Page:Mallarmé - Les Poésies, 1899.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




Le Tombeau d’Edgar Poe




Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
Le Poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

111