Odes (Horace, Leconte de Lisle)/I/31
Traduction Leconte de Lisle, 1873
Que demande le poëte à Apollo sur l’autel dédié ? Que demande-t-il en versant de la patère un vin nouveau ? Non les abondantes moissons de la grasse Sardinia,
Non les beaux troupeaux de la brûlante
Calabria, ni l’or, ni l’ivoire Indique, ni les campagnes
que le Liris, le fleuve taciturne, mord de son eau
tranquille
Qu’ils répriment de la serpe les vignes de Calénum, ceux à qui les a données la Fortune ! Que le riche marchand boive dans des coupes d’or les vins échangés contre les choses Syriennes,
Étant aimé des Dieux, car, trois et quatre fois par an, il revoit impunément la mer Atlantique Les olives me nourrissent, et la chicorée, et les mauves légères.
Accorde-moi, Latoïde, de jouir de ce que je
possède, et que je puisse, je t’en supplie, l’esprit
libre, ne point connaître une honteuse vieillesse et
n’être pas privé de la cithare !