Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/42

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doigt, Paul Augrain a une fièvre typhoïde.

Visite du Dr Falconet, le major qui nous fait nos piqûres ; il examine tout et admire en conséquence : c’est un homme intelligent.

Arrivée d’un malade, je crains que ce ne soit un typhique, nous ne pourrions pas le garder.

Après déjeuner nous allons conduire Mme de N. à la gare, en passant par les Anges où nous voyons tout le monde, fort aimable, d’ailleurs. Il est presque impossible de pénétrer dans la gare et sans le capitaine de Vergesse, nous aurions dû y renoncer ; Mme de N. est ravie de partir, elle revient mercredi soir, Mme de M. lui ayant rogné un jour de son congé ; nous rencontrons Mme de St M. et la ramenons à l’ambulance.

En y arrivant, grosse émotion ; on entend le canon tout près, des détonations sèches comme quand on tire sur un aéroplane, et en effet, c’est bien cela ; nous voyons ce monstre juste devant nous à une grande hauteur ; la canonnade crépite de toute part, tous les forts tirent, le Salbert, la Justice et les autres ; nous voyons les obus éclater près de lui, et je fais les vœux