Nouvelle Biographie générale/Adrien ii

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Firmin-Didot (1p. 327-328).
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ADRIEN II, 105e pape, succéda à Nicolas Ier en 867, et mourut à la fin de 872. Il avait déjà refusé deux fois la papauté, et ne fut sacré que malgré lui. Il rompit avec Photius au sujet de la juridiction qu’ils prétendaient tous deux exercer sur la Bulgarie ; et bientôt après il se brouilla avec l’empereur Basile, et même avec le patriarche Ignace, qui avait rétabli trop légèrement les partisans de Photius. Il communia de sa main le roi Lothaire II, qui avait fait le voyage du mont Cassin pour faire lever l’excommunication dont l’avait frappé Nicolas Ier, à cause de son divorce avec Theutberge. Dans sa partialité pour Louis II, il menaça d’excommunier Charles le Chauve, qui s’était emparé d’une partie de la succession de Lothaire ; mais la fermeté des évêques et du roi arrêta l’impétuosité de son zèle. Cela n’empêcha pas ce pontife de se déclarer en faveur de Carloman, qui s’était révolté contre son père, et de citer à son tribunal les évêques de France qui tenaient une conduite opposée. Ce fut à cette occasion que Hincmar, archevêque de Reims, composa pour le roi une lettre intéressante sur les libertés de l’Église gallicane, et qui produisit un bon effet sur l’esprit du pape. Adrien avait des vertus et des lumières ; mais il était trop infatué des prérogatives de son siége. Il convient néanmoins, dans une décrétale au concile de Constantinople, qu’il est permis aux évêques d’accuser, de juger et de condamner le pape pour cause d’hérésie. [Enc. des g. du m.]

Anastase, In vita Nicol. — Claconius du Chêne, Vie des Papes. — Baronius, In Annal. — Panvinio, Vite dei Pontifici. — Bassi, Storia d’Italia.