Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/55

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prisonniers des nôtres, il arrivoit toujours qu’il s’en échappoit, soit par la fuite, soit parmi les gardes mêmes qui aidoient plusieurs à se sauver ; que pour lui, il avoit des camarades qui lui avoient avoué avoir rendu ce service quelquefois, et que rien n’étoit plus possible que mon frère eût eu ce bonheur ; il y ajoutoit des circonstances qui, en réveillant mes espérances, ne me rendoit que plus cruel le retour de ma douloureuse certitude. — Ah ! s’il vivoit, il t’auroit écrit, il se seroit informé de sa malheureuse sœur ! Et depuis ces jours affreux, tu n’as point entendu parler de lui ? Les morts ne se font plus entendre du fond de leur tombe. Un éternel oubli a enseveli mon frère et le crime de ses bourreaux. Éloignée des miens, de toi, je ne vous reverrai jamais ; et le jour qui rejoindra