Nouvelles diverses/9 septembre 1894

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NOUVELLES DIVERSES


ÉTRANGER

De notre correspondant de Belgique (6 septembre). — La Monnaie a rouvert ses portes lundi. Les premières soirées ont été bonnes. Faust a servi de rentrée à Mlle Tanesy, une Marguerite correcte et de belle voix, sinon de sentiment bien profond, à M. Séguin, un admirable Méphistophélès, donnant une correction si artistique à tout ce qu’il touche, et à M. Cossira, qui a chanté le rôle de Faust d’une façon tout à fait remarquable. Succès aussi pour M. Beyle, un nouveau baryton, dans le personnage de Valentin. En revanche la nouvelle dugazon, Mlle Girard, qui remplace la charmante Mme Paulin, ne paraît pas devoir la faire oublier. Le lendemain nous avons revu, dans Werther, la gracieuse et sympathique Mlle Lejeune, doucement touchante dans le rôle de Charlotte, et fait la connaissance de M. Bonnard, le successeur de M. Leprestre. M. Bonnard avait déjà remporté de bruyants succès l’an dernier, à Anvers, dans Werther. C’est un artiste, un chanteur d’infiniment de goût, et le public lui a fait le meilleur accueil. Grâce à lui et à Mlle Lejeune, sans oublier MM. Ghasne et Gilibert, qui n’ont pas démérité depuis l’an dernier, le délicieux ouvrage de M. Massenet a retrouvé tout son succès. L’orchestre, sous l’habile direction de M. Flon, a détaillé cette fine partition avec un soin exquis. Une seule petite ombre au tableau : la direction avait cru pouvoir confier à une jeune débutante, sortie tout fraîchement du Conservatoire, Mlle Bolle, le joli rôle de Sophie ; son inexpérience l’a mal servie, et les pages ensoleillées de l’œuvre s’en sont ressenties désagréablement. — Mlle Armand a fait une rentrée brillante dans Orphée ; sa voix, atteinte l’an dernier par un excès d’imprudente fatigue, a paru avoir retrouvé, à peu de chose près, toute sa richesse et toute sa fraîcheur, et elle chante toujours admirablement la sublime musique de Gluck. Enfin, le soir même, nous avons eu, dans Mireille, les très intéressants débuts de Mlle Merey, une jeune élève de Mme Laborde ; la voix est peu volumineuse, mais des plus agréables ; et Mlle Merey a fait preuve d’une intelligence artistique et d’une sûreté rare chez une débutante : son succès a été très vif, et je ne crois pas trop m’avancer en prédisant qu’elle fera parler d’elle. Débuts aussi, le même soir, de Mlle De Roskilde, qui jouait l’hiver dernier Sainte-Freya aux Galeries, et dont la voix charmante de mezzo a produit, dans le rôle de l’aveu la meilleure impression.

L. S.

— Au théâtre de l’Opéra impérial de Vienne, le célèbre ténor Van Dyck a effectué sa rentrée le mercredi 5 septembre en chant le rôle de Des Grieux dans Manon ; demain lundi il chantera Werther. C’est la troisième année que les deux opéras de Massenet tiennent l’affiche à Vienne, sans désemparer. — L’Opéra de Vienne vient de fêter la cinquantième représentation du ballet de MM. Regel, Hassreiter et Bayer, Rouge et Noir, dont la production date du 4 avril 1891. Les journaux viennois ont saisi cette occasion pour publier la liste complète du répertoire chorégraphique de l’Opéra avec le chiffre des représentations atteint par chaque ouvrage. Voici cette nomenclature : Flick et Flock, 273 représentations ; Valses viennoises, 261 ; la Fée des poupées, 232 ; Excelsior, 215 ; Satanella, 187 ; une Aventure de carnaval à Paris, 184 ; Fantasca, 154 ; Soleil et Terre, 137 ; la Fille mal gardée, 128 ; Robert et Bertram, 113 ; Giselle ou les Willis, 107 ; Esmeralda, 88 ; Coppélia, 81 ; Ellinor, 80 ; Rococo, 76 ; Sylvia, 71 ; Mélusine, 66 ; Pluie de feu, 54 ; le Ménétrier, 50 ; Fiamella, 46 ; Diellah, 43 ; la Légende de la danse, 41 ; Saltarello 39 ; le Monde doré des contes de fées, 36 ; les Femmes métamorphosées, 36 ; Renaissance, 30 ; Entre l’enclume et le marteau, 27 ; Arlequin électricien, 24 ; Margot, 22 ; une Noce en Bosnie, 18 ; la Chatte métamorphosée, 18 ; l’île des Sirènes, 15 ; les Quatre Saisons, 13 ; le Carillon, 13 ; Amours d’étudiants, 12 ; le Diable au pensionnat, 12.

