Observations d’un citoyen, sur la grande question qui doit être agitée à l’Assemblée Nationale, touchant la demande faite par MM. les Députés des Colonies, pour qu’il leur soit permis d’ouvrir leurs Ports à tous bâtimens Étrangers

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OBSERVATIONS
D’UN CITOYEN,


Sur la grande queſtion qui doit être agitée à l’Aſſemblée Nationale, touchant la demande faite par MM. les Députés des Colonies, pour qu’il leur ſoit permis d’ouvrir leurs Ports à tous bâtimens Étrangers.





La demande que font MM. les Députés des Colonies n’eſt pas admiſſible, parce que leur députation n’eſt pas légale ; les Colons & Négocians des villes du Cap, Port-au-Prince, S. Marc, Port-de-Paix, Léoganne, les Cayes, Fort-Dauphin, &c., ne les ayant point reconnus ni avoués, ſans toutefois avoir réclamé contre leur illégalité.

Il n’y a que quelques Propriétaires de Saint-Domingue qui, en leur qualité de grands terriens, ſe ſont crus autoriſés à ſe préſenter devant l’auguſte Aſſemblée de la Nation, pour y faire des motions tendantes à combler la ruine du Commerce de la Métropole, qui ne ſouffre ou languit que trop ſenſiblement depuis l’eſpace d’environ deux ans.

Ces Meſſieurs, ſous prétexte que les Colonies ont manqué quelquefois d’une ſuffiſante quantité de vivres, ou ont été obligées de les payer trop cher, voudroient ouvrir leurs Ports aux Nations Étrangères, & pour intéreſſer les cœurs & diſpoſer les eſprits à partager leurs vœux, il n’y a pas d’exagération qu’ils ne ſe ſoient permis de mêler au tableau des beſoins & de la cherté ruineuſe qu’ils ont prétendu que les Armateurs de France leurs feſoient éprouver dans le commerce qu’ils ont avec eux.

Perſonne n’ignore ſans doute tout ce que l’avidité, l’ambition perſonnelle & le deſir immodéré d’acquérir une fortune plus indépendante & plus conſidérable encore que celle dont on jouit, peuvent ſuggérer de prétentions injuſtes. MM. les Députés des Colonies nous en préſente un exemple bien frappant, lorſqu’au préjudice des plus grands intérêts de la Métropole & au mépris de tous les effets malheureux qui ne manqueroient pas de réjaillir dans nos Provinces, puiſqu’ils porteroient ſur toutes nos propriétés foncières, comme ſur nos Manufactures, nos diverſes fabriques & ſur toutes les parties du Commerce intérieur de la France, ils oſent ſolliciter la permiſſion de recevoir, dans leurs Ports, les navires des Puiſſances Étrangères, qui, plus éclairées que nous ſur les véritables intérêts de leurs poſſeſſions coloniales & du commerce auſſi de leur Métropole, n’ont jamais ſouffert l’admiſſion d’aucun pavillon neutre dans leurs Ports du Nouveau Monde, & ont conſtamment apporté au contraire la plus grande rigueur à l’exécution des loix prohibitives qui les en excluent.

Eh ! que deviendroit la Marine royale, dont la France ne peut ſe paſſer ? Où puiſeroit-elle, en cas de guerre, des matelots dont la marine marchande eſt la pépinière & l’école, ſi les Armateurs du royaume, juſtement découragés par la concurrence déſaſtreuſe qu’ils auroient à ſoutenir avec les Étrangers, une fois que ceux-ci ſeroient admis dans nos Colonies, ils ſe voyoient réduits comme ils le ſeroient néceſſairement à abandonner tout commerce avec l’Amérique ? J’oſe aſſurer qu’en peu de temps la France n’auroit pas dix mille matelots qui, en cas de guerre, pourroient ſuffire à peine à la cinquième partie des forces navales qu’elle s’eſt vues ; que diroient auſſi nos Puiſſances voiſines en nous voyant négliger notre commerce, & l’abandonner, pour ainſi dire, à tous ceux qui voudroient s’en emparer ? Ils pourroient dire :… Voilà un beau royaume, qui, pour avoir voulu faire reſpecter ſon pavillen & protéger ſes Colonies, s’eſt procuré un déficit de deux ou trois milliards pour en laiſſer retirer l’avantage aux autres Nations.

