L’heure est lente et les jours sont lourds.
Viens, doux poète, à mon secours,
Dis ton poème, car j’ai peur
De rester seule avec mon cœur.
Endors mon cœur languide et las
Qui voudrait vivre et ne peut pas,
Que si longtemps je berce en vain
Et qui se meurt d’un mal divin.
Sous la caresse de ton chant
Pleure mon cœur agonisant.
Non, doux poète, il ne faut pas
Un chant d’amour pour mon cœur las.
Dis d’autres chants pour sa langueur,
Car c’est d’amour que meurt mon cœur.
Depuis que lui sourit l’Ami.
Mon cœur brûlant n’a plus dormi.
Chante l’automne et ses couleurs,
Sa douleur et la mort des fleurs.
Oh ! vois, mon cœur s’est endormi,
Il oubliera le doux Ami.
Oh ! mêle à ta berceuse encor
Le vent dans les feuillages d’or. —
Mon cœur a froid, mon cœur est lourd,
Mon cœur malade est mort d’amour.
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