— Le nouveau théâtre royal de Wiesbaden sera inauguré le 16 octobre en présence de l’empereur Guillaume, qui a lui-même réglé, avec M. de Hulsen, le programme du spectacle de gala, qui sera composé comme suit : Salut à l’Empereur, par la fanfare ; ouverture de la Consécration du foyer, de Beethoven ; Feslspiel avec tableau vivant, de M. de Hulsen ; ouverture du deuxième acte du Tännhauser. Le nouvel édifice s’élève à vue d’œil, paraît-il. Six cents ouvriers y travaillent jour et nuit. On y représentera Werther au cours de la saison.

— Le Residenztheater de Dresde rouvrira le 15 septembre avec une opérette entièrement nouvelle de M. Dellinger, le chef d’orchestre du théâtre. Titre : la Diseuse de chansonnettes.

— À l’Opéra de Francfort, le chef d’orchestre Rumpel vient de déposer son bâton. C’est M. Erben, du théâtre municipal de Hambourg, qui a été désigné pour le remplacer.

— Le célèbre compositeur autrichien Antoine Bruckner vient d’entrer dans sa 71e année et a reçu à cette occasion les félicitations du conseil municipal de Steyr dans la haute Autriche, où il naquit en 1824. À l’âge de 16 ans il fut nommé aide du maître d’école d’un village aux appointements de cinq francs par mois ; pour vivre il était obligé de jouer du violon quand les paysans voulaient danser. Quelques années plus tard il obtint une place de maître d’école et d’organiste dans un couvent de la haute Autriche, aux appointements de 250 francs par an. Ce n’est qu’en 1856 qu’il réussit à obtenir la place d’organiste à la cathédrale de Linz, capitale de son pays, après avoir vaincu dans un concours tous ses concurrents. À Linz commença la carrière de compositeur du jeune organiste ; sa première symphonie y fut écrite. Au grand concours d’organistes à Nancy, en 1869, Bruckner se distingua d’une façon toute particulière ; à Bruxelles et à Paris son jeu fut également très admiré. Le gouvernement autrichien l’envoyait à Londres, en 1871, pour prendre part au concours d’organistes au Palais de Cristal ; Bruckner y obtint le premier prix. Depuis ce temps Bruckner est universellement connu comme organiste et comme compositeur. Les trois symphonies qu’il a déjà fait jouer le placent au premier rang des compositeurs dans le domaine de la musique absolue, et on peut dire que depuis Beethoven aucun compositeur allemand n’a atteint à ce degré de puissance inventive et d’ampleur de développement musical. Bruckner est en même temps un maître de l’orchestration moderne, et sous ce rapport il fut fort apprécié par Richard Wagner, qui le tint en estime toute particulière. Malheureusement, le génie débordant de Bruckner n’a jamais su s’accommoder aux formes d’usage, et cet illustre vieillard est encore aujourd’hui, à l’apogée de sa gloire, d’une modestie et d’une naïveté vraiment touchantes. Il n’a pas pu entièrement échapper aux honneurs dus à son génie ; il est décoré et fut même nommé docteur en philosophie de l’Université de Vienne honoris cause, mais sa situation dans le monde serait tout autre s’il avait possédé une parcelle de ce savoir-faire qui distinguait ses contemporains Meyerbeer, Verdi, Wagner et Brahms. Bruckner a renoncé avant l’âge à ses places d’organiste à la cour d’Autriche et de professeur de contrepoint au Conservatoire de Vienne. Il vit très modestement dans sa retraite, ne s’occupant que de sa neuvième symphonie, qu’il espère faire jouer au cours de la saison prochaine. De son vivant, Bruckner ne fait pas beaucoup parler de lui, mais l’histoire de la musique conservera son nom quand beaucoup de compositeurs de notre époque, qui ont rempli des colonnes de journaux, seront totalement oubliés.

O. Bn.


— Une dernière tentative vient d’être faite à Hambourg pour maintenir l’existence des concerts Bülow, sous la direction du chef d’orchestre Mahler, mais elle a échoué devant l’abstention presque complète des anciens abonnés, en dépit de tous les efforts de l’agent Hermann Wolff. On cherche en ce moment à instituer à Hambourg une nouvelle société philharmonique, qui aurait à sa tête le chef de musique du 31e régiment d’infanterie (armée thuringienne).

M. H. Reimann, l’éminent écrivain musical berlinois, est en ce moment occupé à rassembler les principaux articles de critique et les lettres sur la musique que Hans de Bülow a fait paraître dans les journaux et revues, pour en former un volume qui sera publié prochainement.

— S’il faut en croire l’Allegemeine Musik-Zeitung, le pianiste Alfred Reisemann, qui a terminé une énorme tournée de concerts en Scandinavie, en Danemark et en Russie, aurait gagné, en 540 séances, la bagatelle d’un million de marks, soit 1,250,000 francs.

