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Nouvelle Biographie générale/Aenésidème

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Firmin-Didot (1p. 337-338).

ÆNÉSIDÈME (Άινησίδημος), philosophe pyrrhonien, natif de Gnosse, disciple d’Héraclide du Pont, vers l’an 50 avant Jésus-Christ. Il enseigna la philosophie à Alexandrie, d’où le surnom d’Alexandrin. Restaurateur de la secte de Pyrrhou, il composa, selon Diogène Laërce, huit livres de la Philosophie sceptique, dont Photius nous a conservé quelques fragments.

Ænésidème reprochait à la philosophie sceptique des académiciens de manquer d’universalité, et par là d’être en contradiction avec elle-même. Il admit et soutint les dix motifs, δέκα τρόποι ἐποχῆς, attribués à Pyrrhon, pour justifier la suspension de tout jugement décisif ; ces motifs sont tirés :1o de la diversité des animaux ; 2o de celle des hommes pris individuellement ; 3o de l’organisation physique ; 4o des circonstances et de l’état variable du sujet ; 5o des positions, des distances, des diverses conditions locales ; 6o des mélanges et associations dans lesquels les choses nous apparaissent ; 7o des diverses dimensions et de la conformation diverse des choses ; 8o des rapports des choses entre elles ; 9o de l’habitude ou de la nouveauté des sensations ; 10o de l’influence de l’éducation et de la constitution civile et religieuse. Enfin, selon Ænésidème, le scepticisme, πυρρωνείος λόγος, est une réflexion appliquée aux phénomènes sensibles et aux idées ; réflexion par laquelle on y découvre la plus grande confusion et l’absence de toute loi constante.

Diogène Laerce, lib. IX. — Eusèbe, Præp. Evang. — Photius, Myriobiblion. — Tennemann, dans l’Encyclopedie allemande.