Odor di femina/Colette l’aimable Fermière

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G. Lebaucher, libraire-Éditeur (p. 7-16).

COLETTE, L’AIMABLE FERMIÈRE


Écœuré par les senteurs affadissantes qu’exhalent les dégrafées musquées et fardées de tous les mondes, véritables poupées en cire, qui se livrent à vos caresses, veules et inertes, sans la moindre ombre de pudeur, incapable d’une étincelle, je fus pris de la fantaisie d’essayer du piquant des amours naturalistes. Je quittai Paris, dans les derniers jours de Mai, venant m’installer pour six mois dans mes terres, dans un coin du Midi, où les femmes ne sont pas en carton pâte, où de la belle chair fraîche recouvre les os. Elles ont un libre langage, et sont en général d’un accès facile, sans pour cela être dévergondées.

Elles entendent sans sourciller les plaisanteries les plus raides, les mots les plus crûs, répondant sur le même ton, sans cependant consentir à la bagatelle dès le premier assaut ; mais peu d’entre elles, filles ou femmes, résistent à l’appât d’un beau louis d’or, qu’elles mettent plus de quinze jours à gagner, parfois plus d’un mois, et qui leur permet d’ajouter des colifichets à leur parure, fières d’écraser leurs compagnes de leur luxe.

Aussi viens-je de me vautrer, honni soit qui mal y pense, dans la nature jusqu’au cou, fermières, faneuses, moissonneuses, vendangeuses, femmes et filles m’ont fourni des terrains d’expériences, et j’ai trouvé là toutes les senteurs inhérentes à leur sexe, la véritable « odor di femina ».

Si la première impression est un peu défavorable, on s’y fait vite, car on trouve dans ces bras robustes des étreintes vigoureuses, sur ces corps plantureux, à la chair ferme et dure un vrai coussin élastique, tandis que vous êtes voluptueusement et chaudement logé dans les charnières satinées, aux lèvres fraîches et vermeilles, que n’ont pas fanées des contacts compromettants, et dont les porteuses y vont de bon cœur et de bonne croupe, vous faisant sauter sur leur ventre, en prenant une bonne part à votre plaisir, surtout quand vous avez affaire à une femme mariée qui, n’ayant pas à redouter les suites, ayant dans son mari le pavillon qui endosse la marchandise, fait le meilleur accueil à votre offrande.

Avec les filles, je suis plus circonspect, on devine pourquoi, excepté quand je voyage dans la voie opposée, où l’on peut s’épancher sans danger, car je ne trouve guère de récalcitrantes dans ces belles encroupées, qui me prêtent volontiers leur superbe reposoir, après une première exploration, si la forteresse est toujours un peu dure à enlever, dans cette affaire il n’y a que le premier pas qui coûte. Je dis belles encroupées, car elles ont toutes des croupes rebondies dont le développement est dû en partie aux travaux des champs qui les inclinent vers la terre, obligeant la mappemonde à s’épanouir dans cette posture penchée.

La première dont j’obtins les faveurs, un peu par force, fut Colette, la femme d’un de mes fermiers. Elle ne connaissait pas mon retour, je la surpris juchée sur une branche de cerisier, où elle avait dû grimper comme un garçon, cueillant des cerises dans son tablier. Elle ne m’avait pas entendu venir, car je l’avais aperçue d’assez loin, et comme elle me tournait le dos, je m’approchai à pas de loup jusqu’à l’arbre sur lequel elle était perchée.

Ce n’est pas la coutume chez les femmes de la campagne de porter des pantalons, aussi en levant le nez, j’eus sous les yeux des perspectives fort alléchantes, un peu dans l’ombre sous les jupes et dans le crépuscule qui tombait, mais je voyais assez de la chair nue des jambes et des cuisses pour me rendre compte que la jeune femme était bien roulée. En ce moment elle fit un mouvement et m’aperçut le nez au vent ; la surprise qu’elle éprouva faillit lui être fatale, elle glissa sur la branche, je tendis les mains pour l’attraper au vol, mais après avoir lâché son tablier, laissant les cerises dégringoler, elle s’accrocha, et resta à califourchon sur la grosse branche, les jupes retroussées très haut, laissant voir jusqu’aux fesses.