— Il y aura, cet hiver, une saison importante d’opéra italien à Saint-Pétersbourg. Voici la très belle troupe engagée par M. Carlo Guidi : Soprani, Mmes Marcella Sembrich, Emma Calvé, Lina Pacary et Paolina Leone ; Mezzo-Soprani, Mmes Virginia Guerrini et Maria Ruggieri ; Ténors, MM. Francesco Marconi, Ferdinando Avedano et Paolo Rossetti ; Barytons, MM. Mattia Battistini et Antonio Cotogni ; Basses, MM. Romano Nannetti et Alessandro Silvestri ; Chef d’orchestre, M. Vittorio Podesti ; Directeur artistique, M. Antonio Ughetti. Parmi les ouvrages français au répertoire, nous ne voyons comme nouveauté que la Navarraise de M. Massenet.

— Deux théâtres nouveaux sont en ce moment en construction à Moscou. Un amateur millionnaire, le général Salodownikoff en fait édifier un qu’on espère voir terminé complètement vers le prochain mois de décembre, et qui ne contiendra pas moins de 3.000 places (le théâtre Impérial n’en compte que 1.740), avec tout le confort et toutes les commodités que les spectateurs exigent en Russie et qui sont, hélas ! inconnus chez nous. Le nouvel édifice comportera quatre rangs de loges, toutes très spacieuses et ayant chacune leur salon. On croit que ce théâtre sera surtout destiné aux tournées d’artistes étrangers célèbres qui voudront se faire connaître au public russe dans les conditions de prix les plus modestes. — On achève aussi à cette heure un autre théâtre, le théâtre Eschoukine, qui est construit avec un grand luxe et qui sera consacré au drame et à la comédie. On espère que celui-ci sera inauguré dans le courant du prochain hiver par les représentations de la troupe anglaise du célèbre tragédien Irving, avec lequel des pourparlers sont entamés.

— C’est la Neue Freie Press, de Vienne, qui a mis en circulation la nouvelle, reproduite par nous, que Verdi abandonnait, au moins pour le moment, l’idée d’écrire un Roi Lear pour s’attacher à un Ugolino. Le Trovatore que nous avons toujours trouvé parfaitement informé en ce qui concerne les projets du maître, dément ce bruit d’une façon formelle et déclare que c’est là « une nouvelle à mettre en quarantaine ».

— La ville de Naples n’est pas satisfaite de ses douze ou quinze théâtres, qui pourtant ne font pas tous de brillantes affaires. Elle s’en fait construire un nouveau, qu’on est en train d’édifier au Rione Vasto, entre la via Firenze et la via Arenaccio. Ce théâtre est conçu dans les proportions modestes de celui des Fiorentini, et l’on espère en pouvoir faire l’inauguration au mois de décembre prochain.

— Le bruit court en Italie que la direction du Lycée musical Rossini de Pesaro, laissée vacante par la mort tragique de l’excellent Gark Pedrotti, pourrait bien être confiée au jeune compositeur Puccini, mis en lumière par quelques succès récents. Selon le Trovatore, ce bruit ne doit être accueilli pourtant qu’avec beaucoup de réserve.

— Un journal italien nous apprend qu’on doit exécuter prochainement à Aversa, sous la direction du maestro Domenico Parmeggiano, une messe à grand orchestre de Bellini, « dont le précieux autographe était jalousement conservé depuis fort longtemps par un prêtre de cette ville, amateur passionné de musique religieuse. » Le maestro Parmeggiano, en possession duquel se trouve aujourd’hui cet autographe, est, dit-on, dans l’intention d’en faire don au Conservatoire de San Pietro a Maiella, à Naples, où par les soins de l’excellent Francesco Florimo, se trouvent déjà réunis un si grand nombre de manuscrits du doux chantre sicilien.

— Aux représentations populaires d’opéra que donne en ce moment le théâtre Quirino, de Rome, on signale particulièrement un nouveau ténor M. Geppi, qui a abandonné l’athlétisme pour un art plus relevé et qui, paraît-il, n’a pas à s’en repentir. « M. Geppi, dit le journal l’Italie, était un lutteur. On l’a vu au Politeama de Rome. Maintenant il s’est fait chanteur, et il a eu raison car il possède une voix splendide et il a une fortune dans la gorge. C’est à lui de savoir la gagner. »

— La rage du ballet en Italie. On sait quels sujets singuliers choississent souvent nos voisins pour leurs actions chorégraphiques. Celui-ci ne sert pas le moins original. Il s’agit d’un fait d’actualité mis en pirouettes et entrechats sous ce titre flamboyant, la Prise de Karsala. Il sera curieux sans doute de voir les évolutions dansantes des bersagliers italiens jointes aux gambades plus ou moins burlesques des guerriers abyssins. Il nous semble pourtant que le sujet manquera un peu de gaîté. C’est l’Éden-Festival de Florence qui aura la primeur de ce spectacle intéressant.

