Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Niverolle de Wilson

La bibliothèque libre.


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 252-253).

LE NIVEROLLE DE WILSON.[1]
(Wilson’s Snow Bird.)


Nom bien impropre pour un Oiseau que nous ne voyons jamais pendant l’hiver : en attendant mieux, nous l’adopterons. C’est une des espèces les plus nombreuses que nous ayons en Canada et dont le parcours est le plus étendu. Sa migration s’étend du cercle arctique jusqu’au golfe du Mexique.

Les Niverolles de Wilson arrivent dans le Bas-Canada, avant même que la neige ait disparu de la terre :[2] ils hivernent dans les régions les plus tempérées du Haut-Canada et à mesure que la saison devient plus froide, ils s’approchent de plus en plus des habitations. Au printemps, ils se montrent séparément et fréquentent les jardins, les enclos près des demeures. Ils disparaissent presque totalement pour une couple de mois : le gros de la bande se rend alors dans les environs de la Baie d’Hudson où la ponte a lieu. Plusieurs néanmoins doués d’instincts sociaux plus marqués, élèvent leur famille dans nos campagnes, dans le voisinage des villes. Deux couples ont couvé l’été dernier, près de notre jardin : le nid était caché dans un petit trou à terre, abrité par des herbes St.-Jean. L’instinct de la migration est très fort chez cet oiseau : vers le milieu d’août, des bandes de trente à quarante, sillonnent la campagne en tous sens, se posent sur les clôtures, le long des grands chemins, dans les allées des jardins, sur les piles de fagots près des habitations. Il est granivore.

Cet oiseau a la tête, le cou, le haut de la poitrine, le corps et les ailes couleur d’ardoise foncé ; le plumage des jeunes est mélangé de brun ; les parties inférieures de la poitrine, le ventre, d’un blanc pur ; les trois pennes secondaires voisines du corps sont frangées de brun, les primaires blanches ; la queue est couleur d’ardoise foncé, légèrement fourchue ; les deux plumes externes en sont entièrement blanches et se voient de loin ; le bec et les pieds, couleur de chair clair ; l’œil bleu-noir. La femelle est beaucoup plus brune que le mâle. À la fin de l’automne, les couleurs du mâle deviennent plus foncées, et le brun disparaît presqu’entièrement.

Longueur totale, 6  ; envergure, 9.


  1. No. 354. — Junco hyemalis. — Baird.
    Niphaea hyemalis.Audubon.
  2. Un ami nous envoie en ce moment, deux de ces oiseaux, pris le 13 avril.