Page:Œuvres philosophiques de Leibniz, Alcan, 1900, tome 2.djvu/85

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Première partie

1 Après avoir réglé les droits de la foi et de la raison d’une manière qui fait servir la raison à la foi, bien loin de lui être contraire, nous verrons comment elles exercent ces droits pour maintenir et pour accorder ensemble ce que la lumière nalurelle et la lumière révélée nous apprennent de Dieu et de l’homme par rapport au mal. L’on peut distinguer les difficultés en deux classes. Les unes naissent de la liberté de l’homme. laquelle paraît incompatible avec la nature divine ; et cependant la liberté est jugée nécessaire, pour que l’homme puisse être jugé coupable et punissable. Les autres regardent la conduite de Dieu, qui semble lui faire prendre trop de part à l’existence du mal, quand même l’homme serait libre et y prendrait aussi sa part. Et cette conduite parait coutraire à la bonlé, à la sainteté et à la justice divine ; puisque Dieu concourt au mal, tant physique que moral ; et qu’il concourt à l’un et à l’autre d’une manière morale, aussi bien que d’une manière physique, et qu’il semble que ces maux se font voir dans l’ordre de la nature aussi bien que dans celui de la grâce, et dans la vie future et éternelle, aussi bien et même plus que dans cette vie passagère.

2 Pour représenter ces difficultés en abrégé, il faut remarquer