— Chanteurs italiens librettistes et compositeurs. Tandis que le baryton Luigi Pignalosa, qui s’est déjà fait connaître par quelques romances, est en train d’écrire, sur un poème de M. Angelo Bignotti, la musique d’un opéra intitulé Fortunella, son confrère, le baryton Leone Fumagalli, vient d’employer ses vacances à tracer le livret d’un opéra en un acte qui porte ce titre assez singulier : Amen ! et qui met en scène un épisode de la vie de Garibaldi. On sait déjà qu’un troisième baryton, M. Senatore Sparapani a fait représenter, il n’y a pas longtemps, un opéra composé par lui, et que la fameuse cantatrice Mme Gemma Bellincioni a écrit récemment le livret d’un autre opéra, qu’elle doit chanter l’hiver prochain avec M. Roberto Stagno. Mais alors, que vont devenir en Italie les auteurs et les compositeurs dramatiques, dont la situation n’est pas déjà très florissante ?

— Le bruit court que l’infatigable colonel Mapleson s’occupe de constituer un syndicat financier pour l’exploitation, sous sa direction, du théâtre Covent-Garden à Londres, avec le titre d’Impérial Opéra Company. Il espère pouvoir réunir, avant la date fixée pour le renouvellement du bail de Covent-Garden, les cent trente mille livres sterling (3 millions 250.000 fr.) exigées par le propriétaire et que M. Harris ne se montre pas disposé à payer.

— Un statisticien anglais s’est amusé à compter les concerts qui ont eu lieu dans son pays pendant l’année dernière. On se sent pris de vertige rien qu’en transcrivant ses chiffres : Cent quarante-huit mille six cent quarante-cinq concerts ont été annoncés dans les journaux anglais. Ces annonces ont couvert neuf millions 543.280 lignes et il faudrait quatre-vingt-quinze mille cent trente-deux heures ou trois mille neuf cent soixante journées de travail pour les écrire à la main. Où s’arrêtera la folie de la statistique ?

— À Berlin on vend de la musique au poids, ainsi que nous l’avons fait connaître ; à Londres, c’est au mètre qu’elle se débite. En effet, on lit dans le catalogue de la célèbre société coopérative Army and Navy : « Musique pour « pianista » : quatre pences et demi (45 c.) le pied. L’acheteur est informé qu’une valse mesure de trente à quarante pieds de longueur. Nous serions curieux de savoir à combien reviendrait un opéra, le prix étant établi par kilomètre !

— Le carillon de la Bourse (Royal Exchange) de Londres, un des plus parfaits du monde, sera prochainement l’objet de réparations importantes, conformément aux décisions prises par les magistrats de la Cité. Ce carillon, qui est composé de quinze cloches, a été inauguré en 1844 ; depuis quelques années, il donnait des signes de dérangement inquiétants. Son répertoire est composé de quatre airs : 1o  God save the Queen ; 2o  The Roast Beef of Old England ; 3o  Rule Britannia ; 4o  Hanover.

— L’orchestre Seidl vient de donner un beau festival d’œuvres françaises à Brighton Beach, près de New-York. Au programme figuraient le ballet du Cid, de M. Massenet, les valses de Coppélia, de Sylvia et du Pas des Fleurs de Delibes, l’Aubade printanière de Lacombe et des compositions diverses de Bizet, Gounod, Chabrier, Saint-Saëns, Berlioz et Gillet.

— L’Opéra de Montréal rouvrira ses portes le 1er  octobre. La saison sera consacrée à l’opéra-comique et à l’opérette, et le répertoire comprendra des ouvrages tels que Mignon, Carmen, Faust, les Dragons de Villars, les Brigands, Barbe-Bleue, la Belle Hélène, Orphée aux Enfers, le Petit Faust, etc. L’orchestre reste sous la direction de M. Dorel.

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Nous avons publié dans son entier le texte de l’arrêté du ministre de l’instruction publique relatif aux réformes introduites dans l’enseignement du Conservatoire. Voici un tableau synoptique qui résume on ne peut mieux et fait parler aux yeux les détails de la situation telle qu’elle résulte de cet arrêté :

CLASSES ÂGE D’ADMISSION NOMBRE DURÉE
minimum
au
1er  oct.
maximum
au
1er  oct.
de
classes
maximum
d’élèves
par classes
maximum
des études
1 2 3 4 5
ans ans ans
Solfège (instrumentistes) [hommes et femmes] 9 13(1) 12 12» 4
Harmonie (hommes et femmes) 22 6 12 5
Accompagnement au piano (hommes et femmes) 18 1 10
Orgue et improvisation 18 1 10
Chant. hommes 18 26 8 10 4
femmes 17 23
Piano [hommes et femmes] 9 18 5 12 5
Piano (classes préparatoires) [hommes et femmes] 14 5 10 3
Harpe (hommes et femmes) 18 1 5
Violon, alto 18 5
Violoncelle 20 2
Contrebasse 22 1
Violon (classes préparatoires) 14 2 3
Flûte, hautbois, clarinette 18 1 pr inst. 5
Basson, cor, cornet à pistons, trombone 23 1 pr inst.-
Déclamation dramatique hommes 16 24(2) 6 3
femmes 14 20
(1) Il est dérogé à cette règle en faveur des élèves suivant déjà une classe de chant ou d’instrument.
(2) Après 21 ans, les aspirants justifieront qu’ils ont terminé leur service militaire actif.

