Ode (Eschenbach)

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Ode
Traduction par Guillaume Alfred Heinrich.
A. Franck (p. 226-227).


Note II.

traduction de l’ode vi de wolfram d’eschenbach.



Ursprinc bluomen, loup uz dringen.
(Voy. Lachmann, p. 7.)

On voit les fleurs éclore et les forêts se couvrir de feuillage ; le doux zéphir de mai rappelle aux oiseaux leurs chants accoutumés ; mais moi, ô femme chérie, je puis aussi entonner de nouvelles chansons, même quand les frimas ont glacé la terre, même quand on me refuse ma récompense ; tandis qu’après l’été, on n’entend plus retentir la voix des joyeux hôtes des forêts.

Lorsque les gouttes de rosée font étinceler les fleurs aux rayons du soleil levant, quand les oiseaux les plus gais, les plus harmonieux, bercent au printemps leurs petits au bruit d’un doux ramage, lorsque le rossignol ne sommeille point, alors, moi aussi, je veille ; je chante et sur la montagne et dans la vallée.

Mes chants veulent trouver grâce devant toi, femme chérie ! Viens à mon secours ; car je ne puis vivre sans toi. Laisse-moi te consacrer cet hommage que je te voue à jamais, que je te voue jusqu’à la mort. Que tes faveurs me consolent, qu’elles apaisent mes longues douleurs.

Noble dame, mes hommages pourront-ils obtenir qu’un de tes arrêts favorables me rende la joie, que mes peines s’évanouissent, et qu’un amour aussi fidèle reçoive une douce récompense ! Ta bonté me force à te célébrer dans mes vers, peu de temps, si tu repousses mes vœux, longtemps, si tu me rends à la vie.

Noble dame, ta bonté qui me charme, et ton dédain de mon amour ont suspendu le cours de mon bonheur. Veux-tu consoler mon âme ? Une douce parole sortie de ta bouche a tant de charme pour moi. Détourne loin de moi les maux dont je me plains, afin que je puisse encore goûter quelque félicité en cette vie.


Note III.

de diverses reliques analogues au saint graal.


La chronique de Mathieu Paris (Adann. 1247) nous atteste que le patriarche de Jérusalem envoya au roi d’Angleterre Henri III quelques parcelles du sang du Christ, qu’on croyait avoir retrouvées en Palestine. Ce fut un Templier qu’on chargea du message.

L’abbaye de l’île Barbe, près de Lyon, prétendait aussi posséder le vase où avait été instituée l’Eucharistie ; et l’un des vieux historiens de ce couvent, discutant l’authenticité de cette relique, nous fournit de curieux renseignements sur d’autres reliques semblables qu’on vénérait en divers lieux. Nous le laissons parler sans rien changer à son naïf langage :

« La narration de la Coupe pretieuse, qu’on prétend avoir servy à la dernière Cœne, et la Prophetie de ce bon Evêque venu de Grèce pour l’honorer ne sont pas mieux appuyées… Je reconnois pourtant qu’en l’an MDXXXV nous avions dans nôtre Eglise certaine Coupe de grand prix. Coupe dy-je qui servit de curée aux derniers hérétiques l’an MDLXII. Mais qu’elle ait servy à la dernière Cœne pour l’institution de la saincte Eucharistie, c’est ce qui reste à prouver aussi bien que ce que l’on dit d’une pièce semblable qui se trouve en la ville