Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/227

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des lettres, en particulier Chateaubriand[1]. S’il faut en croire la Gazette des Femmes, l’auteur des Martyrs serait venu dire au bureau dudit journal : « Comptez-moi au nombre de vos abonnés ; vous défendez une belle et noble cause[2] », il aurait été jusqu’à se montrer favorable à la candidature d’une femme, Anaïs Ségalas, à l’Académie française. Le critique Jules Janin apporta aussi aux femmes « l’appui de sa plume élégante et facile[3]. Dans un article du Journal des Débats[4], consacré à George Sand, il réclame pour les femmes, du moins pour les femmes supérieures, les mêmes droits que pour les hommes. « George Sand, dit-il, pourrait prendre rang parmi les écrivains politiques qui gouvernent le monde… la tribune nationale ne serait pas trop élevée pour elle… elle est femme… elle a le sentiment de l’autorité autant qu’on peut l’avoir.

  1. Le féminisme de Chateaubriand s’explique sans doute en partie par l’influence de Mme Allart de Méritens et de Pauline Roland, toutes deux ses amies très intimes.
  2. La Gazette des Femmes, février 1837.
  3. Ibid.
  4. Cité par la Gazette, septembre 1836.