Ornithologie du Canada, 1ère partie/L’Alouette des Prés au Farlouse

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Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 243-244).

L’ALOUETTE DES PRÉS OU FARLOUSE.[1]
(Meadow Lark.)


Cette alouette, de la grosseur d’un merle, se rencontre dans la plupart des États de la République voisine ; elle est commune dans l’ouest de la Province, depuis le printemps à la fin de l’automne, et fréquente les prairies et les pâturages humides, où elle se procure graines et insectes, coléoptères et chenilles, sa nourriture ordinaire. Cet oiseau, sans prétendre à la mélodie qui distingue l’Alouette d’Europe (Sky Lark), la surpasse par la richesse de sa parure et par la douceur des accents peu nombreux qu’il fait entendre. Vers l’automne, les bandes d’Alouettes des prés s’assemblent et volent à la manière des perdrix. Quand elles se posent sur les arbres, c’est sur les plus hautes branches, d’où elles font entendre une note longue, sonore et plaintive, dont la tendre mélancolie n’est excellée par aucun de nos chantres ailés ; à ce chant succède de la part des femelles un gazouillement bas et rapide ; puis le clairon du mâle retentit de nouveau. La chasse de cette alouette a ses attraits ; car c’est au vol que la Farlouse est tuée et non lorsqu’elle est posée à terre et abritée par les herbes. Une motte de terre ombrage et protège le berceau de ses petits ; c’est une sphère composée d’herbes sèches ; un passage arché conduit à l’intérieur où l’on découvre quatre ou cinq œufs blancs tachetés de points et de taches roussâtres principalement au gros bout.

Le mâle a la poitrine, le cou, le ventre et une ligne de l’œil à la narine, d’un beau jaune ; l’intérieur de l’aile de même ; un croissant d’un noir lustré vers le bas de la gorge ; les ailes marquées de noir, de cendré et de brun ; une ligne de blanc jaunâtre divise le sommet de la tête et est bornée de chaque côté par une ligne noire mêlée de bai et une autre ligne de jaune blanchâtre passe au-dessus des yeux en arrière. Les joues sont bleu-blanc ; le dos est élégamment varié de noir, de bai et d’ocre pâle ; la queue est cunéiforme ; les plumes se terminent avec grâce, et les quatre plumes extérieures de chaque côté presqu’entièrement blanches ; les côtes, les cuisses, le ventre d’un jaune pâle, strié de noir ; la mandibule supérieure brune ; l’inférieure bleu-blanc ; les sourcils fournis de poils noirs très forts ; les pieds et les jambes très forts et couleur de chair pâle.

Longueur totale, 11.2l12 ; envergure, 16 .

La femelle ressemble au mâle, à l’exception du croissant noir qui orne son chef, qui est moins foncé et est entouré de plus de gris.


  1. No. 406. — Sturnella Magna. — Baird.
    Sturnella Ludoviciana.Audubon.