Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/48

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avant le retour de mon frère. Nous n’en sommes pas encore ici, à avoir libres, les communications de la poste ; cependant, le croiras-tu, notre camp, si même on peut honorer de ce nom, l’enceinte forestière qui rassemble une centaine de cabanes ; notre camp, dis-je, n’est point une solitude sauvage ; déjà, le bruit d’une prochaine paix, et plus encore, je crois, la curiosité, nous a valu des visites de voisinage ; croirois-tu, ma chère, que je tiens ici un état, et que j’y joue un rôle de représentation, qui ne laisse pas d’avoir de l’importance. Plusieurs jeunes dames, des environs, empressées de voir, sans doute, une amazone, se sont fait présenter chez moi. Le premier jour, je les ai reçues à la porte de ma hutte, comme feroit une dame sauvage de la nation des Illi-