la paroisse, de Bomagné un droit que l’on nommait le droit de saut, et qui ne doit pas être mis en oubli. r -

Voici l’explication qu’en donnent les anciens aveux :

k : Les suje-ts de la dite seigneurie chantres hommes de la u paroisse de Romagné qui prennent ou épousent fille en icelle, le premier an de leurs épousailles, doivent le devoir

fa‘

2

(4 vepres qui se disenttau retour de la procession. qui. se faisait autrefois autour de la dite paroisse. — » — u Les dits hommes mariés doivent sauter par-ilessus ou

Q

I-a dedans une cave pleine d’eau, estant dans le paty« de la

a Hardottinais, partirois fois, et le dit seigneur, ses fermiers

desaut, lelundi des féeries de la Penthecoste, a. Fissue des ou commis doivent a tous les dits sauteurs dix soulz monnaie, pour être convertis en vin ; et, faute aux dits hommes et sujets de faire le dit devoir, sont condamne-lites’ à l’amende.

Le seigneur, de son côté, pour prévenir les accidents, devait, chaque aimée, faire cnrer et nettoyer ladite me et la faire paver de mottes.

Le seigneur-de Saint-Brise devait au seigneur de Larchapt 8 sous par an, payables en la ’ville de Fougères, dix heures du matin, le jour de la vigile de Pâques fleuries, sousi peine demande.

La terre de Larchapt avait ses seigneurs particuliers dès le x11e siècle.

Les actes de Rillé constatent, en effet, à cette époque l’existence de Guy de Larchapt, qui, en 1161, donna à cette abbaye la terre de Pérouzel, au nom de Sequard, son "oncle.

Au xm“ siècle, elle appartenait, comme nous l’avons vu ; in Guillaume Soubrie. Ce chevalier étant mort sans laisser d’enfants mâles, sa fille aînée, Perronnelle, en hérita et la portaa Jnhel Le Porc, seigneur de Charné et de Vezins, qui ajouta a ses titres celui de Larchapt.

La terre de -Larchapt paraît être restée dans la famille Le Porc jusqu’aux dernières années du xvi” ou aux, premières

années du xvn° siècle. Nous la voyons alors, sans que je‘

puisse savoir a quel titré, possédée par M. René de la, Fcrrière, dont la fille, Perronnelle, la porta à M. Jacques Bertraud do Saint-Germain, dont les descendants la possédaient encore au moment de la Révolution. — La terre de Larchapt’était ainsi composée : ’ ’. l "

Domaine proche. — La métairie de Larchapt.

Jilouvaitees. — En Romagné :"l° le fief Grignard et la mesuré de la Barré, M2 journaux ; 2o le fief des Anges et MBSNZŒS, 20 journaux ; 3o les fiefs de la Mazette-anis, 55 journaux ; 4o de laflueuorais, 27 journaux ; 5o des Tendrièrcs, 110 journaux ; 6o’ (le la Haute et BassevDou-airie, 48 journaux ; 7o {le la Haute et Basse-Galandais, 116 journaux ; 8o de la Longrais, 2 journaux ; 9o de la Chou-tenterais, 57 journaux ; 10o de Éarjurä, 30 journaux ; 11o du Poisscl, 7 journaux ; 12o de la Lande, 21 journaux ; 13o de la Chasserîc, 15 journaux ; 14o du flaubMoulin, 15 journaimx ; 15o de la Ælorihunnaiaet’de la Pnudozzérc ; 16o de la Gfllaudais et de la Illarquelais, 82 journaux ; 17o de la Tanccrais, 73 journaux ;’

18o de la Hardoieinais, 48 journaux ; 19o des illartinais,

. 144 journaux ; 20o le grand fief de Romagné, d’où déboudaient les fiefs de la Touche, du Val, du Bois-Illorihan, du Chanzp-aux-Chiens, de la Valléé, de la Bayes, des Orièras et de la Ælällefoussaïs, 300 journaux ; 21o les fiefs de la Piton’siéré, 118 journaux ;,22o de la Lçriais, 120 journaux ; 23o de la Poussiniêre ; 24o de Hubert, 24 journaux ; 5o (le la Grassclinière ‘elde Vilhaze ;° de la Grigndrdiére, 23 journaux ; 27o du Coudray, 80 journaux ; 28o de Pierrefritte, 50 journaux-, " 29o de Haute-il lori ère, 121 journaux ; 30o de la Bosseric

a et du Ghesnay, 150 journaux ; 31o des- Louuières, 100 journaux. —

En Lecoussefles fiefs nobles de Pérouzel ; de la Ilamelinais, de la Burlais, de la Tangougére et des Chararies, 277 journaux. z, V A

Les autres terres nobles (le la paroisse étaient, en 1680 :

’ I. — La Chasse-Beauvaisjgagc féodé d’une sergenferic de la, recette de Fougères, avec devoir de faire la cueillette des rentes dues au roi dans lesuparoisses de Romagné, la Chapelle-Saimÿ-Aubert, Saint-Marc-surfloësnon, Saint-Sauveur-

(les-Landes et Lecousse. —g Ces roules consistaient, en 1’722, en 1,032 boisseaux d’avoine et un muid de vin., — Les 1,032

— boisseaux dïwoine étaient alors estimés à 1,098 livres 9l sous

6 deniers, cl lclmuid de. : vin 11 30 livres.

Cette terre appartenait alors à messire François de là Vieuxvilie, abbé commendataire de l’abbaye (le Snvigny.

II. — Les terres de FEstoublay, de la Fe-rronnière (Frommière), du Plessis-Hztbert, de la Iljlartiizais, de la Hattais, de la Cholpinais, de la Grande et Petite-Marche, de la Ilaute et Basse-Riboisiëre (le Portail), de la Prais, de la Vaillandais, du Moulin-Neuf, de le Basse-Dauphinois et de la Chapelle-Saint-Étienne ‘, ainsi que les fiefs de la VilIo-Guériryde la Gesmerais et du Brouillard.

XVII. — SAINT-SAUVEUR-DES-LÀNDES.

Ecclesia in Redonensi territorio atque Vendellensi page sita et in Salvatoris ntemoria dicata, vers 1040 (D. Mort’, Pr. I, col. 394). — E. S“ Salvatoris (id., ibid., col. 405, 42-4). —‘-E. S"’hSal. de Lundis, x11e siècle (ibid., col. 774, 7811», 825, 1070 ; archives, dép. dîlle-et-Vilaine, titres de Marmotitiers, série H”, n° 12). ’ '

Il n’est pas, dans tout le diocèsé de Rennes, Œétnblissement religieux dont l’origine soit entourée doutant de lumière que l’est celle de cette petite paroisse, aujonrrfhui presque complètement ignorée.

Les anciens documents, généralement si sobres de détails en ce qui concerne l’origine et les commencements de nos paroisses, abondent en curieux renseignements à l’égard de celle-ci.

La liasse des titres de Marmoutiers, conservés n nos âr-

(1) M. Paul de la Digne Villeneuve a en Pextrême obligeance de me communiquer la copie qu’il a faite lui-même d’un grand nombre des documents du dépôt des archives départementales, concernant notre paroisse. Je me fais undevoir de lui en témoigner ici toute me reconnaissance. chives départementales (série H3, n° 192), ne- renferme pas moins de vingt pièces se rapportant toutes aux années qui si écoulèrent de 1040 à 10721, et qui, en même temps qu’elles nous font. assister a la naissance du prieuré que Main, seig gneur de Fougères, fendu dans son église‘, nous font connaître les généreuses dispositions qu’il prit, de concert avec ses principaux tenanciers, pourdui créer une importance que d’avenir ne devait pas consacrer. Ce n’est pas sans éto’nne— "ment qu’en parcourant la série, assez nombreuse, des actes t de ce seigneur ’qui sont parvenus jusqu’ä nous, on arrive à‘ constater qu’a l’exception d’un seul, qui s’applique à Pëglise de Louvigné, tous les autres se rapportent à l’église de Saint. Sauvetxr, comme si elle eût été l’objet exclusif de son intérêt et de sa sollicitude. Du reste, ces dispositions du seigneur de Fougères semblent trouver leur explication dans un fait. que

la notice relative à la fondation du prieuré de la Trinité, dans

lavîlle de Fougères, vers l’an 1076, s’est chargée de tiorter à notre connaissance.

