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Odor di femina/Marianne rentre en scène

La bibliothèque libre.
G. Lebaucher, libraire-Éditeur (p. 44-53).

MARIANNE ENTRE EN SCENE


La moisson arriva sur ces entrefaites. Le trio d’aimables encroupées continuait à me fournir de plaisirs variés, interrompus par des repos forcés, car je devais saisir l’occasion aux cheveux, et je n’étais pas d’ailleurs fâché d’avoir quelque répit ; avec des vampires de ce calibre, il aurait fallu l’inépuisable « massue » d’Hercule, cependant pour un viveur blasé, je ne m’en tirais pas trop mal.

Parmi les moissonneuses, il y avait une jeune femme dont le mari touchait les bœufs dans une de mes fermes. Elle était au mieux avec Janine depuis qu’elle était devenu sa voisine en se mariant. J’avais remarqué depuis longtemps son joli écrin de perles luisantes, fines et serrées, qui témoignaient par leur nacre éblouissante, des soins quotidiens qu’elle en prenait, à l’encontre des paysannes, qui laissent à la nature le soin de les entretenir, et qui, cependant, les ont plus blanches, les ayant saines et bonnes, que plus d’une citadine qui en prend le plus grand soin.

Marianne les montrait à tout bout de champ, surtout quand je lui en vantais l’éclat. Mais elle les cachait obstinément derrière ses lèvres closes, qui cessaient de sourire, dès que j’essayais de pousser une pointe dans le domaine de ses charmes cachés. Elle devenait sérieuse quand je tentais de la séduire, et elle avait jusqu’ici repoussé mes avances par un refus obstiné, qui se traduisait par un signe de tête négatif.

La moisson touchait à sa fin, on devait fêter le lendemain, comme d’habitude, la fin des travaux, par un repas de Gargantua, qui commençait vers midi, pour finir à l’entrée de la nuit, et auquel prennent part tous ceux et celles qui ont été occupés à la récolte. Marianne en était naturellement et son mari aussi. La table fut dressée cette année dans la cour plantée d’arbres, qui précède ma maison d’habitation. Quand le repas fut terminé, les femmes des fermiers et les filles aidèrent à la desserte, entre autres Marianne et Janine.

J’ouvris le bal à la nuit tombante. On dansait aux sons d’un crin crin dont raclait le ménétrier du village, qui cumulait ces fonctions avec celles de tourneur et de rempailleur de chaises, sur la pelouse éclairée par des lanternes vénitiennes suspendues aux arbres. Des groupes d’hommes et de femmes buvaient du sirop et du vin à la française dont ils raffolent, que j’avais fait préparer sur une table dressée auprès de l’estrade du ménétrier.

Quand j’eus ouvert le bal, je ne vis plus Janine ni son amie, qui avaient quitté la danse, et je me mis en quête des deux fugitives, comptant les retrouver dans les environs, supposant qu’elles s’étaient écartées pour satisfaire à quelque besoin naturel.

Je fis quelques pas dans le bois, m’avançant à pas de loup pour les surprendre en fonctions, mais je ne découvris rien ; elles n’avaient pas dû cependant s’écarter davantage, car plus loin l’obscurité était profonde dans l’épaisseur du bois, à l’exception de quelques éclaircies, traversées par quelques faibles rayons de lune.

Comme j’allais retourner sur mes pas, j’entendis des chuchotements, puis des bruissements comme des lèvres qui se prennent et qui se quittent, dans un échange de baisers, puis le silence, coupé par des soupirs étouffés. Bon, me dis-je, voilà deux amoureux, qui échangent de doux propos, n’allons pas les troubler dans leurs tendres épanchements.

Fermons les yeux,
Ne gênons pas les amoureux,


comme dit la chanson.

Je restai planté là, masqué par un buisson, qui me dérobait aux regards, attendant qu’ils eussent terminé leurs ébats, je devinerai bien qui ils sont à leur tournure, si je ne puis voir leurs visages, ça ne peut leur porter préjudice.