Elle n’osait faire un mouvement, et restait exposée dans une indécence qui me comblait d’aise. Enfin sur mon conseil, elle s’avança en s’aidant de ses mains sur la branche, m’offrant les plus aimables horizons, surtout quand elle embrassa le tronc de l’arbre, pour se laisser glisser à terre, où je la reçus dans mes bras. Elle était toute interdite, et moi tout allumé par le souvenir des excitantes nudités dont elle venait de régaler mes yeux, et je me demandais comment j’allais lui faire payer son larcin.

Au lieu de m’amuser à la gronder, je la tenais serrée contre moi, pressant sous mes mains une belle gorge libre de corset, dont je sentais palpiter les gros seins sous la légère toile comme s’ils étaient nus, tout en l’embrassant fortement sur ses grosses lèvres rouges, qu’elle m’abandonnait, et en lui vantant les charmes ravissants qu’elle venait de m’exhiber si indécemment. Je voyais une rougeur pudique envahir ses joues, malgré la nuit qui tombait. Je m’avisai de poser ma main sous ses jupes, elle ne fit pas la moindre résistance, mais elle serrait énergiquement les cuisses, comme pour m’empêcher de gagner les hauteurs pudibondes.

Devant cet obstacle, je m’avisai de prendre un détour, qui réussit généralement, je tournai la difficulté, en venant par derrière, faisant glisser ma main sous les fesses par la large fente qui offre un facile passage à l’invasion de ces parages, et malgré la défense toujours énergique des cuisses, j’arrivai facilement au but par cette voie large et glissante. Comme si elle n’attendait que ça pour se déclarer vaincue, Colette écarta les cuisses, et je pus enfin la caresser tout à mon aise. Son con brûlant consentait lui aussi, car il s’ouvrait sous mes doigts comme pour les engager à entrer. Ses genoux ployaient, elle s’affaissait peu à peu, si bien qu’elle s’assit enfin, et glissa étendue sur le gazon.

Je portai mes doigts sous mon nez, ils fleuraient un peu la crevette, mais l’odeur était très supportable et la pensée que j’eus de m’arrêter en chemin n’eut pas la durée d’un éclair ; puis, ce que j’allais y mettre aurait joliment eu tort de faire le dégoûté ; si c’eut été l’organe délicat de la parole, peut-être aurais-je hésité, mais sire Jacques n’avait pas le droit de se montrer difficile, il n’avait pas toujours occupé des logis aussi avenants. Et vive la nature d’ailleurs ! Elle était trop engageante cette offre que me faisait l’ouverture béante, pour que je restasse muet, et je vins m’étendre sur le corps qui attendait le mien, bien que cette posture ne fut pas sans danger à cause des surprises possibles dans ce clair obscur.

J’entrai dans une véritable fournaise, assez difficilement, malgré la bonne volonté qu’y mettait la jeune femme, qui n’avait pas eu d’enfants depuis deux ans de mariage, et j’ai un volume assez coquet. Par exemple, je ne sais pas de qui elle avait pris des leçons, mais elle jouait du croupion, comme la plus habile praticienne que j’aie tenue sous moi, et ici on sentait que c’était la nature qui agissait et non le talent, elle me secouait sur son corps et elle y allait de si bon cœur, qu’elle s’épancha deux fois pendant qu’elle me tirait des larmes de plaisir.

Je l’aidai à ramasser les cerises répandues, je lui glissai en même temps une pièce d’or dans la main, qu’elle eut l’air de refuser, mais qu’elle engloutit fort bien dans la poche de son tablier. Comme elle était à genoux, pour ramasser les cerises, penchée en avant, cette posture engageante m’invita à la prendre en levrette.

