Octobre en fleur/4/079

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Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 229).

LXXIX.

TA PRÉSENCE.


Ta présence réelle est comme un vin trop fort
Et je sens que l’Amour est frère de la Mort.
Ta présence réelle, ô bien-aimé ! m’enivre
Et j’ai peur que mon cœur n’éclate et ne se livre.
Comme un enfant, la nuit, effrayé des éclairs,
Dans ma nuit de douleur, j’ai peur de tes yeux clairs.
Ta présence rêvée est comme l’ambroisie,
Divinisant mon doux amour qu’elle extasie.
Ta présence rêvée est, le long du chemin,
Comme une main d’ami qui fondrait dans ma main,
Comme à la fleur qui meurt de n’être pas baisée,
La caresse et les pleurs câlins de la rosée.
Mais pour jouir de ta présence en rêve il faut
Ta présence réelle — oh ! viens à moi bientôt !
Il faut ce trouble ardent pour ma suprême joie.
Pour que je t’aime en rêve il faut que je te voie.