— Venant d’Aix-les-Bains, M. Ambroise Thomas a passé hier par Paris, se rendant dans ses îles d’Hyères. Il est reparti dès aujourd’hui dimanche en superbe santé.

— La Société des compositeurs de musique met au concours pour l’année 1894 :

1o  Un quatuor pour deux violons, alto et violoncelle. — Prix unique de 100 francs, offert par la société.

(Les parties séparées devront être jointes au manuscrit.)

2o  Une œuvre symphonique développée pour piano et orchestre. — Prix unique de 500 francs (fondation Pleyel-Wolff).

3o  Une scène pour une voix, avec accompagnement de piano. — Prix unique de 200 francs, reliquat du prix de 500 francs offert en 1893 par M. Ernest Lamy, et dont une partie a été distribuée à titre de prime attachée à deux mentions honorables.

On devra faire parvenir les manuscrits avant le 31 décembre 1894, à M. Weckerlin, archiviste, au siège de la société, 22, rue Rochechouart, maison Pleyel, Wolff et Cie. Pour tous renseignements, s’adresser à M. D. Balleyguier, secrétaire général, impasse du Maine, 9.

— De notre confrère Nicolet du Gaulois : « Nous avons dit dernièrement que M. Félix Mottl, l’éminent chef d’orchestre de Carlsruhe, avait l’intention de venir donner à Paris une série de représentations d’œuvres exclusivement empruntées au répertoire de Berlioz et de Wagner. Le programme de cette intéressante tentative artistique est dès maintenant définitivement arrêté, pour cette année du moins. Berlioz en fait tous les frais : la Prise de Troie, les Troyens à Carthage, Benvenuto Cellini seront successivement représentés, du 15 mars au 15 avril prochain, sur la scène de la Gaîté, selon toute apparence. Chacune de ces pièces ne sera donnée que deux fois, quel qu’en ait été le succès auprès du public. M. Xavier Leroux, l’excellent musicien, est, en l’absence du capellmeister, chargé de la direction artistique de l’entreprise. Les auditions pour la formation des chœurs et de l’orchestre auront lieu du 20 au 30 septembre. Aussitôt ses engagements terminés, M. Leroux — qui sait déjà les trois partitions de Berlioz par cœur — ira passer un mois auprès de M. Mottl pour prendre ses mouvements. Les études commenceront dans la seconde quinzaine de janvier. En 1896, viendra le tour de Wagner avec la Tétralogie, les Maîtres Chanteurs, Tristan et Yseult Rien n’est encore signé avec M. Debruyère au sujet de la location de la salle ; mais, si les pourparlers actuellement engagés n’aboutissaient pas, il n’y aurait de changé que le lieu de ces représentations qui seraient données soit à l’Éden, soit à la Porte-Saint-Martin. »

— L’Opéra-Comique a effectué une excellente réouverture avec Mignon, interprétée par Mlles Wyns et Leclerc, MM. Clément, Belhomme et Carbonne. Belle salle et belle recette. Notre collaborateur Arthur Pougin parle plus haut de la reprise de Falstaff’, avec l’excellent Fugère. Au courant de la semaine, nous aurons celle de Manon, pour les débuts de Mme Bréjean-Gravière et de MM. Leprestre et Isnardon. M. Massenet a passé à Paris quelques jours de cette semaine, pour donner toutes ses indications à ses nouveaux interprètes. Enfin, on a commencé les études de Paul et Virginie, avec la distribution suivante, que nous mettons en regard de celle de 1876 :

1876 1894
Paul MM. Capoul. MM. Clément.
Dominique MM.  Bouhy. MM.  Bouvet.
Sainte-Croix MM.  Melchissédec. MM.  Fugère.
Virginie Mmes Ritter. Mmes Saville.
Mmes  Engally. Mmes  Delna.

— D’après une note qui court les journaux, M. Bourgeois ne reprendrait décidément plus son bâton de deuxième chef d’orchestre à l’Opéra-Comique. Il serait remplacé par M. Landry, un excellent musicien qui a déjà fait ses preuves. Accueillons sous réserve d’autres projets de réforme que l’on prête à M. Carvalho. Il serait question de doter l’Opéra-Comique de trois chefs d’orchestre ayant chacun une autorité égale. Deux chefs d’orchestre s’occuperaient des ouvrages nouveaux, et le troisième des opéras du répertoire. MM. Danbé et Jehin seraient chargés de la première catégorie d’ouvrages lyriques, M. Vaillard conserverait la seconde. Ce nouveau système serait absolument imité de celui qui existe actuellement à l’Opéra. On ajoute que si M. Danbé n’acceptait pas cette nouvelle combinaison, M. Gabriel Marie ou M. Flon, le jeune chef d’orchestre du théâtre de la Monnaie, serait dès à présent désigné pour le remplacer.

