Nouvelle Biographie générale/ANDRY (Nicolas)

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Firmin-Didot (2p. 623-624-625-626).

ANDRY (Nicolas), médecin français, surnommé Bois-Regard, né à Lyon en 1658, mort le 13 mai 1742. Il fit ses premières études au collège des Grassins, et se destina d’abord à l’état ecclésiastique. Plus tard, il étudia la médecine à Reims et à Paris, où il fut reçu docteur en 1697. En 1701 il fut nommé professeur au collége de France, membre du comité de rédaction du Journal des Savants ; et en 1724 il obtint la place de doyen de la Faculté de médecine. Il eut plusieurs démêlés, au sujet de quelques points de médecine et d’administration scolaire, avec Philippe Hecquet, Jean-Louis Petit et Lémery. Sous le décanat d’Andry, la Faculté écrivit au cardinal de Noailles pour lui représenter « l’abus des dispenses du carême, données par d’autres que les médecins reçus ; abus capables d’énerver la discipline ecclésiastique. » Le cardinal fit droit aux représentations de la Faculté dans un mandement qui fut publié aux prônes des paroisses. La Faculté, par l’organe d’Andry, décida que « désormais les chirurgiens, au moment de faire quelque grande opération, se feraient assister d’un docteur. » La Faculté renouvela aussi les anciens règlements de librairie (1535) qui ordonnaient que les ouvrages de médecine, de chirurgie et de pharmacie ne seraient mis sous presse qu’après avoir reçu l’approbation de la Faculté.

On a d’Andry : Réflexions ou Remarques critiques sur l’usage présent de la langue française ; Paris, 1689 et 1692 : ce livre, dirigé contre le P. Bouhours, fut suivi des Réflexions critiques avec six lettres, et des Sentiments de Cléarque sur les dialogues d’Eudoxe de Philante ; — Traité de la génération des vers dans le corps de l’homme ; Paris, 1700 : Lémery en fit une critique sévère dans le Journal de Trévoux, pour se venger de celle qu’Andry avait publiée de son Traité des aliments ; Valisnieri appliqua à l’auteur l’épithète d’homo vermiculosus, lui reprochant de voir des vers partout ; — Éclaircissements sur le livre de la génération des vers dans le corps de l’homme, contenant des remarques nouvelles sur les vers et les maladies vermineuses ; in-12, Paris, 1702 : c’est une réponse aux critiques qu’on avait faites du livre précédent ; — Remarques de médecine sur différents sujets, principalement sur ce qui regarde la saignée et la purgation ; Paris, 1710, in-12 ; — le Régime du carême, considéré par rapport à la nature du corps et des aliments ; Paris, 1710, in-12 ; — Traité des aliments du carême ; Paris, 1713, 2 vol. in-12, puis 3 vol. in-12 ; on y a joint l’ouvrage précédent ; — le Thé de l’Europe, ou les Propriétés de la véronique ; Paris, 1704 ; Reims, 1746, 1747, in-12 ; — Examen de différents points d’anatomie, de chirurgie, de physique et de médecine ; Paris, 1723, in-8o : l’auteur y fait une injuste critique du fameux Traité sur des maladies des os, de J.-L. Petit ; — Remarques de chimie touchant la préparation de certains remèdes ; Paris, 1735, in-12 ; libelle dirigé contre la première édition de la Chimie médicale de Malouin ; — Cléon à Eudoxe, touchant la prééminence de la médecine sur la chirurgie ; Paris, 1738, in-12 : c’est une justification du décanat d’Andry ; — Orthopédie, ou l’Art de prévenir et de corriger dans les enfants les difformités du corps ; Paris, 1741, 2 vol. in-12, fig. ; Bruxelles, 1743, 1 vol. in-8o, fig. C’est un des premiers traités didactiques d’orthopédie.

Hazon et Bertrand. Des hommes les plus célèbres de la Faculté de médecine de Paris. — Encyclopédie méthodique.