Nouvelles diverses/4 octobre 1896

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NOUVELLES DIVERSES


ÉTRANGER

De notre correspondant de Belgique (1er  octobre). — Tous les débuts n’ont pas encore eu lieu jusqu’à ce jour, à la Monnaie ; il est très rare que l’on ait attendu, pour connaître tous les nouveaux venus de la troupe, aussi longtemps que cette année. C’est ainsi qu’il nous reste à voir encore Mlles Jane Harding, Holmstrand et Mauzié ; il court même au sujet des débuts de la première des bruits étranges, d’après lesquels Mlle Harding ne paraîtrait pas devant le public bruxellois ; toujours est-il que son apparition, annoncée plusieurs fois, a été retardée, et que maintenant on n’en parle même plus. — Quoi qu’il en soit, une autre débutante s’est montrée il y a quelques jours, Mlle Gianoli ; elle arrivait obscurément, sans que l’on sût grand’chose et sans qu’on eût attiré sur sa personnalité beaucoup l’attention. La surprise a été vive et charmante. Mlle Gianoli a chanté Carmen d’une façon remarquable, avec une très jolie voix et en artiste vraiment peu ordinaire ; de plus, la femme est tout à fait gracieuse, et la comédienne vaut la cantatrice. C’est dire que son succès a été très grand et très mérité, et d’autant plus grand qu’il était inattendu. Mlle Gianoli est une Genevoise ; elle a chanté, dit-on, à Genève, Werther ; cela nous donne l’espoir qu’elle jouera ici l’œuvre de Massenet, dont la reprise avec elle serait certainement excellente. En tout cas, je crois que la direction peut compter sur elle cet hiver, car c’est assurément la meilleure des acquisitions nouvelles qu’elle ait faites.

À part la représentation un peu imprévue d’un sémillant et gentil petit acte de Poise, les Deux Billets, agréablement enlevé par Mlle Maubourg, MM. Gilibert et Caisso, on n’est pas encore sorti, à la Monnaie, du répertoire courant. Il y aura cependant quelque curiosité à entendre la semaine prochaine Roméo et Juliette avec Mme Landouzy, qui n’a jamais chanté encore le rôle de Juliette. Quant aux « nouveautés » promises, on en est aux études. C’est Don César de Bazan de Massenet, qui paraît tenir la corde ; on le répète régulièrement, et le maître, arrivé hier à Bruxelles, vient d’en faire lui-même la lecture aux artistes. La préparation de Fervaal, très laborieuse, paraît-il, se poursuit doucement. Pour le reste, rien ne transpire.

Nous avons eu dimanche dernier, au Palais des Académies, une solennité importante, agrémentée d’une primeur musicale : la célébration du cinquantenaire des télégraphes belges. Outre les discours d’usage par le ministre des chemins de fer et le directeur général de l’administration des postes, on a entendu une cantate écrite pour la circonstance par M. Paul Gilson, notre jeune et talentueux compositeur à la mode, sur des paroles de M. Arnold Goffin. Célébrer dans une forme musicale « la conquête de l’électricité par le génie humain et son asservissement au progrès » n’était pas chose facile. Le poète s’y est appliqué du mieux qu’il a pu, en comparant la télégraphie à une « harpe immense aux mille fils » ; dans la pensée du poète, les fils de la harpe représentaient, non sans ingéniosité, les fils du télégraphe ; au besoin, ils auraient pu figurer des « portées » musicales, sur lesquelles se fussent accrochées les notes de M. Gilson. Celui-ci, qui est un wagnérien déterminé, s’est attaché naturellement à caractériser par des motifs conducteurs, sinon, comme quelques-uns l’ont cru, les différents systèmes de télégraphie qui se sont succédé depuis le commencement du siècle, tout au moins la lutte de la volonté humaine contre l’élément, très reconnaissable, paraît-il, dans le fracas des cuivres et le soubresaut des cymbales, — le tout couronné par une sorte de chant populaire, au rythme franc et large, disant la joie et la reconnaissance des peuples envers l’appareil Morse. Telle est, m’a-t-il semblé, la signification de l’œuvre. Beaucoup de gens ont essayé d’y découvrir plus encore ; je ne crois pas que le but du compositeur ait été de démontrer davantage, mais simplement d’écrire une partition sonore et brillante, très touffue, avec un très long prélude instrumental, des sonorités d’une belle plénitude et de grands éclats de voix, l’ensemble de tout cela formant un compromis habile entre ses principes esthétiques et la nécessité de plaire malgré tout au personnel des postes.

La cantate de MM. Goffin et Gilson, très bien exécutée par un orchestre fourni, des chœurs bien stylés et des solistes vaillants, MM. de Backer et Douy, a été acclamée chaleureusement et suivie d’une ovation reconnaissante aux deux auteurs.