— Le théâtre lyrique de la Galerie Vivienne, dont la salle vient d’être entièrement remise à neuf, prépare activement sa réouverture. Indépendamment de ses représentations des mardi, jeudi et samedi de chaque semaine, l’administration compte donner, le dimanche, des soirées populaires d’opéras-comique. Le spectacle de réouverture se composera de la reprise de Ma tate Aurore, de Boieldieu, du Divorce de Pierrot, de MM. A. Lénéka et Gandrey, musique de M. N. T. Ravera, deux grands succès interrompus en pleine vogue, et de Rose et Colas, opéra-comique en un acte de Monsigny, véritable bijou musical. Puis viendront l’Éclair, d’Halévy, Marie, d’Herold, Falstaff, d’Adam, les Voiture versées, de Boieldieu, l’Épreuve villageoise de Grétry, et de nombreuses œuvres inédites de compositeurs modernes. Notre confrère André Lénéka resta chargé du secrétariat général et des rapports avec la presse. — Les auditions d’artistes de chant auront lieu à partir du 16 septembre, au théâtre.

— D’Aix-les-Bains : « M. Ambroise Thomas qui, avec sa famille, assistait à la première représentation d’Hamlet au théâtre de la Villa des Fleurs, y a été l’objet d’une magnifique ovation. À la fin du deuxième acte, M. Nerval, administrateur de la scène, s’est avancé vers la rampe et a offert à l’illustre compositeur français une superbe lyre de fleurs au nom de la direction et du personnel artistique. Le public a acclamé longuement M. Ambroise Thomas. L’interprétation d’Hamlet a été triomphale pour la charmante Mlle Thiéry et pour l’orchestre, dirigé par M. Brunel. On a également très applaudi Mlle Bossy, MM. Layolle, Hyacinthe et Sylvain, ainsi que Mlle Nercy et le corps de ballet. Cette belle soirée fait honneur à l’intelligente administration de M. Sammarcelli et à M. Fernand Landouzy, directeur artistique de la villa des Fleurs.

— Extrait du journal l’Avenir d’Aix-les-Bains : « Lundi dernier, M. Ambroise Thomas honorant de sa présence le grand concert symphonique du Cercle, a été l’objet d’une manifestation enthousiaste. M. Éd. Colonne avait pris soin de ne mettre à la deuxième partie de son programme que des œuvres d’Ambroise Thomas : 1o  ouverture du Carnaval de Venise ; 2o  entr’acte de Mignon ; 3o  ballet d’Hamlet. L’audition de chacun de ces morceaux a été suivie de bravos qui s’adressaient tout à la fois au compositeur et au chef d’orchestre ; les rayons de gloire environnant celui-là se reflétaient sur celui-ci. M. Ambroise Thomas, non seulement remerciait le public en le saluant, mais encore applaudissait les musiciens, tout heureux d’être félicités par un si grand maître. — M. Ambroise Thomas a assisté mardi, à 3 heures, à une grande représentation de son immortel chef-d’œuvre, Mignon’… au Guignol de la Villa des Fleurs. Le grand maestro a ri de bon cœur ».

— Autre écho d’Aix-les-Bains : avant de quitter cette belle station thermale, le roi de Grèce a convié M. Éd. Colonne à déjeuner, « pour le remercier des joies musicales qu’il lui avait procurées pendant la saison ».

— Notre collaborateur et ami Arthur Pougin, qui prépare la publication d’un recueil de lettres inédites de Rossini, vient de donner au Temps, dans un long article, la primeur d’une douzaine de ces lettres, extrêmement curieuses et intéressantes. Quelques-unes de celles-ci sont adressées à Donizetti, à Mercadante, à Pacini ; d’autres sont relatives à Bellini, à Mayr, à Vaccai ; dans d’autres encore, il est question d’Haydn, de Mozart, de Beethoven, etc., etc. Elles font connaître le vieux maître sous un jour nouveau et offrent autant d’intérêt au point de vue moral qu’au point de vue purement artistique.

— Le violoniste Gelozo vient d’être nommé officier de l’instruction publique.

