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LE
GONGRÈS ANTIMAÇONNIQUE DE TRENTE
ET LA FIN D’UNE MYSTIFICATION


Le succès du premier Congrès international contre la maçonnerie est un indice très significatif de la marche en avant des catholiques dans la lutte contre l’ennemi. Même avant le Bref du 2 septembre, le Saint Père, dans une audience du 16 août, avait exprimé au Comité central « un vif désir qu’au moins l’Épiscopat des régions limitrophes et les principales notabilités de la laïcité catholique des diverses nations y prissent la part active que réclame l’importance de l’œuvre. » (Unità cattolica, 19 août.) Cette importance allait être mise en relief par les colères mêmes des ennemis. À l’annonce d’une réunion antimaçonnique bénie par le Pape, les Loges qui venaient de tenir à La Haye un grand Congrès maçonnique, poussèrent les hauts cris dans une circulaire du juif Ernest Nathan, le nouveau Grand Maître de la secte en Italie.

Vœux du Pape et craintes des loges ont eu leur réalisation. Le cardinal Haller, archevêque de Salzbourg, quatorze évêques, presque tous italiens, sans compter le Prince Évêque de Trente, président honoraire, ont daigné, du 26 au 30 septembre, assister au Congrès noblement présidé par le prince de Löwenstein. On a évalué à quinze cents le nombre des membres qui se pressaient dans l’église du séminaire, ornée pour les séances générales. Le diocèse de Trente avait envoyé un très grand nombre de prêtres. L’Italie était la nation la plus largement représentée, sans doute à cause de la proximité, mais aussi parce qu’elle souffre davantage de l’action des Loges. Cent cinquante délégués environ représentaient la France, l’Autriche, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, la Hollande et l’Amérique. L’Angleterre, absorbée par d’autres préoccupations, semble être restée un peu en dehors du mouvement.