À propos de M. Paul Gilson, dont la science d’harmonisation s’utilise volontiers à faire revivre d’anciens vestiges de notre littérature musicale, très riche et très curieuse, voici une nouvelle qui n’est pas sans intérêt et qui réjouira les amateurs d’archéologie : Les vieux Bruxellois savent que Janneke et Mieke, Mon Oncle et Ma Tante, et le Grand Turc, nos bons géants communaux, sont traditionnellement précédés, lorsqu’ils figurent dans quelque cortège ou « cavalcade », d’un tambour et d’une petite flûte qui exécutent une sorte de musique primitive, dont le rythme oblige les géants, ou plus exactement les vaart-capoenen qui les portent, à cadencer leur marche. Les airs exécutés par la petite flûte et le tambour qui l’accompagne sont la reproduction plus ou moins altérées des thèmes conservés dans nos archives de l’ancienne marche des Serments et de la retraite communale, c’est-à-dire de deux airs communaux du temps jadis. Or, les édiles de Bruxelles ont pensé qu’il serait intéressant de ressusciter en quelque sorte ces dontjes dont le souvenir ne s’est guère perpétué que dans le monde des débardeurs, et, sur la proposition de leur très distingué chef de division, M. Lepage, échevin de l’instruction publique et des beaux-arts, a chargé M. Paul Gilson d’harmoniser ces vieux airs. L’artiste vient de terminer son travail, qu’il a admirablement réussi, et sous peu de jours M. Fritz Sennewald, l’excellent chef de l’harmonie communale, fera entendre aux concerts du Parc la marche des Serments et l’air de la retraite, qui ne tarderont probablement pas à devenir les airs obligés de tout cortège de société bruxelloises. Au besoin, on ne verrait pas grand mal à ce qu’ils remplaçassent notre odieuse Brabançonne nationale.

La saison des grands concert d’hiver s’ouvrira de bonne heure, cette année. Nous aurons tout d’abord le 18 de ce mois, à l’Alhambra, un concert donné par l’orchestre de M. Colonne, actuelle en « tournée » en Angleterre et en Hollande, avec le concours du violoniste Marix Loevensohn, et dont le programme, consacré à la musique française, comprendra notamment la Symphonie fantastique de Berlioz, des fragments de Psyché de César Franck, le ballet du Cid de Massenet, etc… Puis viendra, le 25 octobre, le premier concert populaire, en l’honneur de M. Saint-Saëns, qui s’y fera entendre comme pianiste, ainsi que M. Arthur De Greef. Les Concerts populaires nous réservent ensuite une matinée dirigée par M. Richard Strauss et consacrée en partie à ses œuvres, et une autre dirigée par M. Hans Richter, qui conduira la Neuvième symphonie de Beethoven ; comme solistes, ils nous promettent entre autres, Mlle Ternina, une cantatrice allemande, et le jeune violoncelliste liégeois déjà célèbre, M. Gérardy. Au Conservatoire, M. Gevaert prépare une exécution complète de la Passion selon saint Mathieu, de Bach. Aux Concerts Ysaye, nous entendrons l’excellent pianiste français M. Raoul Pugno, le baryton Maurel, le violoniste Thomson, qui jouera avec M. Eugène Ysaye le concerto pour deux violons de Bach, Mlle Gulbranson, la chanteuse norvégienne, etc. ; enfin M. Mottl viendra diriger une des séances réservées à l’audition de fragments de l’Apollonide de Franz Servais et d’œuvres de Berlioz, dont M. Mottl est le protagoniste en Allemagne, — indépendamment d’un concert spirituel du Vendredi-Saint, dans lequel on exécutera les Béatitudes de César Franck et le Judas de notre compatriote M. Sylvain Dupuis, avec le concours de la Légia de Liège.

Voilà des promesses nombreuses, — sans compter les surprises. On n’aura pas le temps de s’ennuyer cet hiver, à Bruxelles !

L. S.

— Bruxelles a aujourd’hui, comme Paris, ses théâtres irréguliers et fantaisistes. L’un d’eux, le théâtre du Diable-au-Corps, a dû faire sa réouverture cette semaine avec une pièce nouvelle, Noël-Blanc, de M. Albert Giraud, musique de M. J. Veher. Il en prépare plusieurs autres, parmi lesquelles le Cripiscule des vieux (ceci est irrévérencieux), paroles et musique M. Pietro Lanciani, l’Horloger d’Yperdam, légende du beau pays de Flandre, poème de M. Fritz Lutens, musique de M. Jules Baur, et Conte de Noël, poème de M. Francis de Croisset, musique de M. Luiz Martinz.

— Les derniers échos des fêtes musicales de Spa nous apprennent les succès remportés par Mlle Mary Garnier, qui a chanté, entre autres morceaux, avec infiniment de virtuosité l’air des clochettes de Lakmé et la Sevillana, de Massenet, que la salle entière lui a bissée.