Cette notice, après avoir rappelé les circonstances dans lesquelles Ad-élaïde, veuve de Main, et Baoul, son fils ; se d éterntnitièrent a faire cette fondation et fait l’énumération des

biens et des revenus dont ils Yaccompagnèrent, termine ainsi :’

a Tentes ces dispositions étant prises, Adélaide fut enlevée a aux choses passagères de ce monde et inhumée à Saint ; a Sauvcur-des-Landes, auprès de Main, 501) mari, et de a Jutltal, son filSN a (D. Mura, Pr. I, col. 424 ; Bulletin de FAss. BreL, t. Iil, Mém, p. 194.)

LÏéglise de Shunt-SauveutLdes-Laudes nous apparaît donc ici comme la demeure s-épttlchrale des premiers possesseurs de la terre de Fougères et des membres, de leur famille. Dès lors le zèle et la sollicitude de lliain m’expliquent par le désir qu’il devait avoir de la mettre en rapport avecsa destin-ation. Mais cette eiiplica-tion admise, se pose la question de savoir quel motif avait pu déterminer le choix de ces seigneurs en faveur de l’église de Saint-Sauveur ?

Cette question, comme on le pense bien, est du nombre de celles sur lesquelles la lumière ne saurait se faire ’d’une manière complète ; cependant, après une étude sérieuse (les monuments primitifs de notre Itistoire, je crois trouvait ? hasarder une conjecture qui me semble avoir tous les caractères de la plus grande vraisemblance.

La sépulture des membres de la famille des premiers seigneurs de Fougères dans l’église de Saint-Sauveur n’a. pas, ä mes yeux, le caractère d’un choix ou d’une préférence accordée ä cette église : elle est tout simplement, pour moi, la conséquence deleur situation et de leur habitation sur le territoire de la paroisse.

Cette conclusion, tout étrange qu’elle paraisse, me semble

parfaitement motivée par toutes les données historiques que

nous possédons, comme je me propose de le démontrer. Reportons-nous en effet, par la pensée, à la fin du Vx” siècle,

époque à laquelle nous commençons a entrevoir les premiers

éléments de formation de la terre de Fougères, et essayons

de nous rendre un compte exact de la manière dentelle se

constitua.,

Mais pour. atteindre ce but, il me semble indispensable,

avant tout, de redresser une erreur fortement accréditée, relativement à cette question.

Tous les auteurs qui ont traité de l’origine des seigneurs de Fougères, s’appuyant sur la "charte de fondation du prieuré de Villamée, donnée en 990 par Conan, ceinte deilïteunes, en faveur de l’abbaye du Mont Saint-Michel, et voyant Main, le neveu de l’archevêque de Dol et Yaïeul du fondateur du

, prieuré de Saint-Sarment‘, figurer dans cette charte comme

feudataire de Connu et tenant de lui trois villas qui dépendaient de l-a terre de Fougères, en ont conclu que cette terre était tzottstitueeâ dès cette époque. (D. Mon, Pr. 1,. col. 350 et 351.).

Grave erreur qu’aurait dù prévenir une Lecture plus attentive de ce même document.

Conan, ’en effet, après (sotte première disposition, en l’ait un : médiateurs-ut une autre par laquelle aux trois villas données, ct qui relèventude Alain, il en ajoute’unequatrièmo, la Ville-

Perd-ue. Mais bien que celle-ci ne soit séparée des premières que par la vallée du Beuvron, elle if est plus du. domaine de»

lllain ; elle relève d’un autre seigneur, auquel la charte donne le nom de Rorges, et qui la tient de Conan au même titre que lllain tient les trois autres.

Voila donc l’état de divisioirdes éléments territoriaux qui servirent ä former la terre de Fougères bien constaté à une

époque où on les a considérés comme réunis.

lrlaintenant, si nous nous repartons nux notions que nous pouvons avoir sur les anciennes divisions géographiques de la contrée, nous verrons que ces quatre villas, bien que très-rapprochées, appartenaient à (Jeux circonscriptipits (lilïérenles, les trois premières au pagus de Loupvigizez et la dorniiaro au Coglais, papas Cogleçiits. (D. llloin, Pr. l ; col. 651,.)

Nous pouvions donc conclure, dhprès cela, que le Coglais était en dehors’du domaine de lllain, et que ce domaine était alors restreint au pays de Loupcigner, dost-à-dire au territoire compris entre les frontières de Normandie et du Moine, jusquhnÿx rivières du Natiçon et du Beuvron.

Du reste, cette condition de Main mesemble parfaitement « l’accord avec les documents contemporains qui ne nous laissent apercevoir aucune trace de. sa présence ou (le son action on (lellors (le ces limites’. r « ’

ce petit territoire, que nous pouvons eonsicleror comme ayant servi de noyau à la formation de la baronnie de Fougères, avaitgsuivant toutes les apparences, fait partie autrefois des Marches de Bretagne, (ion-t les. seigneurs de Mayenne avaient été établis gouverneurs au temps de Nominoê et de Salomon. Main ne me paraît pas aussi Vavoii- tenu prochainement

du comte de Bennes, dont il ne (levait être que l’arrière-vas—

sal, mais bien du seigneur de lHayenne, vassal lui-même du comte de Rennes a raison de cette terre :.c’est du moins la conclusion que je crois devoir tirer de ce devoir Œhemmage auquel les seigneurs de Fougères étaient tenus envers les seigneurs de Mayenue, et dont ils ne satïranchirent qu’au commencement du xnr’siècle, moyennant une importante cession de territoire et le paiement d’une rente annuelle de 50 livres (1). (D. Mon, Pr. I, col. 813.)

Tout me porte a croire que le premier établissement de p

Main fut sur les bords de l’Airon, auprès du sillage auquel son nom est demeuré attaché (2), et à l’endroit où les restes d’une importante fortification en terre, sur laquelle le seigneur de Mayenne construisit un château au 31m“ siècle, semblent encore attester son existence. Ç il Mais la faveur du souverain de Bretagne étant venue ajouter a son domaine primitif les terres voisines, la position du Pont-Main rlevint trop excentrique, et il dut songer-ä se rapprocher du centre de ses domaines. Dans l’absence d’une ville ou d’un eliâteattqui pût le recevoir, le territoire de Saint-Sauveur, situé dans une espèce de plaine, a peu prs au milieu de ses possessions et a l’embranchement deidäeux voies romaines-(inzer duas m’as publicasfacte deJO-ÆO), lui présentait des avantages qu’il aurait difficilement rencontrés ailleurs et qui devaient presque nécessairement l’attirer, en attendant qu’il pût s’installer dans le château qu’il allait ravoir a construire.

(t) Je ne fais ici qu’indiquer les points principaux de la question, que je me propose de traiter dans un Mémoire spécial. (2) Le Pont-Main.

Qu’il ait pris ces avantages en considération et qu’il soit venu planter sa bannière atlimlllûu de ces landes dont le souvenir s’est perpétuê en’shssocian-t au nom de la paroisse dont elles consti-tuàiçitt sans doute la plus grande partie du terri-toii’e, ’les libéralités de Main a l’égard de l’église» de Saint-Sauveur, jointes “älexistenceÿdes tombeaux des membres de sa famille dans cette église, nous ont induits ä le présumer : maintenanLles privilèges et les immunités dont’, nous voyons les habitants ’ de Saint-Sauveur en possession dans notre baronnie semblent donner in cette présomption tous les caractères (Furie certitude.. i

Ces privilèges et ces immunités étaient, en effet, exactement les mêmes que ceux dont les habitants de Fougères, auxquels ils étai-eut complètement assimilés, avaient la jouissance : telsque le droit de bourgeoisie et Péremption du devoir de contnmeqeni soulevait, au profil du seigneur, dans toutes les autres paroisses de la baronnie ;

Ces privilèges et imm-unités reposaient sur une base tellement solide, que la maison de Fougères, en s éteignant, ne les emporta pas avec elle, et que nous voyons Charles dflaleuçon, appelé à la jouissance de la terre de Fougères parsuitedela cession que lui en fit Philippe deVaIois, son frère, s’empresser de les confirmer lors de sa prise de possession (vers 1330).

Ce n’est que vers le milieu du xvi“ siècle que nouslpoug vous constater leur abolition complète, bien qu’il y ait la pré ? sumer que déjà, depuis longtemps, ils eussent subi de graves

atteintes. ’

Mais en1559, fut rédigée une nouvelle pancarte des devoirs que les menons et habitants de la ville et faubourgs de Fougères savaient accoutumé de payer au seigneur, et cette pancarte déclara formellement, dans son art. 2, qu’aussi devaient pareil rîeooir les bourgeois de Saint-Squveur-deseLandes.

t’l n

Ainsi, la qualité est encore respectée, lorsqu-e le. privilège qu’elle conférait est complètement anéanti, i.

