Page:Abensour - La Femme et le Féminisme avant la Révolution, 1923.djvu/310

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A Paris, les établissements des Visitandines, des Ursulines et des diverses communautés d’hospitalières sont particulièrement nombreux[1].

Dans telle province (Normandie) les sœurs de l’Union Chrétienne, originairement instituées pour les nouvelles converties, tiennent de nombreux établissements. Les filles de Saint-Charles et les filles de Notre-Dame, qui se consacrent à l’instruction gratuite des jeunes filles, ont, en Lorraine, plus de vingt établissements[2].

Les Hospitalières, les sœurs de la Miséricorde, les filles de l’Enfant Jésus, les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ont, pour la même destination, de nombreux établissements[3]. Les Ursulines et les Visitandines, les premières surtout, dont les établissements sont répandus dans presque toute la France, se consacrent plus particulièrement à l’instruction des filles pauvres.

Nous avons vu ailleurs les lacunes et les insuffisances de leur pédagogie. Cependant, en l’absence presque totale d’institutrices laïques, ces religieuses sont presque les seules à empêcher les filles du peuple de croupir dans une ignorance complète. Comme d’autre part, l’éducation des filles de la bourgeoisie et de la noblesse est presque uniquement assurée par ces religieuses (Augustines, Bénédictines du Panthémont, de Fontevrault, etc.), les religieuses tiennent donc une place presque exclusive dans l’éducation des filles et c’est là l’un des aspects essentiels de leur rôle social.

Leur rôle dans l’organisation de la bienfaisance n’est pas moins grand. Presque partout, en dehors des cas, d’ailleurs assez rares, où des congrégations laïques ont été établies pour le service de tel hôpital, les religieuses de divers ordres ont l’administration et la direction des divers établissements hospitaliers. À Paris, les Hospitalières de la rue Mouffetard, celles de Notre-Dame de la Miséricorde, celles de la place Royale tiennent des établissements hospitaliers dont chacun peut recevoir de vingt à quarante pauvres. Quelques-uns de ces établissements, tel celui de Notre-Dame de la Miséricorde, comportent un orphelinat où l’on assure aux filles une instruction professionnelle[4].

D’autres communautés assurent aux filles repenties un asile (communautés du Bon Pasteur).

  1. Cf. supra. L’éducation.
  2. En particulier à Épinal, Pont-à-Mousson, Nancy, Lunéville, Toul, Neufchâteau.
  3. Rebillon. Situation du clergé dans le diocèse de Rennes.
  4. Jèze. Loc. cit.