La Navarraise, le petit opéra émouvant de MM. Massenet, Jules Claretie et Henri Cain, vient de remporter au théâtre lyrique de Milan un véritable triomphe : « Mme de Nuovina, nous écrit-on, s’y est de suite imposée par son grand talent, et on lui a bissé d’enthousiasme bien des passages de son rôle. Elle a trouvé d’excellents partenaires dans le ténor Metellio et la basse Dufriche. L’orchestre a été parfait sous la direction du maestro Ferrari, et on a fort goûté le délicieux nocturne qui sert d’intermède. Du haut en bas du théâtre, applaudissements frénétiques et six rappels chaleureux après le baisser du rideau. »

— Pour l’inauguration du monument de Donizetti, qui doit avoir lieu prochainement à Bergame, on a demandé une cantate au compositeur Pietro Floridia, auteur de l’opéra Maruzza, qui a promis de l’écrire.

— Le 16 octobre doit commencer, à Rome, la saison lyrique du Théâtre National. Le répertoire comprend les ouvrages suivants : la Traviata, Fra Diavolo, il Barbiere, Luisa Miller, Lucia di Lammermoor et Don Cesare di Bazan, opéra du baryton Sparapani. Voici le tableau de la troupe : soprani, Mmes Maria De Macchi, Isabella Svicher, Teodolinda Micucci ; mezzo-soprano, Maria Quaini ; ténors, MM. Signoretti et Mieli ; barytons, Carobbi, Sammarco et Corradetti ; basse, Wulmann ; basse comique, Cremona.

— Il n’y a pas maintenant une bourgade italienne qui ne veuille se donner le luxe sinon d’un opéra, au moins d’une opérette inédite. On vient d’en représenter une à Palombara Sabina, sous le titre de l’Oca del maestro Castiano, qui est l’œuvre d’un compositeur absolument inconnu jusqu’à ce jour, M. Giuseppe Imperiali.

— Il existait depuis 1828, à Naples, un théâtre qui portait le titre de la Fenice et qui, depuis longtemps déjà, semblait surtout consacré à l’opérette bouffe en dialecte et aux parodies musicales. Ce théâtre, en mauvais état, vient d’être supprimé par arrêté préfectoral, sa restauration étant, paraît-il, impossible.

— Le conseil municipal de Gênes, qui dispose, comme on sait, du violon de Paganini, légué par le grand artiste à cette ville, a récemment fait ouvrir l’urne qui contient le précieux instrument pour remplacer deux cordes cassées. À cette occasion, le virtuose Léandre Campaneri a joué sur le violon de Paganini la Clochette, du maître, l’Ave Maria de Schubert et la grande Étude de Bazzini.

— Un journal de Triste, il Mattino, rapporte un fait vraiment curieux, et qui paraît authentique, de la facilité d’oreille des musiciens tziganes. Il y a peu de jours, dit ce journal, l’orchestre des tziganes de Raab, dirigé par Farkas, était engagé pour se faire entendre à Vienne, dans une fête aristocratique pour laquelle Johann Strauss avait composé une valse nouvelle. Pendant un intermède, le comte Cs… dit à Farkas : — « Écoute : dans un instant, Strauss va exécuter une valse tout flambant neuve. Si aussitôt après tu peux l’exécuter à ton tour, je te donne 300 florins. — Mey less, Meltosàg (ce sera fait, Excellence), répond Farkas. » Et en effet, Strauss avait à peine terminé, que l’orchestre tzigane exécutait de son côté la nouvelle valse très exactement, comblant seulement quelques lacunes avec le cymbalum. Strauss resta stupéfait, puis parla de corruption, de vol de partition, etc. Mais le comte Cs… le tranquillisa aussitôt, en lui expliquant le fait par l’extraordinaire facilité d’oreille des Tziganes. Après les trois billets de banque de 100 florins du comte, d’autres vinrent encore, de divers côtés, tomber dans la poche de Farkas, et Strauss lui-même voulut se mettre de la partie, mais Farkas voulut seulement accepter de lui une poignée de main, en lui demandant une réduction de sa valse pour piano, afin de pouvoir l’étudier exactement.

