Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il est question que Julie et moi allions à Delle demain acheter du tabac etc., pour le Noël de nos soldats ; ce serait charmant ; M. de B. se charge des permis nécessaires.

Mardi 22 décembre

L’auto vient nous prendre à 8 heures. Il fait un temps superbe et la promenade est charmante. Nous sommes conduites par un des chauffeurs du S. R. qui est fort aimable et nous montre un tas de choses intéressantes, les ouvrages avancés de la défense de Belfort ; je puis voir ce que c’est que des réseaux de fils de fer et une batterie en position. À Delle, nous allons auprès du Capitaine des douanes pour avoir l’autorisation de faire la contrebande. Comme il y a un ordre du gouverneur de laisser passer les achats de la C. R., ce pauvre capitaine doit obéir, bien à contrecœur. On nous conduit jusqu’à la frontière nous sommes reçues par les officiers suisses qui la gardent ; amabilité extrême ; nous faisons des achats importants de tabac, chocolat, briquets, cartes à jouer que nous allons passer officiellement sous le nez de la douane ; c’est tout à fait amusant. Le photographe du Matin, arrêté par erreur avec un journaliste et de passage à Delle, nous photographie