Ainsi, les habitants de Saint-Sauveur, après avoir partagé pendant l’espace de cinq siècles avec. les habitants de Fougères les faveurs de leurs maîtres, les virent siéiranouix en même temps, et un seul et même acte les frappa, les uns et

les autres, (l’une commune déchéance…

Maintenant, en remontant a l’origine et au principe de cette assimilation, si nous voulons en rechercher la cause, il me paraît bien difficile de la trouver ailleurs que dans’une simili ;-

. tude de condition entre la ville et la bourgade, résultant du

fait de la résidence du seigneur dans l’une et dans l’autre. Du reste, il ne semble pas que l’établissement des seigneurs de Fougères dans leur château (1) les ait fait renoncer entièrement a leur résidence de Saint-Sauveur. Nous les y voyons encore apparaître de temps à autre, et ce fut dans une grande assemblée de ses barons et autres vassaux tenue à Saint-Sauveur, qu’en 1076 Raoul fonda le prieuré de la Trinité

dans la ville de Fougères, fondation qui devait porter a celui.

de Saint-Sativeur une si grave atteinte. p

Mais quittons le champ des conjectures excentrons sans retard dans celui de l’histoire : les guides ne nous manqueront pas. r

Histoire religieuse. — La fondation de l’église de Saint-

Saureur-des-Landes doit être rapportée aux premières années

du xie siècle, peut-être même aux dernières années du siècle précédent.

Les documents contemporains nous apprennent qu’elle n’était, dans le principe, qu’un simple oratoire, ou plutôt une petite chapelle.

(1) On peut rapporter cet établissement aux années quisÿéconlèrent de 1020 à 1030. v

Desservie (Panerai {tanin prêtre nomme Béàcèett Btîacis, qui iiabflliäiülitta, (lisent les’tioetnnents, (Pane manièré lions teuse, elle lut ensuite desservie par un autre prêtre du nom d’Hermeniot.

Vers l’an 1040 on 1041 (1), Main, seigneur de Fougères, qui Parait agrandie et mise dans un état convenable, la donna

a l’abbaye de Marmoutiers, avec deux inansesmle terre contià.

« gües au cimetière, et trois maisons, dont l’une dans la ville (le Fougères, Fautre dans le bourg de Louvigné, et la" troisième dans le bourg de La Bazouge.

Il affranchit tous ces biens (les droits de coutume ou devairie et (le tous les autres droits établis ou a établir, et étendit même ce privilège a tous les biens que Pabbaye pourrait acquérirpai la suite dans le ressort de son domaine. (n, Priotfl, m. I, eol. 394.) s Pelle fut l’origine du prieuré de Saint-Sauveur, qui, grâce au zèle des religieux, heureusement secondé par les libéralités de Main et (le ses tenanciers, ne tarda pasfia acquérir une très-grande imper-tance. ’ -

Je ne.m’arrêterai pas à suivre le prieuré de Saint-Sauveur (laits-ses accroissements successifs ; je me bornerai a rapporter les donations principales qui lui furent faites et celles qui peuvent preseittei queique intérêt, en raison des circonstances qui les accompagnent. " ’, l

La première libéralité qu’il reçut iui vint de Main lui-même. Ce-seigneur ayant-acheté tic-quelques chevaliers une terre nommée le Chanzpäftainfroi, il la donna au prieuré.

Peu (le temps après, il ajouta a ce don celui de la moitié de l’église de Romagné, avec la part des biens et des revenus

’ qui lui était atïerente.

(t) Cette date est déterminée par Parfaitement de Conan, en" 101.0, et la mort de Gaultier, évêque de Natttesyen 10H, *— tous les deux signataires de l’acte de donation. — ’

vu :. 25

Vers la même époque, le prêtre Hernmniot, qui avait cédé sa place au) ; religieux, leur fil ; aussi dond’une de ses terres.

Clément de Chévrigné et quelques autres seigneur-s ayant acheté en commun une portion deterre qui était située auprès du village de Cliévrigné et qui appartenait à Geoffray (le Peslaine, en disposèrent également en leur faveur.

Cette portion de terre leur avait coûté 40 sous de cens.

Un peu plus tard, une dame nommée Guidonio, veuve de Gradlon, surnommé lvrelin, et épouse en secondes noces d’uu nommé Alverard, leur fit don du moulin de Bulmintc ou de Birmine (Boismine), sur la Minette. (Voir tome Vl, la notice sur la paroisse de Chauvigné.) I i

C’est’aussi vers cette époque (1064) que l’on doit placer Foctroi de l’important privilége que le comte Connu accorda, non pas au prieuré de Saint-Sauveur seulement, mais a l’abbaye de Marmoutiers elle-même, pour toutes ses possessions dans toute l’étendue du Vendelais, en renonçant an «droit de coutume qui lui était dû de tous les tenanciers de l’abbaye et l’autorisant a le faire percevoir à son profit. —

Il est aisé de comprendre quels avantages, en raison de ses nombreuses possessions, le prieuré (le Saint-Sauveur (lut retirer de ce privilège.

Cependant sa prospérité matérielle ne fut pas tout. profil’

pour les religieux : les dilîictiltés et les contestations se présentèrent a la suite (les richesses, et la paix et le calme, parurent sortir du cloître en même temps que cellesci y pénétraient.

La première opposition qu’ils rencontrèrent, et qui leur vint de Main, évêque de Rennes, prit un caractère de gravité squ’il ne leur avait pas "été possible de prévoir.

Lorsqu’ils avaient pris possession de leur église, elle ifétail ; assujettie à (Parure chargtäquîi uneïente de 2 sous que le prêtre Hermeniot, qui la (resservait, payait a l’évêque pour lui

A tenir lieu de droit de repas.

Mais après les accroissements successifs qu’elle avait reçus, l’évêqitte déclara qu’il ne se contenterait plus de cette modique

redevance, et prétendit exiger le droit de repas tout entier, tel qu’il le percevait de. toutes les autres églises du diocèse. Les religieux refusèrent de se soumettre à cette exigence et

invoquèrent les anciens usages pour ne rien payer ait-delà des’

25ans qu’avait payés’leur prédécesseur. L’évêque, de son côté, maintint ses’préteutions, et les’religieux s’obstinant dans leur refus, il fit fermer lïiglise et Police divin cessa d’y être célébré.

Cet état dînterdictiou paraît avoir duré près de trois années,

de 1052 a 1055. “. Alors eut lieu le concile de Tours, auquel assista lfievéque

de Rennes. Ï

Albert, abbé de lllarmontiers, crut devoir profiter de la circonstance pour faire cesser une situation aussi regrettable‘. Il soumit Faffaire au jugement du cardinal romain, qui réussite inspirer a levêque dessentimettts de conciliation et obtint de lui qu’il n exigerait que 3 sous, qui lui seraient fidèlement payéschaqute année pzir l’église de Saiut-Sauveurâ en reconnaissance de sa sujétion (li.

Dé tretour dans son diocèse, le prélat vint faire sa visite à

Saint-Sauveur, et les religieux le reçurent ajour prieuré. avec tous les honneurs dus a son rang. Pendant le séjour qu’il y

fît, il chargea son notaire de dresser l’acte qui devait coustaw

ter le privilège qu’il avait accordé aux religieux, et tous les seigneurs“ qui étaient présents, en assez grand nombre, " furent invités à y apposer leur signature.

Mais ce ne fut pas avec Pantorité ecclésiastique seulement que les religieux eurent des démêlés à soutenir.


(1) Les clauses de cet accord furcni modifiées plus tard ; et lorsque le.

prieuré eut acquis toute son. importance, les religieux durent se résigner à acquitter la procuration tout entière. —

Placés au milieu d’une société en voie de formation, et dans laquelle les grands principes constitutifs de la p ropt’iêtti, non plus que les règles de sa transmission, nïé-iaient pas encore bien déterminés, ils se virent obligés plus {Pane fois de défendre contre (Yavides héritiers les dispositions faites en leur faveur.,

Heureusement pour eux qu’ils trouvèrent toujours-en Main un puissant protecteur qui, tantôt en désintéressant leurs adversaires, tantôt en les amenant à une honnête composition, les fit sortir, sans grand préjudice pour leurs intérêts, des diverses contestations qui leur furent suscitées.,. Le premier qui paraît les avoir inquiétés fut un- seigneur nommé Kinnarottet Le Vicaire.

Ce seigneur avait donné une portion de terre a l’église, (les le temps du prêtre Béace, et comme, sans doute, il avait été mû par une considération purement personnelle, Béace parti, il se crut en droit de revendiquer sa terre ;Main interposa sa médiation, et moyennant un présent de deux chevaux qu’il lui offrit, il obtint qu’il en ferait aux religieux une tourelle donation.