— À l’Exposition de Lyon, le jury pour la classe des instruments de musique a été définitivement constitué comme suit : MM. Aimé Gros, président ; Théodore Lack, vice-président ; Jemain, secrétaire ; Bernardel, Alph. Blondel, A. Bord, Cousin, Gaveau, Jager, Laprêt, Luigini, Trillat, Focké, Buy et Silvestre, membres. L’un des grands attraits de la section musicale sont les très suivies auditions organisées par M. Gaveau ; MM. Jemain et Llorca s’y font applaudir ensemble ou séparément et font valoir, comme il convient, les excellents instruments de la grande maison parisienne. La maison Gaveau, d’ailleurs, triomphe aussi à Anvers, où son exposition est très admirée et contribue, pour une très large part, à garder à la Grace la renommée qu’elle s’est justement acquise dans la fabrication des pianos.

— Au cours de cette saison, le Grand-Théâtre de Lille doit monter un opéra inédit en quatre actes, dont le titre est Lyderic. Le poème a pour auteurs MM. Eugène Lagrillière-Beauclerc et Paul Cosseret, le musicien est M. Eug. Ratez, directeur du Conservatoire de Lille. Lyderic est la mise à la scène de la vieille légende flamande du meurtre du duc de Salvaet par le prince Phinaert, sous le règne de Dagobert. De l’actualité, quoi !

— Dans la charmante petite église de Villers-sur-Mer, il a été donné jeudi dernier un « Salut » en musique, au profit des pauvres. C’est Mlle Simonnet, en villégiature à Villers en attendant ses prochains débuts au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, qui a eu les honneurs de cette petite cérémonie avec l’Ave Maria et l’O Salutaris de Gounod, et Crucifix de Faure, où son frère, un jeune ténor d’avenir, lui a donné la réplique.

— On nous écrit de Saint-Dié que le festival donné au théâtre, au profit de la Société française de la Croix-Rouge, a parfaitement réussi, et qu’on a chaleureusement applaudi l’excellente violoniste Mme Jeanne Meyer dans le Rondo capriccioso de Saint-Saëns et plusieurs œuvres de Massenet, Marsick, Sarasate. Mlle Pouget a fait admirer sa belle voix dans une remarquable cantate (Jeanne d’Arc à Domremy) du jeune d’Olonne, élève de Massenet et lauréat du Conservatoire. L’exécution de cette œuvre a été un véritable succès pour le compositeur, dont Mlle Pouget a dit les mélodies, Novembre et Désir, avec beaucoup de sentiment et de charme.

NÉCROLOGIE

Le nom de Mme Lyne Stephens, qui vient de mourir à Londres dans un âge fort avancé, ne dirait rien sans doute au public s’il n’apprenait que cette richissime Anglaise, dont les revenus se chiffraient par millions, fut jadis, c’est-à-dire il y a plus d’un demi-siècle, l’une des danseuses les plus séduisantes et les plus applaudies de notre Opéra. Mme Lyne Stephens n’était autre en effet que Mlle Marie-Louise Duvernay, qui, née aux environs de 1810, appartenait au bataillon dansant de ce théâtre à l’époque de sa plus grande splendeur, soit en même temps que Mmes Marie Taglioni, Montessu, Noblet, Legallois, Louise Leroux, Fanny et Thérèse Elssler, Brocard, Fitz-James, etc. Élève du fameux Coulon, douée d’une rare beauté et d’une grâce exquise, elle débuta à l’Opéra vers 1830, et s’y fit aussitôt remarquer par un réel talent d’exécution que rehaussaient encore ses qualités physiques. Elle était en même temps une mime fort intelligente, et fit particulièrement sensation dans un opéra-ballet d’Halévy, la Tentation, joué en 1832 et où son succès personnel fut très grand. L’existence de cette artiste fut d’ailleurs singulièrement romanesque. On raconte qu’avant même ses débuts, hantée tout à coup par des idées religieuses, elle quitta tout pour se réfugier dans un couvent ; mais sa vocation sous ce rapport était incomplète, et elle revint bientôt à l’art. Plus tard, et au plus fort de ses succès, prise d’un désespoir d’amour, elle voulut en finir avec la vie et tenta de s’empoisonner à l’aide d’une décoction de gros sous. Une médication énergique la sauva de la mort et lui permit d’obtenir un nouveau triomphe dans le divertissement de la Juive, où elle se fit vivement applaudir. Déjà elle partageait alors son temps entre la France et l’Angleterre, et un biographe disait d’elle en 1837 : — « Londres a bien souvent laissé pleuvoir ses bravos et ses guinées sur Mlle Duvernay. Elle est une des admirations britanniques ; la Tamise s’est mise à ses genoux. Malheureusement une santé faible, une organisation délicate empêchent Mlle Duvernay de nous gratifier plus fréquemment des gracieusetés de son art. Toutefois, ses souffrances n’ôtent à son visage avenant aucun de ses agréments délicats, et n’altèrent en aucune façon l’élégance de sa personne, la souplesse de ses mouvements et la pureté de ses pas. » C’est justement en Angleterre que Mlle Duvernay devait fixer à jamais son existence. Au cours de ses voyages en ce pays, elle avait excité une vive passion chez un homme puissamment riche, M. Lyne Stephens, qui lui offrit sa main et qu’elle consentit à épouser. Celui-ci, en mourant, lui laissa toute sa colossale fortune, dont on comprendra l’importance si l’on songe que le revenu des immeubles d’un seul de ses domaines, celui de Rochampton, dont la superficie est de 700 acres, est évalué à 500.000 francs. Sur cette fortune, Mme Lyne Stephens, qui était une fervente catholique, a pu contribuer pour 100.000 livres sterling, soit deux millions et demi, à l’érection de l’église romaine de Cambridge, qui fut consacrée en 1890 par l’évêque de Northampton. C’est dans une de ses résidences princières, Lynford hall, comté de Norfolk, qu’elle est morte ces jours derniers. Elle y avait réuni une collection admirable et unique d’objets d’art et de curiosités de tout genre : tapisseries historiques, émaux précieux, vieux chine et surtout sèvres anciens et modernes d’un choix exquis, qui, dit-on, doivent être vendus aux enchères. On ne dit pas à qui revient l’immense fortune laissée par la défunte.

