Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°7.pdf/12

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opérations le matin ; beaucoup de travail toute la journée.

À 6 heures, cinéma pour les blessés. Nous brancardons avec les étudiants pour que les infirmiers ne disent pas qu’on leur impose un travail supplémentaire ; sauf quelques chansons idiotes, tout est bien et les soldats sont ravis.

Dimanche 19 mars

Messe à 6 heures ; je commence à être vraiment fatiguée. Soins et opérations toute la journée.

Un de mes malades fait des hémorragies toute la journée ; Lévêque en arrête une, Lafont une autre, je passe ma journée à le surveiller.

Conversation avec Mme Lt, qui procède par insinuations déplacées ; mécontentement de Julie.

Grosse émotion le soir : Lévêque, qui se promenait au champ de tir avec Lelièvre, a joué avec une grenade qui a éclaté. Il a pu revenir à pied et Hallopeau l’a opéré séance tenante. On lui a enlevé trois éclats de la jambe, il lui en reste un dans le coude. On l’installe au second dans mon service quoique ce soit H. qui doive continuer à le soigner. Le pauvre garçon a un réveil attendri, et s’excuse auprès de Laroyenne de son aventure.

Entrée de six blessés : l’hôpital se remplit