Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

toute la matinée. Ceux que nous voyons se dirigent sur l’est.

Le président du tribunal vient nous trouver : il faut mettre fin au scandale causé par ces infirmières de contrebande, épuration du service de santé, toutes celles qui ne pourront présenter leur livret et leur carte d’identité seront emballées dans un train, et chassées de la ville : nous sommes en état de siège.

L’engagement d’hier ne s’est pas passé à la frontière mais à Altkirch pris par nos troupes après une résistance désespérée ; c’est de là que viennent les premiers blessés ; le colonel du 11e dragons a la vue perdue, le lieutenant de France a une balle dans le cou ; il y a de plus un officier aviateur aux fes de France ; les soldats sont à l’hôpital militaire.

Les troupes doivent arriver à Mulhouse ce soir.

Reçu lettre très affectueuse de Marguerite, elle oublie seulement de me parler de Bernard, et ne me donne pas l’adresse de Louis ; je vais lui demander.

Toujours pas de réponse de Mme d’Haussonville.

5 heures. Arrivée de nos premiers blessés, 5 d’abord, puis 4, puis 2, dont un sous-officier. Il n’y a pas de désarroi, mais tout le monde travaille ferme. J’aide le docteur Ihler aux premiers panse-