Octobre en fleur/2/028

La bibliothèque libre.
Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 77).

XXVIII.

SENTIERS CREUX.


Les jolis sentiers creux jaunes et violets
De sable couleur d’or et de fleurs de bruyère,
Les chemins de silence et de rêve où j’allais,
Menant, comme un enfant, mon âme à la prière,

Les jolis sentiers creux feutrés de mousse, aux troncs
Des vieux chênes touffus où murmurait la brise,
Où le soleil au sol faisait trembler des ronds,
Où j’adorais mon Dieu mieux que dans une église,

Mes jolis sentiers creux, on me les a détruits,
Pour aplanir le sol et faire un cimetière,
Un vrai champ de repos et de paix, loin des bruits
Du village, endormeur dans la mer de bruyère.

Oh ! laisse, bûcheron, pour quand j’y vais dormir,
Un seul arbre debout, les rameaux en offrandes,
Pour que vienne la brise y doucement gémir
Et tendrement chanter le loriot des landes.