Arthur Pougin.

Mme Osborne, une cantatrice écossaise d’un mérite autrefois fort apprécié, vient de mourir à Brooklyn (New-York), dans des circonstances particulièrement tristes, on peut même dire dramatiques. Cette malheureuse femme, qui n’était âgée que de trente-trois ans, a succombé à la suite d’épouvantables privations. Dénuée de toutes ressources, poussée par la faim (elle n’avait pas mangé depuis quarante-huit heures), elle avait été implorer un asile chez une dame de ses amies, qui l’accueillit avec la plus grande bonté. Après s’être restaurée, elle se retira dans la chambre qui lui avait été assignée. Le lendemain matin, on la trouva morte. Mme Osborne, qui avait travaillé le chant au Conservatoire de Leipzig, a fourni une carrière de concerts assez brillante à Londres, Berlin, Vienne, Paris et Naples. Elle s’était fixée en dernier lieu en Amérique, où elle épousa M. Georges Poole, qui l’abandonna au bout d’un certain temps, la laissant sans ressources. Elle vécut en donnant quelques rares leçons de chant, jusqu’au moment où la mauvaise chance lui ayant fait perdre ses élèves, elle tomba dans la plus affreuse misère.

— On annonce le suicide, à Rio-de-Janeiro, de Marino Mancinelli, chef d’orchestre et impresario de troupes italiennes au Brésil. Il était le frère de M. Luigi Mancinelli, directeur du Conservatoire de Bologne, chef d’orchestre très estimé en Italie, qui est en ce moment à Londres.

M. Eugène Godin, le chef machiniste de l’Opéra-Comique, vient de succomber à l’âge de soixante-cinq ans. C’était un maître en la matière, et on n’a pas oublié ses prouesses dans tous les théâtres où il a passé, aussi bien en France qu’à l’étranger. C’est surtout à la Gaîté et à l’Éden qu’il se distingua plus particulièrement dans une série de pièces à grand spectacle, où il fut merveilleux d’imagination et d’originalité.

M. Deltombe, l’excellent régisseur des Variétés, qui fut en son temps un comique très fin et très adroit, a été trouvé mort cette semaine dans son lit. Il avait une maladie de cœur. Pendant longtemps on lui avait confié, à Saint-Pétersbourg, les fonctions de régisseur général du Théâtre-Michel.

— À Salo est mort récemment, à l’âge de 60 ans environ, le compositeur et professeur Cesare Galliera, qui fut directeur de divers théâtres en Italie, et qui alla ouvrir ensuite une école de chant à Munich. Étant impresario de la Canobbiana de Milan, cet artiste fit jouer à ce théâtre, le 6 juin 1867 (et non 1877, comme le dit par erreur un journal italien), un opéra intitulé Zagranella, qui tomba si lourdement, malgré la situation de son auteur, qu’on n’en put donner que deux représentations, en dépit des modifications qui y avaient été apportées pour la seconde. Précédemment il avait donné à Crémone, sa ville natale, un autre ouvrage qui avait pour titre la Dama bianca d’Avenello, au poème duquel Scribe n’était pas sans doute complètement étranger. Il laisse, dit-on, de nombreuses compositions vocales et de musique religieuse.

— On annonce aussi la mort, en Italie, à Tabiano, de Pio Ferrari, professeur d’harmonie et de contrepoint à l’Institut royal de musique de Parme ; — à Bergame, à l’âge de 39 ans, de Ferdinando Serassi, facteur d’orgues, descendant de la fameuse famille Serassi qui s’était distinguée depuis près de deux siècles dans la fabrication de ces instruments et qui, en 1858, en avait déjà construit 654 ; — enfin, à Palerme, d’un autre facteur d’orgues et d’instruments à cordes, nommé Luigi Perollo.


Henri Heugel, directeur-gérant.