— Dès le commencement de la nouvelle saison, les théâtres d’outre-Rhin ont repris les œuvres françaises dont nous avons signalé si souvent les représentations. On a déjà joué, à Vienne : Manon, Faust, le Prophète, l’Africaine, Fra Diavolo, Coppélia, Guillaume Tel ; à Berlin : l’Africaine, Carmen, Robert le Diable, le Prophète, Guillaume Tell, Mignon ; à Dresde : Carmen, la Fille du Régiment, Mignon, Faust, Coppélia ; à Hambourg : Carmen, les Huguenots, Mignon, le Prophète, la Juive, l’Africaine, la Fille du Régiment, les Dragons de Villars, Médée (Cherubini), le Postillon de Longjumeau ; à Leipzig : le Prophète, Carmen, Fra Diavolo, Mignon, Faust, Jean de Paris, les Dragons de Villars ; à Francfort : la Juive, la Fille du Régiment, le Prophète, Faust, les Dragons de Villars, la Dame blanche, la Part du Diable, Joseph ; à Wiesbaden : Mignon, Carmen, Fra Diavolo, les Dragons de Villars, Faust, le Postillon de Longjumeau ; à Hanovre : Iphigénie en Tauride (Gluck) ; à Cologne : les Huguenots, les Dragons de Villars.

— Le nouveau théâtre allemand de Munich, qui passe pour être le théâtre le plus perfectionné de l’Allemagne, vient enfin d’être inauguré après beaucoup de difficultés causées par l’insuffisance des moyens de l’entreprise. L’ouverture de Beethoven, la Consécration de la maison, a été jouée à cette occasion par l’orchestre du théâtre.

— L’Opéra royal de Dresde y a mis le temps, mais enfin il vient de jouer Coppélia. La première du délicieux ballet de Delibes a eu un succès énorme. Le directeur général, M. de Schuch, a conduit en personne, et l’orchestre s’est surpassé sous sa vaillante direction.

— On nous écrit de Hambourg qu’une jeune artiste viennoise, Mlle Cécile de Wenz, a remporté un grand succès dans le rôle de Philine de Mignon. Le directeur, M. Pollini, l’a engagée aussitôt au théâtre de cette ville.

— Franz Schubert, dont le centième anniversaire approche, est à la mode. Le théâtre royal de Dresde vient de jouer pour la première fois la petite pièce intitulée En faction depuis quate ans, dont les paroles furent fournies à Schubert par le célèbre poète saxon Théodore Koerner. Le succès a été très vif, ce qui est d’autant plus remarquable que pièce et musique sont d’une simplicité qui a complètement disparu des scènes modernes. La bagatelle musicale de Schubert et les effets raffinés de Cavalleria rusticana, qui tient encore l’affiche à Dresde, quel contraste !

— L’Opéra royal de Budapest jouera prochainement un opéra inédit intitulé Kikuska, paroles de M. Félix Falzari, musique de M. Franz Lehàr. La même œuvre est aussi en préparation au théâtre municipal de Leipzig.

— La direction des concerts philharmoniques à Budapest va faire grandement les choses pendant la prochaine saison. Elle a engagé comme chef d’orchestre pour ses concerts MM. Richter (Vienne), Sucher (Berlin) et Siegfried Wagner (Bayreuth). Il est inutile de rappeler que ces trois artistes appartiennent à l’école de Richard Wagner.

— Le théâtre municipal de Mayence prépare un opéra inédit en un acte intitulé Rasbold, paroles de M. Félix Dahn, musique de M. Reinhold Becker. — De son côté, le théâtre royal de Dresde va jouer un drame musical inédit, le Retour d’Ulysse, paroles et musique de M. Auguste Bungert. — Enfin, on annonce de Berlin un nouveau grand opéra intitulé Wulfrin, paroles de M. E. Wolfram, musique de M. R.-L. Herman.

— Les manifestations musicales à l’adresse du fameux explorateur Nansen continuent en Norvège. On joue en ce moment avec un énorme succès, à l’Eldorado de Christiana, un ballet qui a pour titre Sous le 86e parallèle et qui se termine par une apothéose du célèbre voyageur.

— Il existe en Hollande un aimable trio vocal féminin qui vient de se dissoudre — pour cause de mariage de la part d’un de ses gracieux membres. En revanche, il vient de se former à Amsterdam un quatuor mixte qui comprend les noms de Mmes Reddingius et Loman, et de MM. Messchaert et Rogmans.

— À Scheveningue, très grand succès pour Mlle Esther Sidner, qui a supérieurement chanté l’air de la Vierge de Massenet, et en bis une mélodie du même maître, l’Ave Maria de Gounod, qu’on lui a fait répéter, et des compositions de Schumann et du prince Alexandre-Frédéric de Hesse.