Oui, François ! les deux dernières guerres vous coûtent cette ſomme immenſe. Eh ! nous pourrions, après de pareils ſacrifices, conſentir à ouvrir nos Ports d’Amérique à des Étrangers, qui en exportoient les denrées directement chez eux, & ce pour favoriſer un certain nombre de Colons qui ne payent que fort peu d’impoſitions à la Métropole ? Songeons au contraire que nous avons à craindre une Nation libre & rivale de notre commerce, auſſi guerrière qu’ambitieuſe, & qui, dans ce moment, eſt digne de nous ſervir de modèle dans bien des points.

On ne peut pas ſe le diſſimuler : les intérêts de la France ſont compromis, pour ne pas dire plus, ſi on accueille favorablement les prétentions injuſtes, impolitiques & anti-patriotiques de MM. les Députés des Colonies : on n’en ſeroient que trop tôt convaincue par le déſordre & les calamités ſans nombre que leur ſuccès ne manqueroit pas d’occaſionner dans les Provinces de Bretagne, de l’Anjou & du Poitou qui fourniſſent aux Colonies par Nantes, & les trois quarts du temps par Bordeaux ; ce Port ſi conſidérable, d’où ſe charge & ſe tranſporte tout l’excédent de belles productions de la Guyenne, du Languedoc, de la Caſcogne, du Médoc, du Quercy, de la Rouergue, de l’Armagnac, du Périgord, tous riches, Cantons ou Provinces dont les récoltes conſiſtant en vins ou en bleds abondans, ne trouvent de débouché que par ce commerce des Colonies : nous en dirons autant de Marſeille, pour toutes les productions de la Provence, du Dauphiné & du Rouſſillon ; du Port de Bayonne pour celles du Béarn & du pays de Lavour ; de la Rochelle pour l’Aunis & pour la Saintonge, de Dunkerque & du Havre pour la Flandre, la Normandie & les Cantons adjacens.

Voilà donc vingt provinces à peu près, où l’habitant malheureux des campagnes, les ouvriers de toutes les fabriques & les manufacturiers eux-mêmes, ne pourront payer l’impoſition qui ſera miſe ſur leurs terres, leurs atteliers ou leur induſtrie, s’ils ne peuvent en faire valoir les produits. Qui pourroit réſiſter à cette image de déſolation ?…

Meſſieurs les Créoles nous répèteront peut-être « quand vos récoltes, en France, ſeront abondantes, & que vous nous en fournirez en ſuffiſante quantité & à bas prix, nous n’en extrairons pas d’ailleurs ; mais ſi par malheur vos bâtimens n’arrivent pas au moment de nos beſoins ou de nos caprices, ou que vos comeſtibles ayent pris à cette époque un peu de cours, on lâchera alors une ordonnance, on écrira à la Nouvelle-Angleterre de venir nous apporter des farines, & on leur ouvrira nos ports en leur annonçant nos beſoins. C’eſt un trajet de dix jours ſeulement, pour aller à Baltimore ou Philadelphie ; par ce moyen, nous aurons des proviſions pour ſix ou huit mois, & vos marchés de France regorgeant de tout, chercheront ailleurs où ils pourront trouver un débouché pour toute autre denrée toutefois que le vin, que les Étrangers ne peuvent pas nous fournir, &c. ».

