Ornithologie du Canada, 1ère partie/La Fauvette Trichas

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Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 193-195).

LA FAUVETTE TRICHAS.[1]
(Maryland Yellowthroat.)


« De toutes les Fauvettes, celle-ci est la plus commune et la plus répandue dans l’Amérique septentrionale ; on la trouve à la Louisiane, au Canada et à la Nouvelle-Écosse. Au mois de mai, elle fréquente les jardins et les vergers, mais elle y reste peu de jours : elle se hâte de se rendre dans les taillis arrosés par des ruisseaux, sa demeure favorite pendant l’été. Cet oiseau, aussi vif, aussi gai que la Fauvette Grise, a la voix plus agréable et ses accents sont plus variés. Comme celle-ci, elle s’élève droit en chantant au-dessus d’un buisson, pirouette en l’air et descendant la tête en bas, elle termine sa chansonnette sous la feuillée. C’est la plus volage, la plus pétulante des Fauvettes de l’Amérique : toujours en mouvement, elle parcourt sans cesse son petit canton, furète dans tous les halliers, en sort, y rentre à chaque instant, et semble ne pas connaître de repos.

« Cette espèce construit son nid dans les broussailles ou sur un petit arbrisseau, l’arrondit avec des herbes fines et un peu de mousse. Elle y dépose quatre à cinq œufs blancs, pointillés et tachetés de noir. Deux couvées par an sont le résultat de ses amours : la première a lieu peu de temps après son arrivée et la seconde en juillet. Dès que les petits sont en état de suffire à leurs besoins, tous, vieux et jeunes s’acheminent vers le sud, où ils passent l’hiver.

« Le bandeau noir que le mâle porte sur le front enveloppe l’œil, couvre les joues et descend sur les côtés de la gorge ; ce bandeau est bordé en dessus d’un gris bleuâtre qui s’étend sur le sommet de la tête et les côtés du cou (des individus ont cette bordure de couleur blanche ou d’un gris blanc), l’occiput et le manteau sont d’un vert olive, plus foncé sur les pennes des ailes et de la queue, et plus clair sur leurs barbes extérieures ; le dessous des pennes caudales est gris jaunâtre ; le beau jaune qui couvre la gorge et la poitrine, se dégrade sur le ventre, et reparaît, mais plus clair, sur les couvertures inférieures de la queue et vers le pli de l’aile ; le bec est noir, et la queue arrondie à son extrémité ; les pieds sont jaunâtres.

« Tel est le mâle sous son plumage parfait ; mais à l’automne il est privé de son demi-masque et du liséré gris, ou plutôt ce masque et ses bords sont cachés sous la teinte verdâtre qui est à l’extrémité des plumes ; en outre, sa gorge et sa poitrine sont d’un jaune moins éclatant. Ce vêtement est aussi celui des jeunes mâles après leur première mue. Avant cette époque, leur robe a de l’analogie avec celle de leur mère ; ils en diffèrent seulement en ce qu’ils ont le bas de la poitrine et les parties postérieures jusqu’aux couvertures du dessous de la queue roussâtres, et les pennes primaires bordées de gris clair. Dimensions du mâle, 4 × 6 .

« La femelle a la tête et le dessus du corps d’un brun verdâtre, foncé sur le sinciput, les couvertures des ailes, les pennes et celles de la queue, et clair à l’extérieur de ces dernières ; la gorge, le haut de la poitrine et les couvertures inférieures de la queue d’un jaune pâle ; le ventre et le bas ventre d’un blanc jaunâtre ; le bec brun, un peu plus sombre en dessus qu’en dessous ; les pieds d’un brun jaunâtre, et la taille du mâle[sic]. »


  1. No. 170. — Geothlypis trichas. — Baird.
    Trichas Marilandica.Audubon.