— Voici qu’enfin, après bien des tergiversations et bien des difficultés, le diapason normal français commence à prendre droit de cité à Londres, pour le plus grand bien de l’art, et particulièrement des chanteurs. Dans un compte rendu des concerts-promenades de Queens(Hall, le Musical News nous apprend qu’au bas du programme se trouvait cette note intéressante : — « À partir de ce jour le diapason français (normal) sera exclusivement usité. » Et le journal ajoutait : « De manière que celui-ci est adopté à la Société philharmonique, au Choral Bach, aux concerts Mottl, Henschel, Nikisch, au Choral de la Queen’s Hall, aux orchestres Lamoureux, Colonne et aux Concerts du dimanche après midi, commençant en octobre. Les principales sociétés musicales de la métropole ont rapidement opéré le changement de diapason, et une à une les associations de moindre importance suivront leur exemple. Nous sommes près d’atteindre le but dans cette question du diapason, et il est probable que d’ici à un an les sociétés qui n’auront pas le diapason normal international seront rares en Angleterre. »

— C’est les 6, 7, 8 et 9 octobre, sous le patronage de la reine d’Angleterre, qu’aura lieu, le fameux festival musical de Norwich, dont la direction reste confiée à M. Alberto Randegger. Les œuvres qui seront exécutées à ce festival sont les suivantes : Jephté, oratorio de Hændel ; Élie, oratorio de Mendelssohn ; la Rose de Saron, de M. Mackenzie ; Fridolin, cantate de M. Randegger ; la Rédemption, oratorio de Gounod ; ouverture de Léonore, de Beethoven ; le troisième acte de Lohengrin, de Richard Wagner ; enfin, Héro et Léandre, scène lyrique inédite de M. Luigi Mancinelli.

— Celle-ci nous arrive d’Amérique, c’est tout dire. Un journal de ce pays nous apprend qu’à Sioux-City on vient d’organiser un corps de musique… cyclistique, dont les membres sont tous familiers avec la bécane. Ce corps comprend 12 premiers violons et 6 seconds violons, en neuf tandems ; 4 violoncelles et 4 contrebasses en automobiles (pour les contrebasses surtout, le cycle serait gênant) ; une grande flûte en bicyclette ; une petite flûte en monocycle ; 2 clarinettes et un hautbois en triplette ; et ainsi de suite.

PARIS ET DÉPARTEMENTS

L’acte de Sigurd qu’on va servir, lors du gala, à l’empereur de Russie, sera, annonce-t-on très sérieusement, élagué de presque toute sa musique. Ce qu’on a tenu à conserver avant tout, c’est la succession des admirables décors qu’il comporte. C’est cela surtout, paraît-il, qui doit frapper l’imagination du Tsar. On aurait pu alors le conduire tout aussi bien aux Sept Châteaux du diable qu’on donne au Châtelet. C’est là qu’il y en a, des décors et des trucs merveilleux ! Nous avons vu des enfants qui en ont rêvé pendant huit jours.

— Quant à la Korrigane, qui doit terminer le spectacle, elle sera dansée à partir du moment où l’on « sabote » et, après quelques minutes de cet aimable divertissement, on éteindra les quinquets. Comme disait une spirituelle danseuse du corps de ballet que l’Europe nous envie : « Ce n’est pas avec cela que le Tsar attrapera une méningite ! »

— Quoi qu’il en soit, on a commencé l’aménagement de la salle pour le gala. Toutes les cloisons des loges comprises entre les colonnes de droite et de gauche, c’est-à-dire le rang complet de face, vont être enlevées. La loge impériale officielle s’élèvera seule fermée et les deux côtés droit et gauche ne formeront chacun qu’une loge. Une rampe électrique d’appareils supplémentaires sera installée pour augmenter le luminaire.

— Nous avons donné dimanche dernier le programme du gala de l’Opéra en l’honneur du Tsar. Ajoutons qu’il y aura en plus, pendant les entr’actes, un orchestre au foyer du public sous la direction de M. Marty. Au programme : une marche de GOunod, la marche sainte d’Hérodiade de Massenet, les danses de Xavière de Théodore Dubois et la Danse persane de Guiraud.

— Coquelin a déjeuné à Rambouillet chez M. Félix Faure, comme autrefois Molière chez Louis xiv, — toutes proportions gardées de part et d’autre. De ce petit raout culinaire, il est sorti un projet de soirée littéraire à Versailles, toujours en l’honneur du Tsar. Trois artistes seulement au programme, mais quels artistes ! Sarah Bernhardt, Réjane et Coquelin. Il faudra hausser les portes du palais.

— Puis ensuite, le petit programme littéraire de Versailles s’est corsé d’une partie musicale et chorégraphique, et il a été arrêté comme suit en son entier :

Poésie de M. José-Maria de Hérédia et Sur trois marches de marbres rose, d’Alfred de Musset, par Mme Sarah Bernhardt.

Lolotte, comédie en un acte, de MM. Henri Meilhac et Ludovic Halévy, jouée par Mme Réjane, Mlle Avril et M. Henri Mayer.

Scènes du Mariage forcé, par MM. Coquelin aîné et Jean Coquelin.

Chansons d’aïeule, par Mme Amel, de la Comédie-Française.

Élégie, de Massenet, exécutée sur le violoncelle par M. Jules Delsart et ses élèves.

Air de Joconde (Nicolo), chanté par M. Fugère, de l’Opéra-Comique.

