Nouveaux contes berbères (Basset)/77

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Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 32-33).

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Le hérisson et le chacal. (148).
(Harakta).

Le chacal et le hérisson volèrent quatre marmites de beurre. Le premier dit à l’autre : « Apporte-les, je les cacherai et les déposerai en lieu sûr. » Le hérisson ne voulait pas, mais enfin il consentit. Lorsque le chacal eut caché les marmites, il allait tous les jours en manger en secret.

Un jour le hérisson lui dit : « Où sont les marmites ? — Je les ai cachées et je les laisserai jusqu’à ce qu’on oublie le vol ; alors, je les apporterai et nous les partagerons, » Le hérisson attendit, mais le chacal ne les apportait pas. Son compagnon lui demanda : « Montre-moi l’endroit où elles sont. » Le chacal refusa.

Le hérisson, après ce refus, lui tendit un piège. « Viens demain chez nous, lui dit-il, il y a une fête. » Quand ils se rencontrèrent en route, il lui demanda : « Où te cacheras-tu ? — Pourquoi me cacher ? — À cause des chiens et des juments qui sont arrivés. Moi qui suis petit, je me glisserai sous l’herbe et j’échapperai : toi, je te cacherai dans une outre. — Il l’y plaça, lia l’outre sur lui et lui dit : « Ne parle pas, même si les juments te foulent aux pieds. » Le chacal consentit. Le hérisson le laissa jusqu’à ce qu’il fut endormi : alors il le frappa sur la tête jusqu’à ce qu’il mourut, et son cœur fut satisfait.