Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/104

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et même dans une partie du Midi avec lequel nous correspondons. Les royalistes… peuvent espérer le plus grand succès, surtout si l’on n’a pas manqué le coup essentiel à Paris. » Il est de la dernière importance de s’emparer le plus promptement possible du Premier Consul. « J’envoie à Paris pour savoir dans quelle position sont ceux qui se sont chargés de cette opération ; j’ai une soixantaine d’hommes à coup de main que je leur propose. S’ils ont de l’énergie, ils réussiront, et, alors, le succès de la grande entreprise est assuré. »

Saint-Régent, dit Pierrot, s’offrit pour remplir cette mission à Paris : c’était un officier très intelligent mais peu réfléchi : joyeux compagnon, 4 pieds 4 pouces de taille (1 mètre 40), l’aspect malingre, les yeux bleus, le nez long ; il vivait, depuis des années, dans « une loge » de la forêt de Loudéac, ordinairement vêtu « d’une veste jaune garnie d’hermine, d’un gilet moucheté et d’un pantalon couleur café ». On comprend qu’il eût hâte de sortir de son trou, et de goûter aux joies parisiennes… Comme il s’apprêtait au départ, le 20 juin, Georges, se méfiant de ses fantaisies, mandait à Mercier : « Mes meilleurs compliments à Saint-Régent ; dites-lui de ma part d’être un peu sérieux et non rêveur. » Du reste, c’est l’agence de Paris qui doit organiser et exécuter l’attaque du Premier Consul ; il ne s’agit pas de le