Air de Samson et Dalila (C. Saint-Saëns), chanté par Mlle Delna de l’Opéra-Comique.

Air des Saisons (Haydn), chanté par M. Delmas, de l’Opéra.

danses anciennes

Danses Louis xv :

Mmes Mauri, Subra, Hirsch, Robin.

Danses Louis xiv :

Mmes Salle, Gallay, Régnier ii, Rat.

Joart, Mestais, Beauvais, P. Régnier.

Danses Louis xiii :

Mmes Van Goethen, de Mérode, Piodi, Carré,

Boos, Vandoni, Charrier, Mante.

Tous ces morceaux seront chantés et joués à l’orchestre, qui sera l’orchestre des concerts de l’Opéra, sous la direction de M. Paul Vidal. Cette petite fête artistique sera donnée dans le salon d’Hercule, au palais de Versailles.

— Souvenir de Nicolat du Gaulois : « On connaît maintenant le programme du gala qui sera donné à l’Opéra en l’honneur de l’empereur et de l’impératrice de Russie. Cette soirée évoquera pour plus d’un vieux Parisien le souvenir et la vision de la représentation à laquelle assista, le 5 juin 1867, le tsar Alexandre ii. M. Perrin, alors directeur de l’Opéra de la rue Le Peletier, s’était mis en frais. La décoration de la salle coûté vingt mille francs. On avait démoli les cloisons des huit loges de face qui, avec une partie de l’amphithéâtre, formèrent la loge impériale. Au centre de cette loge, somptueusement décorée avec le mobilier de la Couronne, trois trônes avaient été dressés, autour desquels, selon les prescriptions de l’étiquette, on avait disposé quinze fauteuils pour les princes et grands personnages qui, en ce moment-là, étaient les hôtes de la France. Le programme comportait le quatrième acte de l’Africaine, avec Mme Marie Sasse, le ténor Warot et Faure ; l’ouverture de Guillaume Tell, le deuxième acte de Giselle, ballet de Théophile Gauthier et d’Adam, avec Mmes Granzow, Laure Fonta, MM. Mérante, Coralli et Rémond. Quand leurs Majestés impériales entrèrent dans leur loge, l’orchestre de l’Opéra, dirigé par Georges Hainl, exécuta l’hymne russe, que tout le monde écouta debout. Alexandre ii prit place au centre de la loge, ayant à sa droite l’empereur Napoléon iii, la princesse royale de Prusse, le tsaretwich, la princesse Louise de Hesse, le grand-duc Wladimir, le duc de Leuchtenberg, le prince J. Murat, à sa gauche l’impératrice Eugénie, le prince royal de Prusse, le prince Louis de Hesse, la princesse Mathilde, le prince F. de Prusse, le prince L. Murat, le prince de Saxe-Weimar et le prince héritier du Japon. La représentation fut fort brillante ; Faure et Marie Sasse se surpassèrent. Un détail de mise en scène mérite d’être noté : pour le deuxième acte de Giselle, on avait, avec l’autorisation de M. Alphand, coupé les roseaux des lacs du bois de Boulogne, et, c’est du milieu de leurs touffes verdoyantes que s’élançaient les divinités des eaux. »

— Hier samedi, à l’Opéra, c’était la première soirée d’abonnement de cette saison en dehors des trois grands jours, lundi, mercredi et vendredi. On donnait Hamlet, qui a été admirablement accueilli.

— Jusqu’à présent, ce dont on parle le plus à propos du nouvel opéra de M. Bruneau, Messidor, c’est du ballet qui s’y trouve intercalé. Les génies aiment à se divertir, paraît-il, comme le commun des autres compositeurs. Qui dansera ce divertissement ? Sera-ce Mlle Mauri, ou Mlle Subra ? Les uns tiennent pour la première, les autres pour la seconde. Grave question.

— La reprise projetée des Huguenots à l’Opéra ne viendra qu’après Messidor. C’est dommage. Car nous avons comme une idée qu’on ne reverra pas sans plaisir ces bons vieux Huguenots, qui ont la vie plus dure qu’on ne saurait croire.

Mlle Louise Grandjean fera sa rentrée à l’Opéra dans les premiers jours d’octobre.

Mlle Bréval, qui est complètement rétablie et dont le congé est expiré, fera très prochainement sa rentrée par le rôle de Brunehilde, dans la Valkyrie.

— Il est probable que Mlle Amélie Lowentz ira cet hiver à Lisbonne chanter en italien le rôle d’Ophélie, d’Hamlet.

— C’était fatal. On annonce la Vie pour le Tsar à l’Opéra russe (?) de la rue Blanche. Distribution des principaux rôles : Soussanine, Devoyod ; Sabinine, Engel ; Antrida, Mlle Mauger.