Vers le même temps, le même Kinnaronetfiinquel s’était

joint un de ses clercs, nommé Gaultier, et deux chevaliers,

Yves et Raoul, tous les deux fils d’i in autre Gaultier, contestèrent aux religieux le droit qu’avait eu le seigneurie Fougères de leur donnerléglise de Saint-Sauveur, prétendant qu’il ne pouvait disposer que dÏune moitié, l’autre moitié ayant été antérieurement aliénée par lui en faveur d’eux on de leurs pères, qui levaient tenue en fief. I

Main, ne voulant pas que son équité fût soupçonnée ou sa libéralité diminuée, prit le parti de racheter la poition de l’église, objet de la contestation. Nioyennant ltlivrtrs de deniers qu’il donna à Yves, avec un très-boi1 cheval et tnie.arintii’e complète, 6 livres de deniers à Raoul et à chacun des deux autres, il lesofit consentir a ne plus troubler la jouissance des religieux‘, qui, désirant de leur côté offrir a leurs artciens compétiteurs un gage d’oubli de ce qui sfiétait passé, les admirent ’tous les quatre a la participation de leurs prières et de leurs bonnes. œuvres.’ ’ 0..

Ce fut aussi vers la même époque qu’ils eurent à soutenir,

à l’occasion de l’église de Romagnéfles démêlés dontj’ai parlé plus haut. (Voir Bornage-é.) -

Lasmort de Main, arrivée en 1074, fut un évènement d’autant plus fâcheux pour le prieuré de Saint-Sauveur, qu’elle

fut suivie, comme je l’ai dit, deux ans après (1076) de la,

fondation du prieuré de la Trinité, dans la ville de Fougères. Raoul n’abandonne pas pour cela l’œuvre de son père, et

nos. documents nous l’ont voir que, dans plus d’une circonstance, les religieux eurent a se féliciter de sesbons olîîces et de sa bienveillante intervention, principalement dans leurs rapportss avec les entäuts (PI-Iermeuiot. p ’Celui-ci, qui, comme nous Favons vu, avait (lonné au prieuré la moitié de sa terre, laissa en mourant trois fils, Rainier, AHcrbert et Pinel. a a

Après la mort de Main, les deux premiers rendirent aux

religieux la moitié que sétait réservée leur père, pour le prix

de 47 sons. ’ t

Les religieux considérèrent-ils cette somme comme inférieure à la valeur de la propriétëflet voulurent-ils ofirir aux

. vendeurs une espèce de compensation, ou bien tout simplement leur faire un présent de pure. gracieuseté ? Les documents ne le disent pas. Toujours est-il que ; peu de temps après, nous voyons Publié Barthélemy (av. 1084) donner à Rainier une terre nommée le Ültalnpœ-Viialfpollf en joui-r sa vie durant, avec condition de retour au prieuré-a Fépoque de sa mort ; et 5 sous à Herbert, son frère, qui, en présence de Gaultier Le Vicaire, sïäitgagea, pour lui et tous les membres de sa famille, à ne jamais inquiéter les religieux a l’occasion de la vente que son frère et lui leur avaient consentie.

Mais le troisième des fils d’Hermeniot, Final/était resté entièrement étranger à ces arrangements, et depuis-que les moines avaient pris possession du prieuré, il n’avait cessé de les inquiéter dans leur jouissance, tant à l’endroit du bourg de Saint-Sauveur que de quelques unes de ses dépendances.

Cet état de choses durait depuis assez longtemps, lorsque Bernard, que je suppose avoir été antérieurement prieur de Saint-Sauveur, fut appelé à gouverner Pabbajve de Itiarntoutiers. Désirant mettre un terme a des difficultés dont il avait pu apprécier le caractère, il négocia avec Pinel et, moyennant M0 sous qu’il lui donna, il obtint de lui et de ses fils qu’ils se désisteraient entièrement deleurs prétentions.

Les religieux, satisfaits des bonnes dispositions qu’ils avaient rencontrées chez Pinel et ses fils, leur OÎÏFÎTUHI une place gratuite dans leur monastère, dans le cas où l’un d’entre eux serait appelé à la vie religieuse ; ils donnèrent "en outre a Pinel, dans le bourg de Saint-Sauveur, une maison qu’ils affranchirent de toute charge et de toute redevance, et lui accordèrent, pour lui et ses successeurs, à perpétuité, un droit dengue ou de repas, a venir prendre, une fois chaque année, aleur prieuré. De son côté, le seigneur de Fougères affranchit du droit de relief tous les biens qu’ils tenaient de lui.. t a

C’est aussi vers cette époque que l’on peut placer lanremise d-e la Çhapelle-Saint-Atibert à notre prieuré. La moitié de

cette chapelle lui avait été donnée, quelques années auparavant, par Robert de Vendel ; mais bien que les religieux

eussent donné à ce seigneur une gratification de 35 sous, et

40 sous à Silvestre, évêque de Rennes, ils n’avaient pu obtenir d’en être mis en possession. Enfin, Robert, pressé par le moine Albert, consentit 11 leur en faire la remise ; il se rendit

I a cet effet a l’église de la Trinité. de Fougères, on il déposa sur Faute] un livre, comme symbole de la tradition tpfil en faisait aux religieux. a

Le-moine "Albertlui donna, en cette considération, 6 sous

et 2 écus. —

Après’la mort de Alain. les religieux se virent menacés de

perdre le motilin, de Boismirte, que leur t’avait donné’ Guidonie.

Cette dame avait eu d’un premier mari une fille qui avait épousé un chevalier nommé irlain, fils deBaoul. Celui-ci, dès les premiers temps de son mariage, avait commencé à inquiéter les religieux, relativement à la donation de sa belle-mène ; mais» la considération de la faveur dont ils jouissaient auprès de Main lui avait fait suspendre des poursuites qu’il reprit immédiatement après sa mort.

Les religieux, craignant sans dodte les résultats du procès, prirent le parti de transiger ; et moyennant : le paiement d’une somme de le livres, ’ils obtinrent de- leur cpompeétiteur qu’il reconnut leurs droits et les fit reconnaître à ses enfants.

Llépiscopat Œfiamelîti, qui occupa le siège de Bennes de 11%’ ? à 1140, fut trèsvprofltable ä notre prieuré. -Il avait alors pour titulaire un ancien clerc du diocèse, nommé Jean Cotidieu, qui avait emporté dans le cloître les bonnes grâces de

son tîrêque. Nommé prieur de Saint-Sauveur, il profita de son

crédit pour obtenir la confirmation de tous les privilèges qui avaient été accordés aux religieux dans les églises de Saint-Sauveur, de la ’ChapelleSaint-Aubeirt et de Eomagné. Il obtint même qu’ils jouiraient dans cette dernière des meutes droits et des mêmes» prérogatives. que dans l’église de Saint-Sauveur, iilaqunelle elle fut complètement assimilée.

La dernière moitié du xu” siècle vil’l’importanec de notre prieuré saeeroît-re encore par la donation du tiers d’os dîmes de la paroisse de Landéan, qui’lui fut faite {vers 1150 (‘voir plus haut Landéanfiet celle des dîmes de la paroisse de Chauz vigné, par le seigneur d’Aubigné, dans les «dernières années du siècle. (Voir l’article Chanvigné, canton (l’Antrain.)

Cette donation semble marquer l’apogée de sa fortune,

À partir de cette époque, si nous le voyons recevoir encore quelques dons, ils sont presque toujours sans importance, et ne consistent plus pour la plupart qu’en droits ou redevances que les seigneurs lui accordent sunleurs fiefs, ou dont ils les déchargent lorsqu’ils sont constitués ä leur profit.

Le temps de la prospérité était passé et celui de la décadence allait bientôt commencer. Mais, avant (Fy arriver, nous devons revenir quelques instants sur nos pas.

