Ordonnance du roi François Ier, donnée à Villers-Cotterêts, au mois d’Août 1539/À Monsieur Lenoir
- MONSIEUR,
En vous demandant la permission de placer votre nom à la tête du Recueil Manuel de nos anciennes Loix, je n’ai point eu pour but de vous louer ; la flatterie ne convient ni à votre caractere ni au mien : eh ! d’ailleurs, que pourrois-je dire qui ne ſoit infiniment au-dessous de l’opinion publique ! Si j’entreprenois d’en être l’organe, j’offenserois votre modestie que j’ai allarmée. Je n’ai pour objet, Monsieur, que de vous offrir un hommage public de mon respect et de ma reconnoissance ; je m’honore de la bonté que vous avez de l’agréer, comme cet Ancien qui croyait que l’amitié de Socrate ſuffisoit à ſa gloire. Ce n’est point ici une Épitre Dédicatoire du genre de toutes celles qui précedent aujourd’hui la plupart de nos livres. Je puis dire comme Owen :
Inveniant nostri patronum ut ubique libelli ;
Libros lectori dedico, meque tibi.
Je ſuis avec un très-profond respect,
très-obéissant ſerviteur,
Boucher d’Argis.