— L’Académie des beaux-arts a fixé au samedi 31 octobre le jour de sa séance publique annuelle. C’est dans cette séance que M. le comte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel de l’Académie, donnera lecture de sa notice historique sur la vie et les œuvres d’Ambroise Thomas.

— C’est aujourd’hui dimanche, 4 octobre, que dois avoir lieu à Roubaix l’inauguration de la statue de Gustave Nadaud, qui s’élève à l’entrée du parc de Barbieux. À cette occasion, on exécutera une cantate dont la musique a été écrite par M. Koszul, directeur du Conservatoire de Roubaix. La partie vocale de cette cantate est confiée au Choral Nadaud, que dirige M. Minssart ; l’orchestre sera composé du personnel de la Grande Harmonie et de celui de l’Association symphonique du Conservatoire. C’est M. Koszul qui dirigera en personne l’exécution de son œuvre.

— L’administration des concerts Colonne annonce sa réouverture au théâtre du Châtelet pour le dimanche 25 octobre, à 2 heures. S’adresser pour l’abonnement au siège de la société, 43, rue de Berlin, de 9 à 11 heures ou de 3 à 5 heures.

— Un de nos confrères du Nord, M. A. Gaudefroy, semble s’être donné la tâche, depuis quelques années, de réunir tous les éléments d’une sorte d’histoire générale de la musique à Lille, qui, on le sait, est l’un de nos centres artistiques les plus sérieux et les plus importants. À cet effet, il a publié toute une série de monographies vraiment intéressantes se rapportant à son sujet et qui, par leur ensemble et leur rapprochement, donnent une notion exacte de l’état de l’art dans la métropole de l’ancienne Flandre. C’est ainsi qu’il a donné successivement l’Académie de musique de Lille, les Concerts du Cercle du Nord à Lille, les Premières au théâtre de Lille, etc. Aujourd’hui, M. Gaudefroy publie sous ce titre : la Société ds Orphéonistes Lillois, un historique complet et très documenté de cette excellente société chorale, bien connue par toute la France et surtout sous son nom original et singulier de Crick-Mouils, dont l’auteur nous fait connaître les origines. La nouvelle publication de M. Gaudefroy offre plus d’un point curieux et intéressant, sans compter qu’à certains points de vue elle ne manque pas d’utilité pratique. Toutefois, elle ne pourra pas être dans toutes les mains, car son tirage, très limité, ne dépasse pas cinquante exemplaires, ce qui la met déjà à l’état de rareté bibliographique.

A. P.

MM. Grivot et Barnolt, deux artistes qui ont longtemps appartenu à la troupe de l’Opéra-Comique, où ils tenaient, le premier l’emploie des laruettes, le second l’emploi des trials, n’ont pas été rengagés. Ils ne rennoncent pas pour cela au théâtre. Et en attendant qu’ils trouvent une scène où ils utiliseront leur talent de fin chanteur comique, tous deux forment des élèves pour le genre dans lequel ils ont été, toute leur carrière, très goûtés et très applaudis.

— Engagement au théâtre Cluny de Mlle Lebey, pour la nouvelle opérette de M. Louis Varney : le Papa de Francine. Mlle Lebey est une très gentille petite artiste, qu’on a entrevue un instant au théâtre de la Gaîté. Vocaliste très habile et jolie voix.

— Vendredi dernier, à l’Exposition du théâtre et de la musique, très beau Festival-Massenet, conduit par M. Kerrion, et au cours duquel on a applaudi Mlle S. Kerrion et M. Morisson. Au programme, l’ouverture du Cid, l’arioso du Roi de Lahore, les airs du ballet du Mage, l’air de Marie-Magdeleine, chœur et marche céleste du Roi de Lahore et toutes les Scènes napolitaines.

— À Montmorency, très beau concert de bienfaisance, dans lequel on a surtout applaudi Mme Preinsler da Silva dans la Mandolinata de Paladilhe-Saint-Saëns et des pièces de clavecin, M. Paul Séguy dans les Trois Soldats de Faure, et Mlle Marguerite Mathieu dans l’air d’Esclarmonde de Massenet, et dans Annie, chanson écossaise de Paladilhe.

— Au Havre, franc succès pour le Pardon de Ploërmel et pour ses interprètes, MM. Illy (Hoël), Coutellier (Corentin), Mlle Armeliny (le pâtre), et Mlle Renée Buhl (Dinorah), cette dernière très justement applaudie après la valse de virtuosité du second tableau.

Mlle Marie Rôze, qui n’a cessé de donner ses leçons particulières pendant tout l’été, reprendra ses cours de chant et de mise en scène à partir du 1er  octobre.