Mais, Meſſieurs, pouvez-vous de bonne foi conteſter qu’un armement ne peut ſe faire tout en vin, dans quelque port que ce ſoit ; que ſi on l’envoit uniquement chargé de vins, il ſeroit obligé de reſter un an dans la Colonie pour vendre toute ſa cargaiſon, que dans ce long intervalle les grandes chaleurs du pays en auroient bientôt détérioré les parties qui ne ſeroient pas vendues tout de ſuite, & qu’enfin un pareil ſéjour dans l’un ou l’autre de vos ports ruineroit de frais cette expédition ?

Il faut encore ajouter, à l’appui de ces obſervations, que les Américains obtenoient l’admiſſion chez eux des navires étrangers, il ſe feroit les trois quarts moins d’armemens dans le port de Bordeaux, dont tous les aboutiſſans n’ont d’autre eſpoir & d’autre débouché que cette intéreſſante ville.

Il y a cent moulins ſitués ſur les rivières de la Garonne, la Gironde, le Tarn, le Lot & la Baïse, qui ne ſervent qu’à moudre des farines pour les poſſeſſions que nous avons au ſud du Tropique : en ſortant de ces moulins, ces matières paſſent entre les mains de cent cinquante fabriques ou minoteries qui font travailler dix milles ouvriers, leſquels manqueroient tous de pain, s’ils n’avoient ce moyen de ſubſiſtance. Les reſſources que cet important commerce intérieur procure dans les provinces, favoriſent la navigation des rivières, & fourniſſent à la Nation des milliers de marins, qui ſe font un plaiſir & un devoir d’être utiles à leur Patrie, en combattant dans l’occaſion pour elle.

Ne ſeroit-il donc pas de la plus grande impolitique de conſentir à aucune des demandes de Meſſieurs les Colons ; ne ſont-ils pas François comme nous, ne prétendent-ils pas l’être, ne doivent-ils pas par conſéquent contribuer aux charges & à la proſpérité de l’Etat ? Eh ! bien, ils ne le font pas ; car il y a tels propriétaires d’habitations à Saint-Domingue, qui poſſèdent 300 000 livres de rente & plus dans ce pays là, & qui ne payent preſqu’aucune contribution. Leurs terres ne ſont pas du tout impoſées, il n’y a que leurs Nègres qu’on impoſe, à raiſon de 3 livres par tête ; un habitant en a-t-il quatre cents ? il en déclare trois cents ſeulement : cela fait 900 livres argent des Colonies, & ſe réduit à la médiocre ſomme de 600 livres tournois, tandis qu’en France le Poſſeſſeur d’un pareil revenu en terres payeroit de 30 à 40 000 liv. à l’Etat.

Meſſieurs les Américains objecteront-ils que leurs ſucres, cafés, indigos, cotons, cacao, &c. payent des droits ? Oui, c’eſt vrai, mais ce n’eſt pas eux, c’eſt le commerce qui les ſupporte. Oh ! mais (diront-ils) quand nous expédions nos revenus, vous faites le commerce & vous en courez la chance : quelle mauvaiſe manière de raiſonner !…

Le Gouvernement, ſage dans beaucoup de parties, avoit eſſentiellement favoriſé les Colonies, en les affranchiſſant de tous droits ſur les comeſtibles & les marchandiſes sèches : d’après cet avantage, le Négociant s’eſt livré avec confiance à des ſpéculations, il a fait aux Colons les avances de ſa fortune & ſouvent de celle d’autrui, il leur a ſacrifié ſon crédit, ſes reſſources, & aujourd’hui que la France ſe trouve créancière des Colonies pour plus de cinq cents millions, leurs habitans veulent qu’il leur ſoit permis de tirer les articles dont ils ont beſoin de l’Etranger, afin de ſe ſouſtraire à leurs créanciers primitifs, en faiſant paſſer au dehors & ſous le voile d’une prétendue néceſſité toutes les productions de leurs îles ; quelle ingratitude !…

Que l’auguſte Aſſemblée qui préſide & qui a déjà ſi heureuſement travaillé au bonheur de la Nation, veuille ne pas s’inquiéter des clameurs de Meſſieurs les Colons, & qu’elle daigne s’en rapporter aux Commerçans de France pour l’approviſionnement des Colonies : elles ont éprouvé quelquefois, il eſt vrai, des momens de diſette & de cherté, mais ils ont été courts, & il eſt inconcevable que des gens mal intentionnés aient oſé tromper un honorable Membre de l’Aſſemblée Nationale, lors de ſes Séances à Verſailles, au point de lui avoir fait avancer, par leurs infidèles inſtructions, qu’il falloit un barril de farine pour nourrir chaque Nègre.

