Nouvelle Biographie générale/Abad y queypeo

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Firmin-Didot (1p. 17-18).

* ABAD Y QUEYPEO (Manuel), évêque espagnol, né dans les Asturies vers 1775 (on ignore l’époque précise de sa mort). Il passa au Mexique, après avoir embrassé l’état ecclésiastique. Il était juge des testaments à Valladolid de Méchoacan, lorsqu’en 1808 il fut envoyé en Espagne, avec la mission de solliciter l’abrogation ou du moins la suspension du décret qui affectait les revenus des capellanias au trésor de l’État. Ayant obtenu ce qu’il demandait, il retourna en Amérique ; et là, vers la fin de 1809, il fut nommé évêque de Méchoacan. Bientôt après éclata l’insurrection de la Nouvelle-Espagne. Abad fut du parti de la résistance. Réduit à quitter son diocèse, il se réfugia à Mexico ; et lorsqu’ensuite les événements lui permirent de rentrer à Méchoacan, on ne le vit occupé qu’à ramener les esprits à la modération. Les royalistes ne lui pardonnèrent pas cette conduite, et l’accusèrent de déserter leur parti. À peine la restauration de Ferdinand en eut-elle été proclamée, qu’Abad y Queypeo, qui s’était prononcé ouvertement contre l’inquisition, fut révoqué de son siège, embarqué pour l’Espagne, et retenu captif à Madrid. Pendant qu’on instruisait son procès, il trouva le moyen de pénétrer auprès du roi, l’entretint quelques instants, et non-seulement rentra en grâce, mais fut presque aussitôt nommé ministre de la justice. Cependant, la nuit même qui suivit cette nomination, Abad fut arrêté de nouveau sur un ordre du grand inquisiteur, et enfermé dans un couvent. Il y attendait sa sentence, lorsque les événements de 1820 le rendirent à la liberté. Il fut élu membre de la junte provisoire de gouvernement créée jusqu’à l’installation des cortès, et plus tard il fut nommé évêque de Tortose. La révolution de 1823 le trouva dans cette situation. Arrêté une troisième fois comme justiciable de l’inquisition, il fut alors condamné à six ans de réclusion. Il mourut dans sa captivité. (Enc. des g. du m.)