Nous avons vu que, lors de leur réconciliation avec les Piuel, les religieux leur avaient accordé une proctkrttltoît ou

f

un droit de repas chaque année. Ce droit n’avait. pas été rléfini’

d’une manière assez précise pour que, plus tard, il ne donnat lieu à des difficultés entreJes parties, suivant les exigences des unes on les restrictions des autres. i

Cela ne manqua pas d’arriver, et un siècle tout entier s’écoula avant qu’elles aient pu réussir à s’entendre. Enfin, Pierre de Fougères ayant été promu à Févéché de Rennes (1199-1203), leur fit accepter un arrangements d’après lequel Hamelin Pinel et ses successeurs pourraient exiger, chaque année, du prieur, une procttratioiz pour sept hommes et cinq chevaux.. ’ Ÿ i

Par la même convention, Iilamelin Pinel renonça a tous les droits qu’il pouvait faire valoir contre le prieuré, moyennant l’exemption qui lui fut accordée, à tout jamais, pour les hommes de sa terre de Chaudebœttf, des droits de coutume appartenant aux religieux dans le bourg deSaiut-Sauvetiri

Les religieux n’eurent pas à subir bien longtemps les

charges que leur imposait cette convention, en ce qui con« . I

cernait le (irait de repas : en effet, moins (le quinze aimées

agirès (1214) le mente Hamelin Pinel, qui avait traité avec eux, leur remit l’une de ses procurations ; et on 1243, un clerc nommé lllioliel, fils (‘le Bobon o.u Bovon, de la ville (le Fougères, a qui il airait vendu l’autre, leur en fit également la remise.

a Blais le seigneur (le Çhaudebœuf n’était pas le seul ayant droit a un repas "au prieuré de Saint-Sauveur ; le seigneur de Fougères ypifiétendait également. Nous voyons en effet, ’en 1284, Hugues de Lusignau, qui tenait alors la terre (‘le Fougères du chef de Jeanue de Fougères, sa femme, s’adresser au prieur de Saint-Sauveuret contracter airec lui un emprunt (le 50 livres, monnaie courante, s’engageant, pour lui et ses successeurs, a ne jamais exiger son droit de repris jusqu’à parfait remboursement de cette somme. ’ ".

L’histoire ne nous rlit pas a quelle époque eut lieuce remboursement ; elle nous. apprend seulement qu’en 13241, les genssde Philîppfl. Ce Valois ayanu fait valoir les droits de ce prince pour exiger une procuration du prieur, celui-ci ne leur opposa pas l’exception qu’il’eut pu tirerrdu non remboursement de la somme empruntée, si ce remboursement n’eût pas cu- lieuymais qu’il transigea avec eux et leur abandonna

—quatre sommes de blé qu’il percevait sur les moulins de la

terre de Fougères, à la condition qu’ils le déchargeraient a tout jaînaisgdei son devoir de procuration. I

Le prieuré était dès lors placé sur la pente d’une rapide décadencefet les religieux agissaient comme s’ils avaient perdu ÎÛIIÏAÊSPOÎÎ çle l’y arrêter.- i

Ces dispositions nous sont clairement manifestées par deux visites que fit l’abbé (le [tîarmoutiers au prieuré, l’une le 12 avril 1319, l’autre le 13 mars 1325, et dont la dernière fut suivie de la cession faite aux paroissiens de l’église (les religieux, 11 la réserve glu chœur, de la chapelle de la Sainte-Viergc et (le l’aile située du côté «le Ietir-prietiré, dont ils conserveront la possession. ’ ’

C’était pour eux un moyen de se soustraire aux charges. d’entretien et de réparation de Péd-ifice, des fonts baptismaux et des cloches, qu’ils rejetèrent sur les paroissiens. Ils stipulèrent également que, dans le cas où l’église viendrait a s’é-

erouler ou bien a être détruite par un incendie ou tout autre ’

accident, ceux-ci seraient tenus de la reconstruction tout entière.

Cette remise de Pégli-se se fit solennellement le samedi qui suivit la fête de saint itlartiu, au mois de novembre de Pannée 1&5, dans une assemblée de paroisse à laquelle assis-,

taient tous les principaux habitants, et même des femmes, et qui fut présidée, le siégé étant vacant, par Fofficial de Rennes, au "nom duquel acte fut dressé tant de la remise par les religieux que de Paeceptation parties paroissiens.

Cette assemblée, qui fut composée de pius de eit-nquante des notables de la paroisse (major et sanior pars), est la plus ancienne assemblée d’une paroisse rurale que nous rencontrions dans nos contrées. Elle est une démonstration irréfutable de cette vérité historique, tant de fois répétée et si méconnue de nos jours, que la participation des populations aux, affaires publiques remonte a une époque bien antérieure à 89. ’

Au moment où nous voyons les religieux faire l’a bandoit de leur église, pour se soustraire aux charges de son entretien, il d’est pas sans intérêt de jeter les yeux sur un document conservé aux archives départementales, et qui, en nous faisant connaître les revenus et les charges du prieuré au xui” siècle, établit, de la manière la plus authentique, sa situation financières cétte époque. Cet état, suivant toutes les probabilités, fut dressé à Pouces-ion d’une assiette des dîmes ecclésiastiques, faite dans le diocèse de Rennes en 1268.

Les commissaires nommés par le cardinal-légat s’en étant rapportés, pour Festimation des biens du prieuré, à des’, gens qui n’en connaissaient pas bien la valeur, avaient singulièrement augmenté ses revenus. Le prieur, dont les intérêts se trouvaient par la même grandement froissés, s’adressa aucartiinal-légat pour demander une nouvelle expertise. Celniaci condescendit ärsa demande et enjoignit ait-x nouveaux experts dedétluire, dans leur estimation, les fraisde culture des terres et des vignes, ainsi que les autres. dépenses résultant de la récolte des fruits et-autres’produits, et aussi de tenir compte ’ (les accidents de température qui, survenant au moment ides récoltes, pouvaient en diminuer le rendement. Il est ä présumer que l’état dont je donne ici la ira-ductiou était joint 11 la requête du prieur et avait été dressé pour l’édification du cardinal. i

. État des revenus aimuels du prieuré de Saint-Sauveurdest-Lun des. a

l

Voici quels sont les revenus du prieuré de Saint-Satlveurdes-Landes : A ’ 1, . D’abord en deniers : aux foires des oies, dix livres ou environ. ‘,. I Item E1 la fête de tous les Saints, dix-neuf livres de cens ou environ. l.

V Item 21 dia Nativité de Notre-Seigneur, six livres ou environ. . Item pour la grange de Romagné, quatre-vingt mines de

Ÿhié commun (24311ccL) (1) à la mesure de Itbugères, proveä

nant des dîmes., Item pour la grange de Sens, quarante mines de blé com-

muu ou environ. (121 hect.)  i.Item pour la grange de Chauvigné, trente mines de blé

commun ou environ. (Qi hect.).

(-1) La mine équivalait à 3 hectolitres 038. Item à la Chapelle-Saiut-Aubert, douze mines de blé com-n

Iten ou environ. (36 hem.)

Item ä Snint-Hilaire-des-LandesAet’51 Beanmonl, sis mines de blé commun ou environ. {i8‘hect.‘)

Item à Landéan, six mines de froment. (18 hect.)

Item au moulin de Brimine (Boismine), quatre mines de froment. C2 heet.) e i

Item au moulin de Vendel, deux sous..

Item dans l’église de Saint-Sauveur, la moitié des oblations et des prémices. ’ x ’

Item dans l’église de Romagné, la moitié des ablutions aux quatre fêtes annuelles, la moitié des ’lins et des agneaux ? Item sur les moulins douze mines de seigle. (36 hect.)

Voici quelles sont les charges du prieuré de Saint-Sauveurdes-Landes : ’

À la table de Marmouiiers cent sous tournois.

Item à la fabrique de l’église vingt-cinq sous.

Item ä l’infirmier cinq sous.

Item au sacriste deux sous.

Item au cellérier douze IÏICHÎBTS.

Item à l’aumônier un demi demeau de seigle à la petite

mesure courante. . Item au seigneur de Fougères une procuration entière. Item au seigneur évêque une procuration entière. Item à l’archevêque soixante sous.

Item à Fareliidiacre une procuration.

Item au doyen une procuration]

L’ensemble (le ces diverses charges, lors de la nouvelle assiette ordonnée par le légat, et faite par Poflicial de Rennes et le doyen (le La Guerclîie, fut évaluée ä quarante-cinq livres.

Si l’on rapproche cette somme (le celle que présentait l’ensemble des revenus du prieuré, on se fera aisément une idée de su richesse et de son importance. En compensant, enreffet, les charges évaluées à 45 livres par les revenus en argent se montant à 3E’), livresaî). sous, etile produit des Oblaiions des églises de Saint-Sauveur et de Romagué, qui (levaient parfaire, et bien au-dèlä, la différence, il restait encore au prieur une valeur en grains de 525 hectolitres, dont 30 de virement, et, en outre, les revenus des domaines du prieuré, qui étaient assez considérables à cette époque, et qui ne sont pas compris dans l’état ci-desstts.

