Nouvelles Lettres d’un voyageur/3/8

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Calmann Lévy, éditeur (p. 353-354).


VIII

MADAME LAURE FLEURY

PAROLES PRONONCÉES SUR SA TOMBE À LA CHATRE LE 26 OCTOBRE 1870


Elle est revenue mourir au pays, la femme du proscrit, l’épouse dévouée, la digne mère de famille ! Elle a beaucoup souffert et beaucoup mérité, elle a soutenu ses compagnons d’exil, soutenu ses amis et ses croyances avec un courage héroïque. Elle laisse d’impérissables regrets à tous ceux qui l’ont connue et qui viennent ici lui dire un solennel adieu.

Mais cet adieu n’est pas le dernier mot d’une si pure et si noble existence. Comme elle, nous avons toujours cru à un Dieu juste et bon qui connaît les belles âmes, qui ne leur demande pas compte des nuances religieuses, et qui ne les abandonne jamais.

Nous comptons la retrouver dans une vie meilleure, cette âme immortelle, sans tache et sans défaillance, et notre réunion autour d’une tombe est un hommage plein de respect et de foi, un cri de douleur et d’espérance.



FIN