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Océan vers/Promeneurs qui hantez la terrasse sablée

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XI

Promeneurs qui hantez la terrasse sablée,
Ô badauds qui tracez dans la poudreuse allée.
Avec vos longs bâtons, à l’ombre des vieux ifs.
L’hiéroglyphe obscur de vos rêves oisifs.
C’est pour vous ici-bas que tout héros travaille.
Tel grand homme a gagné bataille sur bataille
Suivi de trois cent mille illustres chenapans ;
L’empereur a donné l’avant-garde à Compans,
Le centre à Ney, la gauche à Rapp, à Soult la droite ;
Il a caché Montbrun dans une gorge étroite ;
Il a, dans la fumée et l’afïreux bruit que font
Six cents canons tonnant dans le ravin profond.
Sur les ponts de bateaux dont le bois tremble et crie.
Lancé le roi de Naple et la cavalerie ;
Le sort fait triompher Wellington et Bliicher
Et dans les mauvais jours le sort fait débarquer
Joachim au Pizzo, Napoléon à Cannes
Pour mettre en mouvement la pointe de vos cannes !