Nouveau Chemin de la croix/Les indulgences du chemin de la croix

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Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 5-13).

LES INDULGENCES
DU
CHEMIN DE LA CROIX


Les brefs et constitutions des Papes Innocent X, Innocent XII, Benoit XIII, Clément XII, Benoit XIV, déclarent que ceux qui font le Chemin de la Croix avec les dispositions convenables gagnent toutes les indulgences accordées aux fidèles qui visitent en personne les Saints Lieux, et ces indulgences sont applicables aux défunts.

Or les indulgences, tant plénières que partielles, accordées par les Souverains-Pontifes aux pèlerins de Jérusalem, furent nombreuses.

Quand on ne fait ce pieux exercice qu’une seule fois le jour on obtient toutes les indulgences plénières et partielles qui y sont attachées ; parmi ces indulgences plénières, on n’en peut gagner qu’une seule pour soi-même, mais on peut appliquer toutes les autres aux âmes du purgatoire.

Si, le même jour, on fait le Chemin de la Croix à différentes reprises, on ne peut pas, il est vrai, en gagner plusieurs fois les indulgences plénières ; mais on peut à chaque fois gagner de nouveau pour soi-même ou pour les âmes du purgatoire toutes les indulgences partielles qui y sont attachées.

Deux conditions sont nécessaires pour gagner ces indulgences.

La première, c’est de parcourir toutes les stations sans en omettre aucune. Il faut donc que l’on change de place et qu’on aille d’une station à l’autre. Toutefois, si pour cause d’infirmité, ou en raison de l’exiguité du lieu, ou parce que la foule est trop nombreuse on ne pouvait changer de place, il faudrait au moins faire un mouvement (aliquem corporis motum) et se tourner vers la station dont on médite le mystère. C’est ainsi que, sans sortir du sanctuaire, et même de la tribune, on pourrait suivre le chemin de la croix en faisant le mouvement requis, et en se plaçant, quoiqu’à distance, en face des différentes stations.

Il est même permis, quand le Chemin de la Croix se fait publiquement, de se conformer à la méthode suivie par Saint Léonard de Port-Maurice, et que l’Église a approuvée en l’adoptant. Le prêtre, accompagné des clercs ou des chantres, parcourt seul les stations, et les fidèles restent à leur place, se levant et s’agenouillant à chaque station et répondant aux prières.

Il faut que toutes les stations soient parcourues successivement, sans interruption notable, de sorte que le Chemin de la Croix, dans son ensemble, soit un seul et même exercice. Une interruption légère, qui ne détruirait pas l’unité morale de la méditation prescrite, n’empêcherait pas de gagner les indulgences ; par exemple, si l’on adressait quelques paroles, ou si on rendait un léger service à une personne qui se trouve sur le passage. D’après une décision de la Sacrée-Congrégation, l’unité morale ne cesserait pas si quelqu’un interrompait l’exercice du Chemin de la Croix pour entendre la messe, recevoir la communion, se confesser (16 Décembre 1760).

La seconde condition pour gagner les indulgences du Chemin de la Croix, c’est de méditer la Passion du Sauveur en parcourant les quatorze stations. Mais une méditation générale sur les souffrances de Notre Seigneur semble suffire, et il n’est pas rigoureusement nécessaire de méditer sur le mystère spécial représenté par chaque station. C’est ce qui résulte d’un décret de la Congrégation des Indulgences où il est dit qu’une méditation même courte, sur la Passion du Seigneur, est l’œuvre prescrite pour gagner les indulgences.

De la sorte, même les personnes simples qui ne sont pas capables de faire une méditation suivie, peuvent remplir cette condition en pensant affectueusement à quelque circonstance de la Passion.

Toutefois la méthode la plus ordinaire et peut-être la plus facile est de méditer sur le mystère représenté par chaque station.

La confession et la communion ne sont pas nécessaires pour gagner les indulgences du Chemin de la Croix ; il suffit d’être en état de grâce, et d’avoir un sincère repentir de ses fautes.

Aucune prière vocale n’est exigée, ni le Pater, ni l’Ave, ni l’Adoramus te Christe, ni les autres invocations, ni les pieuses réflexions qui se trouvent dans les livres composés sur le Chemin de la Croix. Nous le répétons, la seule chose requise est la méditation des souffrances de Notre Seigneur. Mais ces prières et ces réflexions, pouvant aider la dévotion des fidèles, il leur est habituellement très utile de s’en servir.