Voici les noms des prieurs conventuels que nous trouvons cités dans les actes à diverses époques : Vers 1060, Arenbal» dus ; — M30, Jean Cotidieu, plus lard, Albertt et Hugues ; — 1144, Autïroy ; — M61, Bivallon, puis Ogier, Ernaud, Frémoud ; —.— LElOO, Thomasg, — 1241, Guillaume qSemper, iaiegcuniaume de cuiue, ’ — 1325, Jean de Villencuve.

À cette époque, le nombre des religieux résidant au prieuré,

était réduit a deux ; c’est aussi à cette époque que je crois

devoir faire remonter le commencement de la commande.

Cependant, le premier prieur commendataire dont j’ai pu parfaitement constater la qualité ne remonte qu’a 1/916 : il se nommait Louis de la Chapelle. Voici les noms de quelques-uns de ses successeurs z’ 1430, Jehan de Romillé, — 1476,

GCOiÏl-‘oyBt3Fli1lDd ; — de 1543 ä 1576, Sébastien Tliomé‘,

trésorier de la Cathédrale de Rennes, puis abbé de aine, — 1577, Thomas Rouzé, évêque d’Angers-, —’ 1603, André Guyon, docteur en théologie, vicaire général du diocèse de Rennes ; — 1634, Pierre Citoys, aumônier du roi ; — 1663, René du Broc du Rozet, de Nogent-le-Rotrou, — 1676, l-Iyérosme de Bragelonne, docteur en théologie ; — 1692, Jean Gravois, du diocèse de Coutances. i,

M. de Bragelonue, l’avant-demier titulaire, résigna son

bénéfice en 61691 “et en fit la cession ä M. Eflouf, prêtre de la congrégation des Eudistes, en faveur du grand séminaire (le Rennes, dont il était le supérieur, mais cette disposition resta sans effet, parsnite de l’opposition qu’y forma l’abbé de Nlar» moutiers ; et presque immédiatement aptes la démission de M. de Bragelotme, M. Jean Gravois, prêtre du diocèse de Coutances, reçut des lettres de provision. Celui-ci, qui appaifitenait peut-être lui-même a la congrégation des Eudîstes, mais qui, dans tous les cas, professait pour elle les mêmes sentiments dïntérét et de bienveillance que lui avait témoigné-s son prédécesseur, s’applique, des son entrée en possession, à aplanîr les difficultés qui étaient venues entraver ses projets et à en préparer la réalisation. ’

x

Toutes ses dispositions étant prises, et certain du succès, il’

résigne lui-même, comme l’avait fait son prédécesseunen.

faveur du séminaire de Bennes, auquel le prieuré de Saint-Sauveur fut dès lors annexé, et auquel il est resté uni-jusqu’à l’époque de la Révolution (1). 4

Le prieuré avait dès lors perdu la plus grande partie de son

importance. Il ne lui restait plus de ses anciennes possessions -

que le manoir et la métairie du Prieuré, contenant un peu moins de 100 journaux, avec le droit de haute, moyenne et basse justice, et quelques redevances dans le bourg de Saint-Sauvettr et dans les fiefs de la Carrelais, de la Boÿérerde la Coursonnais, du Bourg de Romagné et de la Chauvelle, en la Cliapelle-Saint-Aubert, qui formaient sa mouvance (‘ertviron 500 journaux). Ses [Jrincipaux revenus consistaient dans les droits qu’il avait sur les dîmes de Saint-Sativeur, de Romas gué, de Sens, de Vieuxvy et de la Chapelle-Saint-Aubert (2).

(1) La résignation de M. Gravois est de janvier 1698 ; le consentement. de Palghe de Mnrmoutiers est du 28 février du la même année ; le décret (Paulorisation Œacceptntion de l’évêque de Rennes du 17 mai 1701, et les lettres patentes du roi, confirmatives de Punion, du 22 décembre.

(2) En 1557, le revenu du prieuré avait été évalué à 1,500 livres ; en 1663, à 4,200, sur lesquelles le prieur avait à payer chaque année, par

I

La fête patronale de l’église se célèbre le jour de la Transfiguration de Notre-Seigneur.

Recteurs de Saînt-Saztveur. —ï— 1604., M ; Jacques Helleu. — 1607‘, M. JeairTropée. — 1636, M. Jean Etnault, + 1673. — 16811, M. Jean Lambert. — M. François Prières, +1692.

— M. Jean Pie-bot, —l— 1-706. — 1707,11]. Pierre Bordier. —

m1, M. René Villeaune, + 1740. — M. Michel Collin, + 1768. -.— M. J43‘. "Iîltébault. i Ï Archéologie religieuse. — Il. y/a tout lieu de croire qu’anté-

pieusement au x1v° sièle il y aveait deux églises à Saint-Sauveur : l’église conventuelle et l’église paroissiale ; c’est du

moins ce qui me semble résulter des termes de l’acte de cession de la première faite aux paroissiens en 1325, dans lequel il n’est pas’dit qu’ils étaient prives (lune église, mais bien queÜzelle qu’ils- possédaient n’était pas convenable : Cum ipsi idonea ecclesia indicèrent.. p

ljéglise actuelle est donc l’ancienne église conventuelle, (levenue paroissiale à cette époque. Le vaisseau, t-el qu’il est aujourd’hui, ne nous représente néanmointsqu’une partie de cette église. [jaile que les moines s’étaient reservée n’existe plus depuis longtemps ; elle a dû être démolie en 1592, époque à laquelle a été refaite une partie de l’enveloppe extérieure, ou bien en 16112, époque a laquelle a été construit le chœur actuel. ’ ' f ’

Il est, en effet, 11 présumer que les prieurs commendataires

n’auront eu d’autre souci que de toucher les revenus du prieuré, sans s’inquiéter des charges qui leur incombaient, du moins de celles dont ils pouvaient sïtttïrauchir ; que, par suite, ils

l

entrent néglige de faire a la portion de l’église dont ils devaient l’entretien, c’est-ä-dire au chœur et ä l’aile septentrion,

abonnement, une somme ne 120 livres à la mense abbatiale. ’— 11,200 livres, en 1663, en représentent au moins 10,000 de nos jours. i nale, les réparations les plus essentielles, et qu’ils atrrent par la même accéléré saruine. Pour s’eu (débarrasser complètement, ils durent fabanrlotiner a la fabrique, qui fut bien ohliä

gée de fttire reconstruire le chœur, mais qui trouva sans doute

— plus avantageux de démolir l’aile dont elle pouvaitrà la rigueur, fort biendse passer.

On conçoit, d’après cela, que l’église de Saint-Sauveur manque aujourd’hui de régularité. Elle se compose de (leu) : nets : une nef principale, terminée à Pljst par une abside

circulaire, et une nef secondaire, terminée par un chevet plat’

a l’entrée de Yabside, et communiquant avec la première au moyen de cinq arcades. n

Ces" arcades, formées par des arceaux à’plein cintre qui reposent sur Œénormes piliers, sont. renforcées a leur intrados par un arc doubleau en retrait, dont les retombées sïtppuietrt, dechaque côté, sur une demi-colonne engagée dans la face interne du pilier {elles constituent les seuls débris qui nous restent (le l’église primitive et remontent évidemment a la fondation de celle-ci, au xi“ siècle.- l

— Les piliers, ainsi que les demi-colonnes qui leur sont ad- V héritâtes, sont construits en moellon, recouvert d’un Jettduitt grisâtre ; leurs bases, formées par un simple renflement du

fût, sont d’une construction analogue.

Les corbeilles des chapiteaux seules sont en granit : elles constituent évidemment ce qu’il y a de plus remarquable dans l’église. Bien que différant toutes par le système de leur or-

— nementation, elles offrent toutes, néanmoins, les caractères de l’époque a laquelle je les ai rapportées. Celle du dernier

pilier, sur laquelle ou a représenté le livre de la loi ouvert entre deux feuilles de lotus, semble plus particulièrement fixer l’attention. ’. d

La façade occidentale a été refaite dans ces dernières années-, celle qu’elle remplacée dataitde 1592, comme Vindiquait ce millésime, gravé sur une pierre, uu-rlesstls d’un ’

écusson placé dans la partie supérieure du pignon. Cet écusson atiait été entièrement effacé pendant la Révolution ; on avait seulement respecté le nom (le Jehem Cabnies, qu’ou

lisait au-dessous : sans doute celui du recteur qui avait préu

sidé æla construction.

Les murs de Pabside sont bâtis en pierres de moyen appareil et soutenus par des eoutreJoi-ts romans. Elle date de. 1642, comme nous Yapprend un acte conservé aux eerehires’ départementales.