Cours et Leçons. — Le pianiste-compositeur Ch. Neustedt reprendra ses cours et leçons particulières, 130, boulevard Malesherbes, à partir du 1er  octobre. — Mme Dereims de Vriès, reprend ses leçons de chant à partir du 1er  octobre, 17, rue de Châteaudun. — Mlle Eugénie Mauduit, reprend ses leçons de chant et d’opéra, à partir du 1er  octobre, 160, rue de la Pompe. — Mlle Chaucherau et M. Dèze, reprendront leurs cours et leçons de chant et de mise en scène, 16, rue de la Tour-d’Auvergne, à partir du 1er  octobre. — M. Hermans Devriès, de l’Opéra-Comique, reprend chez lui, 14, boulevard Sébastopol, ses leçons de chant et de déclamation lyrique. — M. Georges Falkenberg, ouvre chez lui, 8, rue Poisson, un cours de piano. Il donnera, à l’Institut Rudy, pour faire entendre ses élèves, quatre matinées. — M. P. Marcel, reprendra ses cours et leçons de chant, 14, rue de Rome, à partir du 5 octobre. — Réouverture des cours de piano de Mlle Henriette thuillier, 24, rue Le Peletier, et 150, avenue Victor-Hugo. Audition des œuvres de Raoul Pugno, Th. Dubois et Bourgault-Ducoudray. — À l’École Beethoven, réouverture des cours préparatoires, le 15 octobre. Inscriptions chez Mlle Balutet, 80, rue Blanche, qui reprendra ses cours et leçons particulières à partir du 8. — Mme Preinsler da Silva a repris ses cours et leçons de piano et de clavecin, 47, rue de Maubeuge. — M. Raoul Delaspre a repris ses leçons, 66, boulevard des Batignolles. — Mme Tarpet a repris ses cours et leçons, 69, rue Lafayette. — Mlle Mathilde Bernardi reprend ses cours de musique d’ensemble, accompagnement et lecture à vue, salle Herz, 28, rue Victor Massé. — Mlle Marie Henrion, de l’Opéra-Comique, professeur de chant et de diction, a repris ses leçons particulières et cours chez elle, 86, avenue de Villiers. Se faire inscrire le mercredi de 2 à 6 heures.

NÉCROLOGIE

Jeudi dernier est morte à Paris, à l’âge de 88 ans, Mme Duponchel, veuve de Duponchel, dessinateur et architecte distingué qui fut, il y a environ un demi-siècle, co-directeur de l’Opéra, d’abord avec Édouard Monnais, puis avec Roqueplan, duquel il ne tarda pas beaucoup à se séparer pour le laisser seul à la tête de notre première scène lyrique.

— Les journaux russes annoncent la mort d’un jeune compositeur, M. Touschmalow, qui avait été élève de la classe de M. Rimsky-Korsakow au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et qui s’était fait un nom comme chef d’orchestre à l’Opéra de Varsovie et à celui de Tiflis.

— On annonce la mort à Darmstadt, le 4 septembre, d’Albert Eilers, qui, depuis 1882, tenait l’emploi de basse chantante au théâtre de cette ville. Cet artiste s’était fait connaître aussi comme compositeur, non seulement par deux opérettes, Spiemanns-Lied et la Nuit de saint Jean, mais encore par deux Messes, dont un Requiem.


Henri Heugel, directeur-gérant.

— Un concours pour quelques places de violon et d’alto, aux concerts Lamoureux, aura lieu très prochainement. S’adresser pour les inscriptions à l’administration, 62, rue Saint-Lazare, de 3 à 6 heures.


En vente AU MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, HEUGEL et Cie, Éditeurs.
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MILAN : Édouard SONZOGNO

ÉCOLE MODERNE ITALIENNE
GRANDS SUCCÈS DU THÉÂTRE DE LA SCALA
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CAVALLERIA ANDRÉ CHÉNIER
rusticana drame historique
Poème italien de MENASCI Poème italien d’ILLICA
Version française de Paul MILLIET Version française de Paul MILLIET
PARTITION ITALIENNE 
 Net 10 »

PARTITION FRANÇAISE 
 Net 12 »

PARTITION POUR PIANO SEUL 
 Net 6 »

PARTITION POUR PIANO 4 MAINS 
 Net 15 »

Livret français 
 Net 1 »
PARTITION ITALIENNE 
 Net 15 »

PARTITION FRANÇAISE (à paraître) 
 Net 20 »

PARTITION POUR PIANO SEUL 
 Net 12 »

PARTITION POUR PIANO 4 MAINS 
 Net 25 »

Livret français 
 Net 1 »
Morceaux de chant détachés Morceaux de chant détachés
transcriptions pour piano et autres instruments transcriptions pour piano et autres instruments
CÉLÈBRE INTERMEZZO MUSCADINS ET MUSCADINES

Avis aux directeurs de théâtre. — S’adresser AU MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, pour la location des parties d’orchestre et de chœurs, de la mise en scène, et des dessins des costumes et décors.