Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/658

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Parbleu ! tu vois : j’attends que tous ces messieurs aient débouché la porte, pour présenter là mon visage.

La Grange

« Têtebleu ! quelle foule ! Je n’ai garde de m’y aller frotter, et j’aime mieux entrer des derniers.

Molière

« Il y a là vingt gens qui sont fort assurés de n’entrer point, et qui ne laissent pas de se presser, et d’occuper toutes les avenues de la porte.

La Grange

« Crions nos deux noms à l’huissier, afin qu’il nous appelle.

Molière

« Cela est bon pour toi ; mais pour moi, je ne veux pas être joué par Molière.

La Grange

« Je pense pourtant, Marquis, que c’est toi qu’il joue dans La Critique.

Molière

« Moi ? Je suis ton valet : c’est toi-même en propre personne.

La Grange

« Ah ! ma foi, tu es bon de m’appliquer ton personnage.

Molière

« Parbleu ! je te trouve plaisant de me donner ce qui t’appartient.

La Grange

« Ha, ha, ha, cela est drôle.

Molière

« Ha, ha, ha, cela est bouffon.

La Grange

« Quoi ! tu veux soutenir que ce n’est pas toi qu’on joue dans le marquis de La Critique ?

Molière

« Il est vrai, c’est moi. Détestable, morbleu ! détestable ! Tarte à la crème ! C’est moi, c’est moi, assurément, c’est moi.

La Grange

« Oui, parbleu ! c’est toi, tu n’as que faire de railler ; et