Le pävrfiïde l’églisè est en grande partie formé «d’anciennes pierres tombales. l ljune «Telles, placéed-ans lai nef latérale, porte le nom de Chaudebœuf, avec le millésime de MCCC. Le reste de lïuseription est entièrement effacé. I

Une autre porte l’inscription suivante : Cy gist le corps de Franeois Pinel, chevalier de Perdre du roi, seigneur de Chaudebœuf, fondateur de cette paroisse‘, décédé le décembre 1574.

Sur deux autres, j’ai relevé les fragments suivants : Le corps de Jean Pinel, décédé en août 1589. — Corps deunoble dame Jacqueline du Para-dame de Chaudebœuf, décédée le 18 juillet 16…,

Chapelles. "e- Ou comptait en 1680, sur le territoire de cette paroisse, six chapelles, dont celle de Chaudebœuf seule est aujourtVhui rendue au culte., *

Elles étaient aux lieux suivants : l” à Chaudehéul’ ; 2o au Boisnoua-ult, sous Piuvocation de saint Gilles ; 3o au Tertre, fondée. en 1617 par Jean de Fleurville et Perrine Le Douillet, son épouse ; 4o ä Tauut ; 5o à Trouçay ; 6o aux Voiries.

rVoies romaines. — ljacte de le donation du Champ-Rain-

. froieu prieuré de Saint-Souvent‘, vers le milieu duäu ? siècle,

nous apprend que cette terre était située entre deux voies publiques, iuterdzzas’oias ymblicas, ce qui doit s’entendre, VIII A 26 me semble-t-il, d’une voie romaine qui se bifurquait sur ce point, plutôt que de deux voies différentes. Je n’essaierai pas’ de traiter ici les questions’relatives à cette voie, dont Yexistence sur les territoires de Louvigué et de Landéan a été parfaitement constatée ; je les réserve pour Particle Loueigné, auquel elles me semblent plus particulièrement se rattacher, puisque c’est sur le territoire de cette paroisse que l’on en rencontre les vestiges les plus apparents. Je me bornerai i : t

dire iei que cette voie, suivant toute probabilité, pïllflfilt de

Baveux pour se rendre à Rennes et àCorscult, en se ; bifurquant dans les environs de Saint-Sauveur, cÎest-ä-dire qu’elle était destinée a reliera cité des Bajocasses avec les cités des Rhedones et des Curiosolites. Uessentiel pour ie moment est d’essayer de déterminer, au moins d’une manière approximative, le point où lavoie se divisait en deux branches, l’une se dirigeant sur Rennes, l’autre sur Corscult (1).

La solution de cette question serait aisée si nous connaissions la place qubcctipait le Champ-Rainfroi ; mais ni les souvenirs traditionnels, ni les anciens aveux, ni les documents cadastraux que j’ai consultés, n’ont pu me renseignera cetwegard.

(t) La voie de Pltinéraire dflmtonin, ab Alàutna Condate, qui n donne lieulà tant de suppositions parmi les antiquaires, me paraît avoir emprunté à cette voie la partie de son parcours comprise entre les deux stations Fa» mm : Martis et Condate.

Fanum Martis ne me semble pas devoir être considéré comme une cité.

Je suis porté à croire que cette station de Pltinéraire se rapporte tout simplement à un temple élevé par les Romains au dieu Mars, au peint (Pinterslection de cette voie de Baveux à Rennes avec une autre voie qui’parlait de Coutances pour se rendre à Jublains ou au Mans, et dont l’existence a

été reconnue par les archéologues de la lliayexme sur plusieurs points de leur département. — ’ — ’.

Ce point d’intersection devait être dans les environs de Saint-Ililaire-du-Hareouët, peut-être là ou se trouve aujourd’hui Je bourg de Martzîgrty, dont le nom semblerait assez se rattacher au souvenir du Fana-m Illartis.

Quoi qu-‘il en soit, la charte de donation nous donne certaines indications dont la rencontre peut nous faire arriver à la reconnaissance de cette place.

Elle nous apprend, en effet, qu’un petit bois ou une petite forêt dépendait de cette terre : habetur, dit-elle, inter dues

vins publieas cum -nemore parvo ne ! silvula, lequel bois était

a

sur le versant d’une colline aboutissant inest tend-ans ad stagnum. I

Mai-ntenantjsi, tenant compte de ces renseignements, nous jetons les yeux sur une carte de Cassini qui reproduit l’état des, lieux à une époque où ils avaient encore conservé, en grande partie du -moins, leur aspect primitif, nous reconnaîtrons que la terre dulîhantpslîainfroi devait être comprise dans l’espace, défriché seulement depuis quelques années, qui se trouve entre l’ancienne route de Fougères, le chemin vicinal ide Romagné et le bois de Champlion, au iNord-Est du bourg de Saintôauveur. Ce terrain, en effet, avantla Révolution, faisait partie du domaine du prieuré ; le bois dont la charte fait mention a subsiste jusqu’en 17%, qu’il fut abattu, nous apprend un document contemporain, pour ; servir aux réparations du séminaire ; et Pélang, desséché de nos

. jours, a laissé l’empreinte de la place. qu’il occupait dans

le marécage qui remplit la partie la plnsebasse du plateau. Le point de bifurcation des deux voies "dont une des branches, cellepqui conduisait à Rennes, me semble avoir été couverte par Fancienne rouleade Fougères, devait donc se trouver un peu au Nord de ce terrain, à peu près à, l’endroit duvvillage de Champ-Lion ou de Champ-Léomcomme pora tent les anciens actes :. peut-être Castm Légionis. Cette sup». position reçoit une sorte.de confirmation de l’existence d’une très-importante fortification en terre qui occupe l’angle Nord-Ouest du bois de Champlion, et’que l’on pourrait présumer avoir été élevée à l’embranchement des deux iveies, Ce camp,

a un étang z quart‘ car cet ouvrage en a tout les caractères, est-il l’œuvre des Romains ou des Bretons qui occupèrent, le pays après eux ? Nest-il point l’œuvre de Main lui-même, et niant-il point été le siégé de sa puissance pendant" son séjour à Saint-Sauveur ? ou bien encore n’a-t-il pas servi aux deux peuples ? Toute Supposition est permise cet égard, et rien ne saurait démontrer l’erreur des unes et des autres. ’ l,

Histoire féodale. — Saint-Sauveur. ayant été le lieu où se fit la première installation de la petite Cour du seigneur qui devait être un jour le baron de Fougères, il d’est pas surpre» nant que la paroisse compte plus d’anciennes terres et de terres nobles que toute autre de la baronnie ; je ne m’occuperai que’des principales.

I. — La terre de Chaudebœuf. Cette terre, désignée dans les anciens actes sous les noms (ÏESGÏtQItdBÔOÏ, fut érigée en châtellenie, en 1595, par lettres patentes du roi Henri W, en faveur de René Pinel. 7’ ’ ’

Elle donnait à son possesseur droit de haute, moyenne et basse justice dans tous les’fiefs. de sa dépendance, droit de prééminence comme seigneur fondateur, de prières, de banc et de pierres tombales’tant dans le chanceau que proche les autels, dans l’église de Saint-Sauveursjdroit (Pécussons et dïtrmoîries a la troisième vitre du côté de Pépitre, dans l’église Saint-Léonard et dans la chapelle Saint-Guillaume de l’église Saint-Sulpice, nommée la chapelle de Chaudehœul.

Cette terre se composait ainsi qu’il suit :

Donmine pwche. — 1o Le château avec les moulins et autres dépendances ; 2o les métairies de la Bouverie, de Villeneuve et de la Dreurie ?

Mouvances. — Les fiefs de YAuberIière, de la Brunelaie, du Guédïoutrdiat, du Bas-Teillay, de la Monneraye, (le la

Hochaie, dïïcurteloup, de la Caudière et dé la Bcrrb-o-tterie, de Cliçmt et de la Rousais, des Landes, des Haute etBasseGelofraîs, et de Cttpidott dans le faubourg du Gast de la ville de Fougères. l., Ï

, La, terre de Chaudebœuftfut le berceau de la famille Pinel, dont le nom s’est présenté si souvent sous nos yeux dans le cours de cette notice. Le premier membre de cette famille, que plusieurs chartes nous représentent comme fils dïicrnzeniot, figureicomme témoin de la charte de fondation du prieuré de Saint-Sauveur, en 1040 ou 101M.