Après un long échange de soupirs, je vis deux ombres enlacées paraître dans le sentier. Les imprudents, ils revenaient ensemble. Je retenais mon souffle. À mesure qu’ils avançaient, il me semblait reconnaître deux femmes. Bientôt je n’eus plus de doute, c’était bien deux femmes, Janine et son amie, qui venaient de s’aimer à la façon des tourterelles de Lesbie. Je croyais que ce vice charmant ne sévissait que dans les villes, où mondaines et demi-mondaines s’accouplent dans un collage étroit quand cette passion leur cuit sous le chat.

Eh ! parbleu, voilà l’eau de Cologne expliquée. Janine, la chaude fille agréablement surprise par les savoureuses caresses de mes lèvres, là où, ne se doutant pas qu’on pût mettre la langue, elle devait mettre le doigt, avait été tellement ravie de l’exquisité de ce baiser onctueux, qu’elle n’avait pu résister au plaisir de faire part à sa bonne amie de l’indicible enchantement que lui avait révélé ma langue raffinée. Le petit goût acide que le doigt ne trouvait pas, leur avait déplu, et elles y avaient remédié par le meilleur moyen, qui est le seul d’ailleurs, en rendant ce coin-là propre et odorant par des bains parfumés.

Je me promettais, maintenant que j’avais surpris leur secret, d’approfondir le mystère, en allant au fond des choses sous les jupes de Marianne, qui aurait bien mauvaise grâce à faire encore la récalcitrante.

L’occasion ne tarda pas à s’offrir. La jeune femme du toucheur de bœufs, qui avait quitté son amie un moment pour aller à la cuisine, me frôla dans le corridor où je la guettais.

— Halte là ! on ne passe pas, lui dis-je, sans acquitter les droits de passage.

— Oh ! laissez-moi, monsieur, on pourrait nous surprendre, et mon mari…

— Votre mari est dans les vignes du Seigneur, et il s’inquiète peu à cette heure de ce que fait sa jolie Marianne. Suivez-moi dans cette pièce, nous pourrons causer librement, à l’abri des curieux.

— Oh ! non, par exemple, je ne vous suivrai pas là.

— Alors, vous préférez, ma chère, que je raconte aux danseurs, que si vous avez quitté le bal avec votre amie Janine, c’était pour roucouler une ballade à deux voix à la lune. Vous ne m’avez pas vu à deux pas de vous, vous étiez trop bien occupées toutes deux à un joli badinage, dans lequel on n’a guère de distraction.

La pauvre femme, atterrée par cette révélation brutale, se serrait tremblante contre moi ; elle me suivit docile et domptée dans la pièce d’à côté, qui donnait sur la cour éclairée, et qui recevait du dehors une vague lueur. Je poussai le verrou en cas d’alerte.

Elle avait la tête sur mon épaule, je l’embrassai sur la bouche qui s’ouvrit, baisant les jolies dents nacrées, qui s’écartèrent, laissant passer ma langue, qui vint saluer la sienne. Je la sentais toute troublée, sa gorge libre de corset, palpitait soulevant la toile, elle tremblait de tout son corps. Je l’assis sur un fauteuil, le derrière sur le bord, et m’agenouillant devant elle, je vins renouveler, le nez sous les jupes, dans le séjour encore humide de sa dernière émotion, d’où s’exhalait une fine odeur révélatrice, le divertissement dont venait de la réjouir son amie au clair de lune. J’entendis les mêmes soupirs qu’au bois, mais plus intenses, et renouvelés deux fois très vite.

Elle ne résista pas davantage, quand je vins la pénétrer de mon dard rutilant dans la même posture, un peu gênante pour l’assaillant, mais elle s’y prêta de si bonne grâce, s’avançant sur le bord du fauteuil que je pénétrai jusqu’au fond du brûlant asile, dans lequel j’étais logé étroitement. Elle devait avoir un mignon clitoris, je l’avais déjà trouvé sous ma langue, et ma verge le frottait à l’entrée dans son va-et-vient incessant. Elle recommença à roucouler, quand elle, se sentit inondée jusqu’au cœur, car ici, je n’avais pas à me gêner, il y avait le pavillon endosseur.

