« Le régime actuel de la propriété est donc illégitime et repose sur une fondamentale spoliation. »
M. Considérant arrive enfin à poser le principe fondamental du droit de propriété en ces termes :
« Tout homme possède légitimement la chose que son travail, son intelligence, ou plus généralement que son activité a créée. »
Pour montrer la portée de ce principe, il suppose une première génération cultivant une île isolée. Les résultats du travail de cette génération se divisent en deux catégories.
« La première comprend les produits du sol qui appartenaient à cette première génération en sa qualité d’usufruitière, augmentés, raffinés ou fabriqués par son travail, par son industrie : ces produits bruts ou fabriqués consistent soit en objets de consommation, soit en instruments de travail. Il est clair que ces produits appartiennent en toute et légitime propriété à ceux qui les ont créés par leur activité…
« Non-seulement cette génération a créé les produits que nous venons de désigner… mais encore elle a ajouté une plus-value à la valeur primitive du sol par la culture, par les constructions, par tous les travaux de fonds et immobiliers qu’elle a exécutés.
« Cette plus-value constitue évidemment un produit, une valeur due à l’activité de la première génération. »
M. Considérant reconnaît que cette seconde valeur est aussi une propriété légitime. Puis il ajoute :
« Nous pouvons donc parfaitement reconnaître que, quand la seconde génération arrivera, elle trouvera sur la terre deux sortes de capitaux :
« A. Le capital primitif ou naturel, qui n’a pas été créé par les