Tout le monde ſait qu’on ne nourrit les Nègres en Amérique qu’avec les vivres du pays, tels que la caſſabre, les ignames, bananes, pommes de terre, farine de magnoc, mahi, bled d’Eſpagne, pois, &c. & que ce n’eſt que dans les très-grandes ſéchereſſes, que l’habitant ſucrier achète quelquefois de vieilles farines pour faire du biſcuit pour ſes Nègres, auxquels il en fait diſtribuer deux ou trois fois par ſemaine.

Voici un fait de la connoiſſance de tous ceux qui ont habité quelque temps l’Amérique, qui doit tranquiliſer à jamais les dignes Arbitres de la Nation Françoiſe ſur le ſort des habitans de ce beau pays, le plus riche & le plus fécond de tous les coins de la terre, tant par la nature de ſes produits que par celle de ſa poſition qui lui a donné pour voiſins les Anglo-Américains. Ces derniers ont formé pour Saint-Domingue un Entrepôt aux îles Turques ; cela n’empêche pas que la Martinique, la Guadeloupe, Sainte Lucie & Marie-Galante, n’en ayent auſſi pour elles à Saint Euſtache, à Saint Barthélémy & à Saint Thomas, dont leur intelligence leur fait tirer le plus heureux parti.

Ces îles Turques ſont à vingt lieues du Cap François : elles appartiennent aux Anglois ; mais ils les ont, en quelque ſorte, abandonnées à cauſe de leur extrême aridité, ne pouvant y faire rien venir ; il y a au milieu de ces petites îles une rade où les navires ſont en ſûreté & dont les nouveaux Angleterriens ont ſoin de profiter, car ils y ont toujours des bâtimens mouillés chargés de farines : de temps en temps, ces bâtimens ſe préſentent devant le Cap & déchargent dans des bayes ou Anſes que MM. les habitans ſe font un plaiſir de leur ménager pour leur propre avantage, puis ils retournent prendre leur poſte aux îles Turques ; quant à ceux qui ont reſté au mouillage ils ſont ſi nombreux qu’il y en a ordinairement de vingt à vingt-cinq, ayant enſemble à leur bord quinze à vingt mille barils de farine ; il ſort alors des ports du Cap pluſieurs petits bâtimens caboteurs François, qui prennent leurs expéditions comme chargés en farines, mais les barils de France dont ils ſont pourvus ſont vîdes ; ces bâtimens ſe rendent enſuite aux îles Turques & tranſvaſent la farine Américaine dans les barils François, puis ils vont les vendre enſuite le long de la côte ou entrent dans quelque port en diſant qu’ils viennent du Cap. Ceux du Port-au-Prince, Saint Marc, Leoganne &c., font à l’envi le même cabotage & vont pareillement décharger leur cargaiſon dans un autre port que celui où ils ont pris leur expédition. On doit juger par-là ſi ce Commerce interlope ne porte pas un coup mortel à celui de la France, & s’il n’eſt pas bien ſurprenant que MM. les Colons en feſant ce commerce prohibé, prétendent encore que pendant la guerre & lorſque leurs côtes ſeront menacées par l’ennemi, nous allions expoſer nos biens & nos vies pour les défendre.