J’aurais volontiers réitéré la manœuvre, mais je craignis qu’on ne la cherchât, et maintenant que j’avais franchi le Rubicon, je n’aurais qu’un signe à faire pour la faire accourir, et après l’avoir obligée elle aussi d’accepter le prix de la soumission, je dois dire qu’elle ne le prit qu’à la dernière insistance, je tirai le verrou, m’assurant que personne n’était sur son chemin, et je donnai la volée à cet oiseau rare, après lui avoir fait promettre de revenir le lendemain.

Le lendemain elle ne put pas venir, mais le surlendemain, elle était en journée à la maison, pour travailler dans la lingerie toute seule. Pour ne pas laisser soupçonner la cause qui m’y amenait, en y restant trop longtemps, j’y allai à plusieurs reprises surveillant les abords.

À ma première visite, elle rougit comme un coquelicot. Mon premier baiser sur ses lèvres la fit tressaillir de la tête aux pieds, elle suçait les miennes et me dardait sa langue ; mon second baiser fut pour l’autre bouche ; j’en profitai pour explorer les charmants environs, que je n’avais pu bien voir la veille. Elle avait une jolie motte dorée, le plus joli bec rose qu’on pût voir aux lèvres carminées, d’une fraîcheur surprenante à l’embouchure d’un con travaillé de façons si diverses, bien faites pour séduire une lesbienne huppée, qui aurait eu l’heur de mettre son nez dessus, et aussi, pour un amateur de ma trempe ; et dans ce nid taillé dans la chair vermeille, un coquet clitoris rose, luisant, raidi sur le bord, vraie prâline à croquer, sollicitait la langue, appelait le baiser.

Elle avait laissé tomber son ouvrage pour être tout entière au plaisir dont j’allais l’enivrer. Il fut si vif, qu’elle tressaillit au premier baiser, jouissant follement au dixième, roucoulant et soupirant tout le temps. Je ne quittai ces bords enchantés qu’après trois reprises qui la laissèrent pantelante.

— Janine le fait-elle aussi bien que moi, ma jolie Marianne ?

Elle fit non de la tête, rouge de plaisir et aussi de honte pudique, car jamais un homme, elle ne connaissait que son mari, ne l’avait embrassée là. Janine lui avait montré ça, il y trois semaines, et depuis qu’elles connaissaient ce joli jeu, elles avaient délaissé le doigt pour la langue.

Je voulus la prendre comme hier sur le bord de la chaise, mais elle se leva, m’indiqua le siège, où je m’assis la culotte rabattue, et quand elle me vit la queue au vent, elle vint s’embrocher elle-même, trottant sur mes cuisses, comme une écuyère consommée, me surprenant par son habileté, son mari devait aimer cette posture très commode dans le jour, surtout quand on est pressé. J’aime assez à me laisser conduire au paradis, et la mâtine, qui s’y entendait joliment, y entra avec moi, je le sentis bien quand nous nous épanchâmes de concert.

Voyant que sa monture était toujours en forme elle resta en selle, et chevaucha de nouveau si aimablement, que nous restâmes une longue minute pâmés, les lèvres sur les lèvres, repleurant de compagnie.

Elle avait de l’eau et une cuvette à sa disposition, avec un flacon d’odeur, mais elle attendit d’être seule pour procéder à sa toilette.

Je revins plusieurs fois dans la journée, j’en profitai pour la faire chevaucher à reculons, les fesses sur mon ventre. Bien que ce fût le premier voyage qu’elle fît dans cette posture, elle s’en tira à merveille, et moi, j’étais dans le ravissement, en pinçant dans mes doigts ces belles fesses mouvantes, qui se tordaient en roulement voluptueux sur mon ventre.

  1. Aurait été imprimé en réalité à Paris, mais inscrit Montréal en contrefaçon. Voir Histoire du livre et de l’imprimé au Canada