Nouveaux contes berbères (Basset)/66

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Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 9-10).

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La gueule-tapée, la hyène et le lion (130)
(Zenaga).

On raconte que la gueule-tapée alla un jour à la chasse et trouva un œuf. Elle le mit entre ses pattes, le poussa avec sa tête, puis se traîna sur le dos jusqu’à ce qu’elle arriva à une marmite où elle voulut faire cuire l’œuf pour son fils.

Tandis qu’elle soulevait la marmite, arriva une hyène qui voulut la prendre. Elle frappa la gueule-tapée, lui arracha son plat, et voulut chercher, pour le manger, un endroit où elle serait seule. Elle songea à la grotte de son aïeule qu’elle se figurait connue d’elle seule.

Elle se leva et y courut rapidement par la route. Mais quand elle y entra, il y avait un lion endormi, La hyène, sans le savoir, posa la marmite sur sa tête. Le lion se leva furieux : la hyène qui ne l’avait pas d’abord aperçu, lui dit : « Voici ce que te donne ma mère. » Puis elle le laissa et se sauva.