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LETTRES

SUR

L'ÉDUCATION ESTHÉTIQUE

DE L'HOMME[1].




LETTRE I.

Vous daignez donc me permettre de vous exposer, dans une série de lettres, le résultat de mes recherches sur le beau et l’art. Je sens vivement l’importance, mais aussi le charme et la

  1. Ces lettres, adressées et dédiées au duc Chrétien-Frédéric de Holstein-Augustenbourg, parurent pour la première fois dans les Heures de 1795 (lettres I à 1X dans le 1er cahier ; X à XVI, dans le 2e ; XVII à XXVII, dans le 6e). — Voyez la Vie de Schiller, p. 107, 109, 127. — Elles furent réimprimées, en 1801, dans les Opuscules en prose, t. 111, p. 44-309.

    Dans les Heures, la première lettre est précédée de cette épigraphe française ponctuée à la manière allemande : « Si c’est la raison, qui fait l’homme, c’est le sentiment, qui le conduit. » Rousseau. — Dans les Opuscules en prose et dans les Œuvres complètes, a été supprimée la note suivante, qui se rapportait au titre : « Ces lettres ont été réellement écrites : à qui ? Cela ne fait rien à l’affaire, et peut-être l’apprendra-t-on au lecteur quand il en sera temps. Comme on a