Je me ſouviendrai toujours de ce jour mémorable où la Nation aſſemblée dans la ſalle du jeu de Paume, prouva au Deſpotiſme combien elle connoiſſoit ſes forces. Ce fut dans ce beau moment où la Députation de Saint-Domingue ſe préſenta pour être admiſe auprès de cet Auguſte Sénat ; M. de Gouy d’Arcy porta la parole à-peu-près dans ces termes : « Meſſieurs, nous nous ſommes donnés bien jeunes à Louis XIV, nous avons fondé depuis une Colonie bien puiſſante, nous la donnons à la Nation & nous profitons avec ardeur de ce premier moment pour vous offrir l’hommage de notre reſpect & de notre reconnoiſſance, &c. ». Après une pareille déclaration & les proteſtations d’un auſſi noble dévouement, on ne devoit pas s’attendre à voir ſitôt MM. les Colons chercher à ſe ſouſtraire aux engagemens qui en dérivent : leur patriotiſme & leur déſintéreſſement a-t-il pu être de ſi courte durée ? Fatal empire de l’intérêt perſonnel ! ils ont mieux aimé renoncer au titre glorieux d’Enfans de la Nation, que de concourir aux ſuccès du Commerce d’une Métropole, qui leur fut dans tous les temps ſi utile !…

Je vais réſumer et peu de mots ces réflexions trop rapides.

Meſſieurs les Colons croyent pouvoir dire aux Armateurs des ports de France : » Vous nous avez négligé, vous avez laiſſé manquer de vivres en diverſes circonſtances, &c. ». Ah ! ne les croyez pas, ces Américains ſi cupides, ils ne ſont pas auſſi à plaindre qu’ils l’ont prétendu : mais le Globe entier a-t’il jamais vu deux années comme en 1788 & 1789 ? La premiere a offert dans toutes nos provinces déſolées le malheureux exemple d’une diſette telle, qu’on n’en vit jamais, & la ſeconde ſi fertile en grands évènemens dans preſque toutes les parties du monde & particulièrement dans l’Empire François, que tous les genres de circulation & de communications de Commerce ont dû neceſſairement y être interrompus. Les Campagnes ont craint juſtement de manquer de bled par l’allarme que les Ennemis du bien public ſe plaiſoient à ſemer parmi le Peuple.

Les Américains oſeront peut-être répéter encore à la Métropole, laiſſez-nous, abandonnez-nous à nous-mêmes, &c… Mais ſont-ils aſſez forts pour ſe garantir des entrepriſes d’une puiſſance qui auroit l’ambition de les conquérir ? Eh ! de quel droit voudroient-ils nous faire renoncer à une propriété qui a coûté tant de ſang & d’argent à la France !

Je diſcutois ces jours derniers avec un habitant de la Guadeloupe qui me diſoit : « Nous étions bien plus heureux quand nous appartenions aux Anglois, nous n’étions point inquiétés & les Anglo-Américains nous approviſionnoient à bas prix, &c… Je lui répondis, ils devoient bien le faire dans ce temps-là, Monſieur, puiſque ces Angleterriens ne feſoient qu’un même Royaume avec la Mère-Patrie qui les autoriſoit à approviſionner les Antilles. J’ajoûtai : ce fut un beau iour auſſi pour les Colons, que celui où les Anglois s’emparèrent de la Guadeloupe, car cette île devoit à cette époque à la France plus qu’elle ne valoit. Les Habitans jouïrent dès ce moment de leurs entiers revenus par la faculté qu’ils acquirent de ſolder leur compte avec elle dans cette belle journée. Il eſt doux, il faut l’avouer, de changer de Gouvernement en pareille circonſtance pour ſe ſouſtraire aux pourſuites de ſes créanciers, &c.

Je crois qu’il convient, après avoir pris des renſeignemens des perſonnes éclairées qui connoiſſent le mieux les Colonies, de faire des loix ſages pour en réformer l’adminiſtration & le régime, & qu’il n’y a lieu à délibérer ſur l’objet des réclamations de MM. les Américains.


À PARIS. De l’Imprimerie de L. Potier de Lille, rue Fayart, No. 5.