On purge bébé !/Scène IX
Scène IX
Madame Chouilloux ! Monsieur Truchet !
Ah ! non ! non ! Reçois-les ! Moi, après ça, je ne veux pas les voir.
Hein ? Mais non ! Mais non ! Bastien !… Je ne les connais pas !
Ça m’est égal, arrange-toi ! (Il sort.)
Madame Follavoine, sans doute ?
Hein ? Non !… Oui !
Elle est contre le coin gauche de la table. Toto se dissimule derrière la hanche de sa mère dont il tient un pan du peignoir devant lui.
Ah ! madame, enchantée ! (Faisant allusion à la tenue de Julie.) Je craignais que nous fussions en retard ; je vois que non.
Non !… non !… Excusez-moi, je… je n’ai pas encore eu le temps de m’habiller…
Mais comment donc ! Je vous en prie ! si vous allez faire des cérémonies… ! (Présentant.) Monsieur Truchet, mon cousin, que vous avez eu l’extrême amabilité…
Madame, je suis confus de mon indiscrétion !… pour la première fois que j’ai l’honneur… !
Mais je vous en prie… !
Et c’est à vous, madame, cette charmante petite fille ?
Oui !… oui ! seulement c’est un petit garçon.
Ah ? ah ? (Comme excuse.) À cet âge-là, n’est-ce pas ?… il n’y a rien pour distinguer.
En effet oui !…oui !
Et M. Follavoine n’est pas là ?
Si ! si, par là !… par là !
Avec le cocu !
Oh !
Comment ?
Rien ! Rien ! C’est… c’est un employé de mon mari.
Qui s’appelle Lecocu ! Ah ! Quel nom fâcheux !
N’est-ce pas ?… n’est-ce pas ?…
Et difficile à porter ! difficile !
Oui !… oui !
A-t-on idée : « Lecocu ! » (Sans transition.) Oh ! Mais ça me fait penser : Mon mari doit être arrivé !
Oui !… Oui, parfaitement ! il est là.
Aha !… avec eux !
Eux ! Qui, « eux » ?
Eh ! bien, M. Follavoine et M. Lecocu.
Ah !… Oui !… oui, oui ! Asseyez-vous donc, je vous en prie ! asseyez-vous donc !
Madame Chouilloux va pour s’asseoir (n°1) sur le canapé tandis que Truchet remonte un peu pour chercher la chaise volante. À ce moment la porte de gauche s’ouvre et Chouilloux surgit, suivi de Follavoine. Ils parlent tous deux à la fois.