Octobre en fleur/4/107

La bibliothèque libre.
Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 263).

CVII.

FLEUR DE TENDRESSE.


Et tu n’as pas cueilli la fleur de ma tendresse
Et je m’arrête en vain sur le pas de la porte,
Pour voir si tu reviens vers mon jardin. — Qu’importe
Pour toi ? La vie encore a pour toi la promesse.

Mais pour moi, c’est la fin, demain, je serai morte.
Je n’aurai pas connu l’émoi de ta caresse.
Et dans la couche froide où l’espoir me délaisse
Je ne dormirai pas, car ma peine est trop forte.

Et toujours, comme aux nuits d’insomnie et de fièvres,
Je verrai me tenter la rougeur de tes lèvres,
Comme le fruit promis à la soif de Tantale,

Ta bouche, ô mon amour ! que tu m’aurais donnée
Pour ma fleur de tendresse — incueillie et fanée,
Au jardin de mon cœur, où pleuvent ses pétales.