Plus tard, nous «voyons tlamelin Pinel, sans doute le fils de celuie-ci, figurer parmi les quatre barons què le seigneur deFougères produisit, comme garants de sa foi, dans un engagement quŸil contracte avec l’abbaye de lllarmoutiers, à Foccasion de sa collégiale. (D. M012, Pr. I, col. 423.)

Les Preuves de l’Histoire de Bretagne font passer devant nous un grand nombre de seigneurs de cette famille, dans les positions les plus élevées, aux différents siècles de notre histoire. (D. Mon, Pr ; I, col. 1651 ; Pr. Il, col. 468, 1241-, Pr. III, col. 11-30, 631, etc.) Elle säasvéteinte, en 1677, " dans

la personne de Briant Pinel, -fils de Pierre Bine ! et de Louise

deFroulay. y. A a 7

’ À sa mort, la terre de Chaudebœuf’fut vendue et acquise par M. Purée duParc, conseiller au Parlement due Bretagne, et dame Jacqueline du Guesclin, son épouse, dont les Llescen-

Àdants l’ont possédée jusqwau décès du dernier dfentre eux,

mort dans les premières années de ce siècle. ’ '

La terue de Chaudebœuf futalors acquise par M. le. chevalier de la Haye depSaint-Hilaire, dont. la veuve et légataire a, dans ces dernières années, donné le château, accru par son mari, aux religieuses Adoratrices de la justice divine (i), pour y établir un hospice dansieqtiel elle a fondé des lits en faveur

I

(t) La maison-mètre est dans l’ancienne abbaye de Rille. À Fougères. des pauvres des paroisses de Saint-Sauveur, de Saiut-Îälilaire et de Saint-Ëtienne.

II. — La. terre du Bois-Nouault, composée des métairies du Domaine ou de Saint-Gilles et du Croisé, des moulins de la Charrière et de Taurut, avait dans sa mouvance un grand nombre de fiefs dans les paroisses de Saint-Sauveur, de Romagné, de SaintnOueu-des-Alleux et de la Chapelle-Saiut-Aué bert. À I Elle appartenait, au commencement du xv“ siècle, à Guillaume de la Roche ; à la mort de celui-ci, arrivée en 1433, sa veuve rendit hommage pour elle à François de Bretagne, comte de Montfort et seigneur de Fougères ; leur fille Agaesse la porta ensuite à Jean Le Vayer, sieur de la Renazière, qui

’ possédait également les Vairies.

’ En 1600, Julienne du Chastelier, dame douairière de la Boberie et des Flégés, à qui elle était échue de je ne sais quelle manière, ’la vendit à M. Charles Le Fehure ou Lorfeure, et ä dame Esther Le Roullier, son épouse.

En 1635, M. Lorfeure détache de sa terre le moulin de la

K Charrière et quelque fiefs, qu’il vendit à M. René Gédouyn,

seigneur marquis de la Dobiais, qui, à cette occasion, lui accorda, pour lui et ses successeurs, propriétaires de la terre du Bois-Nouault, droit de banc à queue et accoudoir armoyé dans l’église de la Chapelle-Saint-Aubert. ’

III. — La terre du Tertre. Un acte de l’abbaye de Bille, rapporté par D. MoricelPr. I, col’. 634), nous apprend que, vers M58, Gaultier de Vende] céda la mesure du Tertre, qui lui appartenait, à Silvestre Pinel, son frère. ’

Celui-ci ayant pris le parti de renoncer au monde, la donna à lïabbaye de Rillé, où il s’était retiré, le jour même de sa profession ; ce qu’il fit avec Passeutiment de Gaultier, son frère, cl ; de Raoul, seigneur de Fougères, qui déposèrerïbun

I l livre sur Pïttttûl de Saint-Pierre, comme symbole de leur assentimenL- ",

t Aliénée au commencement du xvr’siècle, la terre du’l’ertre appartenait en 15591 ; M. Louis de Fleurville, qui y fit bâtir

l’a maison qui subsiste encore de nos jours, 1 M. de Fleurville eut de Perrine Le Douillet, sa femme, a

denx filles, dont l’aînée, Nicole, épousa Guy Franchet, et lui porta la terre du Tertre, dont il prit le nom.

Ils meurent qu’une tille, Léonarde, qui, en 1674. épousa François Lasne, sieur de l’Efficerie, et mourut. ainsi que son

mari, 611.1740, sans laisser de postérité.

1V. — La terre de Tronpay. Cette terre ; à laquelle était attaché le droit de basse justice, avait, des la fin du x1e siècle, ses seigneurs particuliers, qui semblent avoir été des juveigneurs de la famille Pinel.

L’un d’eux, que. je suppose avoir été Wigon de Tronçay, donna son moulin au. prieuré, qui en jouit sans opposition tant qu’il vécut ; mais a sa mort, Pinel et son fils, en revendiquèrent la possession, et il ne fallutvrien moins que la bienveillante intervention du seigneur de Fougères pour les faire abandonner leurs prétentions. Les religieux, a cette occasion, leur donnèrent une gratification de 10 sous, qu’ils’prirent sur le trésor de Saint-Martin.

Pinel, du reste, témoigna licattcoup de repentir de sa conduite. Non content d’avoi’r fait aux religieux un premier alicandon de tous ses droits dans Je jardin de Junargande, sa sœur, et} avoir pris {engagement publie de les y maintenir envers et contre tous, il leur renouvela sa donation au lit de la mort, dans sa propre habitation, en présence d’un grand nombre de religieux et de seigneurs laïcs qui étaient venus lui faire visite. l..

À la fin du-pxsu” siècle, la terre de Tronçay, avec le moulin, appartenait, comme celle du Tertre, à M. de Fleurville, dont la fille cadette, Jeanne, en épousant M. François de la Belinaye, seigneur de la Belinaye et du Plessix. la fit pas-sel’dans sa famille, qui la possède encore aujourd’hui.

V. — La terre de Tannt. Cette terre dépendait de Saint-Étienne. Elle possédait autrefois un château et donnait à son possesseur droit de banc dans l’église de Saint-Sauveur, droit qui avait été concédé en 1670 par Briant Pinel, seigneur de Chaudebœuf, à M. Jacques Chouet, seigneur «le Genevreau, époux de Jacquemine Pinel, sa fille.

VI. — La terre de Teillay. Elle appartenait, à la fin du xv” siècle, à Jean de Plumaugat ; en 1680, ä M. Joseph Tuffin, seigneur de la Rouêrie, et formait alors une dépendance de cette seigneurie.

Le moulin du Bas-Teillay était Piimitivenæeut le moulin du

prieuré, et était généralement désigné sous le nom de Illoulilu aux-Moines. — t a

Lors de la levée extraordinaire des deniers, ordonnée par le roi, en 1575, sur les biens des ecclésiastiques, le prieur de Saint-Sauveur, qui avait été d’abord imposé a 700 livres, puis, deux ans plus tard, surchargé de 468 livres, demanda et obtint, pour payer cette somme. Factorisation de vendre son moulin, qui fut adjugé à René Pinel pour la somme de 1,841 livres. ».

Celui-ci le réunit à sa terre de Teillay, dont il prit dès lors le nom, sous lequel il a toujours été désigné depuis.

VII. — La terre des Vairies, avec droit de moyenne et basse justice, appartenait, a la fin du xve siècle, à Jean -Le Voyez, sieur des Vairies ; en 1680, à Jean Gérard, orfèvre de M. Le Prince.

Cette terre était le titre et le gagedune des serpenteriez

féodées de la baronnie de Fougères, démembrée du Tiercent, auquel elle avait été substituée avec la Chasse-Beativais.

Son ressort comprenait les paroisses de Saint-Christophcé de-Valains, de Saint-Ouen-des-Alleux, de Saint-Marèsur-Couësnon, de Baille, du Tiercent, et quelques fiefs des paroisses de Saint-Saqîzéur, de Bomagnéet de Lecousse.

Elle rapportait à la recette de Fougères, en 1720, 1,637 boisseaux dïavoinxe menue (1) et un muid dé vin, estimé 60 livres.

On comptait encore, comme terres nobles, le Bois-Sauvé, ainsi que les fiefs de la Crochais et de la Hochais.

L. MAUPILLÉ,

Ancien conseiller général d’Ille-et-Vilaine.

[2]

  1. Je dois la communication d’une grande partie des documents que j’ai cités dans ce travail à l’aimable obligeance de mon savant ami et confrère M. A. de la Borderie, qui a bien voulu mettre à ma disposition les nombreux matériaux manuscrits qu’il possède concernant l’histoire de notre pays. Je me fais un devoir de lui en offrir ici Impression de ma plus vive reconnaissance. — L. M.
  2. 1,840 boisseaux en 1608.