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Océan vers/Pour qui donc me prend-on qu’on parle de la sorte ?

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XX

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Pour qui donc me prend-on qu’on parle de la sorte ?
Je suis l’homme de fer. Ô vieux hurleurs crasseux.
Moines, tas de niais et tas de paresseux,
Faites de l’huile sainte avec l’huile d’olive.
Vendez des oremus, mettez de la salive
A vos doigts pour tourner les pages du missel,
Tondez vos crins, mangez de la bouillie au sel,
Brûlez d’un air béat vos baguettes de cire.
Mais sachez que je suis le baron votre sire !
Ne venez pas croiser la route où nous marchons.
Prosternez-vous devant le casque, capuchons !
Voici l’aigle : hiboux, prenez votre volée.
L’épée est mon missel, mon froc, c’est la mêlée.
Je suis l’homme qui vient portant au poing l’effroi.
Les chevaux effarés soufflent autour de moi.
Allez, psalmodiez, braillez comme des ânes.
Midi met une flamme au bout des pertuisanes ;
Je n’ai jamais porté, moi, que ce cierge-là !