Je vins derrière elle lançant ses jupes sur ses reins, mettant au jour, si on peut parler ainsi à cette heure, le beau reposoir arrondi. Elle comprit ce que je lui voulais, connaissant sans doute la posture, car elle pose ses mains à terre, s’accrochant à l’herbe, pour s’arc-bouter et recevoir le choc sans broncher. Elle avait une superbe paire de fesses, que je n’avais pas pu bien voir à cheval sur la branche ; je passai sous cette belle arche de chair, me glissant dans la fournaise toujours ardente, quoique humide de la récente escarmouche, plus facilement que la première fois, entre les parois lubrifiées. Elle me devança encore, malgré le plaisir indicible que j’éprouvais à heurter ses superbes fesses rebondies. Je l’inondai jusqu’au cœur.

Nous nous en allâmes chacun de notre côté. Cet opulent fessier, si abondant, si ferme, si élastique me hantait la cervelle depuis que je l’avais pressé sous mon ventre, pendant la fouille en levrette. Chaque fois que je la rencontrais seule chez elle, je profitais de l’occasion pour découvrir le charmant objet et le caresser, la prenant ainsi pour sentir ses belles fesses, blanches comme celles d’une duchesse, contre ma peau ; mais je n’avais pas eu encore le loisir de me loger dans l’arrière-train, opération délicate, pour laquelle il faut du temps et des précautions. Je l’y préparais de longue main, et enfin un beau jour que nous avions tout notre temps, elle consentit à m’y recevoir.

Elle se lavait à grande eau maintenant, je le lui avais conseillé pour une surprise que je lui ménageais, et que je ne me serais pas avisé de lui faire à l’époque où elle se lavait à la hâte avec trois gouttes d’eau, en faisant sa toilette matinale. Comme nous avions du temps devant nous, et que nous ne courions aucun risque, je commençai par la surprise.

Jamais femme étonnée comme celle-ci, quand elle me vit inaugurer le divertissement inconnu d’elle. Elle m’écartait de ses deux mains, reculant son derrière, comme si elle était honteuse de me voir agenouillé devant ce qui s’ouvre pour pisser, mais j’insistai si bien que, trouvant la chose bonne, exquise, elle se laissa faire, me portant son con satiné, l’appuyant fortement et se frottant sur mes lèvres, pressant ma nuque de ses deux mains, goûtant trois fois sans une cesse une volupté ineffable.

Je l’installai ensuite sur le bord du lit et je vins sous ses jupes troussées attaquer la place forte, après avoir contemplé et caressé le beau derrière bien propre et bien blanc. Elle fut encore surprise des caresses inédites que prodiguaient à ce coin délaissé du mari, mes lèvres et ma langue la préparant à me recevoir. Elle m’aida sur mon conseil, à percer l’étui, malgré la souffrance inséparable d’un premier début, que lui causait l’élargissement de l’entrée plissée, par la grosse machine, s’enfourrant péniblement dans les parois dilatées, jusqu’aux profondeurs de l’abîme. Je dus la secourir de mes doigts glissés sous sa toison noire, et bien qu’elle vint de payer plusieurs fois sa rançon, elle éclata en pleurs avant moi, elle jouissait encore, soufflant comme un blaireau, quand elle se sentit pénétrée jusqu’aux entrailles.


Je lui montrai à emboucher la trompette en lui recommandant de se retirer avant l’issue de l’événement, mais quand elle sentit venir la pluie, elle garda le robinet dans la bouche, avalant toute la décharge jusqu’à la dernière goutte, sans éprouver le moindre haut le cœur. Cette obstination à téter mon sucre d’orge, malgré ma recommandation, ne fut pas le moins agréable de l’affaire.

C’était une compensation à la rosée que j’avais lampée dans sa fontaine d’amour, me dit-elle en s’essuyant les lèvres.

  1. Aurait été imprimé en réalité à Paris, mais inscrit Montréal en contrefaçon. Voir Histoire du livre et de l’imprimé au Canada